Le groupe
Biographie :

Nordjevel est un groupe de black metal norvégien formé en 2015 et actuellement composé de : DezeptiCunt (basse / Criterion, Nebular Mystic, Quadrivium, Vidsyn, ex-Beyond Insanity, ex-Carpticon, ex-Ragnarok), Doedsadmiral (chant / Svartelder, Doedsvangr), Dominator (batterie / Odium, The Wretched End, In Battle, ex-Chastisement, ex-A*Teem, ex-Eldkraft, ex-Odhinn, ex-Aeon, ex-Dark Funeral, ex-Netherbird, ex-Sanctification, ex-Souldrainer) et Destructhor (guitare / Myrkskog, Odium, ex-Zyklon, ex-Morbid Angel). Nordjevel sort son premier album éponyme en Janvier 2016 chez Osmose Productions, suivi de "Necrogenesis" en Mars 2019, et de "Gnavhòl" en Septembre 2022 chez Indie Recordings.

Discographie :

2015 : "Nordjevel"
2017 : "Krigsmakt" (EP)
2019 : "Necrogenesis"
2022 : "Gnavhòl"


Les chroniques


"Gnavhòl"
Note : 18/20

Il est temps pour Nordjevel de régner à nouveau. Depuis 2015 en Norvège, le groupe mené par Doedsadmiral (chant, Doedsvangr, Horde Of Hel, Svartelder, ex-Enepsigos) et DezeptiCunt (basse, Quadrivium, Nebular Mystic, ex-Ragnarok), complété en 2018 par Dominator (batterie, Horde Of Hel, Odium, The Wretched End, ex-Aeon, ex-Dark Funeral…) et Destructhor (guitare, Odium, Myrkskog, ex-Morbid Angel, ex-Zyklon) joue un black metal impitoyable. En 2022, le groupe annonce la sortie de "Gnavhòl" chez Indie Recordings.

L’album débute avec des cris de terreur, puis les premiers riffs de "I Djevelens Skygge" nous frappent sans ménagement, surmontés par les hurlements viscéraux du vocaliste. Le son malsain et tranchant se sert de la vitesse du tempo pour offrir des parties plus mélodieuses qui s’ancrent parfaitement sur cette rythmique effrénée tout comme sur la brutale "Of Rats And Men" et ses harmoniques dissonantes. Le chant se fait plus martial alors que les riffs ne faiblissent pas, et les quelques choeurs dévoilent un aspect très brut au morceau qui propose un final très accrocheur avant que "Satans Manifest" ne nous inonde à nouveau avec ce son direct et rapide. Le morceau sait ralentir pour proposer ses tonalités impies et ses mélodies aériennes sombres avant de proposer une régularité lancinante qui nous mène à "Within The Eyes", une composition aussi agressive que rapide. Les parties lead inattendues rendent le titre encore plus énergique sous cette vague de blast ininterrompue, et la partie groovy donne au morceau une sorte de folie sombre et oppressante, alors que "Gnavhòl", le titre éponyme, prend immédiatement appui sur une lenteur imposante et malsaine qui pioche dans les racines old school du style.

L’accélération conserve cette atmosphère étouffante tout en révélant une agressivité brute, qui freinera à nouveau pour devenir lancinante avant qu’"Antichrist Flesh" ne révèle ce contraste sombre entre puissance et lenteur apaisante. Le mélange captivant sera d’une efficacité effroyable en live, mais il prendra fin pour laisser "Spores Of Gnosis" placer des éléments mélodieux et inquiétants avant d’attaquer. Le jeu de batterie aussi vif que précis donne aux autres instruments une base parfaite pour placer leurs harmoniques les plus intenses complétés par des hurlements viscéraux, puis "Gnawing The Bones" renoue avec l’agressivité pure et simple. Les riffs criards et rapides proposent quelques parties plus sauvages ainsi que des leads abrasifs avant "Endritual", le plus long titre de l’album, qui nous entoure avec son aura dissonante et mystique. La lenteur de la rythmique laisse au vocaliste une plus grande liberté pour diversifier ses cris, ainsi qu’aux leads pour dévoiler des mélodies entêtantes, puis on sent que la rythmique se renforce peu à peu, faisant appel à un rouleau de double pédale avant de disparaître dans le néant pour laisser "Twisted Psychosis", une composition explosive et agressive, refermer l’album dans la violence tout en proposant des passages très accrocheurs.

