Le groupe
Biographie :

Overkill est un groupe de speed metal et de thrash metal (variable suivant les chansons et les albums) américain, originaire du New Jersey. Le groupe connaît de nombreux changements de musiciens, ne conservant du line-up originel que le chanteur Bobby "Blitz" Ellsworth et le bassiste D. D. Verni. Avec Anthrax, dont l'ex-guitariste Dani Spitz est l'un des premiers membres du groupe, Overkill fait partie des groupes de thrash metal de la côte est des États-Unis ayant rencontré le plus de succès, et est souvent considéré comme "le Motörhead du thrash metal". La mascotte emblématique du groupe se prénomme Chaly, une chauve-souris à tête de mort avec des ailes, des cornes et des yeux verts. Celle-ci est présente sur la majorité des pochettes des albums du groupe sous différents aspects. Au total, Overkill compte vingt albums studio, trois EPs et trois albums live. Ils sont l'un des premiers groupes de thrash metal à signer sur un grand label (Atlantic Records, en 1986), mais n'atteignent le succès commercial qu'à l'avènement du genre à la fin des années 80 avec leurs pairs Anthrax, Exodus, Kreator, Metallica, Megadeth, Slayer et Testament. Les albums du groupe ayant rencontré le plus grand succès sont "Under The Influence" (1988), "The Years Of Decay" (1989), "I Hear Black" (1993), "The Electric Age" (2012), et "White Devil Armory" (2014).

Discographie :

1985 : "Feel The Fire"
1987 : "Taking Over"
1988 : "Under The Influence"
1989 : "The Years Of Decay"
1991 : "Horrorscope"
1993 : "I Hear Black"
1994 : "W.F.O."
1996 : "The Killing Kind"
1997 : "From The Underground And Below"
1999 : "Necroshine"
2000 : "Bloodletting"
2003 : "Killbox 13"
2005 : "ReliXIV"
2007 : "Immortalis"
2010 : "Ironbound"
2012 : "The Electric Age"
2014 : "White Devil Armory"
2017 : "The Grinding Wheel"
2019 : "The Wings Of War"
2023 : "Scorched"


Les chroniques


"Scorched"
Note : 17/20

Les indéboulonnables Overkill sont de retour avec leur vingtième album et la bête s'appelle "Scorched" ! Rien que ça, ça mérite le respect, parce que pour balancer du thrash de façon aussi régulière depuis aussi longtemps, il faut vraiment avoir le feu sacré. En parlant de thrash, Bobby "Blitz" Ellsworth, le maître incontesté des lieux, a déclaré vouloir mettre un peu plus de heavy et de mélodies sur ce nouvel album. Ne vous inquiétez pas pour autant, Overkill reste Overkill et balance le pâté comme il faut, ce n'est pas maintenant qu'un groupe aussi intègre va retourner sa veste donc accrochez-vous à vos slips !

C'est d'ailleurs le morceau-titre qui ouvre l'album et si on démarre effectivement sur un tapping mélodique et très heavy metal dans l'esprit avec mélodies fédératrices en bonus, on se retrouve bien vite avec des riffs puissants et agressifs. Plutôt mid-tempo, ce morceau n'en demeure pas moins puissant et son côté accrocheur ne le rend que plus efficace. Il permet aussi de se rendre compte que cet album a été mixé par le mythique Colin Richardson et qu'il sonne par conséquent du feu de dieu ! "Goin' Home", après un début en mid-tempo, remet bien vite les pendules à l'heure et même si le refrain est là encore inspiré par le heavy metal et assez fédérateur, le reste du morceau est bien plus teigneux et le thrash ressort clairement. Peu devaient en douter mais voilà de quoi confirmer qu'Overkill reste lui-même et qu'il a encore la patate, peut-être même plus que certains petits jeunes qui prennent le train en marche ! De toute façon, qui pensait vraiment qu'Overkill allait changer son fusil d'épaule ou trahir quoi que ce soit ? Ces mecs sont là depuis tellement longtemps et ont porté l'étendard du thrash tellement haut que le doute n'était pas permis une seule seconde. "The Surgeon" enfonce le clou et fonce dans le tas sans la moindre pitié avec des riffs bien vicelards, quelques gros tapis de double grosse caisse et un tempo assez énervé. On y entend une patte plus menaçante, plus malsaine et bien moins fédératrice pour le coup. Overkill y ajoute une bonne dose de venin pour ajouter du goût et flatter le palais des amateurs de thrash teigneux et vicieux.

