Le groupe
Biographie :

Plaguewielder est un groupe de doom metal atmosphérique luxembourgeois formé en 2012 et actuellement composé de : Luis Muñoz (batterie), Christophe Trausch (guitare / Decipher), Maxime Weber (clavier / Discordant System) et Nicholas O'Connell (chant, basse / Discordant System). Après un premier EP sorti en 2013, Plaguewielder sort son premier album, "Chambers Of Death", en Août 2015 chez Horror Pain Gore Death Productions.

Discographie :

2013 : "Plaguewielder" (EP)
2015 : "Chambers Of Death"


La chronique


Ne vous fiez pas à leurs visages de jeunes premiers. Les très jeunes Luxembourgeois de Plaguewielder (du nom d'un album de Darkthrone) sont de grands malades. Ca doit pas la fête tous les jours chez eux. Le style choisi n'est pas facile d'accès et hors de toute mode. On a affaire à une sorte de black / doom mélodique et atmosphérique, original et travaillé.

Les hurlements déchirées de psychopathe du chanteur ouvrent le bal. Et là on découvre un son brut, ample et gros où tous les détails mélodiques et rythmiques trouvent leur place ; une très belle production pour un groupe amateur. Le son est parfait pour le style pratiqué : la batterie est profonde, tapissant le fond sonore de façon abrasive à l'écho naturel. Un mur de son nous tombe dessus et nous sommes frappés par la grande musicalité et la maturité d'écriture du groupe. "Existence Is Our Exile" montre un chanteur halluciné à la voix proche de Marc Grewe de Morgoth, un riffing sombre et des arrangements subtils.

Le cauchemar continue avec l'abyssal "Drowned". Une intro (de quatre minutes...) aux riffs noirs tel le Styx qui nous accueille ; une pluie de ténèbres éternelle s'abat avant qu'une éclaircie aux lueurs grisâtres n'apparaisse : cette section centrale, à la fois lumineuse et mélancolique est de toute beauté (très beaux soli de guitare, musicalité à fleur de peau, ambiance douce-amère), comme le calme après une tempête dévastatrice qui aura fait de nombreux et irréparables dégâts.

"Casket Of Dying Flesh" surprend avec son clavier façon orgue Hammond et sa mélodie de fête foraine macabre (rappelant le "Secular Haze" de Ghost) qui s'étire jusqu'à l'envie mais ne lasse point. Les arpèges délicats et le piano fragile de "Father Suicide" nous plonge dans une quiétude romantique sublime. Un monde doré et merveilleux qui va se déchirer et révéler les névroses cachées d'un esprit dérangé. Plaguewielder y développe une sensibilité post-black à la Alcest.

Le final "The Funeral March" porte bien son nom : long, minimaliste, désespéré, ses treize minutes vous conduiront dans votre dernière demeure ; ses différents mouvements vous feront vivre l'enfer à travers un mid-tempo infernal où rythmiques diaboliques, lignes de guitares lucifériennes et discrets et glauques arrangements de clavier forment une symphonie macabre ultime.

Pour un premier album, Plaguewielder frappe très fort et plus encore. "Chambers Of Death" montre que l'underground luxembourgeois recèle de bien sinistres choses. Ca nous donnerait presque envie de nous trancher les veines par une belle matinée ensoleillée.


Man Of Shadows
Septembre 2015


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.plaguewielderdoom.bandcamp.com