Le groupe
Biographie :

Philip Hansen Anselmo, aussi connu sous le nom Phil Anselmo ou le pseudonyme Anton Crowley est un chanteur et un musicien américain de metal de la Nouvelle-Orléans, dans la Louisiane. Il est surtout connu pour être le chanteur du groupe Pantera dans les années 1980, il est actuellement le leader du groupe Down. Il est également le propriétaire de Housecore Records et a fait partie de nombreux projets secondaires. Son premier album solo, "Walk Through Exits Only", voit le jour en Juillet 2013. "Choosing Mental Illness As A Virtue" sort en Janvier 2018.

Discographie :

2013 : "Walk Through Exits Only"
2018 : "Choosing Mental Illness As A Virtue"


Les chroniques


"Choosing Mental Illness As A Virtue"
Note : 14/20

Oyé ! Oyé ! Avis à la population qui lira cette chronique. Pour des raisons évidentes de sécurité, la politique ne sera pas abordée durant ces quelques lignes. La direction vous remercie pour votre attention et vous souhaite une bonne lecture. Je suppose que vous connaissez tous Phil Anselmo, sans qui Pantera n’aurait jamais été Pantera (hashtag provocation gratuite envers les fans inconditionnels de Dimebag), et dont la voix restera à jamais gravée dans nos mémoires. Malgré les années qui passent et les scandales qui fusent, il continue son petit bout de chemin, avec notamment le groupe Down, que j’ai longtemps apprécié mais dont j’ai fini par me lasser, tant il ne reposait que sur cette voix mythique qui a bercé notre enfance. Bref, 2018, et voici qu’un deuxième album de Philip H. Anselmo & The Illegals arrive.

J’ai longuement écouté cet opus en essayant de ne pas faire la comparaison avec les groupes cités précédemment, mais franchement, c’est difficile. Au début, je voulais me forcer, me convaincre qu’on avait là un genre de Lamb Of God plus brutal et plus simpliste, mais non. La voix d’Anselmo a clairement pris un coup de vieux, et j’ai la triste impression qu’il tente de masquer ce fait indéniable en gueulant le plus fort possible dans son micro. Le pire, c’est que le résultat n’est pas si dégueu' que ça. Alors certes, ce n’est plus le chanteur à minettes d’antan, mais on sent toujours autant de rage dans ses cordes vocales. Du coup, le chant se rapproche plutôt de celui d’un groupe de HxC genre Hatebreed, mais qui lui aussi aurait vieilli. Dur dur.

L’instru' est correcte, mais une instru' simplement correcte, ce n’est pas franchement ce à quoi nous avait habitués le bonhomme. Ouais bon d’accord, c’est là que tu te rends compte que Phil sans Dimebag, c’est un peu comme Slayer sans Jeff Hanneman : c’est cool, mais pas trop. Les mélodies sont plus à rapprocher du death, d’un bon death même j’ai envie de dire, mais même un bon death, ça reste en dessous de mes attentes. Finalement, l’album aurait été une franche réussite s’il avait émané d’autres personnes, mais là, ça me fait presque un peu de peine d’avoir ça dans les oreilles.

Je pense qu’il serait franchement temps que Philou la malice prenne sa retraite musicale… Ou se mette à la gratte tiens, pourquoi pas !


Grouge
Janvier 2018




"Walk Through Exits Only"
Note moyenne : 09/20

Figure emblématique de la scène metal dans ses appellations aussi diverses que variées, Phil Anselmo fait partie des grands gagnants à la biographie surchargée. Mêlant divers projets en tant que leader et side-projects en tous genres, il est évident que l’annonce du premier album solo de la légende vivante sollicite la curiosité générale.

Dominateur du dérivé thrash metal avec Pantera, patron du sludge NOLA dans Down, partisan d’une dose punk hardcore dans Superjoint Ritual et Arson Anthem, adorateur du black metal dans Christ Inversion, Anselmo a sillonné la multiplicité du style dans des projets plus ou moins reconnus mais chacun salués avec respect.

Dernière combinaison en date avec ses poulains de Warbeast, il sort en début d’année un EP / split "War Of The Gargantuas" dans lequel il se pose en leader vocal, marquant déjà une certaine envie de retour aux sources dans un thrash / death flagrant. Appuyé par des riffs d’une rapidité battante qui m’avait davantage convaincue sur le point technique que le rendu final, l’opus à peine plus groovy qu’un medley de démonstrations n’avait décidemment pas fait l’unanimité.

On peut alors se demander si le papa de la scène 90 ne ferait pas mieux de se retrancher dans ses projets à succès sans s’obstiner à aller plus loin, juste histoire de ne pas briser le mythe que tout le monde adule depuis de nombreuses années.