"Twist Of The Wick" nous envoie quelques ambiances plus sombres et plus morbides au milieu d'un thrash incandescent et accrocheur une fois de plus. Overkill nous défonce la tronche mais avec des refrains fédérateurs et un groove à décorner un buffle ! D'ailleurs, en parlant de groove, "Wicked Place" en a à revendre et nous sort des riffs très Black Sabbath dans l'esprit pour un morceau là encore très efficace. "Won't Be Coming Back" fait partie des morceaux qui font ressortir quelques sonorités heavy metal avec des mélodies accrocheuses et des lignes de chant percutantes. Dans le genre efficace, ça se pose là et je pense que ce genre de morceau va faire un carton monstrueux en live ! "Fever", malgré son titre, est le seul morceau à vraiment faire retomber la pression avec de faux airs de power ballad. Du moins en début de morceau parce que la puissance que déploie le groupe sur la suite fait quand même bien mal et va déboîter quelques mâchoires. Ne tournons pas autour du pot pendant des heures, ce "Scorched" est un très bon album d'Overkill et il est toujours aussi bluffant d'entendre à quel point ce groupe est en forme et inspiré après tout ce temps ! On a du thrash comme on l'aime, c'est à dire varié et mélodique sans se ramollir, agressif sans jamais être bas du front et suffisamment groovy et puissant pour déplacer quelques vertèbres. Tout est là et rien n'est à jeter, il est certain qu'il doit y avoir une paire de jeunes groupes qui aimeraient être aussi affûtés et aussi efficaces.

Le savoir-faire est donc toujours là et Overkill va encore en remettre quelques uns à leur place avec "Scorched" ! Ce nouvel album place effectivement quelques mélodies et sonorités plus heavy metal au milieu du thrash en fusion mais cela ne ramollit en rien la musique du groupe. Cela amène quelques passages plus groovy, plus puissants et plus fédérateurs qui devraient faire leur petit effet en live !


Murderworks
Juin 2023




"The Wings Of War"
Note : 18/20

Leur dix-neuvième album, "The Wings Of War", est sorti le 22 Février 2019 chez Nuclear Blast. Décidément, Overkill est inépuisable. Deux ans seulement séparent "The Grinding Wheel" du petit dernier "The Wings Of War" sorti en ce début d’année, et vous pensiez que les quinquagénaires allaient faire une pause ? Que nenni ! Sans pour autant enchaîner les apparitions scéniques, le groupe ne disparaît pas des affiches, et nous aurons l’occasion de l’accueillir une nouvelle fois en France courant Mars. Mais, ne nous précipitons pas, et voyons d’abord ce que cet opus renferme.

