Le groupe
Biographie :

Au début, composé de Seb (Basty) au chant, Tom à la batterie, JB aux guitares et Fab à la basse, le groupe décide d’enregistrer et de diffuser sa première démo intitulée "Words For My Enemies", en autoproduction à Bordeaux (France). Fin d’année 2014, Fab quitte le groupe et est remplacé par Wafi en Fevrier 2015, ce qui n’empêche pas Overcharger de donner naissance à son tout premier album "All That We Had", album composé de 8 titres enregistré avec Mathieu Pascal (Gorod) au studio Bud (France). Après avoir écumé les bars et clubs bordelais avec notamment une ouverture pour Black Bomb Ä, le groupe sort son album chez Finisterian Dead End en Septembre 2015. Le deuxième album, "Origin", sort le 25 Mai 2018.

Discographie :

2013 : "Words for My Ennemies" (EP)
2015 : "All That We Had"
2018 : "Origin"


Les chroniques


"Origin"
Note : 16/20

Si vous voulez être certain(e) d’attirer mon attention lors d’une conversation, il y a un sujet qui fait toujours mouche avec moi : la Louisiane. Pour certains, il s’agit de l’Histoire, d’autres le sport. Non, chez moi c’est ce magnifique État du sud des Etats-Unis, à la culture si riche et exotique. Et aussi loin que je m’en souvienne, ça m’a toujours passionné, jusqu’à avoir la chance d’aller y passer un peu de temps en 2015 pour en découvrir les charmes et les mystères. Alors forcément, quand un beau jour on me demande “Nico, y’a le nouveau Overcharger qui sort, tu prends ?”, et que la description du groupe parle de La Nouvelle Orléans, de vaudou et de bayou, moi je n’hésite pas une seule seconde ! “Evidemment, Pete, envoie-moi ça !”, je réponds ! Mais attention, avec de telles références et allusions, mes oreilles vont être plus à l’affût, et mon écoute plus critique, forcément… Alors, cet "Origin", deuxième album des Bordelais d’Overcharger, a émoustillé mon côté cajun ou pas ?

Eh bien, même s’il est plutôt conseillé de garder ses conclusions pour la fin, dans le but de garder le lecteur en haleine jusqu’à la dernière ligne, je vais tout de suite reconnaître que cet Overcharger cuvée 2018 est une très grande réussite ! Voilà, c’est dit ! Et c’est amplement mérité. Pourtant, l’exercice est tout de même loin d’être évident en la matière. Les gens se plaignent de toujours entendre la même chose, mais râlent quand on les sort de leur petite zone de confort en leur proposant un son original. Ah, “les gens”, comme dirait Reuno de Lofofora… Attention, je ne dis pas qu’Overcharger nous offre sur "Origin" une recette novatrice, une révolution musicale, un bouleversement, mais disons qu’on a plutôt l’habitude d’entendre ce genre de riffs et de plans de la part de groupes bien connus de la scène southern américaine, baignés dans la moiteur de ces bayous qui me sont si chers. Alors, personnellement, je trouve que ça fait beaucoup de bien qu’un groupe hexagonal s’y frotte, et parvienne à un tel résultat, aussi réussi et abouti.

Ce résultat c’est avant tout une musique qui mise sur l’efficacité. Les riffs sont lourds, les accords sont gras, et c’est quelque chose qu’on prend en pleine face dès le début, sans attendre. Efficaces, nos quatre gars, je vous l’ai dit ! Et en effet, une fois passée la très courte intro reprenant un extrait du film The City of the Dead (1960, avec ce très cher Christopher Lee), c’est à une déferlante de morceaux tous plus pêchus les uns que les autres qu’on assiste, avec le plus grand plaisir ! Dès "Witch Spells", on s’en prend plein les esgourdes et on part dans un headbang à s’en briser la nuque, dans une véritable tuerie musicale, qui nous présente tout ce que le groupe a comme cordes à son arc : du bourrin, du plus lourd, un petit break plus calme comme on les aime… Bref, on ne pouvait rêver mieux pour débuter l’album, qui commence par une vraie claque ! Et si vous pensez qu’Overcharger a tout donné et va lever le pied… “monumentale erreur” ! Car, que ce soit sur "Trust The Horns" ou la piste "Origin", on est très loin de l’accalmie, on est même encore un cran plus loin dans la sueur et dans la hargne. Le premier est encore plus violent que le titre d’intro, alors que le morceau éponyme regorge lui de quelques riffs rapides et incisifs flirtant presque avec une influence hardcore/crossover thrash qui n’est pas pour me déplaire, alternant de la façon la plus limpide possible avec des refrains à la lourdeur extrême. J’en profite d’ailleurs pour souligner l’excellent jeu de guitare de JB sur l’intégralité de l’album, notamment en matière de solos, tous sévèrement burnés !

