Le groupe
Biographie :

Après avoir commencé en 1998 sous le nom d’Overlander, c’est en 2002 qu’Outcast lance réellement sa carrière avec un Ep de 4 titres, "The Source Of All Creation", qui lui a permis de se trouver un style qu’il définit comme étant un mélange de thrash et de death metal. Le groupe - composé alors de Wilfried (chant, guitare rythmique), Clément (basse), Romuald (guitare solo) et Mathieu (batterie) – voit son mini-cd se faire accueillir de manière chaleureuse par les médias spécialisés. En 2003, le line-up change légèrement : Romuald quitte le groupe, Wilfried devient exclusivement chanteur, et c’est ainsi que Guillaume et Gregory intègre Outcast au poste de guitariste. Mais en 2004, c’est au tour de Gregory de quitter le groupe. Il est remplacé par Nicolas, également guitariste chez Symbyosis et Reason Sleeps. La même année, Outcast signe un contrat avec le label Français Thundering Records. Grâce à cela, le premier album "First Call / Last Warning", sorti en 2005 et composé de 10 titres, est distribué un peu partout en Europe. Entre 2005 et 2007, Outcast écume les scènes Belges et Françaises, partageant la scène avec de grosses pointures nationales (Dagoba, Scarve, Anorexia Nervosa, Misanthrope,…), ainsi qu’internationales (Therion, Dew Scented, Tankard,…). Entre 2006 et 2007, le groupe enregistre le successeur de "First Call / Last Warning" à l’Unmuted Studio, dirigé par Aurélien Mauro de Skeleton Crew. A la fin de l’enregistrement, Guillaume quitte le groupe, et est remplacé par Jean-François. "Self-Injected Reality", défini comme étant plus personnel, varié et technique, est mis dans les bacs en 2008. "Awaken The Reason" voit le jour en Février 2012 chez Listenable Records.

Discographie :

2002 : "The Source Of All Creation"
2005 : "First Call / Last Warning"
2008 : "Self-Injected Reality"
2012 : "Awaken The Reason"


Les chroniques


"Awaken The Reason"
Note : 15/20

Ils avaient annoncé qu'il serait très puissant et technique ce troisième album des Outcast, c'est un fait, il l'est. Et la signature avec Listenable Records leur permettra avec ce troisième album issue d'une discographie décennale, de mettre le nez au dessus du brouillard, permettant peut-être au groupe de se faire un nom au delà de nos frontières et au delà de l'underground en particulier. Outcast fait aujourd'hui partie de ces groupes d'une nouvelle génération qui propose une musique qui sera étiquetée metal dans le fond à cause des guitares saturées mais qui finalement s'avère être une espèce de mixture hybride rock / metal / prog / alternative burnée et très syncopée sur la plupart des chansons en l'occurrence qui perd souvent l'auditeur à cause de ses formes... Ce "Awaken The Reason" se sera fait attendre, car il aura fallu quasiment quatre ans pour qu'il voit enfin le jour... Ce délai aura été bénéfique à la maturité et surtout à l'évolution de la musique de Outcast ainsi qu'à sa production ultra boostée et écrasante de puissante.

Outcast ne renie pas ce qu'il a déjà écrit auparavant mais si "Self-Injected Reality" sorti en 2008 comprenait bien évidemment cette particularité "dérangeante" et singulière pleine de contrepieds, il montrait tout de même des terminaisons nerveuses avec des courants metalliques dit classiques, tels que le thrash et surtout le death, (il n'y avait qu'à écouter "Feeling Transgression" pour le constater soit-même). Or aujourd'hui, avec ce troisième album on a l'impression que l'évolution du groupe n'était pas terminée et que celui-ci a passé un nouveau palier, en empruntant des chemins différents.