Si la pochette fait penser à un genre musical relativement moderne – comme c’est le cas depuis vingt ans, à vrai dire -, nous verrons dès le premier morceau "Last Man Standing" qu’il n’en est rien. Nous pouvons même dire qu'Overkill continue dans ce qu’il fait de mieux, du bon vieux thrash groovy et rentre-dedans. La voix puissante de Bobby semble devenir toujours plus criarde et nasillarde avec les années, ce qui donne à son timbre une touche particulière pas forcément appréciable de tous mais tout à fait adéquate. Pas de repos pour les guerriers, nous enchaînons avec "Believe In The Fight" dans la même veine. Le refrain très mélodique peut sembler au premier abord assez bateau, mais détrompez-vous ! Il s’agit d’Overkill, les maîtres du genre sauront toujours comment nous charmer. Le bridge à la rythmique thrash / crossover appuyée par des chœurs et un phrasé de Bobby cadencé, limite rappé, donne une poussée d’énergie qui reconstruit totalement le morceau. Vraiment stupéfiant, et pourtant nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Vont s’ensuivre deux mastodontes, pièces maîtresses de cet album qui vont complètement le secouer et le transformer. Le riff d’intro assez basique n’annonce absolument pas la tornade que va être "Head Of A Pin". A l’image d’un morceau de heavy ou de thrash mélodique, celui-ci tient sa force de son refrain entêtant et bien pensé, dénotant fortement avec les couplets bien plus bruts de décoffrage. Tout comme le titre précédent, celui-ci va littéralement se métamorphoser à mi-parcours et se scinder en deux parties bien distinctes, la seconde se rapprochant davantage de quelque chose de plus technique voire progressif. Comme je le disais, l’apogée va être atteinte avec "Batshitcrazy" qui le suit, sa rythmique imposante et lourde comme un tank va tout détruire sur son passage. Entre la guitare au riff grave et profond et la basse toujours aussi crade et retentissante, je vous le dis, vous ne vous en sortirez pas indemne ! "Batshitcrazy" est une composition qui jongle habilement entre la violence, la mélodie et les atmosphères, le tout dans une harmonie parfaite et dans une production musicale qui l’est tout autant.

C’est précisément à cet endroit de l’album qu’un changement flagrant va s’opérer, "The Wings Of War" marque un tournant plutôt inattendu et à l’efficacité, hélas, discutable. On note ainsi ce revirement avec "Distortion" et son intro de guitare empruntée à "Moonlight Sonata" de Beethoven. Ce morceau empreint de noirceur et de gravité nouvelle n’en est pas moins plaisant, et dévoile une nouvelle facette encore inexplorée de cet opus. Malgré la diversité des morceaux, la dynamique du début a disparu, créant une autre atmosphère moins prenante. On retient tout de même le titre 100% punk eighties "Welcome To The Garden State", petite touche légère et insouciante en contraste avec "Where Few Dare to Walk" qui rappelle la fin des années 1990-début 2000, époque où le groupe était friand de morceaux lents et sombres, s’éloignant doucement du thrash traditionnel. Dire que les autres compositions sont mauvaises serait exagéré, cependant la baisse de niveau et d’inspiration se fait sentir et notre attention perd en vivacité. Dur d’être toujours au top et d’écrire des chansons parfaites en tous points ! Cela va de soi que "The Wings Of War", conclu par l’hypnotique – à la limite du redondant – "Hole In My Soul" n’a rien à envier à ses prédécesseurs.

Une fois de plus Overkill prouve son influence déterminante dans la scène et y impose sa façon de voir le thrash metal avec la puissance qu’on lui connaît. "The Wings Of War" est truffé de morceaux artistiquement intéressants, poussés et mémorables. On note certes quelques longueurs mais l’opus ne compte peu voire pas de réels faux pas, et prend la relève de "The Grinding Wheel" avec davantage de brutalité et de splendeur.


Candice
Mars 2019




"Grinding Wheel"
Note : 17/20

Overkill est un groupe de thrash metal formé en 1980, à New York (USA). Aux côtés de Exodus, Anthrax ou encore Slayer, Overkill a contribué à forger le thrash metal US. Bobby “Blitz” Ellsworth (chant) et D.D. Verni (basse), les deux membres originaux, sont accompagnés de Dave Linsk (guitare lead), Derek Tailer (guitare rythmique) et Ron Lipnicki (batterie). Le groupe sort son dix-huitième album, "Grinding Wheel", le 10 Février chez Nuclear Blast.