Nordjevel n’oeuvre que dans les tonalités les plus old school et brutes du black metal, laissant Gnavhòl dévoiler rage et oppression. Si c’est le plus souvent l’agressivité rapide qui prime, le groupe n’hésite pas à ralentir pour se montrer très dissonant et planant, diversifiant ses influences.


Matthieu
Octobre 2022




"Necrogenesis"
Note : 18,5/20

La Norvège et le black metal, c’est comme la franchise Marvel et le fan service, c’est efficace et ça matche toujours, sauf que pour Marvel, c’est dans un souci de plaire, là où le metal noir se fout éperdument de ce que l’on va bien pouvoir en penser. Nordjevel vient des terres sacrées qui a vu naitre les premiers pyromanes antichétiens et sa musique est d’une puissance, d’une rapidité et d’une violence rarement atteinte !

Si vous êtes friands de BM qui speede, genre Marduk, Dark Funeral, Endstille, 1349 ou Infernal War, alors ce disque n’attend plus qu’à trouver une place sur l’étagère de votre discothèque à côté des références précitées. Maquillés et avec des pics partout, ces mecs ne font pas semblant, le chanteur vomit son trop plein de haine avec une rage sincère, pendant que derrière lui, ses camarades redéfinissent le terme "violence" avec leurs instruments du diable. Comme tout bon disque du genre, l’ambiance et le climat sont essentiels et "Necrogenesis" dégage une noirceur abyssale prenante, tout en évoquant des images de vieilles ruines et de rituels occultes au fond des bois.

La production est massive, on est loin du necrosound de Burzum. L’ensemble est très propre, tranchant et efficace. Le son de batterie est juste grandiose, à chaque coup de caisse claire il vous enfonce un peu plus profondément dans la terre humide de ce qui sera votre tombeau. La guitare a bien sa place dans le mix, précise et carrée, elle développe des riffs vifs et techniques. Mention spéciale au monsieur derrière le micro qui éructe son dégoût de la religion avec les tripes. Sa voix est un atout majeur car elle consolide l’ensemble grâce à sa détermination et sa force. "Necrogenesis" est un album assez varié, on trouve parmi ce flot ininterrompu de vélocité quelques moments plus mid-tempo, comme l’excellent titre "Nazarene Necrophilia", lourd et massif, ou encore "Apokalusis Eschation", et son blast incessant, qui fait beaucoup penser à Marduk. Nordjevel a réussi à composer un skeud réellement attrayant et bien arrangé, car malgré le parti pris de tout défoncer sur son passage, ce full-length reste nuancé. Je vous mets au défi de vous faire chier pendant l’écoute, c’est le "try to not be bored challenge".

Le black metal de Nordjevel, c’est du grand art. Froid, intense, violent, haineux, il possède un petit goût de reviens-y qui fait que l’on a du mal à s’en défaire. Une des meilleures productions, non pas du moment, mais de ces dernières années, qui ravira ceux qui apprécient le black rapide et bien exécuté. Un sans-faute pour ces Norvégiens qui prouvent que même si le style s’est développé et s’est mondialisé, le savoir faire nordique prime sur tout le reste.


Trrha'l
Avril 2019




"Nordjevel"
Note : 17/20

Nordjevel est un nouveau venu sur la scène black norvégienne. Enfin nouveau, tout est relatif. Comme d’ordinaire, on retrouve pas mal de figures connues dans leurs rangs dont par exemple de l’ex-Ragnarok. Etonnemment, j’ai entendu parler de ce groupe avant même d’en connaître réellement l’existence et de pencher mon oreille sur ce premier album. Disons-le, ils ont réussi à se faire une fanbase assez importante en peu de temps, et les réactions sont pour le moment assez enthousiastes. Si j’ai d’ailleurs bien suivi l’affaire, le soutien de leurs fans leur a permis d’obtenir une place dans le line-up de l’Inferno qui se déroulera en Mai à Oslo. Avis donc aux amateurs. Et moi dans l’histoire ? Eh bien moi, j’aime refroidir les ardeurs. Je reste sceptique devant tant d’affection. Et donc, j’entame cette chronique avec un sourcil levé bien haut et des attentes importantes.

