Le groupe
Biographie :

Pig Destroyer est un groupe de grindcore américain. Leur son unique est caractérisé, entre autres, par l'absence de basse, ainsi que par les diverses influences musicales qu'ils intègrent à leurs compositions (thrash metal, doom metal...) Le groupe s'est formé en 1997, composé alors du chanteur J.R. Hayes d'Enemy Soil, du guitariste Scott Hull de Agoraphobic Nosebleed et anciennement de Anal Cunt, et du batteur John Evans. Ce dernier fut ensuite remplacé par Brian Harvey. Le groupe a choisi son nom avec une certaine conscience socio-politique. Sachant que se nommer "Cop Killer" ("Tueur de Policier") ou "Cop Destroyer" ("Destructeur de Policier") manquerait de tact, ils choisirent finalement "Pig Destroyer" ("pig" étant un mot péjoratif d'argot américain désignant la police).

Discographie :

1998 : "Explosions In Ward 6"
2000 : "38 Counts Of Battery" (Compilation)
2001 : "Prowler In The Yard"
2004 : "Terrifyer"
2007 : "Phantom Limb"
2008 : "Natasha" (EP)
2012 : "Book Burner"
2018 : "Head Cage"
2020 : "The Octagonal Stairway"


Les chroniques


"The Octagonal Stairway"
Note : 12/20

On va mettre la délicatesse de côté, Pig Destroyer nous envoie son nouvel EP en pleine face. Deux ans après un album acclamé, Scott Hull (guitare, Agoraphobic Nosebleed), J.R. Hayes (chant, ex-Agoraphobic Nosebleed), Blake Harrison (synthétiseurs / samples, Hatebeak), Adam Jarvis (batterie, Lock Up, Misery Index, Scour…) et leur nouvelle recrue Travis Stone (basse, ex-Necropsy) reviennent nous violenter auditivement.

Pour rappel, on part de gindcore, alors vous êtes prévenus : ça va aller vite, taper fort et crier encore plus fort. "The Octagonal Stairway" est la parfaite incarnation du style. Le titre ne perd pas de temps, offre un déluge de notes dissonantes, de larsens, de patterns violents et d’agression sonore. Même constat pour "The Cavalry", qui nous assomme littéralement avec un hurlement surpuissant d’entrée, pour nous amener bien vite des riffs gras et tranchants. Pas de pause, pas le temps de souffler, on passe à Cameraman , un morceau dans la même veine que les deux précédents qui vient hurler à nos esgourdes. Des bruits électroniques s’invitent bien vite à la fête, et le mélange fait mouche.

Deuxième partie de l’EP, "News Channel 6" nous offre un sample sur… une sorte de rythmique entraînante ? Bon. On continue avec "Head Cage", un… autre sample inquiétant qui nous fait patienter à nouveau en offrant quelques petits larsens, des frappes régulières et surtout quelques voix. Bon. Dernier titre, et pas des moindres, "Sound Walker" est une sorte d’expérimentation sonore avec des percussions signées Igor Cavalera (Cavalera Conspiracy, ex-Sepultura). Et pour être honnête, on s’ennuie un peu pendant ces ONZE minutes… Si vous aimez la musique bruitiste ou expérimentale, vous penserez probablement différemment.

Pig Destroyer est revenu, et… "The Octagonal Stairway" a bien surpris. Si les trois premiers morceaux sont excellents, le reste de l’EP est beaucoup trop différent pour séduire.


Matthieu
Septembre 2020




"Head Cage"
Note : 17/20

Vous pensiez connaître le grindcore ? Alors vous allez maintenant connaître la version de Scott Hull (guitare, ex-Anal Cunt) grâce à Pig Destroyer. En 1997, en plus d’Agoraphobic Nosebleed, le guitariste américain décide de former un groupe qui représente le grindcore tel qu’il “devrait être”. Pour cela, il engage divers musiciens dont J.R. Hayes (chant, ex-Agoraphobic Nosebleed) et ce projet sort aujourd’hui son sixième album. Côté line-up, Blake Harrison (claviers / samples, Hatebeak), Adam Jarvis (batterie, Fulgora, Misery Index, Scour) et John Jarvis (basse, Fulgora, Scour) se sont progressivement ajoutés au duo de base, pour sortir "Head Cage", le sixième album du groupe. On commence ?

