Le groupe
Biographie :

Naglfar est un groupe de black metal Suédois fondé en 1992 sous le nom de Uninterred par Jens Rydén et Kristoffer Olivius. Naglfar a été fondé sous le nom de Uninterred par Jens Rydén et Kristoffer Olivius. La formation est alors complétée par Ulf Andersson du groupe Nocturnal Rites à la batterie, ainsi que Morgan Hansson et Fredrik Degerström aux guitares. Cependant, Fredrik Degerström quitta le groupe quelques mois plus tard, en Mars 1994, à cause de conflits avec les autres membres du groupe et de divergences musicales. Peu de temps après, Ulf Andersson prit cette même décision, afin de se concentrer pour son travail au sein de Nocturnal Rites, son groupe d'origine. Pendant cette période instable pour la formation, le groupe a enregistré sa première production. Peu avant sa sortie, les membres du groupe décident de changer de nom pour Naglfar, nom qu'ils garderont définitivement. La démo "Stellae Trajectio" sortira en Novembre 1994. Au début de l'année 1995, le groupe signe un contrat avec le label Wrong Again Records. Pendant l'été de cette même année, leur premier album studio voit le jour, "Vittra". Peu de temps après cette sortie, Mattias Holmgren quitte le groupe. Leur deuxième album, "Diabolical", sort en 1998 après trois années de relative inactivité. Les critiques concernant cet album sont dans l'ensemble élogieuses. Après quelques changements dans la formation, le groupe sort l'EP "Ex Inferis" en 2002, puis leur troisième album, "Sheol", en 2003. En 2005 sort l'album "Pariah", qui obtient un assez grand succès parmi les fans de Naglfar. Cette sortie est suivie d'une tournée à travers l'Europe avec le groupe de black metal Dark Funeral. Au cours de cette même année, le vocaliste du groupe, Jens Rydén, quitte la formation. Le bassiste, Kristoffer Olivius, prend alors sa place de chanteur et laisse son rôle de bassiste à Morgan Lie qui était batteur dans le groupe. Mattias Grahn est alors recruté comme batteur au sein de Naglfar. Deux ans plus tard sort l'album "Harvest", qui est le cinquième opus du groupe. Le 22 Décembre 2011, un nouveau titre intitulé "Pale Horse" est publié sur le compte YouTube de Century Media, ainsi que la sortie de leur nouvel album "Téras" prévu pour Mars 2012. Huit ans plus tard, Naglfar est de retour avec "Cerecloth", dont l'écriture avait débuté en 2014.

Discographie :

1995 : "Vittra"
1998 : "Diabolical"
2003 : "Sheol"
2005 : "Pariah"
2007 : "Harvest"
2012 : "Téras"
2020 : "Cerecloth"


Les chroniques


"Cerecloth"
Note : 17/20

Voilà huit ans que nous attendions le nouvel album de Naglfar, et voilà que les Suédois nous l’offrent ! Intitulé "Cerecloth", il est le septième album du groupe, composé de Kristoffer W. Olivius (ex-bassiste, actuellement chanteur, Bewitched, ex-Setherial), Andreas Nilsson (guitariste, Malakhim, Occasum) et Marcus E. Norman (guitariste, claviériste et bassiste, Ancient Wisdom, Bewitched). Pour le live (ainsi que l’enregistrement de l’album), la formation compte également sur Alex "Impaler" Friberg (basse, Firespawn, ex-Necrophobic) et Efraim Juntunen (batterie, Guillotine, Persuader).

