Voici ce que j’ai reçu en recevant l’album de l’une des dernières recrues de Season Of Mist :
“Tiens, qu’est ce que c’est que ça ? Nightmarer ? Que dit Metal Archives… du death
technique ? Pourquoi pas… Oh putain !” Pourquoi ? Parce que le groupe fondé par Paul
Seidel (batterie, The Ocean) et Simon Hawemann (guitare) en 2013 à Tampa en Floride
mélange tous les styles. Bien sûr, on y trouve du death metal technique à souhait, mais
aussi des accents black, hardcore, noise, post-metal… Pour compléter ce line-up, on
retrouve John Collett (chant) qui les rejoint un peu plus tard, ainsi que S. Braunschmidt
(basse, Nvrvd , Shitshifter) qui les dépanne pour cet album. Préparez-vous à en prendre
plein la gueule.
Le groupe ouvre sur l’angoissante "The Descent" qui mélange samples terrifiants et une
rythmique puissante. Sans trop en dévoiler, le groupe veut nous faire comprendre que son
son est lourd, avec une basse très présente, mais surtout maîtrisé de bout en bout avec des
harmoniques dissonantes. On arrive très vite sur "Stahlwald", un titre violent mais qui sait
amener des parties plus posées pour revenir sur une nouvelle dose de violence avec brio.
Les quatre musiciens se sont visiblement dépassés pour arriver à un tel résultat, que ce soit
concernant les blasts ou la rythmique en elle-même. Le chant monstrueux de John n’arrive
que tardivement sur "Skinner", mais c’est pour laisser le temps aux membres de développer
leur univers complexe et lourd. Les dissonances dans les riffs sont toujours présentes, mais
le groupe continue d’aligner sa rythmique.
Pour "Bleach", les Américains passent à une production plus atmosphérique, mais qui reste
très violente, tout comme "Cave Digger", titre dans lequel on entendrait presque quelques
accents stoner. Une composition malsaine à souhait qui est brutalement coupée en deux
par un sample aérien, mais qui revient sur des riffs bruts et qui vont probablement briser des
nuques. Vous reprendrez bien une dose de son malsain ? Ca tombe bien, car c’est
exactement sur cette base qu’a été construit "Fetish", le morceau suivant. Alternant vitesse
effrénée à la guitare lead et rythmique lente mais agressive, le chant de John s’impose sans
aucun souci. J’ai eu l’impression de prendre des coups de canon en continu en écoutant
"Tidal Waves Of Terror", non seulement grâce aux saccades qui sont présentes tout au long
de cette composition, mais également grâce au final réellement détonant que le groupe a
réussi à créer.
On revient sur une base un peu plus death metal avec "Ceremony Of Control". Si
énormément d’influences se sont mélangées sur les titres précédents, celui-ci se concentre
sur un black / death atmosphérique entraînant et qui donne une énergie folle. De toute cette
tornade se dégage une violence réfléchie à laquelle se mêle des harmoniques lacérantes,
alors que death repart sur une base plus lente. Le titre est littéralement une bête qui rampe.
Dans un premier temps, on entend les cris de terreur des premiers à l’apercevoir, puis elle
se met en marche, semant mort et désolation sur son passage. La terreur ne se finira qu’une
fois que l’immonde créature ne s’arrêtera pour laisser place à "Swansong". Une composition
plaintive, instrumentale, mais surtout d’une beauté glaciale pour terminer cet album en
beauté.
C’est une superbe découverte que celle de Nightmarer, qui ne s’enferme pas sur un seul
style, mais qui prend au contraire les meilleures parties de chaque pour en faire un son
assez unique et magistral. Mon titre préféré est sans équivoque le dernier, qui clôt
parfaitement l’univers terrifiant des Américains, mais j’ai malheureusement peu d’espoirs de
le voir joué sur scène.
|
|