Le groupe
Biographie :

Naumachia est un groupe de black / death metal mélodique polonais formé en 1999 et actuellement composé de : Armand (guitare), Soyak (guitare, chant / ex-Faust), VX (clavier / Atrophia Red Sun, Thy Disease, Stan Snu) et Anders "Astat" Johansen (batterie / ex-Nihilo). Naumachia sort son premier album, "Wrathorn", en Avril 2004 chez Empire Records, suivi de "Callous Kagathos" en Janvier 2007 chez Empire Records, de "Black Sun Rising" en Septembre 2009 chez Witching Hour Productions, et de "Machine Of Creation" en Mai 2015 chez Via Nocturna.

Discographie :

2004 : "Wrathorn"
2007 : "Callous Kagathos"
2009 : "Black Sun Rising"
2015 : "Machine Of Creation"


La chronique


Ce nouvel album de Naumachia aura été fait dans la douleur, le groupe ayant dû subir le décès de son bassiste Mortifer et dans un registre moins dramatique mais tout de même très handicapant, un crash de disque dur poussant le groupe à tout reprendre du début ! Au rayon des bonnes nouvelles, signalons une apparition de Covan sur un titre de l'album, signe qu'il commence enfin à se remettre des séquelles de l'accident survenu pendant une tournée de Decapitated.

Avant même de savoir si l'album est bon, je tiens à saluer la persévérance de ces gars-là, le fait que "Machine Of Creation" soit sorti malgré toutes les tuiles que le groupe a dû subir montre une passion indéniable. Pour situer la bête, on retrouve le Naumachia que l'on connaissait déjà sur "Black Sun Rising", à savoir un metal extrême mélangeant un death mélodique et puissant avec des riffs plus thrash moderne et des arrangements électroniques qui apportent des ambiances froides et presque mécaniques. Pris comme ça, ça fait penser à un pot pourri déjà entendu mille fois et pourtant Naumachia arrive à en faire une mixture personnelle, surtout au niveau des ambiances qui, comme je viens de le dire, sont très froides et apportent un côté déshumanisé. Sans compter que le groupe se permet quelques libertés plus expérimentales et techniques comme en témoigne par exemple le break de "Multiple Personality". Le premier blast débarque juste après avec "Scorched Earth", premier véritable éclat de colère de l'album, presque de l'air frais après s'être fait écraser par les deux premiers morceaux ! Mais les riffs rouleau compresseur et le mid tempo destructeur appuyé de tapis de double reprennent vite le dessus, et Naumachia de reprendre son visage le plus dominateur. Le groupe arrive à être violent sans être bourrin, complexe et riche sans être incompréhensible, le tout en délivrant un metal intense et étouffant du début à la fin. Quelques lignes mélodiques et soli de guitares (le break de "Scorched Earth", là encore, presque spatial et planant) viennent apporter quelques respirations au milieu de ces tonnes de plomb qui nous tombent dessus sans arrêt.

On note aussi un court interlude apportant des sonorités orientales couplées là aussi avec des arrangements électroniques, et même quelques lignes de chant clair sur "Lost" ! Et heureusement que "Machine Of Creation" présente de temps en temps ce genre de bulles d'air parce que les 42 minutes de l'album sont réellement intenses. Le seul défaut que je pourrais vraiment relever étant une légère baisse d'impact sur les deux ou trois derniers titres de l'album, ça donne l'impression que le groupe a gardé les morceaux les moins frontaux pour la deuxième moitié de l'album. Pas que ces morceaux soient chiants mais la première moitié de l'album tape tellement fort qu'on ne peut s'empêcher de trouver la suite très légèrement en dessous, présentant une sorte de tracklist coupée nette en deux. C'est "Amnesia" qui va amener la surprise en clôturant l'album sur un éclat de violence finale assez débridé donnant parfois l'impression d'entendre une déclaration de guerre venue d'une race extraterrestre belliqueuse (non, je n'ai pas bu). Sorti de cette légère baisse d'impact en cours de route, il faut dire que "Machine Of Creation" est très bon dans son genre, un album puissant, intense, varié et assez complexe et dynamique pour tenir la route sur la longueur. Niveau son, c'est presque effrayant, le groupe étant retourné au studio Hertz, vous imaginez bien que la production est foutrement puissante.

Au final, un nouvel album qui a failli ne jamais voir le jour et qui montre paradoxalement un Naumachia en forme, continuant sur la lancée déjà initiée par "Black Sun Rising". Un metal personnel, intense, brutal, froid et varié qui va littéralement vous rouler dessus !


Murderworks
Août 2015


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.naumachia.net