Le groupe
Biographie :

Le projet Obszön Geschöpf a été créé par Remzi Kelleci en 1996/1997 à Boulogne-sur-Mer. Remzi enregistre une première démo en 2000 intitulée "Day Of Suffering". Finalement, cette démo ne sortira jamais. Après beaucoup d'encouragements mais peu de réélles propositions, il se met à travailler sur de nouveaux morceaux laissant de côté les guitares pour se concentrer sur l'électronique. Obszön Geschöpf participe au tremplin organisé par le magazine D-Side en 2003 et est sélectionné parmi environ 300 participants. Ensuite tout s'accélère avec des propositions de contrats. C'est finalement le label La Chambre Froide qui produit le premier album "Yell Of Fright" en 2003 pour une distribution internationale. Puis, en 2004, sort le deuxième album "Son Of Evil" sous le label américain BLC Productions. Cet album remporte un bon succés et OG commence alors à être bien connu dans le cercle electro-dark. Remzi prend part à de nombreuses compilations et remixe d'autres groupes tels qu'Alien Produckt, Synaptic Defect, Hiv+, Grendel, etc... A l'automne 2005, OG revient avec un troisième album "Tomb Of The Dead" plus violent et plus dancefloor. OG décide alors de produire lui-même cet album sous le nom de Mortuary Records. Le quatrième album devrait sortir pour Avril 2007. "Electro Body Mutilated" signera le retour d'OG à ses premiers amours : retour de la guitare metal pour un son encore plus violent. 2006 a été marquée par les débuts sur scènes du groupe à travers l'Europe (Genève, Amsterdam, Marseille, Paris, Brighton, Nancy, Bruges...). L'album "Symphony Of Decay" sort en 2010 chez le label Allemand Twilight Vertrieb. En Mars 2013, Obszön Geschöpf sort son nouvel album, "Highway Of Horrors", sur son propre label Cemetary Records.

Discographie :

2000 : "Day Of Suffering" (Démo)
2003 : "Yell Of Fright"
2004 : "Son Of Evil"
2005 : "Tomb Of The Dead"
2009 : "Erection Body Mutilated"
2010 : "Symphony Of Decay"
2013 : "Highway Of Horrors"


Les chroniques


"Highway Of Horrors"
Note : 18/20

L’enfant maudit du metal indus français est de retour ! Les déclarations passées de son auteur, annonçant pour ce nouvel album, un subtil mélange de metal indus, de grunge, de hip-hop et d’EBM, avait de quoi laisser perplexe les fans du monstre industriel boulonnais, se demandant bien à quelle sauce ils allaient être mangés cette fois-ci ! Entre la dark electro des débuts, l’EBM pachydermique de "Tomb Of The Dead", le metal indus ravageur de "Erection Body Mutilated" et le thrash industriel de "Symphony Of Decay", le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Obszön Geschöpf sait varier les plaisirs et ne souhaite se retrouver enfermé dans aucune case !

Pour les éventuels réticents, aux vieux fans apeurés, qui tremblent d’effroi à l’idée de voir leur idole se métamorphoser en un horrible croisement entre La Fouine et Eddie Vedder, à ceux-là, j’ai envie de dire… n’ayez pas peur ! Mais vraiment pas ! Car sur "Highway Of Horrors", Obszön Geschöpf réussit un tour de force : contenter ses fans, et se faire plaisir à lui-même en incorporant de nouveaux élément dans ses compositions. Hurlement et voix d’outre-tombe sont toujours d’actualité, tout comme les samples à gogo tirés de vieux slashers, les rythmiques EBM lourdes et lancinantes sont elles aussi de la partie, le fameux son massif made in Obszön répond lui aussi à l’appel, sublimé par le mastering de James Murphy (ex-Death, ex-Testament…), excusez du peu ! Bref, la patte de l’expert est définitivement là, la même signature que l’on retrouve sur l’ensemble de la discographie du monsieur, et qui ne ressemble à aucune autre. J’en veux pour témoin le titre "How I Eat Your Mother" (oui, il y a même de l’humour dans ce disque !), dévastateur à souhait qui ravira ceux qui se sont paluchés des heures durant sur "Tomb Of The Dead" !