Mais si on s’aventure de temps en temps vers d’autres styles, on ne quitte jamais pour autant le très bon sludge que nos Bordelais, et moi-même soit dit en passant, affectionnent tout particulièrement. Un sludge mené sur la scène internationale par des piliers comme Down, Crowbar, Eyehategod, aux côtés desquels Overcharger se pose comme un digne et fier héritier, n’ayant en aucun cas à rougir face à ses modèles. Cette simple déclaration ne vous suffit pas et il vous faut des preuves que le groupe maîtrise le style à la perfection ? Pas de problème, en voici ! Écoutez "The Bewitched Doll" et "By My Side", sans doute les titres les plus lourds de l’album, dans ce style si caractéristique, pesant, presque malsain, qui prend aux tripes, et qu’on a l’habitude de retrouver chez tous ces groupes metal de la scène de NOLA. Ou encore l’excellent "Illegal Rites", qui fait enfin la part belle à une basse lourde, pesante, vibrante, envahissante, et qui vient poser une nappe enivrante à un morceau déjà très sombre, à la manière d’un Raging Speedhorn des plus inspirés. Et si je souligne la qualité et la présence de la basse sur ce titre, sachez tout de même qu’il en va de même sur le reste de l’album, où Johann fait vibrer puissamment chaque morceau à l’aide de ses cordes.

Mais à mon sens, le meilleur moment de cet "Origin" réside en son coeur, dans un enchaînement de trois pistes absolument magistrales. Tout d’abord lorsque, le temps d’un morceau génial, le groupe décide de laisser de côté cette agressivité pour nous proposer un titre beaucoup plus calme, j’ai nommé "The Other Me Is Dead". Dans cette ballade chant / guitare presque folk, teintée de White Buffalo, bien loin des mièvreries que certains pourraient pondre, Overcharger nous invite en une douceur toute relative, appuyée par le chant génial et tout en nuances d’un Seb qui nous montre une autre facette de sa voix, à une certaine introspection. Le tout sous des notes et des mélodies qu’on pourrait autant imaginer accompagner des virées sur les méandres d’un bayou, à l’ombre des cyprès et de la “mousse espagnole”, qu’en bande son alternative d’une scène de fin à la Devil’s Rejects. Transition parfaite, d’ailleurs, pour nos métalleux cinéphiles bordelais, puisque c’est sur des extraits de House of 1000 Corpses (de Rob Zombie, avec l’excellent Sid Haig) que s’ouvre et se termine le titre suivant, "Burning Woods". Teinté d’une pointe de Lamb Of God, ce morceau tout à fait monumental est une véritable boucherie et nous présente ce qu’Overcharger a de plus agressif et de plus violent en stock : bien bourrin dans son ensemble, il nous offre en outre des refrains au groove indéniable et une outro toujours plus lourde. Et c’est par le dantesque "Southern Floods", sans doute mon morceau préféré de cet "Origin", que se conclut ce tryptique qui m’a tant marqué sur l’album. Lancé par son intro mêlant l’harmonica à un Tom toujours aussi excellent dans sa rythmique et ses roulements de toms, "Southern Floods" nous balance en pleine face une déferlante de riffs excellents, pour aboutir à un résultat que, selon moi, Pantera n’aurait pas hésité une seconde à inclure sur leur "Great Southern Trendkill" ! Excusez du peu !

Au final, seul "The Descent", malgré de bons riffs, m’aura laissé relativement indifférent, ce qui est dommage puisque c’est le titre que le groupe a choisi pour représenter l’album. Trop formaté, trop “vitrine”, à mon goût, il me paraît malheureusement bien trop en dessous du reste pour se faire remarquer. Mais quand on voit la qualité du reste, il serait bien médisant d’en tenir rigueur à nos quatre Bordelais, qui nous offrent avec "Origin" un album absolument génial. Overcharger se pose cette année en véritable mastodonte musical, prêt à tout emporter sur son passage avec son metal puissant, burné, lourd et ravageur, lui assurant la carrure et l’assise d’un groupe référence. Alors, Overcharger, futur grand nom du genre ? Ça semble en tout cas très bien parti…


