Le groupe
Biographie :

Originaire de Lyon, Obnoxious a plus ou moins pour origine la réunion de deux demi groupes. De leur côté, Lény (guitare / chant) et Jul (batterie) s’étaient retrouvés à jouer en duo après une expérience un peu foirée avec leur précédent groupe. Mat (guitare / chant) stagnait aussi de son côté après de nombreuses tentatives infructueuses avec ses potes de toujours. La jonction eut lieu en 2000 et voilà la formation d’Aerendel à 3 qui peut être considérée comme la première incarnation d’Obnoxious. Après plusieurs changements de line-up et une fois au complet, les anciens morceaux évoluèrent et une nouvelle dynamique de composition s’engagea jusqu’à arriver à une dizaine de titres. Parmi eux, 6 seront enregistrés par Steve au Steveman Studio pour aboutir à la première démo en 2004 : "Disclosure Attempt". En Novembre 2007 sort le premier EP "Dismal Swarming Shape", pressé à 500 exemplaires, distribué chez Great Dane Records. Obnoxious sort début 2010 son premier opus "Lab #01". Il a été enregistré par Mickael Vallesi au Sonovore Studio (Furia, Destinity, Whisper-X...) et masterisé chez Tommy Hansen au Jailhouse Studio (Helloween, Hatesphere...). En 2014, Obnoxious enregistre son dernier album avec un nouveau line-up, "Extinction", qui sort en 2015.

Discographie :

2004 : "Disclosure Attempt" (Démo)
2008 : "Dsimal Swarming Shape" (EP)
2010 : "Lab #01"
2015 : "Extinction"


Les chroniques


"Extinction"
Note : 13/20

Alors que le deathcore semble être dominé par nos amis américains, il arrive que des Frenchies s'aventurent sur ce terrain difficile pour nous offrir quelque chose de largement correct. C'est ainsi qu'Obnoxious revient avec "Extinction", leur deuxième album, cinq ans après le premier, et déjà après 13 ans d'existence. Sous cette pochette un peu simpliste se dévoile un deathcore puissant et efficace, comme on l'aime.

Ces 5 gars venus du Rhône-Alpes réussissent à réunir tous les bons ingrédients d'un CD de deathcore réussi : de grands coups de blasts à gogo, du growl capable de se déchirer les cordes vocales à chaque instant, et surtout des riffs tantôt sombres et lourds, tantôt rapides et plus techniques. Ils parviennent sans difficulté à me rappeler les très bons groupes qui m'ont fait découvrir le deathcore, comme Whitechapel ou Thy Art Is Murder. Mais on décèle également quelques influences thrash chez nos amis venus de la région lLyonnaise, puisque certains riffs m'ont parfois rappelé Testament, ou, dans des styles différents, Lamb Of God et même Gojira.

Tout ça aurait pu aboutir à un résultat irréprochable, oui, mais voilà, il y a la concurrence... Et malheureusement, outre une certaine linéarité assez omniprésente quand il s'agit de deathcore, c'est surtout un cruel manque d'originalité qui m'a laissé perplexe. Aucun des douze morceaux ne parvient à sortir du lot et à imposer une identité propre, c'est vraiment dommage. "Extinction" reste un bon album deathcore, mais qui aura du mal à secouer la scène deathcore, même en France. On aurait aimé pouvoir attendre l'album suivant, mais le groupe a malheureusement subi une extinction. R.I.P.


Grouge
Octobre 2015




"Lab #01"
Note : 15/20

Personnellement, Obnoxious, j'en avais entendu parler, juste de nom et honnêtement "Dismal Swarming Shape" ainsi que "Disclosure Attempt", je n'ai jamais posé une seule oreille dessus. Un soir de pleine lune, Grand Master Pete , maître incontesté de la French Metallisation vint à me parler de la sortie future de l'album d'Obnoxious. Donc forcément au vu de ce que j'avais déjà pu lire de ce groupe, et parce que je suis le barbare le plus curieux des mondes souterrains, la quête a débuté... Je suis donc sorti de ma grotte misanthropique afin de commencer la découverte sur le site du groupe, d'un trailer qui m'a mis en bouche, avec une vidéo des sessions d'enregistrement, et là c'est une grosse révélation qui s'est faite. J'ai commencé à baver, et à ne plus pouvoir m'arrêter. J'ai tellement bavé que j'en ai souillé mes sous vêtements arch-aïques.

