Le groupe
Biographie :

Negator est un groupe de black metal fondé en 2003 par le guitariste Trolfbert. Il trouve en Nachtgarm (chant), Tramheim (batterie) et Berthelm (basse) les compagnons d’armes appropriés, pour compléter le line-up. "Old Black" sort en 2004, seulement un an après la formation du groupe et remporte immédiatement un franc succès auprès des fans et de la presse. Le deuxième album du groupe, "Die Eisernen Verse", sort en 2005, et reçoit également de bonnes critiques. Une tournée promotionnelle de cet album s’ensuit en co-headlining avec Koldbrann. Souhaitant abandonner le black metal extreme au profit d’un black metal plus mélodique, Trolfbert, fondateur de Negator, décide avec ses acolytes musiciens de quitter le groupe, et de remonter leur ancien groupe Pantheion. Le frontman Nachtgarm se retrouvant de côté, suite à une conversation amicale d’homme à homme, Trolfbert confie alors son projet Negator à Nachtgarm, celui-ci devenant ainsi non seulement responsable de tout ce qui concerne le groupe mais aussi la force derrière ce "Black Metal Panzer" venu de Hambourg en Allemagne. Un nouveau line-up était donc indispensable pour continuer Negator. Nachtgarm et Finnskald (ex-Drautran) se rencontrent fin 2006, et sont immédiatement sur la même longueur d’onde, formant ainsi le duo idéal d’auteur- compositeur pour Negator. Après quelques changements de line up, celui-ci se stabilise enfin avec l’arrivée de Samebrann (batterie), Kliffjard (guitare) et Harlegrim (basse). "Panzer Metal" sort en 2010, un album qui vogue sur l’esprit black metal extreme des 90’s mais avec un son actuel. Nachtgarm intègre peu après le groupe de black metal suédois Dark Funeral en temps que nouveau chanteur. Harlegrim quitte le groupe en 2012, Hjalmort devient ainsi son remplaçant à la basse. Negator enregistre son quatrième album au Hammer Audio Studios avec Eike Freese (Gamma Ray, Callejon, Negator, Dark Age, Neopera …) en Décembre 2012, l’album sort en été 2013. Armé d'un nouveau guitariste, Urzorn, et d'un nouveau batteur, Nechtan (Àletrun, Craving, Dark Armageddon, Dreamscore, Höllensturm, Keep Of Kalessin, Voldt, Hearoes), Negator fait son retour avec "Vnitas Pvritas Existentia" en Octobre 2019.

Discographie :

2004 : "Old Black"
2006 : "Die Eisernen Verse"
2010 : "Panzer Metal"
2012 : "The Great Atrocities" (EP)
2013 : "Gates To The Pantheon"
2019 : "Vnitas Pvritas Existentia"


Les chroniques


"Vnitas Pvritas Existentia"
Note : 15/20

Cela faisait un petit moment que l'on n'avait plus entendu parler des black métalleux allemands de Negator, depuis la sortie de "Gates To The Pantheon", il y a six ans pour être précis. Ils sont de retour avec "Vnitas Pvritas Existentia" et une fois de plus il y a de fortes chances que l'on se prenne l'équivalent d'une division de char d'assaut sur le coin de la tronche.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Negator n'est pas réputé pour faire dans la finesse, mais ça vous devriez déjà l'avoir compris avec ce que je viens de dire. En gros, ces Allemands ont beaucoup aimé le black metal suédois et ont donc pratiqué jusqu'à "Panzer Metal" un black brutal et mélodique à la croisée des chemins de Dark Funeral et Marduk pour faire simple. "Gates To The Pantheon" avait marqué un virage du côté de chez Belphegor avec donc un black / death brutal et mélodique. Si l'on devait d'ailleurs pointer un défaut chez Negator, ce serait bien ce manque de personnalité qui fait que les influences du groupe sautent aux oreilles à chaque album. Cette fois, on retrouve un peu un mélange des deux et "Temple Of Light" qui ouvre l'album ne fait pas de prisonniers en blastant du début à la fin sans jamais lever le pied ou presque. "Sangvis Serpentis" balance bien plus de mid-tempo là-dedans avec quelques petites louchées de death dans certains riffs et des arpèges dissonants et froids comme l'exige la tradition. En tout cas, si l'originalité n'a jamais été le fort de Negator, l'efficacité, par contre, est un domaine que ces Allemands connaissent très bien. Depuis "Old Black", le groupe nous roule dessus et ne laisse quasiment aucun espace pour nous laisser respirer un peu entre deux salves de tirs d'artillerie. Ce nouvel album ne change pas la donne et pendant près d'une heure, l'intensité de la bête risque fort de vous mettre à genoux tant l'attaque est constante. Un morceau comme "Khaire Phos" est une boucherie totale et fonce dans le tas pied au plancher sans réfléchir avec pour seul objectif de faire le plus de dégâts possible.

Pour ce qui est de la production, le groupe n'a pas fait l'erreur de certains et s'est donné un son puissant et bien gros en allant aux Hertz Studios, connus pour produire pas mal de groupes extrêmes de la scène polonaise. Le résultat convient très bien à Negator dont les aspirations guerrières et brutales exigent un son costaud loin des guitares faméliques des groupes de raw black metal, quand on veut jouer sur la puissance il faut faire ce qu'il faut pour lui donner un écrin adéquat. On aimerait tout de même parfois entendre une véritable personnalité émerger de la musique du groupe mais devant tant d'efficacité, ne faisons pas la fine bouche et profitons du carnage. On ne trouve pas vraiment d'ambiances bien malsaines ou glauques chez Negator, juste des riffs bien froids et tranchants en plus de la brutalité et de la frénésie typiques du black suédois. Quelques arpèges dissonants viennent faire baisser un peu la température régulièrement mais le reste du temps, c'est la chaleur du napalm et des obus qui va vous caresser le visage et vous titiller les narines. Quelques légères pointes de thrash pimentent aussi ce nouvel album de temps en temps et vu la virulence du propos, ça ne fait vraiment pas tâche dans le décor. Les mélodies sont toujours présentes elles aussi mais ne servent jamais à adoucir le propos, elles sont utilisées comme le fait Belphegor pour ajouter un peu d'accroche à un black metal bestial et frondeur.