On commence directement avec "Cerecloth", un morceau à la courte introduction angoissante qui nous envoie directement nous faire déchiqueter par des riffs rapides et mélodiques. Les Suédois n’ont absolument pas perdu la main, et ce premier titre ne confirme, entre hurlements rauques et rythmique truffée de leads perçants. Sans transition on enchaîne avec "Horns", une deuxième rafale toute aussi mélodique et puissante que la précédente. Cette ambiance oppressante assurée par les vociférations du vocaliste et les riffs noirs mais ininterrompus du groupe est toutefois très prenante. Une introduction entre basse, batterie et nappes de clavier fantômatiques pour "Like Poison For The Soul", un titre légèrement plus majestueux et glacial. Le son semble distant et moins agressif. Le chant se marie également à la perfection avec cette ambiance aérienne, et on retrouve ce même aspect sur "Vortex Of Negativity". La fureur revient bien vite avec un blast massif, mais les riffs des musiciens traduisent à nouveau un côté froid du black mélodique des Suédois, qui est très agréable à écouter. La guitare lead se démarque d’un coup, et donne un sursaut épique au morceau, qui finira par ralentir peu après sa moitié.

On pioche à la fois dans un son old school et dans une accélération plus moderne pour "Cry Of The Seraphim", un morceau différent des autres mais qui conserve ce voile mystérieux que le groupe dépose lentement depuis le début de l’album, alors qu’on revient dans une fureur sans limite pour "The Dagger In Creation". J’ai eu la sensation d’être littéralement pris dans un typhon mélodique tranchant lors de ce morceau, avec pour oeil du cyclone le solo. Mais la rythmique revient nous balayer une dernière fois avant de nous laisser avec "A Sanguine Tide Unleashed". Plus court que les autres titres, il n’en est pas moins violent, bien au contraire. Quelques breaks viennent donner un aspect plus brut au morceau, et c’est après un final soudain que démarre "Necronaut". Peu de hurlements sur ce titre mélancolique, et une progression dans l’intensité qui démarre par un son clair. Le riff avance et se transforme finalement en lente complainte, mais le titre est court et après quelques vociférations c’est le dernier morceau qui débute. Intitulé "Last Breath Of Yggdrasil", il réunit à la fois cette ambiance froide et ces mélodies perçantes que les suédois savent parfaitement manier. Et c’est après cinq minutes de fureur que le groupe laisse place à l’outro, qui referme ce chapitre.

Naglfar a su récompenser notre patience avec "Cerecloth". Sur ces neuf titres, certains sont clairement au-dessus des autres, mais l’ensemble reste très bon, et le black mélodique peut compter sur l’un des maîtres en la matière pour assurer la pérennité du genre. Quant aux lives, ils sont trop peu nombreux mais excellents.


Matthieu
Mai 2020




"Téras"
Note : 13/20

C'est je l'avoue avec une certaine appréhension que j'ai écouté pour la première fois ce nouvel opus des Suédois de Naglfar. Grand amateur d'albums tels que "Sheol" et "Pariah", j'avais noté une évolution certaine sur "Harvest", plus rapide, mais quelque part aussi plus éloigné de ce qui faisait la musique du groupe à proprement parler quelques années auparavant. Alors, retour aux sources ou continuité dans l'évolution, je vous dirai ce qu'il en est vraiment de ce petit dernier nommé "Téras"... Ce qui est sûr en tout cas, c'est que j'attends de Naglfar qu'il me séduise à nouveau !!!

Après un morceau d'introduction assez intéressant et tout à fait dans le ton "Naglfar", le groupe nous dévoile sur « "Pale Horse" une facette encore plus brutale que sur ses dernières sorties. Voilà donc nos Suédois en train de blaster sur un morceau finalement assez répétitif et rehaussé d'une mélodie plutôt lancinante mais bien éloignée des mélodies flamboyantes de l'époque qui faisaient de Naglfar un pur produit Suédois !!! Et même si on retrouve la musicalité qui nous est chère sur le morceau suivant, il est indéniable que les Suédois ont pris goût au blast, lorgnant parfois du côté d'un Marduk période "World Funeral"...

