Le groupe
Biographie :

Originaire d'Orléans et formé durant le courant de l'année 2000, Nesseria est donc un jeune groupe composé de Ben à la guitare, Greg à la batterie, Julien à la basse et Thierry au chant. Evoluant dans un post-hardcore, leurs influences vont des Dillinger Escape Plan à Unfold, en passant par Dragbody, Black Bomb Ä, Nostromo et Ananda. Suite à une premiere démo autoproduite en 2003, puis une seconde ("Les Alternatives") en 2004, le groupe participe à deux splits en 2006, l’un aux côtés de The Grizzly Twister, l’autre aux côtés de Venosa. En 2009, le groupe sort un album éponyme puis sort à nouveau un split en 2011 avec CTTTOAFF. Après trois années sans sorties, le groupe nous revient avec, cette fois-ci, un véritable album : "Fractures". L'album suivant, "Cette Erosion De Nous-Mêmes", sort en Octobre 2017.

Discographie :

2003 : Démo
2004 : "Les Alternatives" (Démo)
2006 : Split CD avec The Grizzly Twister
2006 : Split CD avec Venosa
2009 : "Nesseria"
2011 : Split avec CTTTOAFF
2014 : "Fractures"
2017 : "Cette Erosion De Nous-Mêmes"


Les chroniques


"Cette Erosion De Nous-Mêmes"
Note : 16,5/20

Plus d’une dizaine d’années d’expérience dans le paysage sonore hexagonal, plus de quatre splits et désormais plus de deux albums, voilà comment pourrait être sagement résumé Nesseria. Maintenant pour plus de détails, autant rajouter que la bande en provenance d’Orléans distille avec brio un "metallic" hardcore aux airs émotifs instables. Quoi qu’il en soit, "plus de deux albums", ça fait trois albums et c’est ainsi que cette introduction définira "Cette Erosion De Nous-Mêmes" comme le troisième album d’un groupe talentueux et dont la réputation n’est clairement plus à faire. Alors est-il bon ce petit-frère du petit-frère du premier album de Nesseria ?

Tout le monde ou presque connait la chanson : le troisième album est souvent celui de la maturité et blablabla. Pour Nesseria, il en va un peu de ce postulat. "Cette Erosion De Nous-Mêmes" regroupe en neuf pistes ce que Nesseria avait démontré de mieux dans ses sorties précédentes ("Fractures" en 2014 ou encore "Nesseria" en 2010). Reprendre le meilleur, en le polissant, le peaufinant et l’améliorant. Bref, comme un bon vin, Nesseria laisse ses décibels macérer pour en ressortir avec bien plus de bouteille ("Les Ruines", "La Chasse Aux Ecureuils"). Le résultat est un Nesseria turbulent et perturbé tant dans ses humeurs que ses ressentis ou envies du moment ("A L’Usure"). Musicalement cela se traduit par une voix torturée, dont l’écho ou la persistance se ressentent fragiles, posés sur un instrumental aux émotions touchant les cordes sensibles (en plus de celles de basse et de guitares...). Pour le reste, il n’y a qu’à fermer les yeux et se laisser guider dans les torrents submergeants composant l’univers de Nesseria. Entre tempêtes, orages et éclaircissements, Nesseria dresse ici un portrait de ses pensées, ce qui relève presque du poétique et d’un certain romantisme ("Dans l’Ombre Et Sans Visage", "St-Petersburg"). Que dire de plus ? Pas grand-chose si ce n’est que Nesseria confirme toute l’étendue de son talent et qu’il faudra bien compter sur la formation orléanaise lorsqu’il s’agira de dépeindre la scène française en citant des groupes talentueux, passionnés et passionnant dans leur art.

Bref, "On Prendra l’Habitude" de "La Chasse Aux Ecureuils", on les aura "A L’Usure" dans "Les Ruines" de la "Forteresse" de "St-Petersburg" ces saloperies de bestioles. Puis "Pris A La Gorge", "Dans l’Ombre Et Sans Visage", surgira alors "Cette Erosion De Nous-Mêmes" (mega combo hyper lourd !). Comme dirait un geek "level up d’avoir casé toutes les pistes en deux phrases" mais surtout, même si ça ne sert à rien dans cette chronique, le tout signifie mon attachement à cet album. Alors pour conclure plus sérieusement, chasse aux écureuils ou pas, il est quand même vachement bien ce nouvel album de Nesseria...


Rm.RCZ
Janvier 2015




"Fractures"
Note : 18/20

Une ruelle tout en clair obscur, un air pollué d’un brouillard épais, des hommes sans visage, des corps sans vie, voilà ce que nous jette sous les yeux "Fractures", le dernier album de Nesseria. Sur l’ambiance, rien d’inchangé à ce que Nesseria à l’habitude de nous proposer puisqu’à chacune de leurs sorties, il y a ce sentiment immuable que nous sommes tous responsables du bourbier qui nous entoure et même, que nous sommes ce bourbier.

Mais alors qu’elles sont ces Fractures que Nesseria évoque ? Sûrement pas une Fracture musicale pour commencer, même si on sent là une évolution. Nesseria était une belle pierre, mais une pierre brute, non taillée, non précise, qui inflige des dégâts aléatoires. Aujourd’hui, cette même pierre a été travaillée pour se transformer en véritable pavé, en briques, en quelque chose de douloureux mais surtout en quelque chose de précis, qui frappe de manière moins continue mais qui cible ses dommages. Ces impacts s’appellent "Des Rues Ordinaires", "Leurs Histoires", "Ceux Qui Restent" ou encore "Cette Somme De Problèmes". Les dégâts sont d’autant plus notables qu’avec les paroles en français, impossible de passer au travers des messages saignants aux positions tranchées. "Ces chrétiens fins de race battant le pavé d'un printemps français, rassemblés derrière leur salope et leur croix pour défendre l'ordre naturel et sacré…". Eh oui, ça fait mal.