Au niveau des grattes, même si on continue de s’en prendre plein la gueule, avec de véritables murs sonores, l’ensemble s’est un temps soit peu calmé par rapport à son précédent effort, le très thrashy "Symphony Of Decay". Outre un retour en force de l’electro, il y a également une volonté d’aller vers quelques choses de plus grunge (vite fait) qui se fait sentir sur certaines parties "mid-tempo" ou solos, rappelant les passages les plus heavy d’un Helmet ou Alice In Chains.

Concernant la tant décriée "influence hip-hop", on notera quelques légers passages rappelant les instrumentations des ténors du début des années 90, façon Cypress Hill, Nas ou Onyx, quand au phrasé on se rapproche plus de l’excellent groupe de metal fusion, Clawfinger que de n’importe quel avatar hip-hop ! Rien de bien méchant, au contraire ces moments sont mêmes les bienvenus, apportant une réelle aération à l’album et s’intégrant à merveille à l’ensemble. Les morceaux incluant ces éléments, particulièrement "Slasher’s Night", "Bloody Black Skin" ou "Easy Ride Corpse" sont des réussites totales, et pour ma part je dois remonter aux alentours de 1999/2000 pour entendre une fusion aussi réussi.
Le menu déjà chargé de ce disque, inclut une dernière gourmandise, à savoir une savoureuse reprise du fameux "Painkiller" de Judas Priest, ici passé à la moulinette metal indus ! Les puristes crieront au sacrilège, par contre ceux qui comme moi ont été biberonné à Ministry, risque d’avoir un sourire béat, et automatiquement, un hochement de tête frénétique à l’écoute de cette tuerie.

Malgré tout ce maelström d’influences, aussi diverses que variées, "Highway Of Horrors" reste un disque 100% metal indus, qui ravira les fans des vieux Ministry et White Zombie (d’ailleurs la rythmique du titre "Human Beast" devrait leur rappeler quelque chose, joli clin d’œil), s’inscrivant dans le prolongement direct du quatrième effort du monsieur, "Erection Body Mutilated". Bref, un album fait par un fan, pour des fans, et l’amoureux du genre que je suis, te remercie pour cette offrande Mr Obszön Geschöpf.


Duvelpower
Avril 2013




"Symphony Of Decay"
Note : 13,5/20

Revoici le groupe de Remzi. Après un passage remarqué lors du dernier CD et une tendance à l'indus profonde très présente, revoici Obszön Geschöpf avec un album tout simplement intitulé "Symphony Of Decay" et avec la drôle de sensation de ne pas avoir affaire au même groupe, si ce n'est la voix.

Cette voix est econaissable entre toutes, profonde, d'outre-tombe pratiquement, mais le groupe en lui-même propose un son complétement différent, plus puissant, métallique, avec des rajouts de samples de cris, de voix et autres joyeusetés. L'ensemble de l'album est beaucoup moins indus-electro mais plus dans une violence brute et métallique, une veine à la... Fear Factory par certains passages. Le fond est correct, avec un album qui, dans son ensemble, est compact et bien senti, même s'il n'apporte aucune nouveauté comme a pu et a su le faire l'album précédent. Il est souvent difficile, voire impossible, de confirmer, voire même de surpasser, une chose... Sans être mauvais, cet album n'arrive pas à confirmer le précédent. On sent bien des faux airs de Division Alpha ou encore des références indus, mais la patte métallique trop importante de cet album écrase le côté indus.

L'album n'est ni bon ni mauvais, pas transcendant, avec des idées sur le fond, mais la forme bloque un peu, comme un goût amer d'inachevé... Petite mention spéciale pour "House Of Wustefeld" qui effectue véritablement un retour musical intéressant sur ce qui a fait la différence de Obszön, avec une grosse basse entêtante et des guitares pas forcément omniprésentes. Dur, dur... la confirmation parfois.


