Le groupe
Biographie :

Pelican est un groupe de musique originaire de Chicago, composé de quatre membres. Les compositions du groupe sont de longues instrumentales et sont influencées par divers courants musicaux comme le post-rock (en particulier Explosions In The Sky) ou le metal. Ils se désignent eux-mêmes comme un groupe de post-hardcore.

Discographie :

2001 : "Pelican" (EP)
2003 : "Australasia "
2005 : "March Into The Sea" (EP)
2005 : "The Fire in Our Throats Will Beckon The Thaw"
2005 : "Live In Chicago 06/11/03" (DVD)
2005 : Pelican / Playing Enemy (Split CD)
2005 : Pelican / Mono (Split CD)
2007 : "Pink Mammoth" (EP)
2007 : "City Of Echoes"
2008 : These Arms Are Snakes / Pelican(Split CD)
2008 : "After The Ceiling Cracked (Live In London)" (DVD)
2009 : "Ephemeral"
2009 : "What We All Come To Need"
2012 : "Ataraxia/Taraxis" (EP)
2013 : "Forever Becoming"


Les chroniques


"Forever Becoming"
Note : 15,5/20

Pelican revient sur le devant de la scène après quelques péripérties qui auraient pu mettre fin au groupe, tout simplement, avec la perte notamment de son guitariste compositeur. Alors certes nous ne revenons pas aux grandes heures ni à des albums stupéfiants du groupe, mais le son est plus massif qu’à l’accoutumée, et l’apport d’une basse profonde frappe là où ça fait mal. 8 titres dépassant tous (ou presque) allégrement les 5 minutes avec des durées oscillant entre 5 et 7 minutes, somme toute c’est plus qu’un maxi, c’est un album ! Oui, madame !

Le son est maîtrisé, puissant et rond, ne souffrant d’aucune erreur majeure dans la composition, le groupe repose les bases de ce qui était et qui est de nouveau son style entre post-hardcore et postcore. C’est alternatif, puissant et rond, entre des mélodies et des passages plus calmes, on se laisse prendre au jeu. Pelican a décidé de faire simple, mais simple ne veut pas dire pas efficace et là le groupe tire véritablement son épingle du jeu. C’est simple, sans fioriture, et ça va directement à l’essentiel. Que demander de plus ?

Puissant, simple, efficace, rond et bien maîtrisé, l’ensemble des compositions donne de bonne sensations, nous fait retrouver l’un des poids lourds du genre, mais (oui, parce qu’il y a toujours un mais) ces compositions qui s’étendent sur des durées entre 5 et 8 minutes sans chant, ont tendance à sembler longuettes et l’on attend un hurleur sur l'ensemble de temps en temps, c’est peut-être le seul reproche que l’on pourra formuler. Outre cela, ça s’écoute dans n’importe quelle condition avec un certain plaisir, les compositions sont variées, se permettant des envolées de guitares sur un socle guitare-basse somme toute intéressant, puissant, et divertissant.

D’un point de vue général, "Forever Becoming" rejoint les bases du groupe, des bases puissantes et musicales, après une période de "vide", mais le groupe a su se ressaisir et même s'il n’atteint pas le niveau de ses premieres sorties, il garde tout de même une certaine puissance et une cohérence présageant le meilleur pour la suite. Pour les amoureux du post-hardcore et de ces envolées musicales et metal, il n’y a plus à hésite, c’est par ici que ça se passe.


Sam
Avril 2014




"Ataraxia/Taraxis"
Note : 15/20

Dixit le groupe, il y a du changement. En effet… Pelican a évolué, notamment concernant la composition de ses morceaux. Ces derniers ont décidé de mettre des paroles sur leur musique. Mais nan, j’déconne ! Non, pas de chant mais le groupe a décidé "d’utiliser le studio comme outil créatif dans le processus de composition". Et c’est évolution se ressent très distinctement en effet. L’effort fourni ici est vraiment très carré, produit à la limite du impeccabeul. Ce qui, pour ma part, me trouble…

