Le groupe
Biographie :

Perihelion est un groupe hongrois mélangeant des éléments de rock psychédélique, de metal avant-gardiste, et de post-black metal. Le groupe a été formé en 2001 sous un autre nom (Neokhrome), mais leur nouvelle ère à débuté en 2012 avec la sortie du premier album éponyme. En 2014 est sorti l'EP "Nap Fele Néz". Cet EP montre les prémices d'une évolution naturelle de leur musique, dans laquelle toute trace de chant black metal est abandonné, laissant la place à un chant clair aux paroles exclusivement en hongrois. Depuis, Perihelion a sorti deux albums ("Zeng" en 2015 et "Örvény" en 2017) et un EP ("Hold", 2016), tous en collaboration avec le label français Apathia Records. Ces sorties marquent une évolution définitive du groupe, s’affranchissant des genres musicaux bien définis pour créer celui qui ne ressemble qu’à eux-mêmes.

Discographie :

2014 : "Nap Fele Néz" (EP)
2014 : "Perihelion" (Réédition)
2015 : "Zeng"
2016 : "Hold" (EP)
2017 : "Örvény"


Les chroniques


"Örvény"
Note : 16/20

Retour de Perihelion deux après "Zeng", dont je vous avais parlé à l'époque, avec cette fois "Örvény" qui fait suite à un EP sorti en 2016 (le Bandcamp du groupe m'a appris que le titre de l'album signifie "Maelstrom" en hongrois). Retour au format album donc pour ces Hongrois qui nous avaient surpris part un mélange des genres assez original et des ambiances prenantes.

Et je peux affirmer de suite que ces fameuses ambiances ne se sont pas perdues en route, le chant intégralement en hongrois rajoutant une petite touche d'originalité assez sympa. Dès "Kihalt Egi Folyosok", le groupe se rappelle à nos bons souvenirs avec ses mélodies aussi planantes que mélancoliques et ses ambiances confinant parfois à l'onirisme. Perihelion a une fois de plus privilégié un format assez compact puisque l'album dépasse à peine les trente-huit minutes et va à l'essentiel sans se perdre dans des développements laborieux. Notons que si les influences black pouvaient encore se faire sentir sur "Zeng", elles ont ici totalement disparu, laissant toute la place au côté post-metal. Une évolution naturelle que l'on pouvait sentir de toute façon dès que le groupe est revenu sous le nom de Perihelion en lieu et place de Neokhrome. Le chant clair est donc le seul à s'exprimer ici, malgré quelques cris sur "Bolyongo" ou "Fényt!" et le metal de Perihelion penche définitivement vers le côté planant et mélodique de la force. Pour autant, et même si la vague post-metal a connu un certain succès ces dernières années, la musique de Perihelion est bien difficile à classer ou à rapprocher d'un autre groupe. Que ce soit dans les sonorités utilisées, qui évitent le piège facile de tomber dans les influences folkloriques trop marquées, ou dans le chant en hongrois le groupe arrive à se démarquer d'une scène qui avait bien trop souvent tendance à devenir une pâle de copie de Cult Of Luna ou Isis (les 'Cult Of Isis" comme beaucoup commençaient à les appeler).

L'album est construit comme un unique bloc de trente-huit minutes et il est bien évidemment conseillé de l'écouter d'une traite pour mieux se laisser porter par l'ensemble. Et dans ce domaine, ces Hongrois sont plutôt doués, leurs ambiances arrivant systématiquement à nous transporter ailleurs, dans un univers assez onirique et sombre comme je le disais précédemment. Le morceau-titre est d'ailleurs un très bon exemple de ce que Perihelion est capable de faire dans ses moments les plus planants, on y sent le groupe à fleur de peau et par conséquent les frissons ne tardent pas à se faire sentir. En tout cas, on retrouve bien la patte que le groupe présentait déjà sur "Zeng" mais sans les blasts, sans les quelques accélérations qui émaillaient encore cet album, le tempo étant bien plus posé sur "Örvény". La mue est complète sur ce nouvel album et le groupe a quasiment coupé les ponts avec ses anciennes influences, Perihelion est cette fois vraiment devenu une entité à part et non plus une mutation partielle de ce qu'était Neokhrome. Techniquement parlant, la production est tout à fait adaptée au style, c'est propre, puissant, clair et ça ne cède pas aux sirènes de la compression à tout-va pour donner l'impression de sonner plus gros.

