Le groupe
Biographie :

En Avril 2001, un nouveau groupe de brutal death metal voit le jour à Paris : Necroblaspheme. Il est alors composé de membres de divers groupes : Christophe et Charly (guitares) qui jouent dans MurduM, Oliver (batterie) dans Domini Inferi, Ryad (chant) de Catch Up. En Septembre 2001, Carol (basse) rejoint le groupe. Ils travaillent sur une démo "Fœtal Sodomy" avec Francis Caste. Plus tard, un nouveau membre complétera la voix de Rayd, Yann de Acrocyanose. Ils feront beaucoup de concerts et auront l'opportunité de jouer avec des groupes tels que : Cadaveric Decomposition, Aborted, Antaeus, Kaamos ou encore Carnal Lust en France, et auront eu la chance de signer avec le label Destructive Records. En Novembre 2002, Necroblaspheme rentre en studio pour enregistrer son premier album "Introducing Pure Violence". Carol quittera ensuite le groupe après la réalisation de ce dernier, et seraremplacée par Xavier. En Décembre 2004, après pas mal de concerts et de travail, le groupe retourne enregistrer deux nouvelles compositions, afin de trouver un nouveau label. Durant cette période, Necroblaspheme a connu un tournant stylistique en gagnant en brutalité et agressivité, conférant à l'ensemble une tonalité plus sombre. Après avoir été plus que prêts, et surtout bien entourés, ils commencent la réalisation du second album en Septembre 2007. "Destination : Nulle Part" sortira en collaboration avec le label polonais Agonia Records. 2012 voit la sortie d'un EP, "XXVI : The Deeper The Better", un nouveau guitariste, Hugo, et un nouveau batteur, Arnaud Vansteenkiste. Lui-même remplacé par Olivier en 2013 qui fait son retour. Fin 2013, Necroblapheme retourne au studio Sainte-Marthe pour son troisième album, "Belleville", qui sortira en Septembre 2015.

Discographie :

2001 : "Fœtal Sodomy" (Démo)
2002 : "Introducing Pure Violence"
2008 : "Destination : Nulle Part"
2012 : "XXVI : The Deeper The Better" (EP)
2015 : "Belleville"


Les chroniques


"Belleville"
Note : 15/20

Necroblaspheme avait pris tout le monde à la gorge en 2008 avec son second album "Destination : Nulle Part". Ultra-violent, empreint de malaise et de sadisme, mais également réfléchi, mature et doté d'une imagerie troublante, ce disque est un chef d'œuvre du death metal hexagonal. Après un EP "XXVI : The Deeper, The Better" en 2011 faisant la part belle aux atmosphères et aux tempi lents, et surtout après des années d'attente interminables, les Parisiens reviennent enfin donner un successeur à "Destination : Nulle Part" (DNP).

Faire suite à "DNP" n'est pas facile et atteindre le même niveau d'excellence tout en préservant l'effet de surprise eut été impossible. En cela, "Belleville" est une déception. De plus, en sept ans, du changement est à craindre. Necroblaspheme n'évolue plus dans le giron du death metal. En lieu et place de cela, le quintette verse dans un metal extrême aux influences black appuyées et aux ambiances personnelles et travaillées. "Le Discours Du Bitume"démontre le nouveau style de Necro avec une puissance phénoménale. Sa brutalité et ses volumes dissonants ont un côté ultime et apocalyptique. De death, seule la voix de Yann peut se faire qualifier. Parlons-en. Jamais le chanteur n'aura été aussi versatile et frénétique dans sa performance. Totalement habité, les growls caverneux se muent tantôt en voix saturées tranchantes et âpres, tantôt en cris aigus black. Il se lâche complètement et délivre une prestation déchaînée, en accord avec les ambiances froides mais contrastées de la musique.