Nesseria va même jusqu’à quitter son habit de hardcore oppressant, étouffant et assommant pour livrer des titres plus incisifs, à l’image des idées qu’ils véhiculent. Je pense notamment à "Cent Mille Fois Par Jour" dans lequel certains d’entre vous se reconnaîtront peut-être, ou reconnaîtront des gens de leur entourage dont le quotidien est balayé par la monotonie, la médiocrité, les galères financières et tout ce qui en découle. Issus de la même trempe, on trouve également "L’Incendie" et "Civitas", toujours accompagnés de textes douloureux mais malheureusement bien trop proches de la réalité. Nous ne sommes plus que nos propres ombres avançant machinalement dans un monde qui n’est plus qu’illusion. Les Orléanais ne sont plus à classifier dans une catégorie musicale mais nous renvoient l’image d’un monde qu’ils ne comprennent plus et qui n’est que violence, physique, psychologique ou morale.

Nesseria dénonce. C’est clair. Mais Nesseria, à aucun moment, n’agite une note d’espoir ou au moins un appel à une réaction, un mouvement de foule, un soulèvement des victimes de ce merdier. Vous, eux, moi, nous tous. Mais reste t-il encore un espoir ? La tendance peut-elle s’inverser ? Encore une fois, Nesseria à un avis bien tranché sur la question. "Aux armes. Aux armes !... Mais bien sur personne ne compte prendre les armes – et c’est sûrement mieux comme ça. Parce que nous sommes devenus des individus, et nageons dans un océan d’opinions qui se valent toutes. Y compris celles qui nous dégoûtent."


Kévin
Janvier 2015




"Nesseria"
Note : 17/20

Après avoir enchaîné les splits, Nesseria revient en cette fin d’année 2009 avec un album en solo, qui nous permet de découvrir ce qu’est véritablement Nesseria, et peut-être, et c’est mon cas, de les apprécier à leur valeur, autrement que sur un split CD. Alors tout d’abord, ce qui est réellement appréciable chez Nesseria, c’est que le groupe a choisi d’aller droit au but dans un style grindcore très bien maîtrisé puisque Nesseria crée dans sesmorceaux des ambiances ("Les Filles De Dieu"), des riffs énergiques et massifs ("Le Quatrième Âge"), des montées bien placées, un album qui tient la route et une simplicité et sincérité qui se laissent transparaître. Le tout enveloppé dans un artwork sombre et efficace, bref, aucune faute de parcours. Nesseria, à force de créer différentes ambiances au long de cet album, arrive à s’éloigner de sa racine grind pour pencher vers la noise parfois ("Par Perte Et Profits"), vers le mélo, sans rien inventer c’est sûr, mais en sachant maîtriser leur fusion. A ma grande surprise, le groupe n’utilisera le chant français clair que pour le morceau final de l’album, et à bon escient, avec des paroles choquantes mais posées, pas superflues pour autant. Sur le reste de l’album, on retrouvera un chant sourd et cassé, plutôt efficace. Et puis simplement c’est un bon CD, le groupe arrive à jouer avec les tempos et faire tourner la tête de l’auditeur, entre la violence et la déchéance. Je crois que c’est tout ce qu’on leur demande.


Lenore
Décembre 2009




"Les Alternatives"
Note : 16/20

La galette commence de façon assez violente avec une intro à la Dillinger Escape Plan sur le plan musical, le tout accompagné d'une voix death-grind sur les quelques premières secondes. S'enchaîne de suite aprés LA voix habituelle, hardcoreuse de Thierry. Vraiment bon, c'est le mot qui me vient alors à l'esprit. Aucun passage à vide pour ce premier morceau, nommé "Les Alternatives" comme le nom de cette démo, que du rentre-dedant trés perspicace et efficace. La suite, "Trauma", est tout aussi "bourrine", avec toujours cette petite touche de death voire meme grind à certains niveaux. On peut dire que les musiciens de Nesseria savent envoyer la sauce, ils font ça si bien que ça en devient presque éprouvant. "Ego" est un morceau toujours dans le même ton que ses deux prédécésseurs, un mélange entre les Dillinger et Converge. Les cris sont parfaitement enchaînés avec contrôle et assurance de la part du chanteur, la guitare et la basse sont bien maniées et le batteur me met indéniablement sur le cul. Vraiment, il a l'air d'assurer le monsieur, avec toute la brutalité qu'il canalyse dans ses frappes. Arrive ensuite le 4ème morceau, "Artes Moriendi", qui se veut un peu plus lourd mais toujours accompagné de qualité. Le plus court morceau des "Alternatives" puisqu'il ne fait que 1 minute 36. Autrement dit, court mais puissant ! Le dernier morceau, "Marie Novecci" arrive avec fureur, accompagnée par cette fameuse touche death / thrash que j'apprécie tant. Je crois que je suis tombée amoureuse de la voix de Thierry... En résumé, Nesseria est un groupe dans la lignée des Dillinger Escape Plan, Converge et Unfold. Une petite perle pour tout fan de hardcore qui se respecte. A découvrir d'urgence si vous ne connaissez pas encore le phénomène !


Issue
Décembre 2004


Conclusion
A écouter : Les Alternatives (2004)

L'interview : Ben

Le site officiel : www.nesseria.fr