La chance pour moi de me faire une autre idée, la sortie d’un premier album solo va se poser un point décisif. Sorti le 19 Juillet dernier sur Season Of Mist en partenariat officiel avec la maison de disques du patron lui-même Housecore Records, "Walk Through Exits Only" réunit le vocaliste et sa formation instrumentale The Illegals dans un quatuor persistant dans des influences similaires. Huit titres dans lesquels passages thrash et death se côtoient allégrement, on reconnaît alors les influences de groupes piliers sans trop d’efforts. Les lignes de composition sont propres, les musiciens carrés, la batterie profonde, les braillements de tonton Phil bien que peinant parfois à sortir des entrailles ma foi pas si désagréables et posés là où il faut. Rien à dire non plus sur l’enregistrement confié à Steven Berrigan (Down) méticuleux dans les moindres détails. Les éléments réunis semblent finalement idéals pour la conception d’un album tapageur.

Oui mais voilà, point ne suffit d’avoir les bonnes pièces, reste encore à savoir les assembler avec réflexion pour que le rendu ne ressemble pas à un foutu chantier. C’est hélas ce qui se passe sur "Walk Through Exits Only" où les titres défilent sans la moindre cohérence, une double pédale placée on ne sait pas trop pourquoi sur des riffs changeant toutes les quatre secondes, le mal de tête ne provient sûrement pas d’une élongation musculaire de la nuque, aucune chance pour que votre boîte crânienne ne remue sur une production aussi peu entraînante. Sans fil logique, ça part dans tous les sens, la magie n’opère pas. Ah si, la dernière "Irrelevant Walls And Computer Screens" me réconforte le temps de quelques secondes dans ses côtoiements ralentis / accélérés où la sauce prend et l’énergie arrive prend enfin. Un titre sur huit, proportion un peu faiblarde pour un leader qui nous a simplement vendu du rêve pendant des dizaines d’années.

Je suis déçue, "Walk Through Exits Only" ne risque pas de se rajouter à ma collec’ de vinyls.


Angie
Août 2013
Note : 08/20

La voix légendaire de Phil Anselmo (Pantera, Superjoint Ritual, actuellement chanteur dans Down et impliqué dans d’autres projets) nous dévoile son premier album solo, une grande surprise qui nous met en curiosité et à la première écoute, on constate que malgré les excès et les années, Phil est toujours charismatique, il reste la puissance, le maître. Ce n’est pas avec l’âge que l’on s’assagit, encore moins pour Anselmo. Créateur de son propre label Housecore Records, il a enregistré ce "Walk Through Exits Only" au cours des deux dernières années dans son studio à la Nouvelle-Orléans. Phil s’impose sur chacun des titres qui vont nous faire sortir les tripes, une agression auditive puissante, une brute. De la saturation, des cris, mais au final rien de si exceptionnel si ce n’est que Phil nous offre un registre autre qu’à son habitude.

En ouverture, on trouve "Music Media Is My Whore", une haine envers les médias, une musique lente type marche militaire, un chant en forme de discours de Monsieur Anselmo. Puis, "Battalion Of Zero" envoie du lourd, un chant très structuré, le flow reste le même en phrasé, les guitares sont rageuses avec beaucoup de distorsion et nous gratifient d'un solo dynamique, bref 4min20 de tuerie. "Betrayed" offre une raisonnante death metal, très spéciale, je n’accroche pas trop à la structure, avec cette fin qui n’a pour moi aucun intérêt, je vous laisse la juger par vous-mêmes. Quatrième titre, "Usurper Bastard's Rant", avec ces gros cris bien sales, ces riffs bien lourds, est une chanson déstructurée et les solos sont tout aussi space et rock’n'roll. "Walk Through Exits Only" contient de gros riffs bien gras et un groove, ce titre est bien plus violent. Phil crie tout le long, on semble parti pour une boucle infernale mais intervient un changement à 1m40 avec du palm mute, de bon gros riffs de metal à l’ancienne. Ce titre est pour moi le meilleur avec ses 5min30 de sensations fortes. Avec "Bedroom Destroyer" et ces hurlements de guitares, on plonge dans l’extrême, du hardcore, du thrash, un mitraillement continu de riffs. "Bedridden" est chanson intense et percutante, Phil ressort toute sa colère, la batterie te tranche violemment, elle va tenir en intensité dans ce noir profond de haine.

La dernière piste, "Irrelevant Walls And Computer Screens" est un morceau de douze minutes… un chaos total, le chant prend fin à 5min, je ne sais plus quoi en penser, je n’adhère pas à ce titre en tout cas. Au final, je fais le bilan de cet album et j’ai seulement accroché sur 2 chansons… Mais ceci dit, c’est une très bonne découverte, avec un bon univers et une bonne production.


Jenny
Août 2013
Note : 10/20


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/philipillegals