Nico
Juin 2018




"All That We Had"
Note : 18/20

Le label Finisterian Dead End a décidément le vent en poupe ces dernières semaines, et ce n’est pas cette nouvelle production qui va nous faire dire le contraire. J’ai donc aujourd’hui le plaisir de vous présenter "All That We Had", le premier album des Bordelais d’Overcharger. Ce premier album voit donc le jour avec le concours et le partenariat de Finisterian Dead End, le label qui monte et qui commence à faire sacrément de bruit. Overcharger évolue dans un style southern puissant ; si vous vous penchez sur "All That We Had", vous vous rendrez vite compte que la musique des Bordelais est un véritable condensé de Pantera, Down, Crowbar, ou encore Elvis, Johnny Cash et bien sûr Lynyrd Skynyrd et Black Label Society. Overcharger a puisé dans ses racines musicales, les a mixées, s'est injecté quelques seringues de testostérone et au final ça donne un album 8 titres où, pendant près de 41 minutes, on en prend plein la tête et les oreilles. Mais au fait, qui sont-ils ? Laissez-moi vous les présenter. Overcharger est formé de Wafi à la basse, Basty au chant, Tom à la batterie et enfin JB à la guitare. Malgré un changement de personnel il y a peu, le groupe a puisé dans ses ressources pour nous offre un premier album qui fait suite à la démo "Words For My Enemies". Malgré ce changement de line-up, Overcharger maîtrise son sujet et ça s’entend à l’écoute de "All That We Had".

Il semblerait que le style southern ait lui aussi les faveurs de pas mal de musiciens aujourd’hui, un style qui a toujours été là mais qui se "vulgarise" auprès du grand public actuellement. Quel bonheur d’observer un label miser sur un groupe évoluant dans ce style (et pour être honnête, on ne va pas s’en plaindre !). Avec ce premier album, on n’a pas le temps de tergiverser, on est de suite mis dans le bain avec la très l’inquiétante intro "Streets Of Terror", la suite n’est que puissance et riffs énormes. Je dois vous avouer que j’ai été très surpris par cet album, je savais Laurent (le boss manager de FDE) curieux, ouvert et découvreur de talents, mais je dois avouer qu’avec Overcharger, il nous fait une belle surprise. Je ne peux que vous conseiller d’écouter des titres comme "Down South" ou "Oultaw", vous verrez ainsi de quoi je veux parler... En tant que  défenseur  de la scène française, je me réjouis de voir qu’encore une fois un groupe originaire de l’Hexagone n’a aucune leçon à recevoir de personne. Et puis les quatre musicos du groupe ont du talent : on ne fait pas l’ouverture de Black Bomb Ä par hasard et on ne travaille pas non plus avec Mathieu Pascal (Gorod) au Bud Studio par hasard non plus. "All That We Had" est un album qui donne une pêche d’enfer d’autant que le son de l’album claque tels des éperons, il y a quelques années une légende du metal disait qu’en studio n’importe quelle "merde" ressortait à merveille sur des enceintes à 1000$ l’unité, et que la vérité était souvent la voiture et ses petites enceintes 10w (quoique maintenant sur les modernes, on en est loin), eh bien je puis vous certifier que "All That We Had" tranche dans le vif où que vous l’écoutiez ! Du pur bonheur sonore, pour ma part j’ai beaucoup apprécié le côté "live" de l’album qui sied à ravir à l’univers du combo bordelais.

Si vous avez envie de vous pencher sur ce groupe, rendez-vous ici où pour 10€ vous soutiendrez un label mais aussi la scène française qui le mérite vraiment. Si vous avez envie d’en découvrir un peu plus sur Overcharger, rendez-vous ici et mettez le son à fond. Si vous êtes toujours en vie, allez faire une petit tour ici, ça leur fera super plaisir, j’en suis certain ! Enfin, comme je dis souvent, un album c’est de la musique certes, du son, mais c’est aussi un ensemble, et encore une fois on peut dire qu'au niveau du visuel c’est beau (et fort inquiétant, dans la veine des films de Rob Zombie), création de Mathieu Aziza. Quel plaisir d’observer que des productions reçoivent autant de soin (ça en dit long sur l’application, l’envie et la motivation), les collectionneurs vont être comblés. En conclusion, je dirais tout simplement que ce premier album des Bordelais d’Overcharger place la barre très haut, le groupe a dorénavant des armes supplémentaires pour continuer à inonder les scènes de France et, espérons-le, de Navarre. Cet album est, croyez-moi, une très belle découverte, à l’écoute de "All That We Had" on comprend bien vite pourquoi Finisterian Dead End en est si fier.


Vince
Novembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.overcharger.bandcamp.com