Étant une grande fan du groupe, c’est avec empressement et beaucoup d’espoir que j’attendais ce dernier opus. La boucherie commence avec "Mean Green Killing Machine". Que dire, si ce n’est que c’est une réussite ? Il fait dans une lourdeur caractéristique au groupe, les guitares, la basse et la batterie livrent bataille, comme pour voir laquelle sera la plus redoutable. La voix de Bobby retentit, unique et irremplaçable. Même si elle semble quelque peu poussive, elle a développé au cours des années une profondeur et une puissance qu’elle n’était pas capable de produire auparavant. Le premier morceau dépote, cela ne fait aucun doute. Pas de panique, "Goddamn Trouble" est là pour assurer la relève. Tout en conservant une agressivité thrash, il a un tempo entraînant irrésistible, et le phrasé de Blitz est à couper le souffle. Il fait penser à "Elimination", dont il peut être le légitime descendant. Ce qui n’est pas peu dire !

Évidemment, Overkill a plus d’un tour dans son sac, et nous dévoile encore quelques numéros plutôt sympathiques. Ainsi, "Shine On" tend plus vers une structure progressive, où le thrash rencontre les bridges prolongés et travaillés. Son groove n’en n’est pas moins accrocheur, le groupe a un sens du rythme indiscutable. S’ensuit "The Long Road", tout à fait dans le même esprit. Le morceau commence par une minute trente de solo de guitare, et est un entrelacement de chant, de bridges, d’envolées mélodiques. Même Bobby a fait l’effort de chanter de manière harmonieuse ! Presque trois ans après "White Devil Armory", Overkill n’a rien perdu de sa superbe. Après tous ces excellents titres, on se dit qu’à la moitié de l’album, on a à peu près fait le tour des hits et expérimentations musicales. Grave erreur ! "Let’s All Go To Hades" se place dans le top des morceaux. Empreint d’un petit grain de folie, il est hypnotique et rentre-dedans ; en somme, il est taillé pour le pit. "Come Heavy" est davantage un retour aux racines heavy metal, comme son nom l’indique. Le riff est lourd et gras à souhait, la basse cogne telle une plaque de tôle. La rythmique est là aussi entraînante, presque dansante. On sent le souci du détail jusqu’aux dernières secondes, et c’est certainement ce qui définit le mieux cet album. On continue les voyages dans le temps avec "Red White And Blue" et "The Wheel", les morceaux les plus thrash de l’opus dans la veine de "Taking Over" (1987), avec leurs chœurs puissants typiques du genre.

"The Grinding Wheel" est la cerise sur le gâteau. Monstre de huit minutes, il allie tous les points forts du groupe, c’est-à-dire une rythmique et un groove exceptionnels, des riffs à la force tranquille, la voix modulable et unique de Blitz. Cependant, j’ai remarqué un petit détail, et peut-être ne serai-je pas la seule. Un riff assez récurrent ressemble étrangement à un autre présent sur "Fade To Black", de Metallica… Peut-être cela ne relève-t-il que de la pure coïncidence. Toujours est-il que le groupe s’est lâché sur ce dernier morceau, en allant jusqu’à incorporer des cloches et des chœurs imposants, telle une incantation religieuse. Réellement transcendant !

Vous l’aurez compris, j’ai été très charmée par "The Grinding Wheel". Mais comment peut-il en être autrement ? Même l’auditeur le plus réfractaire serait contraint d’avouer que le groupe s’est investi à 200%, et semble avoir une inspiration inépuisable. "The Grinding Wheel" est un parfait équilibre entre deux forces : celle de la marque de fabrique Overkill, avec un son et des riffs reconnaissables entre mille, et celle du renouvellement, qui a incité le groupe à s’orienter vers des rythmiques toujours plus groovy et pointues, et vers un élargissement du genre musical certain. Overkill semble plus en forme que jamais, et a encore de magnifiques années devant lui !


