Le groupe
Biographie :

Norma Jean (originalement appelé Luti-Kriss) est un groupe de metalcore américain originaire de Douglasville, un quartier de la banlieue d’Atlanta en Géorgie, et en activité depuis 1997. Ayant sorti un split et un album sous le nom de Luti-Kriss, le groupe décide de changer de nom en 2002 pour éviter toute confusion avec le rappeur Ludacris, lui aussi originaire des environs d’Atlanta ; ainsi "Bless The Martyr And Kiss The Child", le premier album en tant que Norma Jean est sorti en 2002 chez Solid State Records. Suivent trois autres sorties sur ce label : "O’God, The Aftermath" en 2005, "Redeemer" l’année suivante et "The Anti-Mother" en 2008. Le groupe change ensuite de label pour signer chez Razor & Tie et pour deux albums "Meridional" en 2010 et "Wrongdoers" en 2013. "Polar Similar" marque le retour chez Solid State Records en 2016. "All Hail" suit en Octobre 2019. "Deathrattle Sing For Me" sort en Août 2022.

Discographie :

2002 : "Bless The Martyr And Kiss The Child"
2005 : "O’ God, The Aftermath"
2006 : "Redeemer"
2008 : "The Anti Mother"
2010 : "Meridional"
2013 : "Wrongdoers"
2016 : "Polar Similar"
2019 : "All Hail"
2022 : "Deathrattle Sing For Me"


Les chroniques


"Deathrattle Sing For Me"
Note : 18/20

Trois ans après "All Hail", Norma Jean, combo de metal tout droit venu de Georgie, remet le couvert avec "Deathrattle Sing For Me". Le combo, crée en 1997, a subi tellement de changements de line-up qu’il ne reste aujourd’hui plus personne de la formation originale, et pourtant, bien que le style ait évolué, le talent est toujours au rendez-vous. Cory Brandan, au chant depuis 2004, bat en ce sens le record de longévité puisque les autres membres ne sont là que depuis 2019, mais qu’importe, Norma Jean est une marque de fabrique pour laquelle il faut rentrer dans le moule, quand bien même les puristes de la première heure rêvent toujours des premiers émois du groupe avec Scogin (parti pour The Chariot).

L’album est un parfait mélange d’énergie ("A Killing Word"), de screams à la signature vocale bien reconnaissable maintenant, de bruits et de larsens de guitares ("Amy%"), et d’un réel coté mélodique ("Parallella"), qui rend la musique de Norma Jean si singulière. D’ailleurs, leur collaboration nouvelle au niveau de la prod' est résolument bénéfique. On attaque avec "1994", lourd et imposant, qui pose tout de suite la volonté de l’album de ne pas verser dans la k-pop. On enchaîne avec "Call Of The Blood", à l’intro calme qui nous entraîne sur un titre plus lent mais pas nécessairement moins puissant que le précèdent. "Spearmint Revolt" est le parfait exemple de la signature musicale de Norma Jean, plein d’énergie, de noise, de riffs faussement simples (avec ce gimmick de guitare qui me fait penser à du Tony Danza Tapdance Extravaganza) avant de passer sur des bridges et refrains plus calmes, limite ambiantes et de revenir aux affaires sérieuses. Le groupe s’adonne aussi à des choses plus progressives avec "Penny Margs" et son démarrage de trois minutes.

Cet album est véritablement un voyage, comme tous les albums du groupe. On passe par toutes les émotions, le groupe étant passé maître dans l’art de mettre des claques avec la main droite et des caresses avec la main gauche ("Memorial Hoard" est un autre exemple éloquent). Bref, un must à avoir dans sa discothèque, qu’on soit ou non un afficionado du groupe ou pas.


