Le groupe
Biographie :

Origin a été fondé en 1997 à Topeka dans le Kansas. Le line-up d'origine est composé de Paul Ryan, Jeremy Turner, Clinton Appelhanz, George Fluke et Mark Manning. C'est avec ce line-up solide que le groupe réalise en 1998 sa première démo 4 titres intitulée "A Coming Into Existence" et joue ses premiers concerts en première partie de Suffocation la même année. Origin continue de développer ses capacités et modifie son line-up, le groupe parvient à se forger une bonne réputation qui lui permettra de jouer avec de légendes comme Napalm Death, Nile et Gorguts. Leur apparition en Novembre sur le Dismember Metal Fest au Texas leur vaudra une signature de contrat avec Relapse Records en Décembre 1999. Le 11 Juillet 2000, Origin publie son premier album studio, "Origin". Trois albums suivront, "Informis Infinitas Inhumanitas" (Juin 2002), "Echoes Of Decimation" (Mars 2005) et "Antithesis" (Avril 2008), avant une signature chez Nuclear Blast et la sortie de "Entity" en Juin 2011. Depuis, avec les albums "Omnipresent" (Juillet 2014), "Unparalleled Universe" (Juin 2017) et "Chaosmos" (Juin 2022), le groupe continue d'être signé chez Nuclear Blast pour l'Amérique, mais est signé chez Agonia Records pour l'Europe.

Discographie :

2000 : "Origin"
2002 : "Informis Infinitas Inhumanitas"
2005 : "Echoes Of Decimation"
2008 : "Antithesis"
2011 : "Entity"
2014 : "Omnipresent"
2017 : "Unparalleled Universe"
2022 : "Chaosmos"


Les chroniques


"Chaosmos"
Note : 19/20

Origin revient en force. Cinq ans après son dernier album, le groupe créé en 1997 aux Etats-Unis par Paul Ryan (guitare / chant, Mæntra) et complété par John Longstreth (batterie, Hate Eternal, Malefic Throne, ex-Angelcorpse, ex-Gorguts, ex-Skinless…), Mike Flores (basse, Troglodyte) et Jason Keyser (chant, Crator, ex-Skinless, ex-Mucopus) annonce la sortie de "Chaosmos", son huitième album, chez Agonia Records et Nuclear Blast.

L’album débute avec l’écrasante et surpuissante "Ecophagy", une vague de blast et de riffs effrénés sur lesquels les hurlements trouvent leur place. Les harmoniques folles, marque de fabrique du groupe, nous déchirent de temps à autre avant que "Chaosmos" ne vienne alimenter cette rage au tempo extrêmement élevé. Quelques palm-mutes pesants accompagnent les mosh parts et leurs cris caverneux, puis "Cogito, Tamen Non Sum" nous dévoile sa complexité et son chaos sonore sous une vague de double pédale. Le morceau sera contrasté entre accélérations viscérales et parties plus lentes et marquées par des frappes régulières avant que "Panoptical" ne laisse les leads exploser dès les premières secondes. La rythmique lourde mais toujours très technique resurgira pour dévoiler les éléments les plus violents pendant que les harmoniques se font toujours plus rapides et travaillées, laissant la diversité vocale nous étonner.

Les tonalités old school refont surface avec "Decolonizer" et son groove solide, laissant les riffs efficaces rencontrer l’agressivité brute du combo couplée à des patterns énergiques, avant que les influences brutal / slam ne prennent place dans cette mosh part assommante. Le groupe continue avec des leads épiques, puis "Cullscape" et sa dissonance sombre qui se mélange aisément aux riffs rapides et à cette base massive. Si certaines parties relèvent de l’efficacité brute, on retrouvera également des sonorités inquiétantes avant le final qui nous mène à "Nostalgia For Oblivion" et sa lancinante noirceur. Le son reste toujours aussi pesant lors des accélérations brutales qui laissent rapidement place à la lenteur, puis le groupe nous accorde un moment de répit avant que "Heat Death", le très long dernier titre, ne vienne nous écraser avec ses riffs saccadés. Plus de dix minutes pendant lesquelles les musiciens vont nous offrir ce qu’ils savent faire de plus agressif, rapide, tranchant et puissant, que ce soit au niveau des riffs complexes et efficaces ou au niveau des hurlements massifs soutenus par des choeurs viscéraux avant un final… cosmique.

Origin a toujours oeuvré dans la violence la plus complexe, et "Chaosmos" ne fait qu’accentuer la puissance du groupe. Si leur précédent opus avait pu décevoir certains fans, il ne fait aucun doute que leur dernière sortie mettra tout le monde d’accord sur la violence et la technicité dont les musiciens peuvent faire preuve.


