Pesante, monstrueuse, une lourde basse laisse présager le pire. Animé d’une violence animale, c’est Cleaning To The Trees Of A Forest Fire qui à l’honneur d’ouvrir ce split, avec "Opaque". Armé d’une pochette placée sous le signe de la désolation, et d’une mort dissimulée, le skeud enchaîne sur "Wrinkled Claws" en un chaos insurmontable. Alternant entre low-tempo et riffs saillants à l’extrême CTTTOAFF (Cleaning To The Trees Of A Forest Fire est bien trop long à écrire, la preuve !), en démord avec ses instruments qui eux-mêmes en démordent avec votre ouïe. Pas d’échauffement nécessaire pour aborder le sujet en question, l’important c’est que ça saigne ! Quoique, "Lower Than Life, High As The Sky" pourrait me faire mentir avec ça longue et pesante introduction (et outro) ponctuée de larsens et autres hurlements. Après tout ce capharnaüm, le groupe nous salit finalement la tronche de toutes son atrocité et putain que c’est bon de se faire malmener ! Retour de la basse, maîtresse d’un morceau surprenant… "Something In The Way". Cesse de te frotter les yeux, tu as bien lu, TOI, lecteur de French Metal ! Pour ma sécurité personnelle je n’exprimerais aucun avis sur cette reprise. Toujours est-il que ça sera sûrement un pari audacieux pour certains ou un simple massacre pour les puristes.
Après un long (trop long) larsen inaudible, CTTTOAFF laisse la place à Nesseria, qui, sans l’annoncer, vous balance un coup de pied latéral en plein face (j’ai effectivement une culture cinématographique très poussée). Ainsi, en même temps que nous encaissons physiquement le son s’insérant dans le creux de deux de nos trois protubérances faciales, nous ne pouvons que savourer les riffs qui composent "Freistadt". Puis le groupe nous laisse nous perdre dans un titre instrumental. Une piste qui se suffit à elle-même grâce à un riff puissant qui s’impose dans notre esprit et le bloque pour deux petites minutes. On retrouve la voix sur "Fils De La Fin De Siècle", et quelle voix ! En Français de surcroit, le chant transperce, implacable, et agrémente une musique déjà riche, d’émotions bien particulières. Notons au passage, un son qui vous fera frétiller l’arrière-train de sa générosité. Pour faire un jeu de mot honteux, ne vous attendez pas à une révolution avec "1789", ceci dit, le groupe clôt ainsi ce noble CD et… putain j’ai encore faim ! Les deux groupes en présence nous claquent deux très bonnes prestations, même si personnellement je suis davantage sensible au style Nesserien. Au-delà du fait que ce split est radin (27 minutes) on ne peut qu’admirer le travail fourni, et se réjouir de la mise au monde de ce type de rencontres (putain que j’aimerais être sage-femme par moment !).
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