Tout droit venu du pays de l'Oncle Sam, Prowler débarque sur nos platines et nous offre son premier album "From The Shadows". Le trio pratique un heavy / thrash classique influencé par Slayer, Megadeth et surtout Metallica. Egalement mordu de films d'horreur, le groupe base ses paroles et son concept sur ses derniers.

Les huit chansons dont une très bonne reprise du "Pet Sematary" des Ramones sont dotées de riffs et d'arrangements très simples. Les compos sont très classiques mais solides et entraînantes. Portées par la voix de Patrick Best, calquée sur celle de Matt Drake (Evile), qui créer des mélodies vocales bien viriles et mémorables, les songs s'écoutent toutes seules et rentrent facilement. Si musicalement parlant, on serait tenté de trouver cela très pauvre (ce qui est voulu), Best prouve qu'un bon frontman peut faire la différence. On a tout de même droit à de petites surprises ça et là : la reprise bien pêchue de la bande à Dee Dee, l'intro sombre de "Creature Of The Black" ou encore les claviers très kitsch mais bien amenés de "Out Of The Fog". Le très bon "I Am Wolf", avec son passage clamant "For the gypsys, they must die !" fait partie des meilleurs du lot.

La production en revanche n'est pas exempte de défauts. Si elle permet une écoute aisé de l'album, elle manque énormément de puissance et de corps, elle qui se veut moderne dans son approche. Le plus gros point négatif est le déséquilibre constant du volume des instruments. En effet, le mixage est foiré : les variations de rendus sont flagrantes au sein même d'un titre. Les nombreux samples de films, et à quelques reprises les leads de guitare, envahissent l'espace sonore et détruisent l'équilibre dynamique du disque. De même que la batterie, surtout en ce qui concerne les cymbales, semble suivre ses propres règles de mastering. Comme le chant, bien en avant dans le mix et ne souffrant pas de problèmes majeurs, est l'élément principal de "From The Shadows", ces approximations de production sont secondaires pour l'appréciation de l'album mais biaisent la démarche artistique du groupe et notre confort "global" d'écoute.

Cela étant, Prowler nous présente un album honnête et old school que les amateurs de son eighties apprécieront.