Le groupe
Biographie :

Composé de quatre vilains barbus qui nous viennent d'Admsterdam, fanatiques de stoner rock efficace, chantant en espagnol, le tout allègrement saupoudré de lignes mélodiques de trompette, ¡Pendejo! est tout simplement inclassable. Leur trois albums sont confectionnés autour d'une recette fétiche fusionnant gros son bien lourd, chœurs très travaillés et riffs de guitares classiques du genre. Une formule qui fait mouche en attirant irrémédiablement la curiosité de l'auditeur.

Discographie :

2010 : "Cantos A La Vida"
2014 : "Atacames"
2018 : "Sin Vergüenza"


Les chroniques


"Sin Vergüenza"
Note : 16/20

¡Holà amigo! Est-ce que tu aimes le stoner / doom couillu ? Ca tombe bien, parce que c’est la meilleure façon de décrire ¡Pendejo!, et ce n’est même pas eux qui l’ont dit à la base ! Créé en 2006 aux Pays-Bas, le groupe est formé de Jaap Monchito (Bitcho, ex-ReVamp) à la basse, Jos Pepellin (Komatsu) à la batterie, Arjan Er Juan (ex-ReVamp, ex-MaYaN) à la guitare ainsi que du chanteur et trompettiste El Pastuso. Et ce, depuis le début ! C’est ensemble que les quatre Esp… Néerlandais déjantés pardon, ont sorti non pas un ni deux, mais bien trois albums ! Et le dernier de ces trois albums s’appelle "Sin Vergüenza" ! Tu ne parles pas espagnol ? Eh bien moi très peu, mais je sais que ça veut dire “sans-gêne” et que tu vas en prendre plein la face !

Première mandale, "Don Gernàn" ! Pour résumer la chose, c’est un mélange de riffs gras, d’un chant enjoué et un peu barré parfois accompagné de cuivres. Les bases du Stoner sonts largement présentes, mais avec cette petite touche de folie qui caractérise le groupe. On passe à "La Cagada No Termina" qui garde les corones de la formation, et qui n’hésite pas à le montrer, comme sur ce final que l’on sentait arriver et qui nous explose littéralement en plein visage. Les riffs de ¡Pendejo! s’arrêtent brièvement pour reprendre en force avec "Hacia La Luz" qui donne envie de taper du pied, ou de headbanguer, au choix. Plus lourd, plus imposant, et qui ralentira un peu après ce passage aux cuivres assez épique. Mais n’ayez pas peur, après un riff bien ensorceleur la rythmique reprend pour notre plus grand plaisir.

"La Mala De La Tele" est aisément déchiffrable même si vous n’avez aucune notion dans la langue, et c’est sur ce titre dénonciateur que l’on retrouve une rythmique syncopée lente mais foutrement efficace, alors que "Bulla" ajoute des sons un peu plus psychédéliques et une trompette survoltée qui s’invite pour un solo en plein milieu du morceau. La voix puissante du chanteur est épaulée de quelques choeurs qui renforcent cet aspect imposant de la musique, comme sur "El Timòn Holandès". Ne me demandez pas de traduction pour ce morceau, et contentez vous d’apprécier les riffs lourds et saturés qui font de ce morceau instrumental une transition très agréable, et qui permet d’explorer un peu plus l’univers du groupe.

Une voix visiblement énervée introduit rapidement "El Rutger", mais les instruments prennent rapidement le relais, avec notamment une basse hurlante omniprésente. La rythmique devient de plus en plus épique puis s’arrête d’un coup. Quelques racines blues pour "El Espejo" pour ce titre au son de guitare très planant, avec un chant rocailleux très prenant, et une réelle explosion de violence un peu après la moitié du morceau. Mais là où ¡Pendejo! est doué, c’est que le groupe a su conserver cet aspect aérien, même avec la saturation à bloc. Après un petit passage à la trompette, "Llanto" renoue avec les riffs entraînants et plus gras que l’on avait découvert au début de l’album et qui donnent envie de se briser la nuque. L’accélération finale redonne un peu d’entrain, alors que le groupe ralentit le tempo pour "Facista", le dernier titre, mais sans jamais partir bien loin de ces éclats de voix suraigus qui font le charme de la musique de ¡Pendejo!, et qui nous donnent envie de tout casser, mais lentement. Ce sont plus les influences d’un doom hypnotique qui ressortent sur cet excellent morceau. Un final en apothéose !

Alors, convaincus ? Je vous avais dit que ¡Pendejo! c’était vraiment cool ! Totalement inconnus au bataillon auparavant, les Néerlandais ont un univers assez varié et une volonté de botter des culs qui se ressent sur "Sin Vergüenza". Les titres sont loin de se ressembler, et c’est ce qui fait la force du groupe. Je me demande vraiment ce que valent les prestations scéniques !


Matthieu
Décembre 2018




"Atacames"
Note : 15/20

Auteurs d’un metal à forte consonance stoner, les !Pendejo! nous viennent dy pays du gouda. Envoyant directement la sauce sur des morceaux très forts en basse, laissant une grande place à un chant à la diction puissante et déliée, les Hollandais ne font pas dans la demi-mesure avec "Atacames", CD de 10 titres. Ronflant, prenant exemple sur des sonorités stoner, mais empruntant un tempo quelque peu plus élevé, le tout mue par une batterie simple mais terriblement efficace, on est bien loin d’un metal hurlé. En effet, au vu de la nature des morceaux, il faut être quelque peu plus ouvert, le chant ne se veut que chanté, permettant de comprendre des paroles ou de reconnaître (comprendre sans parler la langue est compliqué, voyez-vous…) des sonorités amenant un thème et une façon d’appréhender les morceaux beaucoup plus musicale et déliée. On y retrouvera une ambiance quoique très grasse, très stoner par moments, avec des ajouts de cuivres dans un morceau, ce qui n’est pas choquant et apporte une touche supplémentaire.

!Pendejo! ne se classe pas vraiment de par la nature atypique de ses morceaux, de par ce qu’il propose, du son qu’il dégage, entre stoner rock, stoner metal, rock tout court. Très bien mixé, avec un bon équilibre entre tous les instruments, avec certes une grosse dominante de basse et de guitare rythmique accordée très bas, chaque instrument trouve sa place dans les morceaux et le mix, et le chant sert d’instrument à part entière. Etonnant au départ, les paroles et le chant en espagnol finalement donnent l’identité complète au groupe. Les morceaux s’enchaînent sans temps mort, et l’on ne trouve pas d’instant rébarbatif ou quelque peu copié sur d’autres groupes. C’est intéressant de voir comme le groupe place une identité propre, même un univers, donnant une suite logique dans ses différents morceaux. On pourrait faire un parallèle certes un peu rapide, mais rapide tout de même, avec Rammstein. Le groupe a su construire un univers, des morceaux, dans une langue qui n’est pas l’anglais, et donner une touche d’originalité afin d’assoir une indentité.

Maxi, ou album très bien agencé, "Atacames" de !Pendejo! est particulièrement intéressant dans l’enchaînement des morceaux, dans l’originalité et dans les constructions avec des morceaux de qualité. Si tu veux du metal pur et dur, n’y prête pas une oreille, si tu cherches à sortir des sentiers battus avec une certaine qualité, des découvertes, !Pendejo! est probablement fait pour toi, le son rond des basses et les rappels stoner en plus… A tous les curieux, n’hésitez même pas !


Sam
Juillet 2014


Conclusion
Le site officiel : www.pendejoband.com