Le groupe
Biographie :

Profundis Tenebrarum est à la base le projet solo de l'Espagnol Nocturn (chant, instruments / Domains, Martyrum Omnium, Obscure, ex-Voice Of Hate, ex-Acrite), auquel sont venus se greffer depuis 2004 : Estela (basse / ex-Acriter), Nosfer (guitare, clavier / Obscure, ex-Slugfeast, ex-Deadhermit, ex-Der Führer Des Schattens) et Alfred Berengena (batterie / Baalphegor, Guilles De Rais, Nebulah, Numen, Olvido, The Murder Industry, Soziedad Alkoholika, ex-Meltdown, ex-Mistweaver, ex-Scent Of Death, ex-Vidres A La Sang). Profundis Tenebrarum a sorti 3 albums entre 2004 et 2011.

Discographie :

2004 : "Extreme Violent Art"
2008 : "Pathogenesis"
2011 : "Apocalypchrist"


La chronique


Après le death metal de Graveyard, voici le black metal de Profundis Tenebrarum. Pourquoi un lien entre ces deux groupes ? Tout simplement parce que tous les deux sont espagnols. Profundis Tenebrarum, en 1995, à l'origine one-man band, l'entité est devenu groupe par la suite et après quelques années de sévices, voici le troisième album du groupe "Apocalypchrist". Je la joue rapide, pas besoin de se taper toute l'histoire pour savoir ce que le groupe a dans le ventre, d'autant plus que l'album est sorti en Octobre 2011, mais il vient de tomber entre mes mains que récemment.

De la hargne, de la violence, de l'écorché vif dans un black metal très brutal voici ce que propose ce troisième rejeton de Profundis Tenebrarum. Du grand art question bestialité puisque ces ignobles morceaux vous transperceront violemment les tympans, comme les vieux Marduk. La voix de Nocturn se rapproche d'ailleurs un peu de celle de Mortuus de Marduk par moments, ça crache de la vomissure blasphématoire à tout va, les vannes infernales sont ouvertes et le groupe offre des morceaux qui s'enchaînent sans aucun temps mort, sans aucun temps de repos, ni aucune aération d'ailleurs, sur les trois quarts de l'album. Un bombardement de riffs sataniques qui s'avèrent extrêmement rapides et violents.

Sur la grande majorité de l'album, tout ne sera que vitesse, attention cette vitesse est bien exécutée elle ne porte en aucun cas préjudice à la musique de Profundis Tenebrarum. La batterie jette en tout premier les dés de la violence. En effet, même si les guitares dictent la ligne de conduite, c'est surtout la batterie qui amène le style de Profundis Tenebrarum vers son caractère affirmé de brutal black metal. Un black metal qui va puiser dans le panier d'un petit peu tout le monde et qui fait ses courses, on y trouvera quelques étiquettes de Marduk, comme on l'a souligné plus haut, mais aussi d'autres de Immortal de la vieille époque, une espèce de fourre-tout black métallique qui rend hommage plus ou moins à ses grands frères surtout scandinaves. N'allons pas dire que Profundis Tenebrarum ne possède aucune qualité car ce serait mentir. Si sa violence est son atout principal et son manque d'originalité son talon d'Achille, l'album possède quelques succulents passages. "Revolting Against My flesh" avec sa rythmique pompeusement guerrière, aux arguments plus que norvégiens, ou encore "Blessed In Impurity" et "Beyond The Axis Of Knowledge" qui brillent par leur intensité, vu qu'en plus la seconde nous donne sur sa dernière partie une mélancolie dépressive salvatrice.

L'album est difficile parce que les titres sont pressés comme des citrons, et que Profundis Tenebrarum n'a pas vraiment laissé la place au répit. C'est avec du blast sans interruption qu'on avance dans l'album qui dure un peu plus d'une heure tout de même... Alors à un moment donné l'esprit a besoin de ce temps de repos pour vraiment apprécier la musique et c'est ce qu'il manque un peu chez "Apocalypchrist". Les titres se suivent comme des chenilles processionnaires, et rien ne semble pouvoir les détacher les uns des autres et les détourner de la lutte qu'ils se sont imposée. Car vous l'aurez compris, avec le nom du label (Antichristian Front Records), de l'album et des titres... On sait où l'on met les pieds. Je disais que tout était compact et non aéré, c'est en partie vrai et en partie faux, car à l'intérieur de ce recueil démoniaque se sont insérées deux instrumentales : "Darkness Unfolds" et "Gleams Of Death" qui font office de lavage de méninges pour enfin laisser à notre esprit le temps de comprendre ce qui lui est arrivé. Après savoir si ces deux instrumentales à la suite ont leur utilité quant à leur emplacement (neuvième et dixième positions), ça reste une autre question, d'autant plus qu'il s'agit de deux titres de neuf et dix minutes, qui n'auraient pu n'être qu'un seul et dont le profil est totalement ambiant, un peu à la manière des tout premiers Abruptum, comme "Animum..." sur l'EP "Evil", vu qu'après j'ai lâché l'affaire...

Finalement, l'album change de visage puisque en continuation de ces instrumentales, Profundis Tenebrarum joue sur "Sacrilegium Domains", une espèce de black glauque ralenti au possible, bien malsain qui se situe entre du Svart Crown / Odium et du Marduk style "Funeral Dawn"... Ce sera comme ça jusqu'à la fin, hommage aux nappes de claviers pour rendre l'album sinistrement glauque, puisque le titre final "Apocalypchrist" revient encore une fois vers du black ambiant... On est donc pris à contre-pied sur le dernier quart de l'album et c'est tant mieux, parce que ça nous donne quelque chose de différent alors que l'on s'apprêtait à quitter l'écoute par lassitude... A l'arrivée l'album prend du bonus grâce à ce genre d'initiatives très plaisantes... Donc pour terminer on sera agréablement surpris par cet album qui est peut-être passé inaperçu pour pas mal de monde, mais qui mérite une bonne écoute.


Arch Gros Barbare
Juin 2013


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.myspace.com/profundistenebrarum