Byclown
Septembre 2022




"All Hail"
Note : 18/20

Il y a des groupes sur lesquels le temps n’a pas de prise ou alors si peu. Norma Jean passe sans encombre les vingt ans d’existence (vingt-deux pour être précis) tout en ré-affirmant sa position dominante et le rôle de fer de lance d’un post-metalcore hyper chaotique. Alors que le groupe a connu des changements de line-up importants il n’y a pas si longtemps que cela, il a su repartir avec un nouvel album qui s’avère être un concentré de morceaux tous plus pêchus les uns que les autres.

Quatorze morceaux puissants, une ou deux interludes qui font redescendre la pression, mais Norma Jean ne faillit pas à se réputation, le frontman donnant cette identité toujours aussi énervée et puissante sur chaque morceau, que ce soit dans les passages gueulés ou les autres plus écorchés. Les morceaux s’enchaînent, avec une technique intéressante, des parties plus rapides et d’autres plus lourdes et posées, pas de doute, Norma Jean sais parfaitement varier les styles sans jamais se laisser dépasser et s’écarter de son identité. Norma Jean, c’est de la puissance et une façon de poser les bases tout en affirmant une identité beaucoup plus importante que n’importe quel groupe. Ca sonne et même plutôt bien ! Pas de chichi, et même lorsque l’on a l’impression que le groupe va se perdre, il développe encore et toujours son identité énervée, très bien produite, sans en faire des tonnes, et donnant de la puissance et de la consistance à l’ensemble. On remarquera, outre les deux interludes, que les deux morceaux "Carreen" et "Anna" sont les plus longs de l’album (plus de cinq minutes), et aussi les plus lourds, la voix est plus chantée, montrant l’énorme panel du chanteur.

Le groupe insiste, avec des sonorités de basse très grasses, puissantes, et des ambiances de tous les instants, que ce soit les guitares, la basse ou la batterie. La production, au service du groupe, fait un boulot fantastique. Il n'y a rien à dire, et ça n’engage bien sûr que moi, cet album est probablement l’un des meilleurs du groupe, puissant, bien amené, ne souffrant d’aucune faute technique ni faute de goût, et donnant au groupe l’occasion d’affirmer encore plus qu’il reste un groupe mythique et une référence de la scène metal américaine.


Sam
Janvier 2020




"Polar Similar"
Note : 15/20

Qualifier Norma Jean de simple groupe de metalcore est trop réducteur à mon goût pour pouvoir parler d’eux. Si la formation provenant d’Atlanta a grandi et côtoyé de nombreux acteurs de cette scène, ses albums ont toujours su se démarquer de la concurrence, que ce soit dix ans auparavant ou encore aujourd’hui en 2016 et ce "Polar Similar" ne déroge pas à la règle.

Car le point fort de la formation est sans aucun doute la qualité des compositions qui sont très distordues et chaotiques. Sans atteindre une excellence à la Dillinger Escape Plan ou un niveau de nervosité comme Converge, ce Norma Jean 2016 nous fait passer, nous auditeurs, par plusieurs chemins torturés, aussi sales que brillants. Si l’on rentre dans le vif du sujet avec les premiers morceaux qui se traduisent par un metal déstructuré et ravageur, le ton de l’album prend une tournure moins nerveuse et crasseuse au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin et c’est dû en partie aux nombreuses lignes mélodiques et interludes style "ballade".

L'album contient des titres super énergiques au tout début comme "Forever Hunting Towards Andromeda" et le très bon "1,000,000 Watts" qui sont vifs et qui tapent sec avec leurs breaks incisifs. D’autres gros titres phares de cet album comme "Death Is A Living Partner" ou encore le très groovy "Reaction" maintiennent le niveau d’adrénaline à son pic, mais c’est à partir de l’interlude "III. The Nebula" que Norma Jean délaisse cet aspect pour passer à des morceaux plus tranquilles et nettement moins déstructurés. Les deux derniers titres, "A Thousand Years A Minute" et le long morceau de fin "IV. The Nexus", appuient fortement sur cet aspect jusqu’à avoir une tournure plutôt progressive.