Obnoxious est un groupe d'aujourd'hui, mais quelle puissance, quelle force, quelle mélodie, quelle technique, quelle inventivité... !!! Je ne saurai trouver assez de mots pour décrire mon ressenti , à la première écoute de "My Scorn". Il y a une élite, et pour moi il s'agit bien d'une élite, qu'elle soit issue de la métropole, qu'elle soit issue d'outre manche, d'outre mer, d'outre-tombe et d'outre ce que l'on veut, mais il y a des groupes qui ont un feeling pour écrire une musique extrême qui vous accroche immédiatement. Sans aucun doute, sans aucune hésitation, on peut dire que "Lab #01" est un album qui vous retournera les tripes, un album qui s'apprécie immédiatement tout aussi bien que sur le long terme. Encore une fois, là où certains se targuent de juste faire du "metal" parce qu'ils ont trouvé trois riffs répétitifs et saccadés, parce que leur musique est trop pauvre pour que l'on puisse dire si elle appartient à telle ou telle mouvance, ici on est à des années-lumière du seuil de pauvreté musicale. On se complait plutôt dans la richesse extrême harmonique. Il n'est pas question de gaspillage de notes inutiles et superflues, elles sont nombreuses et elles ont toutes leur fonction. On est plutôt dans la chasse à cour du riff -tueur. Car c'est, armés de guitares meurtrières, de patterns et de riffs calibre 12, chevauchant des montures titanesques, où le chant destructeur et ultra-jouissif de Ludo remplace le cor de chasse mythique pour rassembler les troupes afin que la meute de métalleux affamés (quoique peut-être assoiffés), aillent à la recherche du gibier qu'est "Lab #01". Oui c'est un gibier rare que ce premier album sans erreur flagrante ou critiquable, sans faute de goût, tel le chrysolophus pictus (qui est le nom "savant" du faisan doré). "Lab #01" sera classé, non pas par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature mais certainement par l'Union Internationale pour la Conservation de la Culture metal. L'étiquette que donne Obnoxious à savoir du brutal thrash-death, est un aperçu générique qui permet de bien cerner l'amorce de ce groupe. Mais le style d'Obnoxious va plus loin, il est surtout :

O-riginal.
Parce que leur musique arrive à créer une alchimie de tellement de musiques métalliques extrêmes, principalement thrash et death, que ce compromis musical offre une étonnante identité technique comme peuvent l'être At The Gates ou Arsis, autant que mélodique, où regorgent des alternances de passages violents et agressifs aux côtés d'ambiances sombres mais mélodiques.

B-rutal.
C'est indéniable, et c'est vérifié sur l'intégralité de l'album et donc sur les onze titres qui composent cette perle noire, l'objectif n'est pas d'être brutal sempiternellement, car comme expliqué précédemment l'intelligence de Obnoxious réside dans leur éclectisme musical. Mais l'ombre d'une brutalité ajustée pèse tout au long de l'album. Même sur des rythmiques plus posées, plus fluides comme sur "Everlasting End", c'est cet aspect brutal qui donne aux morceaux cet avantage de vous agripper tout de suite sans jamais vous relâcher.

N-évrotique.
Parce que les émotions que l'on peut ressentir sur "December Transition" ou "Mydriasis" (surtout celle-ci, didiou !!) sont de nature à provoquer des troubles émotionnels et affectifs, qui sans altérer les fonctions intellectuelles, arrivent quand même à entrainer une transe post-obnoxiousienne aux allures de crise de spasmophilie tétanique, doublées de convulsions épileptiques.... Peut-être est-ce dû aux expériences effectués dans ce "Lab #01".