Pelican, c’est un retournement de tripes, une vague, puis une autre, une succession houleuse d’énergies qui déferlent dans les oreilles. "Australasia" et "City In Chaos" sont justes deux monuments desert rock / doom mêlés à plein d’autres genres savamment inclus et assimilés à merveille dans une même compo. Le résultat est juste saisissant et nous laisse littéralement scotchés et hébétés par la lourdeur positive et la puissance de cette musique. Avec "Ataraxia/Taraxis", Pelican tente de nous délivrer de nos doutes et anxiétés en sonorisant ces dernières de manière directe. En effet, les pistes sont plus courtes qu’à l’accoutumée. Pas de place pour le détail, Pelican compile les genres de manière concentrée et toujours avec autant de maîtrise. Le desert rock appuyé est présent mais beaucoup moins chaleureux et imprévisible que sur les précédents albums. Le ton est différent. Le début de l’album est une sorte de berceuse mélancolique glaçante. Comme dit plus haut, il y a une lourdeur positive chez Pelican. C’est sombre mais un optimisme se dégage toujours en progressant dans le morceau. Ici, c’est plus froid, cafardeux et tranché. La progression "positive" dans les morceaux est moins marquée que d’habitude. Il n’y a pas ces petites explosions, ces dynamiques au fil des secondes qui nous font passer de l’ombre à la lumière et surtout nous tiennent en haleine. Pour ma part, je trouve qu’il y a un manque d’énergie et de mordant. Le groupe veut faire autrement et il l’illustre finalement sur le morceau "Taraxis", un jeu de guitare folk désabusé vient bousculer l’écoute de la galette. Là, il se passe enfin quelque chose. L’interaction et le mariage des sonorités est sublime. L’émotion palpable se dégage enfin d’autre chose que de la magnifique pochette de l’album.

Pelican propose du Pelican, la fougue et la rage en moins ce qui en fait est nouveau. Ici, l’effort proposé est plus carré, toujours riche mais sans cet éclat émotionnel qui nous aveuglait dans les autres albums. L’ambiance est sombre et terne, en même temps, le groupe a choisi de traiter le sujet de nos anxiétés, fallait pas s’attendre à du zouk me direz-vous. Bref, petite déception pour moi, nostalgique de leurs œuvres passées mais enthousiasmée malgré tout par l’essai réussi sur leur dernier morceau.


Maria & Poots
Juin 2012




"What We All Come To Need"
Note : 16/20

Saviez-vous que le pélican était un grand oiseau aquatique piscivore. Il est caractérisé par un grand bec muni d'une volumineuse poche extensible. C’est vraiment passionnant ! Les pélicans fréquentent les étendues d'eau libre, à la fois sur les côtes et à l'intérieur des terres, on en trouve dans les régions tropicales et même jusqu'aux zones tempérées chaudes ! Comment ça ce n’est pas le sujet du jour ?! Ah aujourd’hui on doit parler du groupe de Chicago ? Ouais mais les pélicans c’est cool aussi non ? Comment ça eux ils n’ont pas sorti d’album ? Et alors ? Bon, bon, d’accord…

Alors comme il paraît que Pelican a sorti sa quatrième galette on va s’y intéresser cinq minutes, et l’inverse serait fort dommage, "What We All Come To Need" vaut tout de même le détour. Ici on flotte entre du post-hardcore, du stoner, voir du doom. Pelican reste fidèle à lui-même et nous propose une nouvelle fois des titres instrumentaux de qualité. Et c’est qu’en plus il y a du beau monde sur cet album ! Greg Anderson de Sunn O))) gratte les cordes sur "The Creeper", Aaron Turner d’Isis fait de même sur le titre éponyme, Ben Verellen d’Harkonen est à la basse sur "Glimmer", Allen Epley de The Life And Times et Shiner pousse la chansonnette sur "Final Breath". Les mélodies tiennent un rôle majeur sur cet album, notamment sur "Strung Up From The Sky", mais on n’oublie pas pour autant quelques riffs bien lourds qui apportent son côté sombre à la musique de Pelican. L’ambiance est calme, presque sereine, mais on pourra tout de même leur reprocher trop peu d’envol. On reste un peu trop terre à terre si je puis dire, alors que parfois on aimerait bien planer un peu plus. Mon titre phare de l’album reste "Final Breath" qui clôture l’album en beauté. La voix d’Allen Epley se faufile sans faire de bruit (façon de parler…) et se fond dans le décor, c’en est presque magique.

Même s’il n’est peut être pas l’album le plus profond de leur discographie, "What We All Come To Need" se défend bien et peut être un bon moyen de découvrir le groupe.


Manus
Avril 2010


Conclusion
Le site officiel : www.pelicansong.com