Le groupe
Biographie :

Nidingr est un groupe de black / death metal mélodique norvégien formé en 1996 et actuellement composé de : Øyvind Myrvoll (batterie / ex-KIN), Teloch (guitare, basse / Mayhem, NunFuckRitual, Teeth and Thorns, The Konsortium, Umoral, Ov Hell, Condenado, ex-Orcustus, ex-1349, ex-God Seed, ex-Gorgoroth), Sir (basse / See also: ex-God Seed, Djerv, Gaahls Wyrd, ex-Trelldom) et Cpt. Estrella Grasa (chant). Après deux premiers albums sortis respectivement en 2005 et 2010 ("Sorrow Infinite And Darkness" / "Wolf-Father"), "Greatest Of Deceivers" sort en Novembre 2012 chez Indie Recordings. Le quatrième album, "The High Heat Licks Against Heaven", sort en Février 2017, toujours chez Indie Recordings.

Discographie :

2005 : "Sorrow Infinite And Darkness"
2010 : "Wolf-Father"
2012 : "Greatest Of Deceivers"
2017 : "The High Heat Licks Against Heaven"


Les chroniques


"The High Heat Licks Against Heaven"
Note : 14/20

Nidingr est un groupe norvégien formé en 1992 à Horten. Je vais être totalement honnête : je n’ai jamais écouté ce groupe. La raison est en soi assez simple, je n’en avais tout bonnement jamais entendu parler. Quand leur nom a commencé à émerger avec la sortie de ce nouvel (et donc quatrième) album, j’étais quasiment persuadée qu’il s’agissait d’une nouvelle formation. Ma surprise a donc été assez grande quand je me suis rendue compte que non, et que le groupe accusait d’un passé assez riche dans la scène norvégienne. On y retrouve cependant quelques noms connus comme Teloch (Mayhem, Gorgoroth), Destructhor (Morbid Angel), ou encore SIR (Gaahl’s Wyrd, Trelldom, God Seed). A la rigueur, je peux donc m’auto-excuser de ma méprise car avec un line-up pareil, cela pourrait très bien être un énième all star band, car il faut s’avouer que ça pousse comme des champignons en ce moment. L’album s’articule autour d’un concept : proposer des traductions anglaises de l’Edda poétique. Et c’est là que mon passé universitaire a commencé à hurler victorieusement dans ma tête parce que... souvenirs. Je suis donc assez curieuse de voir comment cela a été rendu en musique.

L’album s’ouvre sur "Hangaguð". Une chose est certaine : on ne perd pas de temps. Nidingr nous plonge directement au coeur du sujet avec une place généreuse laissée à la basse, soigneusement accompagnée par la batterie. Et en soi j’apprécie. Avec un concept basé sur l’Edda, il aurait été facile de nous donner une introduction pompeuse et cérémoniale, mais ce n’est pas le cas. Un bon point pour le groupe de se lancer directement dans la bataille, sans chercher à nous baratiner. Avec "Surtr", on continue sur cette même lancée brutale et sans concession. Et les vocaux y jouent un rôle clé : ils sont rauques et agressifs, et ne prétendent pas faire dans la dentelle. Mais étant donné le thème de ce morceau : Surtr, le géant de feu, qui est censé détruire le monde entier, cela n’a pas grand-chose d’étonnant. J’ai cependant été un peu moins convaincue par "The Ballad Of Hamther" qui est peut-être un peu trop conventionnel pour moi. Suit "On Dead Body Shore" qui laisse une place un peu plus développée à l’instrumental, ce qui n’est pas pour me déplaire. Le titre suivant, "Gleipnir", surprend. Il débute d’une façon bien différente de ce que Nidingr a pu proposer jusqu’à présent. Lent et un peu bizarre, il nous fait nous interroger. Vraiment, ce morceau est une expérience et je pense que c’est quitte ou double. Chez moi, c’est plutôt double car ce qui m’interroge ne me laisse pas indifférente. Et ce morceau a vraiment fait naître la confusion chez moi. On retourne cependant à un Nidingr plus classique avec "Sol Taker". J’ai trouvé le morceau plutôt entraînant, et je me suis prise à tapoter en rythme avec la batterie (et croyez-moi, par moments ce fut difficile). Avec "Ash Yggdrasil", j’ai retrouvé un Nidingr un peu plus expérimental mais le morceau ne m’est pas apparu comme foncièrement mémorable. En attaquant la dernière partie de l’album, on se retrouve avec "Heimdalargaldr" qui est probablement le titre le plus reconnaissable. Il y a un côté lourd très affirmé, très sourd en fait. Peut-être un côté plus death metal qui s’affirme ici ? Les deux derniers titres, "Valkyries Assemble" et "Naglfar Is Loosed", ne m’ont pas fait grande impression, mais j’ai apprécié les vocaux féminins terminant ce dernier titre. J’ai un faible pour ce genre de choses, c’est presque scandaleux.

Au final, que retenir de ce premier contact avec Nidingr ? J’ai apprécié l’album, mais je ne pense que j’en garderai un souvenir mémorable. J’ai eu plaisir à l’écouter, mais je n’ai pas ressenti le besoin de le réécouter ou de le placer directement dans une playlist. J’ai trouvé l’ensemble assez convenu, et même si ce n’est pas ennuyeux, je regrette que le groupe ne se soit pas laissé aller à plus de moments de folie. Au bout de quelques écoutes, le tout semble assez répétitif, ce qui est un aspect qui fait un peu grincer des dents. Toutefois, on sent clairement que Nidingr fait ce qu’il veut, de la manière dont il le veut, sans se soucier de ce que l’auditeur peut attendre, et c’est une attitude que je peux respecter.


Velgbortlivet
Avril 2017




"Greatest Of Deceivers"
Note : 15/20

Bon, autant le dire tout de suite, à la base je ne suis pas fan de black metal. Mais là, je ferai une exception tellement cet album m’a surpris. Side-project de membres passés ou actuels de Mayhem, Gorgoroth, 1349, Dodheimsgard ou God Seed, on sent de suite que le groupe n’est pas là pour faire dans la dentelle. Tout en tirant le gros de son fonds de commerce des sonorités traditionnelles du genre, Nidingr ose proposer des choses nouvelles, justifiant par là même son statut de projet parallèle, un peu comme si Satyricon avait forniqué avec Mastodon et que leur rejeton se tapait The Amenta… Un beau bordel me direz-vous ? Eh bien pas du tout en fait. Majoritairement mid-tempo, "Greatest Of Deceivers" déroule ses 10 morceaux dans une ambiance urbaine post-apocalyptique sentant le souffre et l’essence, usant et abusant d’harmonies dissonantes. Les guitares, tranchantes comme des rasoirs, ne se contentent pas de nous faire saigner les tympans mais se permettent quelques écarts mélodiques du meilleur effet, lorgnant du côté des Américains de Mastodon. L’ensemble est secondé par une section rythmique plus carrée qu’un moteur à explosion et aussi à l’aise en mid-tempo qu’en blast ultra rapide. Enfin, le chant, lui aussi, se démarque de la masse, délaissant les cris de gargouilles mal réveillées et leur préférant un chant de gorge plus grave et plus torturé, rappelant The Amenta… La boucle étant bouclée et le gang-bang reconstitué, il ne me reste qu’à vivement conseiller cet album aux amateurs de musique sombre, occulte et dépressive, mais aussi plus généralement à tout fan de metal original et inclassable.


Ben
Janvier 2013


Conclusion
Le site officiel : www.nidingr.no