Le groupe
Biographie :

Orchid est un groupe de doom metal américain formé en 2007 et actuellement composé de : Nickel (basse), Carter Kennedy (batterie), Mark Thomas Baker (guitare, synthé / ex-Rabid) et Theo Mindell (chant / percussion). Après divers EPs et un premier album sorti en 2011 ("Capricorn"), Orchid revient avec "The Mouths Of Madness" en Avril 2013 chez Nuclear Blast.

Discographie :

2009 : "Through The Devil's Doorway" (EP)
2011 : "Capricorn"
2012 : "Heretic" (EP)
2013 : "Wizard Of War" (EP)
2013 : "The Mouths Of Madness"
2013 : "The Zodiac Sessions" (Compilation)


Les chroniques


"The Zodiac Sessions"
Note : 16/20

Comme chacun sait - ou commence à le comprendre depuis que j'ai l'occasion d'écrire pour French Metal -, Black Sabbath représente pour moi un pilier fondateur de la musique. C'est donc tout naturellement que je reçois récemment un envoi d'albums à chroniquer de la part de notre cher patron. Et comme ce dernier connaît bien ses ouailles, il m'ajoutait une petite annotation accolée à celui d'Orchid. Cela était vaguement quelque chose du genre : "un groupe fortement inspiré par Sabbath". J'ai donc en premier lieu pensé qu'il cherchait à m'avoir par les sentiments, le bougre ! Et pourtant, en effet, comment nier qu'on retrouve vraiment ici les influences du Sabbath "premières heures". Des sonorités blues tritoniques jusqu'au son bien marqué, comment ne pas faire l'amalgame ? Même le nom du groupe semble être un clin d'œil évident au fameux morceau instrumental présent sur l'album "Master Of Reality". Mais c'est bien d'Orchid que nous allons parler ici en tentant d'oublier la comparaison avec le fameux quatuor anglais.

Commençons par le visuel de "The Zodiac Sessions". L'illustration, le choix des couleurs et de la typographie nous ramènent à une époque et un univers psychédéliques proches des années 70. Côté musical, bien qu'étant une compilation, la totalité de l'album est cohérente dans la direction abordée par le groupe, preuve que depuis leur EP "Through The Devil's Doorway..." en 2009, le groupe a su conserver son identité sans pour autant tomber dans la facilité du plagiat bon marché. Si vous ne devez écouter qu'un seul morceau pour bénéficier d'un aperçu  rapide de ce que je tenterai de vous décrire au long de cette chronique, choisissez d'ouvrir grands vos oreilles sur le titre "Black Funeral" (titre issu de l'album "Capricorn" de 2011). Cette expérience constituera un résumé bien plus pertinent que tous mes mots. Mais comme vous me lisez pour obtenir un avis objectif, je continuerai tout de même ma petite rédaction. Une des grandes qualités de "The Zodiac Sessions" est qu'aucun des 13 titres proposés n'est en dessous d'un autre qualitativement parlant. Je parlais de cohérence dans le visuel et la direction abordée ; mais il est également ici question d'une cohérence musicale essentielle et nécessaire afin de pouvoir prétendre à une production crédible.

"Down Into The Earth", titre également issu de "Capricorn", nous procure grâce à un pont magnifique la touche ambiancée qui nous permet de nous évader et fournit au morceau une ampleur magistrale. Les parties de solos "psychédéliquement bluesy" du guitariste Mark Thomas Baker (qui assure également les claviers) tiennent une place très importante tout au long de l'album. La polyvalence semble être une qualité du quatuor de doom américain puisque Theo Mindell assure pour sa part, en plus du chant, les percussions. De belles ballades sont aussi livrées, comme "Albatross" qui, désolée de forcer de nouveau la comparaison, revêt sous quelques aspects sonores et mélodiques des airs de "Planet Caravan".

Orchid nous entraîne dans les affres d'un blues psychédélique capable de réunir tout amateur de musique du genre, voire même de métal ou de batcave. La formation qui avait jusqu'à présent sorti plus d'EPs que d'albums nous livre donc ici une compilation de leur discographie en une heure et quatre minutes qui reste très agréable à écouter et passe sans difficultés. Parfait pour découvrir le groupe ; à acquérir absolument pour ceux qui seraient déjà adeptes de la formation.


Radien
Janvier 2014




"The Mouths Of Madness"
Note : 14/20

Oyez braves fans du doom, Orchid s’apprête à sortir dans quelques semaines son prochain album nommé "The Mouths Of Madness". Les doom rockeurs de San Francisco persistent et signent dans le style ultra rétro sur cet opus qui sent bon Black Sabbath et l’experimentation de substances illicites.

L'artwork de cette galette est signée Théo Mindell, artiste, dessinateur et tatoueur bien connu de nos amis d’Amérique du Nord. Cette pochette vendue comme une prouesse de bon gout rétro brille à mes yeux tel un vrai hommage à l’album "Master Of Reality" de Black Sabbath, de par sa couleur et ses formes, et, également, comme les vieux Santana ("Abraxas" par exemple). Rien que la pochette donne le ton et la couleur de l’album, toujours aussi old school mais très référencé. Globalement on peut dire que l’album est divisé en deux parties : la première étant clairement rock punchy ("Wizard Of War", "See You On The Other Side" et sa ligne de basse qui aurait fait plaisir à Phil Lynott) et la seconde étant plus psyché et douce ("Mountains Of Steel", "Leaving It All Behind" ; sublime morceau de plus de 7 minutes, un vrai voyage ! ; "Loving Hand Of God"  ; de loin le morceau le plus intéressant de l’album).

Tout commence par un "The Mouths Of Madness", titre de l’album éponyme, rock qui sent les soirées concerts dans les vieux clubs de SF, avec ses vapeurs de substances prohibées, et déjà le verdict tombe : l’ambiance Sabbath est vraiment bien présente même si sur ce morceau la voix du chanteur sait se parer d’une identité propre (lorsqu’on sait que l’album a été mixé par Richard Whittaker qui a signé les derniers Sabbath et Thin Lizzy, on comprend mieux certaines choses). "Marching Dogs Of War" se retrouve dans la même catégorie que son prédécesseur, à savoir du bon rock, mais qui pour le coup sent beaucoup trop fort l’œuvre de Papy Osbourne (je pense que vous reconnaitrez facilement la ressemblance dans les couplets…). Sur cet excellent disque, tous les ingrédients sont présents pour aborder avec sérénité un voyage rétrospectif dans les années 70 mais, qu’il s’agisse de la partie rock ou de la partie psyché, les références se font souvent beaucoup trop fortes ("Pentagram" est une grosse influence du groupe) et viennent gâcher le vrai talent créatif des braves.

Peu importe, nul doute que les fans du genre sauront trouver une place dans leur discothèque pour cet ouvrage qui ne rajeunira personne.


Byclown
Avril 2013


Conclusion
L'interview : Mark & Keith

Le site officiel : www.orchidsf.com