Matthieu
Août 2022




"Unparalleled Universe"
Note : 17,5/20

Vous vous êtes toujours demandés d'où nous venions ? Eh bien les Américains d'Origin aussi. Depuis 1997, Paul Ryan (guitare / chant) et sa bande nous emmènent aux confins de l'univers sur un brutal death des plus techniques. Aujourd'hui accompagné de John Longstreth (batterie, ex-Gorguts, ex-Skinless, ex-Dying Fetus), Mike Flores (basse / chant, ex-Gorgasm) et de Jason Keyser (chant, ex-Skinless), les quatre amis ont décidé de remettre le couvert avec un septième album. Car oui, en vingt ans, le groupe a sorti sept albums et un EP. Beau score, n'est-ce pas ? Eh bien vous allez voir, si vous ne le savez pas déjà, que le talent va de pair avec leur créativité !

L'album commence en délicatesse avec une petite ballade nommée "Infinitesimal To The Infinite". Vous avez saisi l'ironie ? Bien, parce que le blast est omniprésent dans cette composition à deux voix qui me ferait presque remettre en question ma définition de la violence ! Le titre finira rapidement pour laisser place à une déferlante d'harmoniques qui porte le doux sobriquet d'"Accident And Error". Si les musiciens laissent clairement parler le côté violent et presque incontrôlé de la musique, les deux types de chant se complètent à merveille. Nouvelle démonstration technique sur "Cascading Failures" et ses harmoniques incessantes. Si le titre peut paraître plus accrocheur, il surprendra principalement par l'excellente maîtrise des musiciens. "Mithridatic" aura la lourde tâche de succéder à cette déferlante, et c'est un véritable tsunami qui nous arrivera en pleine face. Autant par les riffs travaillés que par les breaks chiadés, le titre est un véritable régal pour les musiciens, alors que "Truthslayer" jouera beaucoup plus sur la vitesse d'exécution pour convaincre. "Invariance Under Transformation" viendra défendre les partisans des riffs plus lents mais non moins puissants pour finalement inciter au headbang de manière assez honteuse. On passe sur "Dajjal", un titre au nom plutôt simple qui contrastera avec la technicité et la violence de ses riffs, avec un son de basse poussé à l'extrême pour plus de groove dans ce monde de brutes. Si vous en aviez assez du son gras, alors venez vous amuser avec "Burden Of Prescience". Les harmoniques règnent sur ce titre dont la rythmique paraitrait presque simple à côté du reste de l'album, mais c'est sans compter sur la merveille qu'est "Uneqivocal". Les musiciens se sont donnés dix minutes pour nous balancer en pleine face toute l'étendue de leur maîtrise. Et ils vont y arriver, alternant rythmique saccadée, hurlements bestiaux et une deuxième partie plus axée sur les ambiances créées par des artistes survoltés.

On finira en beauté avec "Revolucion", une reprise de Brujeria. Merci à Jessica Pimentel (Orange Is The New Black, Alekhine's Gun, Desolate) pour la voix féminine qui est presque menaçante ! Le mixage étant particulièrement réussi, comme depuis un moment dans le milieu du brutal death, écouter les américain est devenu un réel plaisir. Origin remonte au temps de la création du death technique avec des riffs de basse et guitare qui demandent de se démantibuler la main pour être reproduits par nous, simples mortels, alors que pour les quatre gaillards c'est une formalité. En tout cas, les titres qu'ils nous servent sont d'excellente facture, et vous allez avoir quelques courbatures, c'est moi qui vous le dis !


Matthieu
Juillet 2017




"Omnipresent"
Note : 16/20

Origin fait partie de ces groupes difficile d’accès de par ses multiples plans techniques. "Omnipresent" ne déroge pas à la règle. John Longstreth est un batteur monstrueusement technique qui repousse sans cesse les limites de ce qui est humainement possible en matière de vélocité et de plans tarabiscotés. L’album nous montre qu’il est un des meilleurs batteurs qui officie dans le metal extrême, voire le metal tout court. Comment peut-on décemment décrire un album comme celui-ci tellement sa densité musicale est forte ? Quand j’aurai trouvé la réponse, je ferai un grand signe de la main.

Le truc avec Origin, c’est le live, je me suis toujours posé la question du : "Comment font les fans pour headbanguer sur un groupe comme ça ?" Les plans changent tellement vite qu’il est quasi impossible de s’éclater physiquement devant leur musique, et qu’à part rester prostré devant leur set, je ne vois pas d’autre solution. Ceci dit, "Manifest Desolate" offre une porte à cette éclate justement car le morceau est plus rythmique, moins alambiqué si je puis dire. "The Absurdity Of What I Am" repart dans les catacombes de l’ultra violence, le jeu des grosses caisses pourrait faire croire que le John a deux fois plus de pieds qu’un être humain normal, ce qui est fort possible à l’écoute d’"Omnipresent", mais non. Je pourrais dire qu’Origin n’évolue pas vraiment et s’enferme dans un style hyper technique qui lui appartient déjà depuis un bout de temps, mais peut-on dire que le groupe s’englue dans son propre style ? Pas vraiment, car même après plusieurs écoutes, on redécouvre des choses.