En effet on savoure parfaitement les percussions des baguettes ou les marteaux qui pilonnent la grosse caisse au dessus de guitares cristallines. C'est quelque part un des grands pas en avant qu'a fait Outcast. Pas que leur précédent album pouvait avoir honte de sa production, mais celui-ci met bien en avant une qualité sonore cent fois supérieure à son petit frère. Maintenant indépendamment d'une production irréprochable, et d'un visuel intéressant, le style "Outcast" s'adresse en 2012 à une portion spécifique d'amateurs de "metal". Cette portion même qui apprécie particulièrement ce qui peut se faire ces quatre dernières années. Une musique qui oscille bizarrement entre des choses que l'on accrocherait vers des horizons thrash / death de moins en moins audibles et difficilement perceptibles et d'autres choses beaucoup plus modernes, plus contemporaines, complexes mais vraiment proches d'un metal moderne tellement plus actuel. Quand on écoute un titre comme "Spin Angular Momenta", on ne peut bien évidemment que s'agenouiller devant tant de talent d'écriture et d'interprétation. Mais il faut s'accrocher en tant qu'auditeur pour vraiment apprécier tous ces changements de rythmes, de styles, où viennent se heurter des mondes tels que ceux que fréquentent les Sadist ou les Meshuggah alors que la fin du morceau autrement plus atmosphérique que le reste nous rappelle évidemment un The Gathering époque "Mandyllion". C'est en ce sens que Outcast a su évoluer, et finalement alors qu'on pourrait croire que c'est un album qui a des allures de Valium ou de Xanax sur les premiers morceaux, parce que cet éloignement de leur brutalité pour un rapprochement vers une complexité progressive nous a fait peur, on s'aperçoit que "Awaken The Reason" demande beaucoup de concentration, beaucoup d'écoutes pour qu'en définitive on l'apprécie tel qu'il se doit.

A l'instar de groupes comme Meshuggah, Sadist, Simplixity, Warattah, ou Xtrunk en ratissant plus large, Outcast sert à l'auditeur ce nouveau genre de metal. Celui ou les riffs ; techniques il est vrai, mais vraiment complexes où le fil conducteur est difficilement perceptible, sont tantôt entrelacés avec des breaks ultra changeants, partant dans un sens puis dans l'autre, flirtant avec la volupté atmosphérique et l'agressivité hargneuse, et tantôt plus violents. On se retrouve au beau milieu de ce nœud gordien où l'on ne sait où se placer pour ne pas gêner les riffs et être sûr de ne rien rater. Ce qui me dérange un peu dans tout cela, c'est plus le chant. Un chant qui propose un large choix d'identités schizophrènes à la manière de l'esprit du tueur comme dans le film Identity, mais dont certaines personnalités ne sont pas appréciées... On part du gros death jusqu'au plus clair. A titre personnel, c'est justement le côté chant hurlé devenu trop banal de nos jours où on veut donner l'impression que c'est violent, et qui est de plus utilisé en majorité sur cet album, qui m'emmerde au plus haut point tout simplement. Alors que pourtant, sur "Abysmal", la facette plus claire des vocaux et le feeling nettement plus mélodique et facile d'accès, un peu comme le font les Xtrunk par moments, donne à ce titre un petit quelque chose de plus pétillant. Ceci dit, il chante parfaitement bien. Mis à part cela, la richesse des morceaux, la créativité démentielle de certains titres ainsi que la sagesse ultra "ambiancée" sur d'autres tels que "Awaken The Reason Part IV : When Dawn Brings Clarity", donne à cet album un relief abrupt mais dont on a finalement envie d'en conquérir le sommet.

"Awaken The Reason" est précis, microscopiquement précis. C'est un album qui donne du plaisir alors qu'on ne s'y attendait pas, la beauté des passages planants tels qu'on le découvre sur des "Isolation" ou des "Fallen Years" allié à une dextérité maîtrisée en aurait également fait plaisir à Chuck Schuldiner. Maintenant gardons à l'esprit qu'on est loin de la musique old school comme on l'a connait, ce qui fera certainement des pertes humaines question fans... C'est un album qui ne veut se donner aucune réelle étiquette, qui progresse continuellement à chaque écoute et qui a été écrit en ce sens. Jusqu'au bout Outcast avec "Part XI : Reprise" offre à celui qui veut bien les écouter un affrontement de mondes antagoniques en leur permettant de vivre en bonne intelligence. C'est pour cela que des tournures à la Cynic, viennent embrasser des segments jazzy "Sadistement" orientées fusion / prog contre des parties death brutales et intenses avec des envolées pittoresquement heavy. Ce n'est pas pour rien que certains titres vont jusqu'à neuf minutes, il faut de la place pour pouvoir placer tout cela.