O-bscur.
Parce que même si l'on n'est pas dans le monde du black metal ou du dark metal, mais bel et bien dans un thrash / death brutal et technique, les ambiances des chansons sont obscures et sombres. Ces ambiances sont malsaines sur certaines chansons telle que "Last Generation", avec une batterie qui reste relativement rapide sur la grosse caisse, mais où les guitares ralentissent par moment pour atteindre une lourdeur pesante et noire, amenant un filtre saisissant en paradoxe avec l'atmosphère globale et les accélérations opportunes que les membres ont su écrire. Ce titre est un des meilleurs de l'album, parce que parmi les deux plus longs ce qui a permis de s'aventurer plus dans les ambiances que dans la puissance pure.

X-érophage.
On pourrait se demander pourquoi xérophage, et bien parce que l'écoute de "Lab #01", c'est comme le carême, une écoute attentive, concentrée n'est évidemment pas obligatoire, car chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais en tous les cas hautement conseillé, afin de profiter pleinement des changements de tempo, de ce gros son enregistré et mixé par Mickael Vallesi au Sonovore Studio et masterisé par Tommy Hansen au Jailhouse Studio. Et donc par conséquent , on s'abstient à l'écoute de cet album. On s'abstient de faire des choses qui ne permettraient pas d'entendre tout ce qu'il y a à entendre. Evidemment, point besoin de ne manger que du pain et des fruits secs pendant l'écoute, comme le voulait la tradition, mais les fruits secs avec la bière, c'est déjà pas mal.

I-conoclaste.
Comme on le précisait plus haut, Obnoxious est intelligent, d'avoir su mêler des influences thrash et death venant de groupes comme At The Gates, avec des racines thrash de base, mais un death brutal , avec des vocaux qui savent également se faire porcins comme les Benighted et autres groupes phares d'aujourd'hui. Obnoxious cassent toutes les traditions, ils ne s'arrêtent pas forcément à leurs genres de prédilection et viennent exercer leur savoir faire vers d'autres horizons. C'est pour cela que dans les toutes premières notes de "Unstable" j'ai ai ressenti un black / death semblable à celui de Dissection, comme pour "Where Dead Angel Lie", mais il n'y a pas que là que le talent d'Obnoxious se veut ouvert , également sur le dernier titre de l'album, sur "Filthy Secrets" qui est le titre le plus long de l'album. Autant les vocaux , autant les rythmiques se font là-aussi sans doute un peu plus black/death sur pas mal de passages, et c'est un constat fort impressionnant.

O-culaire.
Car Obnoxious a mis les petit plats dans les grands et il faudrait être aveugle pour ne pas s'apercevoir de la sortie imminente de "Lab #01". On peut choper cet album pour l'instant en digital via tout les sites auprès desquels vous pouvez télécharger légalement, Deezer, Amazon, Virgin, Itunes... mais on les retrouve également sur tous les forums à caractère social comme Facebook, MySpace, Reverbnation, Twitter... alors ne faites pas semblant de ne pas savoir où écouter Obnoxious, personne ne vous croira. De plus, même si je n'ai que la version promotionnelle réservée aux médias, le visuel a l'air d'être pas mal du tout, professionnalisme rimant maintenant avec autoproduction (pas dans la sonorité évidemment, dans l'esprit forcément....).

U-niversel.
Evidemment universel, que vous soyez du Bostwana, que vous soyez du fin fond de la Lousiane, du terroir Français le plus cru, de la jungle amazonienne la plus reculée,des tours les plus mondaines au quartier les plus malfamés, "Lab #01" fait ressortir en chacun de nous les reflexes les plus sauvages, les attitudes les plus primales, La musique de Obnoxious s'étend à tous et s'étend partout, elle s'applique à tous les maux comme le produit miracle. Le "brutal thrash death metal" d'Obnoxious est mature, propre, carré et bien pensé. Il ne reste plus qu'à l'avaler.