Un nouvel album qui ne montre pas preuve de plus d'originalité que ses prédécesseurs mais qui bénéficie d'une efficacité à toute épreuve et qui ratiboise tout ce qu'il trouve. Alors certes on peut reprocher à Negator de manquer de personnalité mais quand il s'agit de foncer dans le tas et de tout raser, on peut lui faire confiance.


Murderworks
Décembre 2019




"Gates To The Pantheon"
Note : 15/20

Les Allemands de Negator reviennent en 2013 avec un quatrième opus, "Gates To The Pantheon", sorti chez Viva Hate Records, délaissant le label Remedy Records sous lequel étaient sortis les précédents opus du groupe depuis leurs débuts. Les albums "Old Black" et "Panzer Metal" avaient été plutôt bien reçus à leurs sortie, voyons comment les teutons s’en sortent avec cette nouvelle galette à présent, alors place à l’écoute.

Le premier titre, "Epiclesis", sonne bien black et brutal, la batterie martèle à coup de blasts beats ultra rapides, un titre efficace, donc l’intro plus ambiancée n’est pas sans rappeler Behemoth. Une influence que l’on retrouve sur divers morceaux tout au long de l’écoute, de par l’aspect death metal qui ressort de certains morceaux, notamment au niveau de ses riffs de guitares typiques du style, et le chant de Nachtgarm qui oscille entre chant black et chant plus guttural issu du death. Un album qui démarre sur les chapeaux de roues avec un premier morceau qui envoie du lourd. "Bringer Of War", un autre titre black dont l’influence se ressent particulièrement au niveau du jeu de batterie et des riffs de guitare propres au genre. La voix de Nachtgarm est particulière et le mélange des deux voix black et death se marient bien sur les morceaux alternant ces types de chant. Un titre efficace et brutal, les blasts se multiplient tout au long du titre, les riffs de guitare sonnent mélodiques, ajoutant une touche death metal au morceau.

"The Last Sermon" est un pur titre black, mais avec des passages plus lents et ambiancés. On retrouve également de nombreuses influences à la Dark Funeral chez Negator, qui se font fortement ressentir sur ce nouvel opus, et notamment sur cette piste. D’ailleurs, Nachtgarm a récemment officié en tant que chanteur au sein du combo suédois durant une année, ce n’est donc peut être pas un hasard si Negator n’est pas sans rappeler Dark Funeral sur certains aspects, ce dernier s’étant sans doute inspiré de son expérience dans ce groupe pour Negator. "Serpents Court" évolue lui aussi dans un black efficace dans la même veine que ce que Negator nous a déjà habitué à entendre, nuancé par quelques passages plus mélodiques. "Nergal, The Raging King" varie des précédents titres, et nous plonge dans une ambiance black surprenante et beaucoup plus lourde et lente. De nombreux passages mélodiques à la guitare et de solos notamment apparaissent sur cette piste, pour un titre aux sonorités plus death et moins brutales. Sur "Carnal Malefactor", on découvre un black brutal et puissant assez efficace, qui n’est pas sans rappeler Dark Funeral une nouvelle fois, au même titre que "The Last Sermon".

Le titre suivant, "The Urge For Battle", se veut percutant, et associe aussi bien le black metal dans toute sa brutalité et assez direct, que le death metal sur certains riffs de guitares et passages types du genre. C’est efficace et prenant, un titre qui vaut le détour. "Atonement In Blood" sonne très death dans l’ensemble notamment au niveau du chant, ainsi que des parties de guitares dont les riffs sonnent propres au genre, mais avec toujours un black metal lourd présent par moments, accentué sur les parties de batterie. L’album se clôt sur "Revelation 9-11", une dernière piste énergique et entraînante, qui blaste à tout va tout au long du morceau, mais qui sonne toutefois un peu "mou". On retrouve à de nombreuses reprises tout au long du morceau des passages lorgnant du côté de Behemoth, au niveau des riffs de guitares et de la batterie, de même que sur certains autres morceaux précédemment cités.

Avec "Gates To The Pantheon", Negator nous offre un nouvel album de bonne facture, mettant un peu plus l’aspect black metal de leur musique en retrait, pour y associer du death metal et un côté mélodique à l’ensemble, contrastant avec la brutalité du black dont ils nous avaient habitués jusque là. Un album puissant, brutal, mélodique et aux titres assez énergiques, efficaces et accrocheurs pour la majorité d’entre eux, aux sonorités black / death qui pioche ses influences chez Behemoth ou Belphegor, tout en gardant le black à la Dark Funeral qu’on connaît aux Allemands de Negator. On regrette toutefois le défaut d’originalité qui manque parfois à l’écoute de cet album, comme une impression de ne pas se renouveler suffisamment d’un morceau à l’autre, après plus écoutes consécutives. La production est toutefois correcte, l’écoute agréable, Negator nous fait passer un bon moment durant les quarante minutes de durée de cet opus.


Alexandra
Mars 2014


Conclusion
Le site officiel : www.negator666.de