J’ai découvert NVRVD (comprendre Never Void) l’an passé grâce au split avec les acharnés de Coilguns. Déjà remarquable, le groupe nous propose aujourd’hui un album complet et pour nous satisfaire ils n’ont rien trouvé de mieux que d’aller se perdre au fin fond de la forêt au Nord de l’Allemagne. C’est certain que pour inspirer une galette aussi sombre, brutale, qui t’arrache la peau comme on arrache l’écorce d’un arbre mort rien de mieux qu’un paysage isolé, qu’on imagine froid, humide et glauque (la sorcière de Blair Witch n’est pas loin) et nous voici transposés dans la région de "Oberohe" avec le premier titre de l’opus.

Cette première piste est assez révélatrice du décor dans lequel les trois musiciens ont composé, rien ne sert de vous le rabâcher, on patauge dans la boue jusqu’à y laisser nos bottes pendant près de 3 min 30 jusqu’à ce que tout ce petit monde s’affole ! Les riffs fusent, ça frappe fort et ça hurle, avec ces deux voix qui se complètent à merveille ! La suite n’est pas plus réjouissante (enfin si !) avec "Impartial Eyes" dont est d’ailleurs tiré un clip qui, soit dit en passant, ne casse pas des briques, mais a au moins l’intérêt de montrer dans quel univers cet album est né et l’univers de l’album lui-même. Comme on dit, c’est brut de décoffrage et ce n’est pas sans me rappeler… Coilguns ! Après tout pourquoi pas, d’autant plus qu’on ne pourrait pas leur reprocher ! Le format est plutôt court avec un total de 22 minutes et trois titres dans les deux minutes. La basse tabasse, très fort, donne une impulsion énorme à la musique et vibre comme pour annoncer un danger qui rôde, l’univers ne change pas et c’est bien comme ça. On traverse les torrents de pluie d’un environnement hostile ("We Are"), des accalmies plus qu’inquiétantes ("An Echo To Your Unbeliefs") et les tourments sauvages d’un homme sans espoir ("No Heaven"). Plus progressif le chaos s’éteint sur "Niederohe", en tout beauté…

Mais alors que reprocher à ce "Coma" ? D’être aussi court ? Non, on ne va pas cracher sur un groupe qui se contente de dire ce qu’il a à dire au lieu d’essayer de dépasser les soixante minutes doucement inutiles. Et bien tout simplement qu’il n’y a rien à redire de négatif sur cet opus. NVRVD a su tirer profit du cadre dans lequel ils ont donné naissance à cette petite merveille et y accorder la production qu’elle méritait, point barre !