Le groupe
Biographie :

Otargos est formé en 2001 à Bordeaux par Dagoth et R.F. Lord Mysterium. Ils sont rapidement rejoints par XXX. Un an plus tard, ils enregistreront leur première démo en autoproduction, "Conquerors, Conquerors... Destroyers". Peu de temps après, Kernuun intègre le groupe en tant que second guitariste. En Septembre 2003, Otargos enregistrera un mini-album, "Codex 666 - Infernal Legions Strike" au Lestran Studio. Cette galette sortira sur Deadsun Records. En 2004, Lord Mysterium est remplacé par Arkhamian. Un an plus tard, durant l'été, Otargos enregistre son premier album, "Ten-Eyed Nemesis" au Conkrete Studio. L'album sortira chez Rupture Music, division du label français Several Bleeds Records. La sortie de cet album sera suivie du remplacement de Kernuun par Astaroth au poste de guitariste. En Septembre 2006, Otargos sort "Spawn From The Abyss", il s'agit d'une réédition avec des morceaux issus de la démo "Conquerors, Conquerors... Destroyers" et du mini album "Codex 666 - Infernal Legions Strike". En 2007, Otargos sort son deuxième album, "Kinetic Zero". Otargos choisit Bordeaux pour filmer un concert lors d’une date exceptionnelle. Un bonus DVD qui sortira sur l'édition limitée du prochain album du groupe. La captation multicaméra se passe le 31 Mai 2008 à l'Heretic Club et le concert est totalement gratuit. En Août 2010, Otargos s’écarte des codes du black metal et sort son quatrième album studio chez le label Season Of Mist, "No God No Satan". Cette fois-ci, c’est aux côtés des Suédois de Watain qu’ils partent répandre leur message chaotique. En 2011, Astar8th (guitare) s'en va et laisse place à VOiD. En 2013, c'est Manu Pliszke qui remplace XXX. Otargos rejoint l'écurie Listenable Records chez qui sort l'album "Apex Terror" en Septembre 2013. Cette même année, John A. remplace Thry (batterie). En 2015, Hindrik A.S. (guitare) remplace VOiD et Otargos signe chez Kaotoxin pour la sortie de son nouvel album, "Xeno-Kaos". En 2019, Michaël Martin (Blood Ages, ex-Neperiah, ex-Exocrine, ex-Fleshdoll) prend le poste de batteur et Astaroth revient à la place de Hindrik A.S.. 2021 voit la sortie du live "20 Years Of Human Termination" enregistré en 2015, et d'un nouvel album, "Fleshborer Soulflayer", en Décembre 2021 chez XenoKorp.

Discographie :

2001 : "Conquerors, Conquerors Destroyers" (Démo)
2003 : "Codex 666" (MCD)
2005 : "Ten-Eyed Nemesis"
2006 : "Spawn From The Abyss" (Compilation)
2007 : "Kinetic Zero"
2009 : "Fuck God-Disease Process"
2010 : "No God No Satan"
2011 : "Heretic Live" (Live)
2013 : "Apex Terror"
2015 : "Xeno-Kaos"
2021 : "20 Years Of Human Termination" (Live)
2021 : "Fleshborer Soulflayer"


Les chroniques


"Fleshborer Soulflayer"
Note : 17/20

Après six ans d'attente, Otargos est enfin de retour avec le successeur de "Xeno Kaos" qui porte le doux nom de "Fleshborer Soulflayer" Avec trente-cinq petites minutes au compteur, le ton est donné d'entrée de jeu, ça va être brutal, direct et on va s'en prendre plein la tronche. Ce qui tombe plutôt bien puisque c'est exactement ce qu'on est venu chercher !

Commençons par préciser un petit détail sur le tracklisting puisque cette durée de trente-cinq minutes se voit légèrement augmenter par l'addition d'un morceau inédit sur toutes les versions CD ("Navigator"), d'un autre inédit sur la version CD digipack ("Miasmic Armageddon Fog") et que les versions vinyl et cassette ont droit à un troisième inédit ("Ocularis Terribus"). Maintenant que tout le monde a les infos nécessaires pour choisir sa ou ses versions, rentrons dans le vif du sujet avec "Rise Of The Abominations" qui ouvre l'album sur une intro très cinématographique aux ambiances glauques et menaçantes. Mais c'est "Incursion Of Chaos" qui démarre vraiment les hostilités avec des rafales de blasts d'entrée de jeu pour mettre les choses au clair. Otargos nous balance toujours un black / death puissant, brutal et implacable et quelques accords plus dissonants viennent assombrir un peu le ciel qui ne se montrait déjà pas bien accueillant. On entend aussi toujours cette fameuse froideur qui doit autant au black metal qu'à la musique industrielle et qui donne un côté très sale à ce "Fleshborer Soulflayer". En gros, on retrouve le visage que le groupe arbore depuis "Apex Terror" et ce nouvel album nous balance une petite rafale de morceaux tous plus teigneux les uns que les autres. Il a peut-être fallu attendre six anx pour avoir droit à du nouveau mais le groupe est de retour en forme et ce nouveau méfait ne fait pas de quartiers ! Et quand le groupe lève le pied sur "Blessed By Pestilence", c'est pour nous mieux nous écraser à coup de riffs vicelards et puissants le tout sur un tapis de double aux allures de division de blindés. Les leads, quant à eux, apportent à ce morceau la petite touche quasiment cosmique qu'on connaît bien chez Otargos et posent une ambiance bien froide une fois de plus.