Candice
Février 2017




"White Devil Armory"
Note moyenne : 16,5/20

Overkill, poids lourd du thrash U.S, nous débarque de leur New York natal avec leur nouvel album "White Devil Armory" avec le partenariat de Nuclear Blast et que dire ? Que la bête n’a pas changé malgré le poids des années. Certes les visages se sont quelque peu creusés, le line-up a évolué au gré des productions (sauf les légendaires Bobby et DD ; les indéboulonnables fondateurs toujours là fidèles au poste) mais rassurez vous la passion, l’envie sont bien là. Il est vrai qu’Overkill? durant sa (longue) carrière? nous a fait entendre du bon et du moins bon, mais quand on observe de plus prés celle-ci, le groupe a le mérite d’avoir toujours été fidèle à une chose : au thrash metal.

Et que dire du nouvel album, "White Devil Amory" ? Qu’il est l’essence même du thrash, vous l’avez sûrement compris, ce nouvel album est du grand Overkill. Il semblerait que le combo, depuis quelques années, ait trouvé sa vitesse de croisière, ait retrouvé une nouvelle jeunesse nous offrant de bons albums, mais avec "White Devil Amory", Overkill a changé de division, et pour nous, vieux fans du groupe, c’est que du bonheur. Si vous aimez le thrash metal, avec "White Devil Armory" vous allez être comblés...

Si vous ne connaissez pas Overkill (pardon ??!!), ce n’est pas moins de 17 albums studio, des albums live, des EPs, un album de reprises, de nombreuses tournées mondiales, et il semblerait que le groupe ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin... Ce nouvel album est dans la continuité de ce qu’Overkill présente ces dernières années sur ses albums, mais comment dire ? En mieux ! Overkill est fidèle à son power thrash survitaminé mais s’est littéralement surpassé sur "White Devil Armory".

Si l’album débute par la courte intro "XDM", Overkill ne met pas longtemps pour se mettre en marche avec le premier vrai titre de l’album, le single "Armorist" (qui a été mis en image pour un clip vidéo) ; ça pulse, ça bastonne comme à Chicago, Bobby au chant s’en donne à cœur joie, DD est déchaîné sur sa basse, les guitares sont aiguisées comme des lames de Tolède et la batterie est digne d’un AMX sans frein lancé en descente... Et c’est comme ça sur la totalité du disque ! Pas de temps mort, pas de répit durant les 11 titres de "White Devil Armory" à l’image des titres "Pig", "Where There’s Smoke", "Freedom Rings", comme le dit la formule consacrée : no surrender ! Overkill réitère un message clair : "On est Overkill, on s’en fout de ce vous pouvez dire Fu** y** !".

"White Devil Armory" est de loin l’album le plus abouti d’Overkill, et peut être même le meilleur de ces dernières années. Overkill a toujours été un groupe non seulement honnête mais également intègre avec lui-même et ses fans. Le groupe a toujours cherché à s’améliorer, à proposer le meilleur de lui-même à chaque nouvelle production (et en live), "White Devil Armory" doit permettre à Overkill d’atteindre (enfin) le statut mérité de Patron du thrash metal.

Il est à espérer que le groupe de New York soit toujours là dans 30 ans (et nous aussi !) pour son 28ème ou 30ème album... Les légendes après tout ne sont-elles pas immortelles ? 30 ans, 30 ans de carrière, que dire ? C’est tout simplement époustouflant...


Vince
Juillet 2014
Note : 18/20

Deux ans après leur dernier méfait studio, "The Electric Age", véritable furie thrash old school et lui-même successeur de l’excellentissime "Ironbound" qui avait permis au groupe de se replacer dans le peloton de tête des formations de metal old school, au terme d’une course dont Overkill était à bout de souffle ces derniers temps (avec des albums au début des années 2000 certes bons, mais moins marquants).