Alors voilà, Outcast signe chez Listenable, Outcast progresse, Outcast évolue techniquement, musicalement, Outcast possède un son plus puissant. Il n'y a dans cet album que des choses orientées vers l'avenir. Peut-être qu'il n'est pas forcément utile de découvrir ce groupe par ces albums précédents car celui-ci se suffit à lui-même et il serait judicieux de ne pas faire l'impasse sur "Awaken The Reason"...


Arch Gros Barbare
Février 2012




"Self-Injected Reality"
Note : 16/20

Cela fait déjà quelque temps que je m’intéresse au cas Outcast, qui avait éveillé mon attention avec le très bon "First Call / Last Warning". Pas moins de trois ans plus tard arrive enfin son successeur. La question qui se posait était de savoir si le groupe serait capable de faire aussi bon que son premier album tout en évitant de tomber dans la répétition. Il faut dire que la tentation est grande pour les jeunes groupes (si on peut qualifier Outcast ainsi, étant donné qu’il existe tout de même officiellement depuis maintenant 10 ans) de réappliquer une formule qui avait semblée efficace, sans aucune autre prise de risque. A mon grand bonheur, Outcast ne fait bel et bien pas partie de ce genre de formation, et nous délivre avec son "Self-Injected Reality" un album d’excellente facture. Première surprise : l’apparition de Jeff Waters (Annihilator) sur le morceau d’ouverture. C’est qu’on ne s’ennuye pas chez les Parisiens ! D’ailleurs, on peut dire que cet "Autonomy In Process" est à l’image de l’entierté du disque, sans pour autant prétendre que ce dernier ne fait que s’y résumer ! Loin de moi l’idée de prétendre une pareille chose, vu le nombre d’éléments notables et intéressants que l’on retrouve à l’écoute des 10 pistes. Les grands points communs se retrouvent en la voix très agressive et énervée de Wilfried, les riffs et soli travaillés avec visiblement beaucoup de précision, et la batterie qui ne se gène pas de détruire tout sur son passage grâce à ses nombreux blast beats. Avec ses influences teintées de heavy, "Reversal" surprend, avant qu’un death metal furieux ne reprenne le dessus. Malgré ce goût poussé pour le brutal, Outcast nous offre des titres plus lents, à l’image du lourd (à ne pas prendre dans un sens péjoratif) "Collapsed Into Oblivion", ou encore de l’instrumental de toute beauté "Materia Prima", tout en finesse. Impossible d’oublier de saluer au passage le travail de la production de cet album, dont le soin lui confère à la fois sa brutalité et sa précision. Pour les amateurs de puissance et de mélodies belles et bien placées – ainsi que pour les autres – "Self-Injected Reality" est incontournable ! Un très bon album qu’il serait dommage de laisser en plan.


Gloomy
Octobre 2008




"The Source Of All Creation"
Note : 14/20

Je vous vois déjà venir. Non, il ne s'agit pas du groupe de rap US ! Outcast est bel et bien un groupe Français, un groupe de thrash / death de l'Essone notamment influencé par des groupes tels que Slayer, Vader, Kreator, Sepultura... Ce jeune groupe (21 ans de moyenne d'âge) nous surprend par la qualité de leurs compos. Alliée à un production plutôt bonne, ces 4 morceaux sont sacrément bien construits. Une rythmique et des solos dignes d'un bon vieux Slayer, des riffs dévastateurs, des changements de rythmes très bien maîtrisés, une batterie à la hauteur et un chant bien "thrash"... bref tout cela est bien "carré" ! Il est quasiment impossible de préférer un morceau plutôt qu'un autre, non pas que ce 4 titres soit monotone, mais une fois que le CD est mis en route, les morceaux s'enchaînent à vitesse grand "V" et on s'en prend plein la figure. "The Source Of All Creation" est donc une bonne carte de visite et nous donne un aperçu du potentiel de ce groupe prometteur.


Petebull
Juin 2003


Conclusion
A écouter : No Void Of Insanity (2002)

L'interview : Jean-François

Le site officiel : www.outcast.fr