Pour ce qui est de la production, le groupe est passé au Vamacara Studio donc pas d'inquiétude à avoir ça sonne puissant, gros et suffisamment sale. On sent un côté organique pas désagréable avec un peu de crasse sur les guitares et une batterie qui ne sonne pas comme une boîte de conserve et ça, ça fait plaisir à entendre ! Et vu le style pratiqué, le son convient parfaitement et amène la puissance dont avait besoin ce coup de massue dans la tronche qu'est "Fleshborer Soulflayer". L'accent a clairement été mis sur l'efficacité et si la virulence de l'engin est incontestable, le groupe a placé quelques respirations et passages plus lourds quand il le fallait pour ne pas livrer un album monolithique qui aurait du coup perdu de son impact. Ici, tout est finement ciselé pour vous déboîter la mâchoire et chaque morceau est un direct de plus en pleine face. Les ambiances, le son, la puissance des riffs, tout est là pour évoquer une machine de guerre qui avance inexorablement vers vous et qui finira tôt ou tard par vous rouler dessus sans ménagement. L'album passe très vite et la petite outro "Warp" aux allures de cliffhanger sonore donne envie de relancer instantanément la bête. Si vous avez aimé "Xeno Kaos", vous trouverez votre compte sans problème sur "Fleshborer Soulflayer" tant on retrouve la même envie de tout détruire avec peut-être une ambiance générale encore un peu plus froide et menaçante. Ce nouveau méfait se montre même plus teigneux et blaste encore plus que "Xeno Kaos" qui n'était déjà pas franchement tendre dans le genre !

Après six ans d'attente, Otargos revient avec la rage au ventre et balance avec "Fleshborer Soulflayer" une bonne petite boucherie compacte aux ambiances froides et à la brutalité impitoyable. On retrouve la patte que le groupe laisse entendre depuis "Apex Terror" mais avec une hargne supplémentaire et un climat général plus glacial encore.


Murderworks
Décembre 2021




"Apex Terror"
Note : 16/20

Otargos conçoit des albums à un rythme très régulier et le sixième du nom, "Xeno-Kaos", voit le jour en ce mois de Novembre 2015, deux après "Apex Terror" qui avait vu le groupe bordelais proposer un musique neuve et novatrice, s'éloignant du black metal qui avait fait sa renommée pour se nicher vers des terres plus modernes mais toujours aussi extrêmes.

"Xeno-Kaos" poursuit sur cette lancée mais est bien plus abouti que son prédécesseur. Le metal extrême technologique d'Otargos a atteint un palier supérieur en termes d'audace, d'efficacité et de noirceur. Homogène, cohérent, à l'écriture peaufinée jusqu'au paroxysme, Ce sixième rejeton montre qu'Otargos a atteint la maîtrise de son nouveau style, là où "Apex Terror", s'il était bon, était plus disparate. Preuve supplémentaire de cette maîtrise et cette confiance totale qu'à le groupe, il propose un album centré sur le thème de Warhammer 40000, univers cher à Bolt Thrower.

Dagoth, désormais seul membre d'orgine après le départ d'Alex, bassiste, laisse libre cours à toute envie extrême. Epaulé par un nouveau line-up avec Arnaud (NightCreepers) à la guitare, Manu (Demented) à la basse et John (Demented, Lifestream) aux fûts, le leader livre un album éclatant les barrières stylistiques. Son approche vocale se détache également du Otargos passé, prenant un ton plus grave, proche de ce qui se fait dans le black / death. Le résultat n'en est que meilleur, profond et dément, chantant de la meilleure des façons la barbarie de ces guerres intersidérales sans âge de Warhammer 40000.