L’album s’ouvre donc sur "The Shadows Of Morbid Hunger". Et si je m’étais juré de ne pas m’emballer immédiatement, je dois avouer que cette entrée en la matière s’avère plutôt prometteuse. Et donc, refusant d’admettre la chose directement, je me dis qu’ils ont choisi leur meilleur titre pour débuter cet album. Voilà qui expliquerait tout ! Et pourtant, me voilà bien ennuyée quand "Sing For Devastation" confirme ma première impression. C’est violent et brutal, mais pas au point de me brusquer. Le travail sur la batterie est absolument remarquable, et il est très aisé de se laisser convaincre par le jeu de guitare. Très aisé. En somme, le titre ne nous laisse pas un seul moment de repos et nous assène une bonne dose de black metal. Purement et simplement. Et bon sang, que c’est bon ! Enfin du black sans chichis, qui ne se prend pas de haut. Du black tout court.

Je suis donc quasiment convaincue en arrivant à "Djevelen I Nord" qui est foutrement dynamique et énergique. Encore un titre qui est soigneusement étudié pour en mettre plein dans les oreilles de l’auditeur. Le travail mélodique est assez simple mais convaincant. L’intensité ne retombe jamais, et on est tenus en haleine jusqu’au final. Encore une fois, une réussite. Intensité qu’on retrouve d’ailleurs sur le morceau suivant, "The Funeral Smell", qui mêle batterie assommante, guitare tranchante et vocaux transperçants en un mélange assez remarquable. Changement d’ambiance sur "Denne Tidløse Krigsdom" avec la sirène d’alarme du début. On y retrouve ici une allusion à la fascination du black metal pour les guerres et la vie militaire. Au moins, rien n’est dénaturé, on retrouve chez Nordjevel tout ce qui fonctionne dans le milieu black. Mais encore une fois, il a été tellement simple de se laisser convaincre par la haine proférée par le vocaliste... ç’en est presque frustrant. Et oui, je suis frustrée par le succès de ce groupe. Et "Blood Horns" n’arrangera rien, me faisant grogner de dépit en me disant que pour une fois la majorité avait raison.

Retour à la langue norvégienne avec "Det Ror Og Ror". Parenthèse culturelle, il s’agit en premier lieu d’un poème de Tarjei Vesaas, écrivain nynorsk et... Je vais m’égarer, je vais donc m’arrêter là et vous recommander simplement de jeter un oeil à ses productions littéraires. Et autant le dire, j’ai trouvé l’ambiance sur ce titre extraordinaire. J’y ai retrouvé le black norvégien dont j’ai toujours été fan. J’ai entendu ce que je voulais entendre. Et on sent réellement toute la maîtrise des musiciens qui nous emmènent dans une spirale infernale jusqu’au très bon "Når Noen Andre Dør...". Avec "Norges Sorte Himmel" et sa brève introduction au piano, j’ai sans doute trouvé mon morceau fétiche. Ce titre est juste empreint d’une enveloppe majestueuse qui surprend lors de la première écoute. Et l’apparition de Nagash (Troll) en guest n’est pas là pour refroidir mon enthousiasme. Ce morceau est une véritable bombe, je l’affirme. Et évidemment, tout dans ce titre fait écho à la grandeur de la Norvège. Et j’adore ce genre de titres de Norvégiens qui s’autocongratulent sur la beauté de leur pays. Ca me fait plaisir pour une raison que j’ignore toujours. J’avoue avoir été un peu déçue de trouver une cover de Slayer en titre final, mais le niveau avait été tellement haut qu’il aurait été difficile de faire mieux de toute façon.

Et me voilà donc à devoir confirmer que la majorité avait raison ! Nordjevel est un groupe qui mérite la réputation qu’ils sont en train de se faire, et qui mérite largement qu’on les soutienne. Bien sûr que je m’emballe, mais je m’emballe toujours quand je trouve un groupe de black norvégien qui sort un peu du lot et qui propose quelque chose de convaincant. Je suis pressée de suivre Nordjevel dans leur futur musical. Ils ont définitivement un son qui me convient, qui me plaît et qui me rappelle mes premiers amours musicaux dans le black metal. Que demander de plus ? Rien.


Velgbortlivet
Mars 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/nordjevelofficial