Alors pour répondre à la question : engluage ou pas ? Je pencherais plutôt vers le fait qu’Origin ne s’englue pas car le groupe propose sans cesse des petites touches nouvelles quand on prend le temps d’écouter le skeud, si tant est qu’on arrive jusqu’au bout sans avoir décroché. Les 12 titres qui déboulent dans mes oreilles ne sont pas tous un enchaînement de parties techniques. "Redistribution Of Filth" se trouve être un morceau dans la veine du très célèbre "Suffer The Children", pas de blast ni de complexité, on croirait même à une reprise, mais ce n’en est pas une, jusqu’à preuve du contraire. Ce morceau est la bouffée d’air pur de l’album, il nous montre aussi qu’Origin peut faire autre chose !

Pour terminer, le groupe poursuit sur sa lancée avec "Omnipresent" peu ou prou (ça fait très présentateur météo cette expression) de révolution dans leur style ultra technique de bouchers habiles, je retrouve une prod' titanesque, un chant parfait et à plusieurs niveaux, une basse complètement démente et des riffs à la pelle. Comme je l’ai dit, le groupe Origin n’est pas facile d’accès, même pour les aguerris de brutalité. Un groupe de mecs simples qui pourraient se la péter grave vu le niveau technique. "The Indiscriminate" est un morceau de clôture qui fera date, c’est probablement un des trucs les plus délirants que j’ai écoutés !!!


Davidnonoise
Juillet 2014




"Entity"
Note : 17/20

Il y a des groupes si énormes, aussi bien au niveau de la notoriété qu’au niveau de l’exécution de leur musique, qu’il faut impérativement leur "laisser de la place". J’ai tout d’abord tenté d’écouter "Entity" au travers de mon casque audio machin… Douloureux... Alors essayons une approche plus ouverte et emmerdons les voisins… Là, on est d’accord, le son prend toute la place qu’il mérite et nous on se prend alors THE tartasse tant attendue.

Attendu oui, encore faut-il un peu s’accrocher. Le trio a décidé de faire un début d’album sobre, tout comme leur pochette d’album (pas d’extraterrestre en vue ce coup-ci) avec des morceaux peu creusés et pas incisifs : la première track "Expulsion Of Fury" porte très mal son nom.,c’est du brutal death originel certes mais il manque un "truc" malgré tout…

Le déclic pour ma part a lieu à mi-album : "Saliga", piste 5 , 6mn54 de brutal death hors norme, et d’une au vu du format de la piste, puis au fait de ce tremblement de terre que déclenche, d’entrée de compo, la première salve de double pédale. Un bombardement indescriptible s’abat, accompagné par le chant assuré sur cet album par le guitariste et le bassiste du groupe, respectivement Paul Ryan et Myke Flores (James Lee étant parti et Mica Meneke peu convaincant) avec des screams écorchés vifs et des growls stomacaux et profonds. Paul Ryan nous offre des solos de gratte furieux et précis avec un son qui peut se révéler un poil trop agressif pour certains, la basse est très technique et la batterie pesante et blastante sans discontinuer.

Et c’est ce que nous expédiera Origin sur cette seconde partie d’album après un instrumental "The Descent". Puis arrive le truc fou avec le surprenant "Fornever" et surtout "Banishing Illusion" qui flirte avec les aigus testostéronés et sent le Napalm. La fin de l’album est un astéroïde en pleine course qui vient s’écraser violemment sur nous. Un final explosif et légendaire vous attend avec "Evolution Of Extinction" ainsi qu’un bon retournement de tripes avec d’entrée un solo de guitare agressif où les riffs se succèdent sans transition, une technicité encore plus appréciable par la production soignée et un son de guitare surprenant.

Bref, Origin pose l’ambiance sur les premières pistes puis nous file notre claquasse. Certes, ça n’est pas la véritable comète, le cultissime "Antithesis" où ils étaient cinq à nous faire délirer avec leur… Purée, si je commence à décrire, vous en prenez pour deux pages là ! On s’exprime violemment suite à l’écoute (bordel de m**** quoi ! Origin !) de cet ovni extraterrestre venu pour une seule et unique chose : nous imploser ce qui nous servait avant son crash d’oreilles.


Maria & Poots
Septembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/origin