Sous une armature rythmique glaciale quasi-indus se greffent des ambiances apocalyptiques crées par les guitares. Des réminiscences black ("Chariots Ov The Godz" est le titre le plus ancré dans une tradition black et est d'ailleurs pour le coup le seul qui n'aborde pas le thème de WH40000) et une touche death moderne insufflent aux compositions une âme noire et une dimension nihiliste qui élèvent les compositions.

Entre chaud et froid, entre mélodies épiques tourmentées et déluge de rythmiques tranchantes comme l'acier, Otargos réussit un petit exploit, celui d'allier froideur technologique et vitalité organique (les soli / leads de guitares de "The Ruinous Powers" et "Chariots Ov The Godz"). Le long "Dark Mechanicus" développe des ambiances sournoises et suffocantes et constitue le pic de cet album. "Phase Shifters" est un autre représentant de cette tendance alliant lead et assise métallique sur-heavy écrasante.

La production est massive et glaciale, mettant en avant les vocaux de Dagoth et la batterie de John, au rendu très synthétique à la Anaal Nathrakh (avec qui Otargos s'est produit en concert), qui propulsent les morceaux avec une puissance explosive. Les guitares sont placées un peu plus en retrait ce qui crée parfois une sorte de ventre mou, certains passages manquant quelque peu de puissance. Cela est bien le seul défaut que nous trouvons à ce nouvel album (peut-être aussi sa courte durée, mais le groupe évite de cette façon le remplissage).

Otargos n'en a toujours fait qu'a sa tête et continue dans cette logique. Cette évolution trouve son point culminant sur "Xeno-Kaos", au style hybride sombre mais qui s'impose naturellement au groupe qui a enfin su trouver la forme d'expression qui le libère totalement.


Man Of Shadows
Novembre 2015




"Apex Terror"
Note : 17,5/20

VOiD arrivé en 2011, XXX parti il y a peu pour être remplacé par Manu (Demented) à la basse, voici donc le nouveau line-up de Otargos. En concert , fini les corpse-paintings, c'est maintenant un renouveau total, sans doute ce qui pouvait aussi faire du bien au groupe ; un renouveau total qui d'ailleurs se voit bien sur le visuel de l'album avec une pochette plus intellectuelle que ne l'étaient les précédentes, à l'instar de Blut Aus Nord ou autres Enslaved. Cinquième album donc pour les Girondins, avec tout d'abord une arrivée dans l'écurie Listenable Records qui montre que le groupe poursuit sa route vers la difficile marche du respect musical. Un album du changement qui offre aux auditeurs neuf nouvelles chansons sur un peu moins de quarante minutes où le black metal de Otargos s'est transformé en quelque chose d'encore plus sombre et de plus envoûtant c'est certain, travaillé de manière à jouer énormément sur les ambiances et les atmosphères pour présenter une mixture à mi-chemin entre le black et le death, comprenant des ouvertures et excursions très old school.

On reconnaît malgré tout la marque de fabrique par ses mélodies de guitares typiquement reconnaissables, dès le premier titre "Apex Terror", comme si l'entrée en matière de l'album devait montrer la métamorphose d'Otargos avec une vision tournée vers le passé (en envoyant une lapidation insolente de riffs acides comme ceux d'un "Rebirth Of The Nemesis" de Melechesh, appuyés méthodiquement sur ceux qu'on avait pu largement écouter sur "Cloning The Divine"), puis un retournement de tête pour annoncer l'album, qui regarde totalement sur l'avenir avec cette atmosphère d'anticipation (effets sur les vocaux inclus) encore plus mise en exergue grâce à des ralentissements maléfiques qui entourent efficacement les thèmes des morceaux.

Le son est, je n'irai pas dire jusqu'à époustouflant, mais très bien calibré et suffisamment puissant pour qu'on s'en aperçoive vraiment sur un instrumental tel que "Xeno" ou sur les passages les plus lourds et mid-tempo comme "Fleshless-Deathless". En effet même si sur l'ensemble de l'album, oui le travail est complet au niveau du son, et les véritables écarts se feront certainement par les techniciens eux-mêmes, c'est vraiment sur ces fragments là, que nous simples mortels arriveront à faire la différence. En tous les cas, on s'aperçoit que le travaille ça paye, Thyr a bien bossé également sa batterie, pour s'adapter à autant de passages lourds que d'accélérations ultra coupantes. Otargos a décidé de se lâcher, de s'ouvrir complètement dans la noirceur et si pour cela il faut abandonner cet esprit black pour aller vers quelque chose d'un peu plus black death, avec même des riffs inspirés par le heavy metal ("For Terra" avec J. Truchan en guest), eh bien Otargos le fera car ils n'ont de compte à rendre à personne. Pour revenir à la batterie de Thyr, c'est vrai qu'elle a augmenté encore d'un niveau, très régulière dans ses parties plus lourdes ("Fleshless-Deathless") à la manière d'un Morbid Angel de "Where The Slime Live", pour blaster comme une déjantée sur les passages de morceaux les plus agressifs.