Mais NB est aussi connu pour son côté expérimental : un gros penchant atmosphérique se dessine sur "Belleville", lors des morceaux-mêmes ; conférant ainsi à ces titres noirs une dimension lumineuse et blafarde, comme si le soleil et le ciel bleu se cachaient derrière de gris nuages informes ; ou lors des interludes. Là aussi, le contraste est de mise, ces petites respirations renferment quelque chose de sournois, d'infecte, de polluant, comme un cancer dormant dans un organisme et attendant son heure (les détails electro / ambiant de "Freed", les guitares cristallines de "How Did We Get There", l'intro acoustique et bruitiste de "Gouffre"). Les voix claires et emphatiques de "Waiting To Exhale" et de "Such A Lot", étonnent mais fonctionnent très bien, leurs apparitions brèves mais mémorables entre de furieux assauts black ne laissent pas présager d'un changement radical stylistique à l'avenir. C'est simplement un élément venant enrichir, de façon décalée et intelligente, le sentiment de colère du disque. Le groupe tient à se détacher de la masse de groupes extrêmes au style trop étroit et n'hésite pas à recourir, quand cela est nécessaire, sans jamais détourner ou dénaturer le propos, à des idées neuves et décalées.

Necroblaspheme a donc changé, grandi et décide d'exprimer différemment ses émotions. Bien que des passages très calmes soient présents sur "Belleville", il y a toujours une certaine noirceur derrière, latente, via des stridences, larsens et craquements. Là où la noirceur était palpable sur "DNP", ici, elle est plus insidieuse. L'expression est plus fine et contrastée. Chose intéressante, et preuve que Necroblaspheme a gardé son identité, c'est que dès la première minute, on reconnaît la patte du groupe. Les matériaux sont différents mais l'architecture est signée par les mêmes maîtres : voix de fou furieux en liberté, riffing implacable et aiguisé, passages lents et groovy, batterie furieuse. La mise en son de la batterie est fabuleuse et fait écho à celle de "DNP" : à la fois clair, aéré, précis et lourd, ce son est tout simplement délectable, confinant à la fois du naturel et du clinique. Chaque coup de tom résonne jusque dans nos artères.

Eloigné de son illustre grand frère, "Belleville" est un album difficile à cerner aux premiers abords, son écoute interpelle fortement l'auditeur. Mais avec des qualités musicales et émotionnelles certaines, et une remise en question pertinente et naturelle, le groupe parisien réussit un exploit. Nécroblaspheme livre un album noir, vivant et profond dont la personnalité se dégage au fil des écoutes. Il opère, de façon plus nette que par le passé, dans son propre style, plus ouvert et protéiforme que jamais.


Man Of Shadows
Octobre 2015




"XXVI : The Deeper The Better"
Note : 18/20

Necroblaspheme a changé. Le groupe de Paris se composait alors de 5 membres. Suite à départ de l’un des deux guitaristes, Christophe, le groupe décide ne pas le remplacer et continue sa route à 4. Puis, c’est au batteur Zoupa de faire ses aurevoirs après l'enregistrement "The Deeper The Better". A cela, rajoutons leur départ volontaire du label Polonais et voilà Necroblaspheme. On sent bien dans cet album une volonté marquée d’aller plus loin que dans leurs précédents albums et de creuser de façon plus personnelle et plus indépendante leur musique. D’aillleurs, vous vous rendrez très vite compte de l’évolution par rapport au dernier album. C’est donc un EP autoproduit, enregistré au Studio Sainte Marthe avec Francis Caste que nous propose le groupe. Certains pourront être déroutés par les chemins empreintés par Necroblaspheme pour nous mener là où ils veulent mais, le mieux est réellement de se laisser porter et de s’ouvrir à leur univers.