Sam
Septembre 2010




"Erection Body Mutilated"
Note : 17,5/20

J'ai toujours considéré le metal industriel comme quelque chose d'à part. Une défiance aux codes, un art musical à part, permettant de mêler à la fois la violence, la noirceur la sensualité même, ne rentrant dans aucun code et pouvant se permettre tout un tas de choses. L'indus a cette particularité de révéler le côté peut-être le plus intérieur de la personne, quelque chose d'enfoui au plus profond, de noir et malsain... le côté mécanique des machines et les coups de boutoir des basses de l'électronique encore et toujours. Les voix sont triturées et complétement déformées dans des buts différents, quelquefois dans la vision du noir le plus total, dans l'expression de la sensualité. A titre personnel toujours en fermant les yeux et posant le casque sur mes oreilles, imaginant le mouvement régulier de mes cervicales, les yeux révulsés et les pulsations de mon coeur s'accordant parfaitement sur la rythmique épileptique. Lente agonie des sensations vers le métallique des machines. Quelques fois à l'électronique se mêlent les riffs puissants et saccadés des guitares entrecoupées des râles orgasmiques et féminins de créatures fantasmiques. J'ai découvert l'indus sur le tard avec les Division Alpha et S.U.P, ou encore d'autres personnes qui ont contribué à l'introduction du malsain, de la révélation des émotions, de l'état de transe quasi incompréhensible tel que Trent Reznor ou encore Samael.

L'industriel c'est le mariage des sonorités, les tentatives de rassemblement de choses extrêmes, vous savez la noirceur des riffs de guitares qui vous prennent à la gorge de la veine métallique, et les sonorités techno(logiques) de ces musiques que l'on appelle : "musique de boîte" ! L'expérimentation de l'accouplement des deux donne naissance à une créature pas toujours contrôlable. Bien dressée, cette créature n'est finalement que le rouleau compresseur de votre cerveau, la révélation de votre profondeur malsaine, la voix mi-humaine, mi-ordinateur te souffle des choses au plus profond de toi même. L'indus n'a pas sa place dans notre pays, ou en en des lieux restreints, la ou les "bien pensants" ne mettent pas les pieds, il est par contre répandu dans l'Europe de L'Est. Art musical pouvant être le lien, le liant et la bande son d'un film mettant en scène un clown maléfique deux extrèmes de la personnalité humaine, l'indus n'est pas le bienvenu partout, mettant en avant par ces rythmiques et sonorités la face perverse de l'être humain...

Obszön Geschöpf, au nom imprononçable à l'identité floue, est la parfaite descritpion de la créature ci-dessus et des indescriptibes sensations qu'elle dégage. Ce double CD résonnant au nom de "Erection Body Mutilated", regroupe compositions personnelles et remix est un bien bel objet pour amoureux du genre et néophytes. Obszön Geschöpf n'invente rien sur le style mais lui fait prendre une dimension supplémentaire, la pénétration dans un monde à part avec une foule de sonorités à la fois déplacées, dérangeantes qui s'incluent parfaitement dans l'écrin rythmique des basses. On sent l'expérience, les passages lives et les différents CD. Les compositions sont de toute beauté et de toute puissance, avec une dimension sensuelle impressionante de violence. On peut même trouver une part de politiquement incorrect (ah ça fait du bien !) dans certaines paroles des personnages. Le deuxième CD est exclusivement axé remix (de tous types), c'est une chose différente, moins dans la sensuelatié que le premier, beaucoup moins de profondeur, il ne procure pas les mêmes sensations, niveau de l'ensemble massif et violent. La recherche des différentes sonorités et peut-être plus accrue. Un peu un Docteur Jekyll et Mister Hyde entre ces deux CD. L'un est le complément de l'autre, et même si au départ ils ne semblent pas indispensables, la finalité est tout autre est à ne pas tout écouter vous oublieriez quelque chose. Laissez-vous faire, laissez vous sentir envahir, Obszön Geschöpf s'occupe de vous.


Sam
Mai 2009


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.com/obszongeschopf