Parce que oui, évoluer vers ce nouvel univers ne veut pas dire que Otargos en a perdu en violence et intensité. La diversité des vocaux sur l'ensemble de l'album en fait sa particularité et une de ses forces majeures. L'ambiance guerrière et pesante de "Fleshless-Deathless" rappellera les moments les plus noirs d'un Marduk des "Funeral Dawn" ou "Bleached Bones"... Le côté très heavy / thrash d'un titre comme "For Terra" emporte l'auditeur dans une déferlante infinie et envoûtante où ce petit côté Dark Funeral du black metal épouse parfaitement les formes heavy des rythmiques pour que l'on s'aperçoive que Otargos a su innover avec ce nouvel album. De titre en titre, les minutes passent et à chaque étape l'auditeur est surpris par ces nouvelles explorations qui donnent au style d'Otargos une personnalité plus éclectique, mais une personnalité plus prononcée au final. Lorsque les thèmes viennent à embraser la ligne d'horizon sur des airs de Behemoth dans ses moments les plus lourdement malsains (comme "Remnant From A Long-Dead Star" (très death metal) ou encore "Aftermath Hyperion" qui ne sont pas sans rappeler "Lucifer" et "Ov Fire And The Void" des Polonais), le nouveau Otargos brille de toute sa splendeur ténébreuse. A la différence que nos Girondins ont eu envie, comme on l'a souligné, d'insérer plus de heavy metal dans toute cette profondeur abyssale, rien que sur la fin de "Remnant..", le feeling heavy de la lead guitare s'impose naturellement au beau milieu sans qu'aucune objection ne puisse lui être opposée.

Entre la virulence d'un "Fallout" à tous les niveaux ou d'un "Aftermath Hyperion", et l'âme combattante thrasheuse aux soli prodigieusement décontractés d'un "Versus" taillé dans le roc surfant sur l'agressivité d'un Impaled Nazarene ("Total War Winter War") boosté, Otargos est au sommet de son art. A moins qu'il n'en soit qu'à un nouveau palier et qu'il ne continue de gravir la montagne constamment... En tous les cas "Apex Terror" est certainement le meilleur album qu'Otargos ait réalisé à ce jour. Une bombe nébuleuse, un trou noir qui attire tous ceux qui sont à proximité. Et à côté du "Profane" de Svart Crown, ces deux albums signés Listenable Records font partie certainement des meilleures sorties black / death de l'année 2013 à n'en point douter... "Fuck you all !!!!"


Arch Gros Barbare
Août 2013




"No God No Satan"
Note : 13/20

Seulement un an après la sortie de "Fuck God-Disease Process" Otargos nous livre une nouvelle galette au nom évocateur "No God No Satan". Un album bien plus obscur que les précédents. "Hoax-Virus-God" nous donne tout de suite le ton, sombre, inquiétant et pesant… une impression qui se confirmera au fil de l’album. Je pense au titre "Hexameron" et sa fin des plus oppressantes, à l’interlude "I, Flesh Of God" ou au sinistre "XXI (The Pathological Mass)".

Je vous avoue que mes premières écoutes de cet album ont été des plus chiantes car je recherchais la rage et la violence des débuts. Ce black metal racé et sans concession capable de nous retourner les tripes sous les coups de blast acharnés du batteur. Cet album vaut-il au moins le coup ? "The Hulk Of Conviction And Faith" est un titre qui a fait remonter "No God No Satan" dans mon estime. Un titre très profond qui demande le temps d’une sombre réflexion. Il m’a fait ainsi comprendre que cet album s’écoute d’une traite. Otargos y peint des tableaux plus dépressifs les uns que les autres. On est en fait très loin du black metal violent et chaotique. C’est du moins l’impression que j’en ai. Le groupe revient parfois vers un black metal classique comme à leurs débuts. "Cloning The Divine" en est un parfait exemple. Un titre qui n’a rien exceptionnel mais bien efficace. "Worship Industrialized" commence tel un rouleau compresseur, un autre titre qui fera bien fureur en live également. Otargos revient donc de temps à autre vers ses origines mais je dirais que ce n’est que pour mieux apprécier les passages bien plus lourds, presque doom présents sur cet opus. Difficile de rester de marbre face aux longues lames aiguisées de "The Hulk Of Conviction And Faith". Pas de violence malsaine, juste un esprit noir, sombre et déchiré.

