Le groupe
Biographie :

Nervecell est un groupe de death / thrash metal formé en 1999 et originaire de Dubaï aux Emirats Arabes Unis. Il est actuellement composé de : James Khazaal (basse / chant), Rami H. Mustafa (guitare) et Barney Ribeiro (guitare). Après un premier album sorti en 2008, "Psychogenocide" voit le jour au printemps 2011 chez Lifeforce Records. Le troisième album du groupe, "Past, Present...Torture", sort en Août 2017, toujours chez chez Lifeforce Records.

Discographie :

2003 : "Vastlands Of Abomination" (Démo)
2004 : "Human Chaos EP"
2006 : "Human Chaos EP" (Ré-édition)
2009 : "Preaching Venom"
2011 : "Psychogenocide"
2017 : "Past, Present...Torture"


Les chroniques


"Past, Present...Torture"
Note : 18,5/20

Lorsque l'on pense à Dubaï, je suis certain que la majorité d'entre vous ne pense pas death metal. Et pourtant, même si les groupes venus des Emirats Arabes Unis peuvent se compter sur les doigts de la main (enfin de trois mains, puisque selon Metal Archives ils seraient 15 à être en activité), Nervecell fait partie de cette scène plutôt méconnue. Formé en 1999 par Barney Ribeiro (guitare), le groupe joue un mélange de death metal old school mixé à des rythmiques parfois un peu plus thrash. En 2002, le groupe recrute James Khazaal (basse / chant) puis Rami H. Mustafa (guitare lead) l'année suivante. Malgré des soucis récurrents de batteur, ils sortent une démo la même année, puis un EP en 2004 qui sera suivi du premier album en 2008. Le deuxième voit le jour trois ans plus tard, mais il faudra attendre 2017 et la participation de notre Kévin Foley national derrière les fûts pour pouvoir profiter de "Past, Present...Torture", leur troisième galette. Besoin d'un peu de douceur ? Alors fuyez.

Sobrement intitulée "Intro", cette introduction mélange une guitare inspirée des rythmes du Moyen-Orient avec des frappes plus tribales et enfin des guitares saturées pour nous expliquer consciencieusement qu'on ne déconne pas dans Nervecell. Une fois ce titre assez planant terminé, place à "Aadvent", qui ne laissera aucun répit à votre nuque. Les riffs sont de qualité, et les frappes de Kevin Foley sont parfaites, avec le brin de technique qui le caractérise. Le blast est accompagné d'une voix puissante et une rythmique massive, alors que "Proxy War" s'axe plus sur la technique des musiciens, et un son de basse relégué à l'arrière-plan mais qui se laisse tout de même apprécier. "D.N.A. (Diruno Nocens Acervus)" ne laisse aucun doute sur la diversité des influences du combo : du death old school au brutal death, tout est bon ! Débutant sur une partie lead planante, "Abyssviand" rend quant à elle un hommage marqué aux changements de rythmes en plein milieu du titre, comme on en retrouvait dans les premiers albums de Cannibal Corpse, alors qu'"Hypnosis" permettra de souffler un peu grâce à un son atmosphérique et inspiré. A mon avis, ce titre méritait plus que d'être une magnifique transition instrumentale, mais c'est peut être aussi ce qui fait son charme.

