Le groupe
Biographie :

Path Of Desolation est un groupe de death mélodique fondé en 2013 à Lausanne (Suisse). On y trouve Phil et Steven aux guitares, David Jr à la basse, Loïc à la batterie, Nipo aux claviers et David au chant. Principalement influencés par les maîtres du genre (In Flames, Insomnium...) le groupe sort un premier album en 2016 intitulé "Where The Grass Withers".

Discographie :

2014 : "Soaked Jester" (EP)
2016 : "Where The Grass Withers"


La chronique


Arrivé dans ma boîte aux lettres en cette fin d'année 2016, je vous présente "Where The Grass Withers". Il s'agit du tout premier album de Path Of Desolation, une formation qui nous vient de Lausanne et qui verse dans le death mélodique. Ce premier opus comprend onze morceaux pour une durée totale qui approche les cinquante minutes.

Pourtant grand amateur de death melodique, je dois dire qu'au premier abord, ce "Where The Grass Withers" a vraiment eu du mal à me convaincre. En effet, avec "The Crown And The Empty Hall", on démarre par un mid-tempo mélancolique à la Insomnium qui n'a vraiment rien de révolutionnaire. Le son est pourtant bien travaillé malgré une batterie un peu plate et une basse très discrète mais le morceau peine à décoller. Pire, le chant hurlé de David apparaît vraiment dérangeant ; un chant rageur, tirant plutôt dans les aigus, qui colle mal à la mélancolie du morceau. Si bien qu'on finira par apprécier les rares petits moments où il s'efface pour laisser les instruments jouer seuls. On aura ainsi droit à un joli passage de guitare acoustique et à un sympathique double solo guitare/clavier pas très ambitieux mais qui relèveront un peu le niveau général.

On continue avec "The Uninvited", un morceau plus rentre-dedans avec, malgré tout, toujours une petite touche mélancolique, notamment grâce à l'utilisation d'un chant féminin sur le refrain. Le résultat est intéressant mais toujours pas phénoménal. D'autant plus que je n'arrive toujours pas à m'habituer à ce chant hurlé toujours aussi bavard bien que plus en adéquation avec l'énergie du morceau. A ce stade, on pourrait être tenté de passer son chemin et de considérer Path Of Desolation comme un groupe de death mélo somme toute assez moyen. Et pourtant, cet album mérite vraiment qu'on s'y attarde un peu plus ! En effet, malgré un début un peu décevant, on assiste à une véritable montée en puissance au fil des titres ! Tandis qu'on finira par ne plus trop se focaliser sur le chant, on découvrira, au fur et à mesure, de belles choses dans la musique des Suisses. A commencer par les chœurs masculins qui clôturent joliment le troisième titre, "Isenault". On aura ensuite droit à quelque chose de plus entraînant et à des riffs bien inspirés avec "To Pastures Grey" et le violent "Rites Of Rumination" avant de revenir sur des tempos plus calmes avec "The Hunting Prey" qui propose un excellent thème de piano vers la fin du morceau, et "85 Miles" dont les chaleureux petits passages de guitare acoustique nous laisseront un délicat goût d'évasion.

Malgré mes réticences initiales, je me ainsi laisse doucement cueillir par la musique de Path Of Desolation qui m'apparaît de plus en plus riche et inspirée. Le gros point fort vient de l'utilisation très complémentaire des guitares et du clavier qui pourra parfois faire penser à du Be'lakor. On sent aussi une volonté de proposer quelque chose d'inventif dans le jeu du batteur. Le seul instrument un peu en reste restera, comme souvent dans le metal, la basse qui se réduit à un rôle de soutient rythmique. Mais la meilleure partie du CD est encore à venir ! Après un très bon "Decipher" qui revient sur quelque chose de plus violent et entraînant, on atteindra le sommet de l'album grâce aux deux titres "Saeclum In Favilla" et "Colourblind". Ces deux morceaux nous offrent un death mélodique de très haute volée, bien inspiré et vraiment jouissif ! Le premier des deux tirera parfois vers le thrash / deathcore avec ses riffs très lourds agrémentés de dialogues samplés qui apporteront une intéressante noirceur à l'ensemble. Une noirceur qui contrastera avec des refrains plus lumineux et un break majestueux amené par le piano. On retrouve la même énergie thrashy dans les couplets du deuxième qui alterne avec de superbes refrains mélancoliques agrémentés d'un chant clair un peu timide mais vraiment bienvenu. On pourra peut-être reprocher au groupe de faire un peu traîner le morceau en longueur sur la fin mais, avec d'aussi bons riffs, on aura du mal à leur en tenir rigueur.

L'album se clôturera par le très beau "Exit Nightmares" dans lequel les suisses font encore une fois parler leur goût pour le mid-tempo ternaire. Une fin d'album très réussie qui achèvera de nous faire oublier les réserves émises à l'écoute des premiers titres.

Au final, il m'aura fallu du temps et de la persévérance pour écrire cette chronique. Une persévérance qui m'aura finalement permis de me défaire de mon mauvais jugement initial pour finir par me rendre compte que cet album cache de véritables pépites de death mélodique. Si ce "Where The Grass Withers" n'est peut-être pas une réussite sur toute la ligne, il montrera tout de même à celui qui prendra le temps d'y jeter une oreille attentive que les musiciens de Path Of Desolation ont un énorme potentiel musical et qu'ils pourraient, dans les années à venir, en surprendre plus d'un dans le petit milieu du death mélodique.


Zemurion
Janvier 2017


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/band.pathofdesolation