Car oui, Necroblaspheme, c’est un univers à part, créatif, inventif, surprenant et libre. Il n’y a qu’à jeter un rapide coup d’œil à l’artwork de Bruno Mangyoku, visuel très personnel d’un être emmené par un nuage... Côté son, une ambiance sombre, lourde et captivante fera place progressivement, au fil des morceaux, à une atmosphère plus brillante et puissante. Necroblaspheme fait le choix de lier death et black metal. Ce genre de mélange, ça passe ou ça casse. Eh bien dans le cas présent, ça passe et de très loin. Car Necroblaspheme ne fait pas dans la simplicité et le convenu en prenant tel ou tel apparat relevant et du death et du black pour faire du death / black facile et attendu. La recherche va plus loin notamment avec des compositions surprenantes et riches en changements rythmiques. A cela, seront appliqués sur certaines pistes des samples vocaux. On notera donc sur "Human vs Human" l’ajout d’un passage d’un film des années 70 sur la révolution Française puis sur "I Shemale" un morceau de dialogue tiré d’Easy Rider où il est question de réincarnation en Porky Pig. Il y a aussi l’inattendue reprise de Simon & Galfunkel : "The Sound Of Silence", une réelle réussite malgré un choix plus qu’audacieux. L’interprétation donnée est toute simplement ultra classieuse. Outre donc cette intelligence dans les compos et les références cinéphiles et musicales pointues et éclectiques, l’autre marque de fabrique du groupe, un final sur chaque morceau vaporeux et aérien après une tempête violente de sons matinés au black, comme sur "Seated To The Left Of The Seed" avec un final basse superbe. La batterie est prodigieuse, avec un son très particulier et une double pédale très présente qui accentue encore cette ambiance black. La guitare assure de très beaux riffs et le chant guttural de Yann vous prend aux tripes. Grâce à tout cela, Necroblaspheme arrive à nous transporter littéralement ailleurs, dans un climat doom chargé en émotion malgré la violence ambiante. On se laisse porter au fil des morceaux, évoluant et touchant encore plus la puissance sur le formidable morceau "Vautour" et sur "The Great Dead Moose" avec un passage guitare somptueux suivi d’une fin sensible et aérienne.

Cet album est la pépite qu’il faut avoir écouté en ce début d’Avril. Le travail effectué est plus que louable. Necroblaspheme a réussi à mêler intelligemment la puissance du death, l’ambiance du black et ses propres références pour créer un son nouveau, une ambiance brute mais apaisante à la fois et nous faire vivre une expérience musicale nouvelle. Oui, cela semble paradoxal d’associer le mot "metal" avec le mot "apaisant" ou encore "sensibilité". Et pourtant, pour cet album hommage, on le peut et c’est juste remarquable. Je ne saurais vous dire mon regret et d’une que cet album ne fasse que 6 pistes puis de les avoir loupés lors de leur concert Parisien où ils étaient en support de Napalm Death. On attend avec impatience de nouvelles dates. A suivre…


Maria & Poots
Avril 2012




"Destination : Nulle Part"
Note : 16/20

Après son premier opus et une certaine attente, le groupe de brutal death Parisien nous revient avec davantage de maturité dans son nouvel album intitulé "Destination : Nulle Part".

Ce titre a plusieurs significations : la première, transmettre des émotions sombres telles que la dépression, la mélancolie, l'abattement, qui sont les thèmes de leurs paroles, et d'un point de vue plus personnel, pour l'un des membres de Necro, sa représentation signifie "destination" une route irréversible, et "nulle part" la perte de soi dans un tout. Après chacun l'interprète comme ça lui convient. La pochette de l'album est plutôt originale pour un groupe death, une fois de plus Necroblaspheme arrive à nous étonner. Cette image nous interroge, et fait bien référence au titre de l'album. Assez réussie dans l'ensemble, son seul problème : la tâche noire un peu trop grossière. Pour terminer, pourquoi ce titre en Français plutôt qu'en Anglais ? C'est pour marquer l'empreinte d'un groupe Français qui a su s'imposer sur la scène du metal international.

Après ce paragraphe sur l'explication du titre, passons au contenu. Des la première écoute, le ton est donné avec l'intro qui nous lance "doucement" dans l'album pour ensuite nous bombarder de bon brutal death ; on reconnaît bien les sonorités, et ils ont su dépasser les clichés, comme le fait Aborted. C'est un album plus personnel qu'on retrouve là, qu'on ne se lasse pas d'écouter jusqu'à la fin, on se laisse aussi surprendre (avec un petit clin d'œil à la fin d'un de leurs morceaux). L'album envoie sec du début à la fin, ce qui doit sûrement donner en concert. Le son est vraiment propre, production est énorme, ce qui rend le groupe professionnel. On sent le chemin parcouru depuis leur premier album.

Pour conclure, après des années d'absence et beaucoup de travail, arrive "Destination : Nulle Part", qui mérite vraiment qu'on lui prête l'oreille. Ce dernier a su marquer au fer rouge un tournant dans l'évolution et l'histoire de Necroblaspheme, et peut rendre fière la scène Française.


Inocia
Décembre 2008


Conclusion
L'interview : Charly

Le site officiel : www.thedeeper-thebetter.com