Sur "White Devil Armory", pas de grosse surprise à l’horizon, cet album est dans la continuité de ses deux grands frères. DD Verni y adopte un style de composition très similaire à ces albums et ne renouvelle pas le son du groupe. Ceux ayant apprécié les deux albums précédents n’ont donc aucun souci à se faire de ce côté-là. Le son y est également semblable, la production et l’enregistrement sont assurés par le groupe pour un résultat puissant et énergique, moderne mais non stérile. Le mixage est très bien équilibré et, chose étrange, la basse de DD est intégrée plus favorablement dans le mix général, là où elle avait tendance à ressortir nettement, au même niveau que les guitares. Seul petit point noir qu’on peut aussi relever sur les réalisations précédentes, le son de batterie, bien que puissant est précis (Ron Lipnicki est une véritable bête) est beaucoup trop froid et mécanique, les cymbales ont un rendu très peu naturel et on fait parfois difficilement la nuance entre la grosse caisse et les toms (un peu à la manière de Slipknot), mais hormis ces détails il n’y absolument rien de vraiment gênant.

Musicalement, nous sommes toujours en présence d’un thrash furibond et sauvage, sachant se faire plus groovy par moments. On a ici affaire à des morceaux plutôt courts et très classiques dans leurs structures. Digne successeur de "Ironbound" et "The Electric Age", l’album reprend les mêmes schémas sans innover malheureusement. Nous cela en détails plus loin.

L’album démarre fort avec "Armorist", petite torpille de 3’50 au refrain vite mémorisable. Le morceau suivant "Down To The Bone" est un peu plus nuancé et moins marquant mais toujours d’excellente facture. Le cassage de nuques reprend avec trois titres intenses : "Pig" tout d’abord, une vraie pépite très bien composée, suivi par le mid-tempo diabolique "Bitter Pill" (dont l’intro et la ligne mélodique principale rappelle "The Green and Black" sur "Ironbound") et de "Where There’s Smoke", le titre le plus violent et rapide du disque.

Arrivé au sixième morceau, le long et épique "Freedom Rings", on sent un essoufflement au niveau de l’inspiration. Pas de méprise, les titres sont bons mais pas aussi percutant que la première moitié du disque. S’il y a bonnes choses par-ci, par-là, comme le riff simple (mais pas simpliste) de "Another Day To Die", on a l’impression que le groupe est en mode pilotage automatique, les titres s’enchaînant mais rien d’exceptionnel n’en ressort. Il leur manque une certaine intensité, un petit truc en plus pour faire l’affaire. Il faut attendre la dernière chanson, le mid-tempo "In The Name" avec ses enchaînements de riffs dévastateurs et groovy et son refrain inspiré par les fameuses marches militaires anglo-saxonnes pour émerger du demi-sommeil dans lequel nous nous trouvions.

En revanche, et malgré le côté générique des titres, il est a noté l’exceptionnelle qualité des refrains, très travaillés, mélodiques et uniques (chaque composition à son propre refrain identifiable, ce dont beaucoup de formations modernes devraient s’inspirer), qui viennent relever le niveau des morceaux, même les plus faibles de l’album. On sent qu’un vrai boulot a été fait là-dessus. De même, on peut saluer la performance de Bobby "Blitz" Ellsworth qui donne une solide prestation et atteint quelques notes suraigus (hurler comme il le fait à 55 piges, faut le faire).

Un mot sur les solos de guitares : il est étonnant de constater qu’en dépit du talent de shredder de Dave Linsk, ses solos, s’ils sont impressionnants et très bien exécutés, sont complètement fades, comme s’il jouait des solos parce qu’il faut en placer absolument un. Dommage. Au final, on retiendra un disque solide d’Overkill, qui a ses bons moments, mais qui n’est pas la pièce maîtresse attendue au vu de ses deux grands frères. Un album de plus pour la légende du New Jersey dira-t-on, ce qui n’est pas si mal pour un 17ème album.


