Perpetual Esacape nous propose son premier album 9 titres en quasi autoproduction, le mastering étant confié au Panglos Studio. Depuis 2010, le groupe anime l’Est de la France avec son heavy rock / progressif, s’inspirant de Pink Floyd pour les choses aériennes, Alter Bridge pour l’alternatif, et Metallica… parce que Metallica.
Après 2 excellents EPs au son net et au style entièrement défini, Perpetual Escape nous a parfaitement préparés pour la sortie de ce nouvel album. "Into My Dreams" sera-t-il à la hauteur de ce succès ?
Dès l’ouverture, Perpetual Escape joue la carte de la ballade rock progressif dans un style rappelant Pink Floyd ou encore Dream Theater. Après un ambitieux solo et de belles nappes de piano en guise d’amuse-bouche, le second titre "Sin Six" fait l’effet d’un tue-l’amour tant sa construction est bateau et ses lignes de chants hasardeuses. C’est simple, rien ne colle en comparaison avec la prouesse précédente. Qu’à cela ne tienne, ce morceau n’est pas représentatif de la suite. "Outer Heaven" rattrape vite ce faux pas grâce à une Anaïs transformée au chant et des riffs davantage percutants. "These Days" confirme cette reprise en main et légitime l’admirable travail de composition. Dans "Roots Of Mankind", Anaïs illustre la fraîcheur qu’elle apporte au groupe dans un couplet sacrément efficace et contemplatif. Par ailleurs, on peut déjà constater à ce niveau de l’album que le climat généralement plus posée et moins nerveux que sur les EPs antérieurs. Après deux ballades rock menées par le duo Anaïs / Laurent, "Duty & Memories" sort les muscles et propose des riffs fun orientés metal, ainsi qu’une guitare solo en roue libre. Finalement, l’album se clôture sur l’ambitieux et "Into My Dreams" ; long de 17 minutes. Vous vous en doutez, un gros effort de composition et de guitare est réalisé, et sans oublier le traditionnel tricotage de manche final dans la plus pure tradition metal progressif. Une belle réussite pour un premier essai.
Pour revenir à la question de départ : "Into My Dreams" est-il à la hauteur de ce qu’a réalisé Perpetual Escape jusqu’à présent ? A vrai dire, tout juste oui. En effet, malgré des compositions évidemment supérieures en tout point, on constate une forte régression dans la production bien trop plate au regard des précurseurs "Heavy Face" et "In Search Of Light". A vrai dire, à aucun moment on retrouve un rendu comparable. Le duo Anaïs / Laurent en pâtit beaucoup, ces derniers voyant leurs parties de chant neutralisées et rarement sublimées, laissant beaucoup trop en avant des faiblesses de prononciation ou d’harmonisation. Il en va de même de la guitare solo qui aurait mérité meilleure traitement. En conséquence, l’immersion dans "Into My Dreams" est ardue.
Avec "Into My Dreams", Perpetual Escape s’enfonce encore un peu plus dans le prog avec des compositions ambitieuses, mais jamais indigestes. L’arrivée d’Anaïs au chant apporte un nouveau cachet au groupe et le tourne vers des facettes encore inexplorées et très prometteuses. Néanmoins, tous ces efforts ne sont pas mis en valeur en raison d’une production bien en dessous d'à l'accoutumée. Dommage.
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