Remettons les choses à leur place, avant de commencer, ceci est une démo et qui plus est un première démo alors quand vous lirez ce qui va suivre, mettez vous toujours ça à l'esprit, cela pourrait corrompre votre jugement.Et à la fin de la chronique celle-ci s'auto détruira... tan tan... tan tan tan... tan tan... tan tan taaaan (c'est la musique de Mission impossible que je fais là)...
Comme c'est étrange car cette démo a été enregistrée et mixée par Timo Grives et masterisée par ce dernier également ainsi que David Chaignaud du DC Sound Studio. Je suis un peu déçu, même si le mastering ne fait pas tout et que le mixage a son importance, j'en ai largement préféré la prod de Artery. Ici , et ce n'est pas faute d'avoir écouté cette démo sur plusieurs supports (n'allez pas dire que mes supports sont merdiques, loin de là !!!) mais le son m'a totalement surpris. Il est très faiblard quand même, ça manque de puissance et le rendu m'a semblé être passé à côté d'une clarté qui aurait mérité plus de netteté. J'ai eu la sensation qu'il y avait un voile sur la sortie des enceintes. Résultat étrange. Volonté ou marginalisation de la prod, je ne sais pas, mais ça ne m'a pas plu. Non je ne pense pas avoir non plus un exemplaire raté, c'est juste que je trouve la prod très bof. Le son des guitares me déplait.
Question de goûts d'auditeur tout simplement.
Niveau pochette simplicité au service de l'économie évidemment. Un seul carré , pas de booklet, mais par contre une pochette intéressante qui propose à celui qui la contemple de faire marcher son imagination. Oeuvre aux contours noirs qui laisse présager deux pôles paradoxaux et complémentaires, réunis malgré tout en un ensemble contrasté. C'est assez original pour matérialiser ce nuage de tempêtes...
Passons à la phase finale de ma critique. Le bon côté de Odüm, c'est que malgré une prod qui n'est pas à la hauteur, les morceaux sont tout de même autres et au dessus de ce handicap. Le groupe propose un death, un peu thrash avec une bonne agressivité dans l'esprit.
Au départ "Suryau / Damage" s'écoule plutôt classiquement avec des rythmiques quelques peu indus et distordues pour montrer une certaine originalité, mais on passe le titre aisément sans envie d'y revenir. Mais à partir de "And Dawn Rise", j'ai plus accroché. Les riffs sont plus death metal au feeling parfois très tampa bay, avec même des vocaux qui vont de pair. La brutalité est plus intense sur les batterie qui accélère nettement plus le rythme qu'elle ne l'avait fait sur le titre précédent. Le break très mélodique à la fin du premier tiers, suivi d'un passage planant, laissent eux aussi leur petite trace de bave d'escargot.
A partir de là, on sent que Odüm a envie d'explorer plusieurs continents, que leur désir musical est très pionnier. Malgré cette jeunesse de Mormons, et un style qui va un petit peu dans tous les sens, Odüm tient un cap relativement droit. Entre vents et marées, les rythmiques qui se cherchent restent dans un trip très citadin, un truc urbain très sophistiqué.
Ensuite, on passe encore un cran au dessus avec "On The Waves Of Dust", sans doute le meilleur titre du CD, avec un démarrage très oriental dans l'âme, très exotique à la manière d'un Melechesh en mode death metal.
Ce morceau instrumental est tout bonnement divin, les guitares sont harmonisées et superbement attractives, et la batterie suit leur trace en y mettant des petits déroulés vraiment excellents.
Ça s'enchaine directement sur "Monument", qu'on dirait en fait que la première est l'introduction de la deuxième. "Monument" va chercher plus en profondeur, vers un batterie death et une rythmique base aussi, mais à côté de ça on passe à plus d'atmosphère lourde et brumeuse.
Les changements de riffs, de tempo sont aussi pas mal. Par contre on s'aperçoit par moments que le morceau peut sembler disproportionné en matière de vocaux, avec un petit passage où ça manque un peu. Mais ce titre purge la fosse question rentre dedans et brutalité.
La fin du morceau revient sur ce trip oriental pour en plus thrash harmonisé pour remettre un coup de burin là où ça fait mal. C'est de ce côté là que Odüm doit puiser sa source, c'est par ci qu'il doit continuer pour attirer l'auditeur. Des morceaux comme ces deux là ont plus d'impact que tous les autres.
"Thanatos", se perd dans des méandres un peu black metal sur les premiers riffs, pour blaster comme il faut, mais là aussi il faut presque attendre la moitié de la chanson pour entendre la première vocalise. J'en reviens à cette disproportion. Sinon ce titre reste du bon gros death metal. Le son de la guitare sur le solo, me tue les oreilles et le fait que je n'ai pas apprécié la prod, me revient aux oreilles comme une puce sur les poils d'un chien.
Rempli de noirceur "Inner Stranger", est aussi un titre intéressant pas son aspect ténébreux, très très sombre comme morceau. J'ai adoré les ambiances de guitares, et les breaks bizarres presque jazz comme on avait avec Pan-thy-monium, rappelez-vous ce groupe sorti chez Osmose il y a tellement longtemps avec du saxo.
Ce dernier titre de Odüm termine en beauté. On sent beaucoup la jeunesse de Odüm dans sa généralité, parce que pas mal de riffs sont saccadés et représentatifs de la musique d'aujourd'hui. Mais oui j'ai vraiment aimé aussi ce "Inner Stranger", les hurlements sont également chiadés, accompagnés de didjeridoo, c'était insolite et agréablement surprenant.
Pour moi Odüm trouvera son style plus dans les morceaux comme "Monument" et "Inner Stranger" qui mettent en avant leur créativité musicale. Cependant il faudra aussi faire une grosse progession question production pour que la puissance soit plus mise en avant et que le grain des guitares ait une couleur un peu plus propre, en tous les cas pour moi. On peut dire que c'est un bon début...
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