Nouvel album qui confirme donc la personnalité de Perihelion, poussant toujours un peu plus loin les influences post-metal pour se débarrasser de ce qu'il restait encore de black metal sur "Zeng". Une bonne décision puisque le groupe est très à l'aise avec ces ambiances planantes et oniriques et ces mélodies poignantes. Un voyage musical que je vous conseille chaudement et qui devrait vous emmener très loin.


Murderworks
Juin 2018




"Zeng"
Note : 16/20

Pour ceux qui connaissent, Perihelion est un groupe hongrois qui officiait avant sous le nom de Neokhrome, nom sous lequel ils ont tout de même sorti trois albums dont le dernier s'appelait... ben oui, "Perihelion". Nouveau départ donc pour le groupe qui apparemment tapait avant dans du death / black et qui s'en est sacrément éloigné, mais on va voir ça tout de suite.

Sous le nom de Perihelion ce "Zeng" est soit le premier, soit le second si vous comptez le dernier Neokhrome, qui est ensuite ressorti sous le nom de Perihelion (ça va vous êtes encore là ?). Pour ce nouveau nom, le groupe a choisi d'opter vers une voie qu'il qualifie d'avantgarde post-black metal, et même si j'émets un doute sur le côté "avantgarde", le post-black metal est pertinent par contre. Précisons tout de suite que contrairement aux autres groupes plus ou moins étiquetés de la même façon, Perihelion ne s'est pas attardé plus que ça et livre un album de 34 minutes bien compact histoire que personne n'ait le temps de s'ennuyer. "Tündökles" ouvre l'album sur avec des ambiances déjà bien planantes et plutôt froides, un instrumental qui fait mouche d'entrée de jeu en tout cas. "Vég Se Hozza El" surprend avec son blast qui nous accueille comme ça sans prévenir, ses riffs effectivement très typés black metal mais surmontés d'un chant clair en hongrois. Le mélange est assez étonnant au premier abord mais force est de constater que ça fonctionne plutôt bien, d'autant que les lignes de chant et les mélodies sont du genre percutantes. Bon, par rapport, à l'étiquette annoncée par le groupe, soyez quand même bien conscients que le côté post-metal et atmosphérique est bien plus présent que le côté black, la violence n'étant pas franchement le propos de Perihelion.

Quelques sonorités typiquement hongroises viennent épicer ce mélange des genres, apportant un feeling intéressant qu'on ne retrouve quasiment nulle part ailleurs. Un très bon point pour la personnalité de la musique de Perihelion, qui du coup se démarque de toute la scène post-black qui fleurit ces dernières années. Le groupe arrive sans grande difficulté à créer des ambiances particulières et immersives qui nous embarquent dans son univers avant même qu'on ait le temps de réagir. Le mélange blasts / voix claire est assez intéressant lui aussi, ça offre un contraste inhabituel et plutôt réussi comme sur "Végtelen Kék" qui arrive à mélanger des riffs proches du black avec un climat bien plus lumineux. La musique de Perihelion est une terre de contrastes, mélangeant des éléments en théorie contre-nature et réussissant à en faire quelque chose de cohérent. Une fraîcheur qui fait du bien dans une scène qui se multiplie à vitesse grand v et qui recèle pas mal de groupes jouant sur le même terrain. Comme quoi et contrairement à ce que disent certaines mauvaises langues, il est encore possible de trouver des groupes qui, à défaut d'innover, proposent quelque chose de personnel et loin de toute relative hype.

Un premier album plus que convaincant pour Perihelion qui montre ici un savoir-faire indéniable, tant en termes de mélodie que d'ambiance. Un mélange des genres assez original qui permet au groupe d'avoir une personnalité marquée et surtout d'offrir un univers musical inhabituel et plutôt agréable.


Murderworks
Décembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/perihelionofficial