Le groupe
Biographie :

Après plus de 300 concerts en trois ans, en Europe et en Amérique du Nord aux côtés de No Means, Envy, Oxbow, Torche, Don Vito, Sheild Your Eyes… et avec leur album "Pince Monseigneur", un split 12’ (avec Nervous Kid) et un double split (avec Marvin, papier Tigre, Electric Electric), Pneu est devenu une légende urbaine dans le milieu du rock noise bidule math chouette. La brutalité subtile et la puissance mélodique avec laquelle le duo instrumental (guitare, batterie) use baguettes et médiators est une ode de vie. En concert, l’enchaînement des hymnes au beau milieu de la foule laisse un sourire ravageur sur les visages. La bonne nouvelle c’est que les amateurs peuvent désormais sourire aussi chez eux avec un nouvel opus modestement intitulé "Destination Qualité".

Discographie :

2006  : "Pince Crocodile"
2008 : "Pince Monseigneur"
2009 : Split avec Revok
2010 : Split avec Nervous Nid
2010 : Split avec Marvin / Papier Tigre / Electric Electric
2011 : "Highway To Health"
2015 : "Destination Qualité"


Les chroniques


"Destination Qualité"
Note : 17/20

Quand j’ai découvert le CD, j’ai d’abord pensé à un album de Laurent Voulzy. Il est clair que le dernier album de Pneu marque déjà un décalage avec "Highway To Health", lui même bien décalé. La question se pose inévitablement : peut-on faire plus décalé que décalé ?

Avec "Destination Qualité", qui s’ouvre sur "Municipal Geographic" et "Pyramide Ballade Chocolat", ce n’est pas la gomme que l’on brûle mais plutôt les sabots chauds et endoloris d’un pur-sang arabe (au début j’avais opté pour le dromadaire mais je me suis ravisé). Ce qu’il y a de certain c’est que Pneu ne s’use (toujours) pas et lacère irrémédiablement nos cerveaux avec sa noise hypnotique. Pour autant, Pneu gravit-il encore un échelon sur le baromètre de la déstructure, de la déglinguerie, de l’imprévisible ? Oui, et c’est là tout l’intérêt de ce nouvel effort puisqu’il est le reflet mature et jusqu’au boutiste de ce duo et "Gin Tonique Abordable" en est le parfait exemple. La musique s’enfile même des paysages particulièrement cartoonesques, avec "Futur Plus Tard", même si c'est l’opus dans son ensemble qui est très coloré. D’ailleurs Pneu a eu l’intelligence d’équilibrer cet arc en ciel auditif avec un son très naturel, permettant l’association d’une musique frivole à un comportement très terre-à-terre. La musique du groupe laboure les écoutilles pour en faire jaillir un miellat dont Lotus sera ravi de vous débarrasser. Les coulées s’intensifient au rythme des compositions aussi brûlantes que "Hinges" (en featuring avec Pete Simonelli d’Enablers) et "Astronomism" juste après, qui nous envoie directement en orbite.

Tu as envie de me dire que c’est très imagé tout ça. Et en effet, Pneu se rapproche de l’effervescence psychique d’un mauvais (ou d’un bon) trip sous mescaline, tout dépend comment on l’aime. Métallique, cette formation est une véritable machine, infatigable physiquement, et à l’imagination inépuisable. Ces mecs-là ne sont pas comme nous et leur musique, comme aucune autre. Pneu, au delà d’être une référence, est la preuve incontestable qu’en matière de noise, une ascension n’a pas forcément de sommet.

Avertissement : attention au burn-out avec "Temple Machine" et "The Biggest, The Ankle".


Kévin
Avril 2015




"Highway To Health"
Note : 18,5/20

Voici "Highway To Health", du Pneu dont la gomme ne s’use jamais. Hommage ou léger foutage de gueule ? Là question n’est pas là, c’est osé et plutôt sympathique. Bien sûr rien ne peut concurrencer cet artwork inégalable tant son absurdité est démesuré. Respect ! Deux couillus à la créativité débordante ont mijoté dans la marmite des Godcity Studios aux USA avec comme piment, Kurt Ballou de Converge. Le résultat est ébouriffant. Une tarte dans la tronche par ci une autre petite par là… ah attendez il reste un peu de crème…

Bref, l’album commence sur "Autosafe Unicorn", 10 secondes de sonorités à la AC/DC (eh oui titre de l’album oblige), pour vite partir dans l’univers déluré d’un combo guitare / batterie, dont ni la queue, ni la tête n’ont été trouvées, mais qui n’en a pas besoin, bien au contraire. De mélodies entraînantes en éboulements incongrus de riffs insensés, Pneu vous trimballe et vous fait perdre la tête au travers de titres comme "Highway To health", "Choux Crâne" ou encore "Wagy’s Cup". D’autres vous feront comprendre que la musique n’a pas de limites avec entre autres "Clapasetsu" et "Grill Your Eyes" enfin bref que du bon ! On se rapproche même d’une ambiance trance sur "Batatanana" le tout relevé d’accalmies comme sur "Tropicon" où la sensation de se trémousser sur une plage de sable fin avec deux demi noix de coco sur les seins n’est pas loin. Dernière bonne surprise, Eugene de Owbow vient pousser la gueulante sur "Knife Fight".

Vous l’aurez compris, Pneu laisse des traces (et oui encore un jeu de mots de mauvais goût) ! L’album est extrêmement bien travaillé et très précis. Faites écouter ça à vos mères-grands elles vous diront que ces gars ne savent pas jouer, à vous de leur expliquer le pourquoi du comment et montrez leur par A + B que ces deux détraqués ont un talent fou. Une symphonie postmoderne !


Kévin
Mai 2011


Conclusion
Le site officiel : www.pneu.bandcamp.com