Pour ceux qui ne connaissent pas cette autre créature des frères Potvin, responsables de Lyzanxia, disons que Phaze I est un savant mix entre Strapping Young Lad, Fear Factory et... Emperor. Pas grand chose à voir tout ça, sinon une même quête d'arrangements sophistiqués pour une musique moderne et puissante ! Les brothers in arms n'en sont pas à leur premier essai, puisqu'il s'agit de leur second album, toujours accompagné de sieur Dirk Verbeuren (Scarve, Soilwork) à la batterie.
Ambitieux jusque dans sa plume, le trio developpe à chaque fois un concept-album qui rappellerait l'univers de Philip K Dick. Alors "Uprising", bande son idéale pour un prequel de Blade Runner ? Oui, mais à petite dose...
Sûr que dès le premier titre, "The Essence Of Humanity", on est plongé dans une ambiance futuriste, avec cyborgs allumés et autres créatures hybrides non identifiées. Techniquement imparable, le titre est soigneusement arrangé, avec ses riffs acérés et ses nappes de claviers très "In The Nightside Eclipse". Ça reste très violent mais la voix saturée (d'un bon effet au départ) lasse à la longue. Les autres titres s'enchaînent alors, tous très sophistiqués mais sans vraiment accrocher sur la longueur. Pourtant, personne ne serait en mesure de donner des leçons de technique ou de songwriting à nos trois gaillards, tant tout est propre et d'une certaine efficacité. Trop propre peut-être... Pourtant un titre comme "Underworld Lust", avec ses choeurs et son couplet groovy, tient de belles promesses. Original et bien fichu, le refrain à deux voix confirme le potentiel, digne d'un Devin Townsend, mais plus le morceau avance et plus on se perd dans ses méandres. "A Thousand Fingers And Claws" ou encore "Troops Uprising" démarrent tout aussi bien, imposants et martiaux (le travail de Verbeuren est remarquable !!), jouent la carte de l'aliénation et de la mélancolie. Reste ce chant... ou plutôt les lignes vocales placées à tout va, qui manquent de faire respirer la musique (la saturation renforçant l'effet d'"étouffement"). Une volonté du groupe certainement, à qui l'on reconnaît une forme de perfectionnisme.
Si la référence à Devin Townsend est la bienvenue dans son approche progressive originale, la musique des Angevins ne souffrirait en fait que d'un trop plein de chant "saturé". Une saturation qui freine l'élan de Phaze I et contraste trop avec une musique hyper soignée. Comme du plomb dans l'aile d'un groupe au potentiel qui ne demande qu'à réellement s'affirmer.
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