En fait, ce serait être de mauvaise foi que de nier le côté atmosphérique du groupe et ce même depuis leurs débuts. Je pense à "Necro Aeons" par exemple, l’un des meilleurs titres du groupe si vous voulez mon avis. Sur "No God No Satan" il semblerait qu’Otargos ait voulu explorer cet aspect du black metal en profondeur. Ce qui est dommage c’est qu’il manque ce grain de folie perceptible même sur un titre tel que "Iron Flames" si vous voulez mon avis. "No God No Satan" peut apparaître alors comme un album assez plat qui traîne en longueur et dans un sens je comprends cette impression. Je regrette aussi leur évolution vers un black metal mid tempo qui ne vous prend plus aux tripes comme à l’origine. Otargos n’est plus cette petite boule de nerf prête à exploser et je vous avoue que je suis un peu dégoûtée.


Célin
Août 2010




"Fuck God-Disease Process"
Note : 15/20

Fort de huit ans d'existence et de quatre opus à ce jour, les ténébreux d'Otargos nous reviennent plus intrépides et hargneux que jamais avec ce tout nouveau "Fuck God-Disease Process" au titre aussi évocateur que provocateur. Délivrant un black metal sans concession, bien trop souvent confronté aux Suédois de Dark Funeral, c'est donc au tournant qu'est attendue la formation, le défi à relever étant de réussir à surprendre par un son plus innovant et personnel qu'il ne le fut auparavant. "Dawn Of The Ethereal Monolith" amorce alors son funeste chemin en terres extrêmes, dévoilant une délectable introduction on ne peut plus noire et dépressive afin de plonger quelconque âme encore innocente parmi les damnés . Au même titre que bon nombre de leurs acolytes de la scène extrême, Otargos s'est décidé pour un chant partageant Français et Anglais, sans pour autant se risquer à une totale emprise de la langue de Molière qui pourtant lui réussit si bien... Outre ce détail, la formation réussit à se distinguer de cet amoncellement de groupes se voulant officier dans la veine black metal par un son d'une qualité certaine, délaissant la médiocrité des enregistrements parfois présents dans le "true", preuve qu'ici rien n'est laissé au hasard. Ce son si ardemment agressif justement, parlons-en, mis en valeur par une voix remarquablement arrachante et torturée sur des paroles dénonçant la religion mais qui pourtant ne touchent directement au satanisme, un son aussi subtil qu'outrageusement malsain. Des instruments lancés à pleine puissance où s'immiscent de discrètes et sombres mélodies auxquelles s'entremêlent des sonorités plus étranges, le tout dessinant peu à peu une ambiance aussi licencieuse qu'irrasasiable de brutalité. A cela s'ajoute de nombreux passages des plus appréciables aux tempos plus posés ("The Wall Of Galaxies"), fleurtant avec le doom metal et allant même jusqu'à donner l'illusion d'un Arkhon Infaustus, avant que ne s'empare à nouveau la frénésie d'Otargos. Au final certains diront que "Fuck God-Disease Process" est un opus ne présentant guère d'originalité mais peu importe, ce n'est en aucun cas ce qui est demandé au genre, Otargos délivre un black metal traditionnel dont l'agressivité et l'éfficacité se laissent entendre et apprécier sans aucune rétissance.


Jillian
Mars 2009




"Kinetic Zero"
Note : 14/20

J'ai en ce moment dans les oreilles le dernier album de Otargos, "Kinetic Zero". Autant dire dès le départ que cet album est un concentré de musique intense et malsaine. Du bon black comme on l'aime finalement. Mais c'est peut-être là où ça me gêne un peu. On reste dans la même lignée que les groupes de black norvégien, assez basique et sans grande originalité de la part de nos Français. Mais on ne tombe tout de même pas dans une pâle copie sans intéret. L'atmosphère malsaine qui se dégage du début jusqu'à la fin est totalement effrayante. On se sent oppressé à l'extrême, jusqu'à ne plus savoir si on écoute bien un album de musique ou si on se laisse entraîner sur la route macabre de l'enfer. L'artwork du CD d'ailleurs reste dans ce même esprit malsain. On notera aussi que la qualité de la production est vraiment très bonne, chaque instrument est bien à sa place et n'écrase pas le son des autres. Album à conseiller à tous les amateurs de black norvégien et d'atmosphères malsaines.


Paradoxis
Avril 2007


Conclusion
A écouter : Cloning The Divine (2010)

L'interview : Dagoth

Le site officiel : www.otargos-terror.com