Après une introduction assez reposante, la rythmique torturée de "Malice Within" prendra le dessus sous une pluie de blasts, alors que "Dawn Of Decimation" s'axera encore sur l'aspect technique des riffs. Si la basse et la batterie prédominent sur ce titre, la voix de James Khazaal reste surpuissante, avec un doublage par des choeurs hurlés eux aussi. Mon titre préféré, "Habitual Deceit", ne perdra pas une seule seconde avant de nous immerger grâce à son mur rythmique qui se focalise sur l'aspect brut du death metal. "Maqabre" est un titre un peu plus sobre dont l'introduction old school me fait hésiter à les comparer à Obituary et Testament. Les riffs plus imposants rappelleront à ceux qui ont eu la maladresse de l'oublier que le groupe peut délivrer à tout moment un death metal sans concession. La violence redoublera d'intensité avec "Tree Of Lies" et sa rythmique qui force les musiciens à martyriser leurs instruments avec une rapidité surhumaine, alors que "Treading Beneath" sera le dernier titre instrumental de l'album. J'ai personnellement eu l'impression d'être pris dans une tornade de mélancolie, tout en restant sur un son lourd et oppressant qui nous amène lentement à "Past, Present...Torture", le dernier titre. Et quel titre... Souhaitant marquer les esprits, les gars de Nervecell décident de nous envoyer tout ce qu'ils ont en matière de riffs leads hypnotisants et de rythmique massive. Cette combinaison prouve que le groupe maîtrise son style à la perfection, et est capable de lancer un assaut décisif au bon moment.

Si le groupe n'est pour le moment que peu connu, je suis certain que cet album les propulsera d'un bon pas. Nervecell est capable de tout ce qui se fait dans le death metal en mélangeant leurs multiples influences, et en ajoutant parfois une touche d'autres styles. Même si le poste de batteur permanent est encore vacant, le groupe se débrouille avec des batteurs de scène et de studio, mais cela n'entache en rien leur volonté. Longue vie à eux.


Matthieu
Septembre 2017




"Psychogenocide"
Note : 18/20

Rares sont les groupes venant des pays d’Orient dans le metal, certains donnent une explication culturelle pendant que d’autres suggèrent le souci d’accès à l’électricité… Au pays de l’or noir, on penchera vers la première explication. Or, l’appel maléfique des sirènes du metal a traversé océans et continents pour se mêler à la tradition musicale des Emirats et de Nervecell.

Pour ce deuxième album, Nervecell a enregistré chez lui, à Dubaï et a effectué le master en Pologne dans les fameux locaux du Hertz Studio. Le trio guitare / basse / chant a de nouveau collaboré avec Dave Harley (Australie, Psycroptic) pour la batterie (suppléé par Kevin Foley, batteur de Benighted pour certaines prestations live du groupe) , ce dernier avait déjà fait claquer sa double pédale sur l’excellent "Preaching Venom". A noter la présence vocale de Karl Sanders (Nile) sur l’un des morceaux de l’album. Nervecell est vraiment le mélange fin et très intelligent du death metal et de ces satellites avec la subtilité de la musique orientale. Dès le début de l’album, on voyage vers l’Orient, une intro instrumentale où l’on découvre des tonalités chaudes et suaves, le tintement des cymbales allié au luth arabe. Puis, après ce calme enivrant, place aux blast beats ultra rapides avec un énorme travail d’effet sur les cymbales, aux riffs techniques et complexes ("Psychogenocide"), aux contre temps proposés ("Amok Doctrine"), à des compositions d’une originalité et surtout d’une intelligence (je me répète) marquantes. Cet album est un véritable melting pot de death, de brutal death voire de black dans certains morceaux. On retrouve la rapidité du thrash dans la quasi-totalité des pistes. Une cascade de brutalité "positive" complètement maîtrisée et très inspirée car brillamment alliée aux instruments traditionnels d’Orient, notamment sur le superbe et mélodique "Taste Of Betrayal", avec des soli guitare d’exception. Karl Sanders prête sa voix profonde et sombre sur le morceau "Shunq" d’une aura et d’une puissante énorme.

On ne peut que recommander vivement l’écoute de ce bijou de créativité et de technique, alliage du moderne et du traditionnel, de l’Ouest et de l’Est. Nile avait ouvert la porte avec sa technique de pointe et sa puissance sonore teintée d’oriental. Nervecell inverse la chose en sublimant la musique traditionnelle en la mettant au service du metal.


Maria & Poots
Décembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.nervecell.net