Dieu sait ce que je déteste ne pas aimer un disque que je chronique. Nous sommes tous conscients du fait que des musiciens ont donné de leur temps, de leur argent et de l’énergie à produire ce qui se retrouve finalement dans notre platine. De ce fait, je hais écrire les critiques négatives ! Parfois, pourtant, c’est la seule option que se trouve à ma portée. C’est le cas aujourd’hui avec Order Of Isaz.
Le groupe suédois, qui sort son premier album intitulé "Seven Years Of Famine", est le cas typique du groupe qui a tout à revoir avant de passer à la suite : de la pochette qui ne serait pas reniée par un obscur groupe de black metal aux morceaux transparents au mieux, inécoutables au pire, sans oublier la biographie prétentieuse, et j’en passe !
Bon, laissons aux Suédois le mérite de désirer –redore le blason, certains diront- rendre au gothic metal son image plus proche de l’influence "logique" et revendiquée Tiamat plutôt que d’Epica et, en fait, une grosse majorité des groupes metal ayant une chanteuse en leur sein. Saluons également le travail réalisé sur les guitares (le point fort du disque), et apprécions la volonté de jouer avec les ambiances. Le chant est si maladroit qu’il sonne bien plus lourd que ténébreux. Et l’accumulation des couches que le groupe nous impose trop souvent, comme sur "The Coalesce", n’aide vraiment pas à faire passer la pilule, que du contraire ! Tiens, et comme pour corroborer cette gaucherie, le mixage, loin de mettre en valeur les différents éléments, au contraire les étouffe malhabilement. Si des éléments intéressants veulent peut-être pointer le bout de leur nez, ce manque d’adresse les annihile aussi rapidement qu’ils ne sont apparus. Comment être capable d’apprécier un groupe à sa juste valeur quand écouter un seul morceau avec une attention soutenue tient de la bravoure ?
Ah, et cette reprise pataude de "Spirit"… Messieurs, pensez-vous sincèrement qu’il était judicieux de reprendre un titre du grand Dead Can Dance, en tout cas à l’heure actuelle ?
Maintenant, je me pose une question. Pourquoi diable des musiciens qui semblent avoir déjà du coffre –pour certains-, et qui paraissent savoir vers quel registre se diriger, et sans doute avec brio, ne parviennent pas à se donner les moyens suffisants pour réussir leur album ?
Parce que, plus que tout, c’est ce qui est le plus regrettable avec Order Of Isaz. Avec "Seven Years Of Famine" malheureusement trop gorgé de défauts pour être convaincant, mais recelant ses bonnes idées malgré tout, il apparaît au final comme le groupe qui aurait dû… mais qui n’a pas pu.
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