Premier contact avec ce nouvel album, "Tunnel Under The Tracks" est un sample qui se retrouve rapidement dérangé par un larsen provoqué par la puissance du groupe et un autre sample qui introduit "Dark Train", la première vraie composition. De la puissance brute et de la distorsion, rien d’autre. Je dois avouer que si ce titre me ramène trente ans en arrière, aux débuts du gindcore, "Army Of Cops" est bien plus réfléchi. Certes la volonté demeure, mais la rythmique est beaucoup plus construite, même si la base violente demeure. Je n’ai aucun doute que cette composition fasse remuer toute une fosse en live, mais sur album la volonté est altérée par le sample qui coupe le titre en deux avant de réellement libérer la puissance qu’il mérite. Par contre, "Circle River" est beaucoup plus axé old school avec des riffs que les novices pourraient qualifier de vieillots, mais qui font clairement plaisir à entendre en 2018.

Vous en avez assez ? Alors partez, car "The Torture Fields" n’aura aucune pitié pour les oreilles sensibles, et les harmoniques criardes vont probablement en dérouter plus d’un, mais ce son est tellement bon grâce au mix dont il bénéficie qu’il s’écoute sans faim. On reprend avec un "Terminal Reach" surpuissant qui m’a clairement surpris autant par son introduction pachydermique que par sa rapidité. Beaucoup plus criarde, "Concrete Beast" revient aux racines du style avec cependant une rythmique plus lente voire plus expérimentale, mais la violence réfléchie sera récupérée par "The Adventures Of Jason And JR". Les blasts succèdent aux parties construites et aux riffs techniques, alors que "Mt. Skull" va déchaîner à nouveau toute la puissance du groupe.

"Trap Door Man" ne changera absolument pas sa recette avec des hurlements criards à souhait et des harmoniques dérangeantes qui rappellent clairement un combo anglais, alors que "The Last Song" fait la part belle à la basse pour une introduction qui amène finalement le titre le plus dérangeant de l’album. Les riffs hurlants se succèdent pour ce qui sera une vraie déferlante en live, mais ce n’est (surprise !) pas le vrai dernier titre. Le groupe reprend avec "House Of Snakes", une composition longue et réfléchie qui tire autant sur le grind / death que sur des influences prog et atmosphériques qui au final se marient à merveille. La basse hurle presque aussi fort que la guitare alors que le batteur se donne pleinement pour ce titre aussi changeant que violent, et qui marque la fin de l’avalanche.

Pig Destroyer a voulu frapper un grand coup. Donc Pig Destroyer s’est littéralement affalé sur tout ce qui se fait de violent en ce monde, en riant au nez des autres groupes. Si vous avez aimé les débuts du grindcore, je n’ai aucun doute sur ce que je vais dire : vous allez aimer le nouvel album du groupe, malgré ses écarts de mixage. On se voit dans le pit ?


Matthieu
Octobre 2018




"Book Burner"
Note : 15/20

Un album de Pig Destroyer est toujours un mini évènement dans le monde du grind ; quinze années d’activité pour le trio mené par Scott Hull, l’emblématique guitariste et seul musicien d’Agoraphobic Nosebleed ; quatre albums au compteur, une flopée de splits et EPs. C’est dire si ce "Book Burner" était attendu par les aficionados, huit ans après "Terrifyer", l’album référence d’un trio qui a su imposer un son bien à lui.

Il est toujours difficile de chroniquer un album de grind, de par l’imposante quantité de compos et leur durée minimaliste ; dix neufs titres sont ainsi proposés, ainsi que sept covers dans la version deluxe. A l’inverse d’Agoraphobic Noisebleed, Pig Destroyer a choisi une voix plus travaillée, moins violente ; une rythmique chirurgicale due à une batterie omniprésente mais bridée essentiellement par une production trop académique, techniquement parlant. Il en est de même pour les riffs de Scott, judicieusement calibrés pour rendre l’ensemble homogène et propre… principal reproche d’un album qui ne reflète pas toujours le genre qu’il défend.

Nous aurions aimé sentir une fureur rance et violente, une démence cradingue, d’avantage d’aliénation dans le chant, mais en souhaitant trop maîtriser leurs effets, Pig Destroyer nous offre un résultat contradictoire aux thèmes abordés. Certains titres tels "Book Burner", "Totaled" et "King Of Clubs" envoient du bois, mais l’ensemble reste un peu trop sage" pour être définitif.


Braindead
Novembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/therealpigdestroyer