Le nom de Yan Chamberland ne vous dit peut-être rien, et pourtant, ce talentueux batteur a déjà un lourd CV : membre de Joyless, Empathy Denied, Obscene Crisis, Dying Dawn et Enraged, il débarque aujourd'hui avec le second véritable album de, probablement, son meilleur groupe : Nervous Impulse. Il est plutôt bien entouré puisque le groupe est également composé au chant de Eric Fiset, qui a aussi fait partie d'Obscene Crisis et d'Empathie Denied, ainsi que de membres de Join The Conspiracy. Bref, que du beau monde. Le batteur a également participé à la production de l'album, avec l'aide de Hugues Deslauriers (Augury, Clearwater Deathblow, Empathy Denied). Les derniers changements de line-up étant intervenus récemment, c'est donc avec de toutes nouvelles guitares que cet album a été enregistré.

Sous cet artwork que je qualifierais tout simplement d'horriblement moche se cache pourtant un "doux" metal oscillant entre une avalanche de grind et une tornade de death, le tout bien torturé par nos amis canadiens. Car avant d'être de la bonne musique, cet album résonne avant tout comme un énorme hurlement d'agonie, un déchaînement de fureur venu des abysses pour nous retourner la cervelle. Le genre de musique extrême qu'on adore s'écouter après une dure journée de boulot mais qui malheureusement ne risque pas de rester dans les mémoires d'ici quelques années. Malgré un manque cruel d'originalité, on prend toutefois un réel plaisir à se torturer les oreilles sur ce violent mélange de growls, de blasts, de riffs de porc, de basse qui nous pète à la gueule, sans la moindre seconde de calme. Soyons honnêtes, Nervous Impulse ne surprend guère par un travail ou un talent démesuré, bien au contraire. Ce death / grind nord-américain offre tout ce qu'il y a de plus classique en la matière, de manière correcte, sans révolutionner le genre, mais en nous décrassant le tube digestif comme il se doit.

Les 15 pistes de "Time To Panic" rappellent pourtant de grands groupes, des rois de la discipline même, tels Disgorge, Brutal Truth, Devourment ou Cattle Decapitation, dans un registre sûrement un peu moins propre, en mode "on fait du bruit pour tout casser." Cela ne me dérange absolument pas mais j'aurais apprécié que Nervous Impulse prenne quelques risques et tente de se démarquer un peu plus du lot. On peut enfin saluer la signature du groupe en 2013 sur le label Blast Head Records, où figurent notamment Splattered Entrails, Parasitized, Human Infection, Nebulous ou encore Tombthroat.

L'art du bourrin à son paroxysme, une véritable torture instrumentale et gutturale, voilà comment on pourrait résumer cette production plus que potable, peu originale mais honnêtement étripée et bruyamment construite.