C’est du soleil de Floride que nous viennent les 4 musiciens de Nonpoint avec un album qui à première vue ne sent pas la petite production : pas moins de 15 morceaux me guettent et en prime, les paroles fournies dans le livret de l’album ; Grand luxe ! Les premières notes aspirent au metal mélodique pourtant, cette entrée en matière n’a rien de semblable au reste de l’album. Les différents styles se mêlent allègrement, allant plutôt du néo au power metal, souvent nerveux, quelquefois plus soft, des intonations à la Coal Chamber pour les morceaux les plus pêchus. Mais l’inspiration la plus prononcée reste à mon goût celle du groupe mythique qu’est Pantera. Cela ne fait plus l’ombre d’un doute quand je remarque que le neuvième morceau porte le titre de "5 Minutes Alone" ; ah tout de suite, ça nous parle ! Jouée par le groupe en hommage à Dimebag Darrell, elle s’avère être remarquablement bien reprise ; tout y est : un solo ravageur, un jeu de batterie quasi similaire et une voix qui colle plutôt bien à l’esprit du groupe. Cette influence se ressent tout au long de l’album, notamment dans des breaks comparables à ceux de "Far Beyond Driven" (septième album de Pantera), ou dans les phrasés de guitare que Zach Broderick sait faire crier avec justesse (cf "Miracle", titre éponyme de l’album). Dans les derniers morceaux prédominent une atmosphère plus fleur bleue qui capture moins mon attention ("What I’v Become", "Circles"). Apparaît cependant une agréable surprise à la fin de "Lucky 13", telle une piste cachée aux sonorités de ballade blues, quelques accords de piano et arpèges de guitare accompagnant la voix d’Elias Soriano que l’on découvre suave et mystérieuse. On en oublierait presque qu’il s’agit d’un album metal, tout de même ! L’album est en effet construit de manière bien précise, partant du plus brutal pour s’achever doucement sur une note exotique ("Rabia", chanté en Espagnol) qui me laisse je dois le dire, un peu sur ma faim. Bien que l’on soit susceptible de ne pas accrocher à la globalité de son univers, "Miracle" n’en est pas moins un album hétérogène qui touchera un large public et qui, grâce à une production pointue, s’engage fermement à faire parler de lui.