S-uperbe.
Un mot si simple qui veut tout dire, superbe comme le titre instrumental "# 01", qui fait un peu respirer avant de repartir dans la sauvagerie la plus agressive de "Postmortem Reprisal". Effectivement cet instrumental Slayerien / Bay Arealique (putain le nombre de néologismes impossibles que j'invente devient trop complexe parfois...hum....) offre un temps "mort" d'une minute trente avec une guitare plus qu'aérienne, du nectar. Superbe, parce que voici un album qui permet de montrer que dans le vrai metal, celui qui était à son apogée dans la fin des 80's et les 90's, on a tout de même aujourd'hui quelques groupes qui ont encore l'écriture divine, pour nous faire vibrer. Superbe parce que tous les morceaux de cet album, sa production, ses idées directrices, son chant , ses instruments sont sans faille. Et "Lab #01" est d'ores et déjà un must.

La région Lyonnaise a encore frappé, ce n'est pas juste, il n'y a que des groupes excellents là-bas... Bon après avoir terminé de lire l'acronyme d'O-B-N-O-X-I-O-U-S, comme vous l'aurez remarqué, vous n'avez plus qu'à l'acheter...


Arch Gros Barbare
Janvier 2010




"Dsimal Swarming Shape"
Note : 13,5/20

Obnoxious est un groupe de death / thrash à la Cannibal Corpse ou encore à la Slayer, une comparaison qu'il ne faut pas prendre à la légère car ces Lyonnais envoient vraiment de bonnes choses à travers ce 5 titres. Je préfère dire un faux 5 titres, car la première piste est une petite intro instrumentale ("From The Depths") qui amène vers le très efficace "Postmortem Reprisal" et son cri à la Chris Barnes. On accroche bien à la voix death de Ludo qui a un très bon coffre, on apprécie également un titre comme "Illusion...Wakin...Death" avec son intro orientale et sa suite très thrash. On savoure une qualité d'écriture très bonne, les morceaux sont faciles à comprendre même si bien évidemment il faut adhérer à ce genre de groupe. Les guitares sont plutôt précises malgré quelques points pouvant être améliorés et peaufinés, d'ailleurs le mix n'avantage pas la qualité. En parlant de cette mauvaise qualité du mix, la batterie sonne mal et on a l'impression d'avoir affaire à un son "garage". Mais la qualité des compositions est bien là, une maîtrise certaine de ce style death dans lequel Obnoxious ne révolutionne rien mais apporte une pierre de plus dans le paysage Français.


Fab'S
Mai 2008




"Disclosure Attempt"
Note : 10/20

Le départ de la démo n'est pas particulièrement accrocheur, il y a de bons passages avec une bonne rythmique. Pourtant, quelques uns sont sombres mais pas assez développés. D'autres sont plus lourds et lents, propre au brutal death. La batterie n'est pas trop saccadée, ce qui est bien. Cependant elle n'est pas assez mise en avant. De plus, le son de la batterie reste à désirer... La technicité n'est pas plus "technique" que ça pour pouvoir se revendiquer "death technique". Les riffs de guitares sont basiques mais restent recherchés. La gradation du rythme est correcte. Il y a de bons passages mais les riffs ne sont pas plus accrocheurs que ça. Le chant est saoulant, en effet le timbre du vocaliste est monotone, ce qui provoque un effet de lassitude dès la première écoute. La voix claire, quant à elle, est mal placée, elle n'est pas assez sombre, on n'écoute pas du heavy metal ! De plus, elle n'enlève en rien la monotonie du chant death. Malgré ces erreurs vocalistiques, cela reste, dans l'ensemble, écoutable.


Karonembourg
Mars 2005


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.obnoxious.bandcamp.com