Man Of Shadows
Septembre 2014
Note : 15/20




"The Electric Age"
Note : 16/20

C’est après un "Ironbound" très convaincant qu’Overkill revient en force avec un nouvel album, "The Electric Age". Ce groupe de thrash metal formé en 1980 fait partie des piliers du genre. Ce nouvel album de 10 titres va sûrement nous donner du fil à retordre, ainsi que quelques neurones qui vont se barrer… "Bon, le cerveau, tu te casses, je te rappelle à la rentrée".

Les premiers morceaux nous plantent le décor avec "Come And Get It", "Electric Rattlesnake", "Wish You Were Dead", avec des riffs qui martèlent sévère, mais la palme d’or revient à "Electric Rattlesnake", en effet je n’ai pas été insensible à ce morceau tout simplement mélodique à souhait, et ce pont plutôt heavy qui ne peut que provoquer quelques mouvements de nuque bien prononcés. Mais la suite est tout aussi bonne avec par exemple "Save Yourself" faisant office d’une musique assez heavy thrash, comment l’exprimer ? Prenez un riff de la NWOBHM, et faites lui une injection d’adrénaline, le tempo augmente sacrément, et ça poutre sévère, ne trouvant rien à redire, je peux donc me pencher un peu plus sur le mixage qui, lui, touche aussi la perfection, avec une batterie justement mixée, et le son des guitares est assez impressionnant par sa qualité et sa finesse. Par contre un peu plus de basse aurait été appréciable. Mais plus sérieusement, comment à 50 balais, et avec 30 ans d’expérience, peut-on encore sortir de telles bombes ? Certes on peut trouver quelques défauts par ci par là, mais un album sans défaut n’en serait pas tellement un, surtout pour des groupes de ce calibre ! Mais comment l’inspiration, la fougue et l’envie sont-elles encore là ?

Je ne sais pas, mais une chose est sûre, c’est que Overkill a encore la foi, et est motivé pour sortir des albums prouvant qu’ils ne sont pas des vieux croûtons. L’écoute des dernières compositions ("All Over But The Shouting", "Good night") nous donnera quelques tartes dans la gueule, et on se prendra à vouloir chanter avec le groupe alors qu’on est juste chez soi à écouter le skeud. C’est sûrement la recette qui marche, donner du plaisir aux gens comme une orgie géante.


Motörbunny
Juillet 2012




"Ironbound"
Note : 16/20

Il y a des retours qui marquent et celui-là plus qu’à l'accoutumée, les New-Yorkais d’Overkill vieux de 30 ans n’ont rien à envier à la nouvelle génération, il nous servent un thrash épicé et relevé à souhait pour leur retour avec ce nouvel album intitulé "Ironbound" composé de 10 titres dans un digipack très soigné complet contenant un petit livret sur papier glacé avec photo, paroles, le tout bien présenté. Côté production, on peut noter la touche Peter Tägtgren (Hypocrisy, Pain). Le premier titre, "The Green And Black", annonce d'entrée de jeu le ton avec une durée de plus de 8 minutes, avec une longue intro (premier titre oblige), un très bon, que dis-je, un excellent riff, une rythmique thrash des plus plaisantes, ce qui promet en live de faire remuer des têtes à plus d'un, et ce que je confirme après les avoir vus sur scéne le 27 Février de cette année. Tous les titres restent dans le ton, fidéles à eux-mêmes, "Bring Me The Night" est un peu plus heavy, un brin speed, avec un solo monumental, un pur régal pour les oreilles. A noter "Irondbound", le morceau-titre de l'abum, avec toujours d'aussi bons riffs accrocheurs, et un "The Head And Heart" un peu plus calme du moins au debut. Pour résumer, une très bonne surprise, du bon vieux thrash sans chichi, très efficace, un très bon album à ecouter sans modération pour les amateurs du genre. Pour finir, j'aurais envie de dire : "C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes".


Loreva
Mars 2010


Conclusion
Le site officiel : www.wreckingcrew.com