Sur "The Monolith", Naglfar nous offre un morceau mid-tempo de très bonne facture, envoûtant à souhait mais là aussi très loin des fougueux albums cités précédemment... Certes, le groupe a été victime de quelques changements de line-up, mais la base reste malgré tout identique et n'explique donc pas véritablement ce changement de registre assez surprenant. Et en fait, ce nouvel album restera basé jusqu'au bout sur cette alternance de morceaux blastés et de morceaux mid-tempo... Choix surprenant même si le principal intérêt est de donner du relief à un album qui en a bien besoin !!! Car en effet, le son n'est à mon sens pas du tout à la hauteur sur ce nouvel album !!! Faible sur "Pariah", il permettait de profiter pleinement de chaque instrument... Sur "Harvest", Naglfar avait trouvé un bon compromis donnant beaucoup de puissance aux nouveaux morceaux !!! Mais sur ce "Téras", les Suédois ont voulu jouer la surenchère comme ils l'ont fait avec les blasts... Et le problème majeur est une batterie trop en avant, proche de la saturation, et couvrant autant la basse que les lignes de guitare, élément essentiel jusque là dans la musique de Naglfar !!! Là où les mélodies auraient dû nous envoûter tout en apportant un élément de relief indéniable aux morceaux, la batterie couvre tout et rend de par le son l'ensemble on ne peut plus brouillon...

Finalement, c'est sur les morceaux mid-tempo où la batterie est moins fournie que les Suédois s'en sortent le mieux, le reste de l'album étant gâché par des blasts abusifs même si rapides à souhait... Et même si l'on essaye de faire abstraction de ce problème, les parties guitare en général, et les mélodies en particulier font pâle figure par rapport à ce à quoi le groupe nous avait habitué !!! Ce nouvel album tourne très vite en rond et un sentiment de lassitude s'installe bien trop rapidement, nous faisant presque regretter un "Harvest", album qui m'avait semblé en demi-teinte à l'époque...

En voyant ainsi Naglfar marcher par moments sur les plate-bandes de Marduk voire de Dark Funeral, même si on est heureux de voir qu'on a toujours affaire à du black-metal Suédois, on s'aperçoit assez vite que le groupe n'est pas armé pour faire face à ses concurrents !!! Naglfar avait trouvé sa voie, son style et était selon moi sur une pente ascendante... En voulant évoluer, le groupe s'est malheureusement perdu en route et se retrouve maintenant fondu dans une masse informe de groupes mélodiques alors qu'il n'y a pas si longtemps, le groupe brillait d'une lumière radieuse !!!

Je me souviens encore du groupe en ouverture d'un Dark Funeral affaibli par un Emperor Magus Calligula malade... Naglfar avait littéralement laissé leurs compatriotes dans l'ombre !!! De même au Party San comme on peut le voir sur le DVD bonus de "Harvest"... Des morceaux taillés pour la scène, une play-list de fou offrant à un public avide un show surpuissant qui aurait fait headbanguer n'importe quel paraplégique !!! Mais sur son terrain, Dark Funeral est imbattable et Naglfar l'apprendra à ses dépends s'ils retournent ensemble...

Bref, ce "Téras", même s'il est plein de bonne volonté, reste définitivement en demi-teinte !!! L'avantage, car il y en a un, c'est qu'il me permet de désormais apprécier "Harvest" à sa juste valeur... Les musiciens du groupe sont talentueux, on le sait, mais on les voit ici à court d'inspiration, ce qui est fort regrettable !!! En s'éloignant de leur style de prédilection, ils se sont aussi éloignés de leur public... Le Naglfar flamboyant d'autrefois est aujourd'hui meilleur sur le mid-tempo que sur le blast !!! Or si le groupe n'est pas au niveau de ses compatriotes sur la rapidité, il se retrouve en concurrence directe avec bon nombre de groupes sur le mid-tempo... Difficile alors, malgré tant d'années d'expérience, de sortir du lot !!! Dommage...


Carcharoth
Avril 2012


Conclusion
Le site officiel : www.naglfar.net