C’est grâce à ce côté-là que le groupe a su, en toute simplicité, se renouveler sans vraiment prendre de gros risques. "Polar Similar" n’est pas mauvais pour autant, c’est encore un bon cru Norma Jean qui nous est offert, à écouter sans modération.


Herizo
Décembre 2016




"Wrongdoers"
Note : 17/20

Norma Jean. Rien que ces deux mots me ramènent dans une partie de ma discographie fétiche. Etre fan du groupe est peu dire, cependant, j’essaierai de traiter ce CD avec tout le respect qu’on lui doit sans être trop dans une dynamique de groupie hystérique.

Norma Jean propose après une assez longue intro un second morceau avec une guitare très Flat dès le début avec un riff directement dans tes cages à miel. Puis l’on retourne sur une veine très metalcore avec une voix déchirée, saturée à l’extrême, pas grave mais assez déchirée pour que tu ressentes la violence de la chose. Avec une basse omniprésente et des riffs toujours dedans, l’ensemble est cohérent. Il faut dire que le groupe en 11 ans de carrière et 6 albums a eu le temps de se forger une identité, de l’expérience et de s’affranchir de certaines contraintes inhérentes aux jeunes groupes. Bien que l’ensemble soit assez typé metalcore sur le fond, on n'y trouve pas la rondeur que l’on raccroche souvent à l’ensemble de la scène metalcore (les Underoath en tête avec un chant qui y ressemble très fortement), mais en y incluant une grosse touche punk, ces sons dissonants et cradingue à la Converge (Oui Madame, Converge !). Bien que bien moins déstructuré que Converge, le groupe a certains passages qui "font penser à"… bon OK…

Normal Jean déroule, sûr de sa force, réunissant dans une même galette, avec anciens membres et nouveaux (oui, deux nouveaux), le meilleur de ce qu’a pu faire le groupe. Sans pour autant dire que c’est le meilleur album, dans sa cohérence il est largement au-dessus de ce que le groupe a pu et a su faire jusqu’à maintenant. La production est véritablement haut de gamme avec des sons de guitares et de basses juste magnifiques, tranchants et rentrants dans le mix pile comme il faut… Cet album, le sixième, marque une marche supplémentaire franchie par le groupe. Compilant, comme expliqué plus haut, le meilleur de ce que le groupe a pu faire jusqu’à maintenant, il enquille les morceaux aux durées variables (de 2mn à 14mn) avec la même violence et la même puissance. Entre une énorme basse, des guitares saturées juste comme il faut et un chant omniprésent, Norma Jean impose sa patte, me rappelant énormément le dernier Underoath par moments tout de même. Très bonne production pour le groupe, avec, on le regrettera peut-être, une batterie mise un peu trop en retrait. Pour le reste, c’est vraiment sympatique, cet aspect un peu punk sur le fond, avec une production pour une fois pas trop ronde sur les basses. Les compositions s’enchaînent à la force d’une violence assez importante, et le chant, criard et saturé agit totalement comme un instrument à part entière.

Au fil du temps, le groupe s’est détaché de cette étiquette metalcore, pour évoluer dans un ensemble beaucoup plus vaste et fourni, garantissant sa propre identité, et ce sixième album marque une grosse étape dans la vie du groupe avec sûrement un des meilleurs. Les derniers morceaux de l’album sont superbes et placent la barre assez haut. Norma Jean, au fil du temps, et malgré sur cet album un line-ip renouvellé, a su évoluer et avancer tout en gardant une ligne directrice propre au groupe, un son, une identité. Dépassant le temps et les dificultés, le groupe a su avancerencore et toujours pour rester sur le haut du panier. Très bon album, si ce n’est l’un des meilleurs du groupe, des morceaux violents et recherchés, variant les longueurs et les plaisirs et permettant à chacun d’y trouver son compte. Un album pour tout fan (et moins fan) à se procurer…


Sam
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : normajeannoise.com