Le groupe
Biographie :

Noctiferia est un groupe slovène né en 1992 sous le nom d'Emetica (jusqu'en 1994), créé par Igor Nardin (guitare) et Uros Lipovec (basse), qui sont toujours actifs à ce jour, le reste du line-up ayant connu divers changements au fil des années. Noctiferia ne se cantonne pas dans un seul genre musical : passant du pagan black metal sur le premier effort "Baptism At Savica Fall" en 1998, au black death metal technique sur "Per Aspera" (2002), au metal extrême varié sur "Slovenska Morbida" (2006) et au metal industriel sur "Death Culture" en 2010 et sur "PAX" en 2014.

Discographie :

1998 : "Baptism At Savica Fall"
2002 : "Per Aspera"
2006 : "Slovenska Morbida"
2010 : "Death Culture"
2014 : "PAX"


Les chroniques


"PAX"
Note : 18/20

En voilà un groupe qui aime se réinventer ! Depuis le debut, chaque album est différent du précédent ! Les Slovènes sont alors passés du black pagan au black mélodique puis au black / death. Ensuite, c’est avec leur précédant opus, "Death Culture", datant de 2010, qu’ils ont vraiment créé la surprise en se lançant dans l’indus ! Et ils ont dû se plaire dans ce style car avec leur nouvel album, "PAX", ils remettent le couvert !

Oui, mais voilà, même si les sujets abordés sont les mêmes dans les deux albums : l'anti-religion et l'anti-capitalisme, ils sont bien différents. Avec "PAX", on ressent qu’ils on progressé dans ce style qu’il ne maîtrisaient pas forcément auparavant. "Death Culture" était brouillon et assez plat alors que là, on en redemande ! Effectivement, on se rend vite compte que le niveau a largement augmenté dès le premier titre "Sleeper Is Awake" qui, comme "Gaga People", montre un album généralement plus puissant ! Les 10 morceaux sont courts et énergiques allant juste où il faut sans se perdre. Du coup, ils restent percutants du début à la fin. Le son et le mix sont également au niveau pour nous mettre une sacrée claque ! Lourds mais clairs, sans jamais être plombants. On peut alors profiter de la basse en avant et du synthé qui ajoute le petit plus mélodique qui habille encore plus chaque titre, surtout "Barai" qui est mélodique avec de superbes arrangements bien subtils. "I Am You" est aussi légèrement mélodique et chantant. Les voix "black" rajoutent aussi une certaine intensité àa celles plus death / indus. Il y a pas mal de passages poignants et la 8 cordes sur le morceau "Rudra The Roarer" fait particulièrement bien son boulot, en association avec une atmosphère plus planante.

Plus on avance dans l’écoute, plus on se rend compte que les titres sont techniques, percutants et surtout loin d’être bateau, ce que l’on redoute parfois dans l’indus. Ici, tout est réfléchi et construit en gardant la touche "Noctiferia" décalée et sombre que l’on a surtout pu entendre dans l’album black / death "Per Aspera". Cet album reste dans un style complétement indus à l'image de "Wetiko" qui est assez américanisé, nous faisant un peu penser à du Slipknot mais de nombreux titres ont une large influence "core" comme "The Falsifier" ou bien "Cellulite Of The World" qui est vraiment un excellent morceau malsain, complexe et disjoncté. Et même "Su Maha Ghora", plus posé, mais plein de colère, ne manquera pas à sa promesse.

Noctiferia a vraiment bien bossé pour nous livrer cet album frais, vivant, accrocheur, percutant… Plein de mots très élogieux nous viennent à l’esprit pour le qualifier. En bref, c’est un beau moment de musique avec d’excellents musiciens. Et puis, ça réveille !


Nymphadora
Janvier 2015




"Death Culture"
Note : 16/20

Les Slovéniens de Noctiferia, qui viennent de signer un contrat de trois albums chez Listenable Records, ne pourraient pas se montrer plus enthousiastes quant à la sortie de leur nouvel et troisième album, "DeathCulture". Ils le disent eux-mêmes : "L’année 2010 sera l’année de "Death Culture" !". Voyez-vous ça ! Une exaltation pareille, forcément, cela ne peut passer inaperçu ! Il est certain que c’est une excellente manière d’attirer l’auditeur, en louant un résultat dit si prometteur ! Donc, insérons dans le lecteur cette galette qui fait tant la fierté de ses géniteurs…

Celle-ci débute par une courte intro d’un peu moins de deux minutes –"Premonition"- où l’on entend une marche militaire aux sons d’un discours. "Terror" arrive ensuite, direct, immédiat ! On se prend directement cette rasade de black / death… Black / death ? Death, oui, effectivement ! Mais black, en fait… non, plus tellement, à l’heure actuelle. Maintenant, faute de black, nous bénéficions de ces flots industriels débordants, et qui suivront la moindre note de cet album ! Effet un peu surprenant au départ, mais au rendu curieusement terriblement accrocheur ! Cela dit, il est certain que ceci enlève une part des atmosphères dévastatrices et démoniaques, mais ce en apportant une nouvelle dimension, nettement plus moderne, en "compensation". S’il y a bien une chose qui est à louer, sur cet album, c’est sa production ! Il est vrai qu’avec des pointures telles que Peter Tägtgren (leader d’Hypocrisy et Pain que l’on ne présente plus !) et Jonas Kjellgren (à qui l’on doit certaines productions telles que celles de Darzamat et de Sonic Syndicate), il était inconcevable de s’attendre à un travail bâclé ! Grosse (très grosse !) production, précision métronomique, Noctiferia a perdu en folie, et semble avoir envie de se présenter sous un jour différent, plus "grand public", si je puis me permettre l’expression (sans aucune connotation négative, je tiens à impérativement à le signaler !). "Death Culture" se trouve être au final, assurément un bon album ! Cela dit, il manque tout de même son petit côté sauvage, qui aurait pu éviter à l’album de sonner homogène au point d’en paraitre parfois linéaire. Bien entendu, certains passages sortent du lot, comme l’avant-dernier titre "Samsara", meilleur morceau de l’ensemble, et également le plus osé de celui-ci, de par ses ambiances arabisantes.

En d’autres mots, preuve que Noctiferia a d’excellentes idées, et que ça serait tout à leur avantage d’essayer de sortir du moule "à la Fear Factory", déjà tant entendu ! Allez, oui : 2010 et "Death Culture" permettra très certainement aux Slovènes de faire parler d’eux. Mais, pour les prochaines fois, peut-on demander quelque peu de prises de risque ?


Gloomy
Mars 2010


Conclusion
Le site officiel : www.noctiferia.net