On assiste depuis quelques temps au comeback et retour invraisemblable des
anciennes légions de la scène heavy metal Française des années 80. Les
reformations de Satan Jokers, Vulcain, Océans et consorts montrent un
revivial
pour ce style longtemps dénigré. Mystery Blue lui a fait le sien en 1998,
évoluant depuis d'un style hard rock à un heavy beaucoup plus couillu. Et
si
les Strasbourgois ont fait leur petit effet au début de leur carrière, il est
de
fait de constater que le groupe n'aura jamais accédé au statut qu'il
aurait
pu toucher du doigt. Transpirant à plein nez l'école Judas Priest époque
"Painkiller" mélé aux Teutonneries d'Accept, le sixième album de Mystery Blue
en
est toutefois assez inégal.
On retrouve tous les ingrédients d'un bon album
de
N.W.O.B.H.M : rythmique plombée, riffs accérés dans la pure tradition,
batterie
façon rouleau compresseur mais il est à noter que la particularité du chant
pourrait en rebuter plus d'un. Le premier titre (après l'introductif "The Night
Before") "Hell & Fury" nous envoie une température plutôt élevée, le
flux est
tendu comme un arc, les Alsaciens misant sur un côté assez agressif, et ceci
sur la majeure partie de l'album ("No Way Out" et sa drum intro
intéressante, "Welcome To Chaos", le réussi "Fate"), poussant alors les
parties vocales de Nathalie Geyer dans ses derniers retranchements. On a sans
cesse l'impression d'assister à une bataille auditive musique / voix plutôt
qu'à une osmose salvatrice. L'intrépretation est en effet assez déroutante,
les
montées suraigues plutôt agaçantes pour ma part (n'est pas Kate French qui
veut...), plusieurs parties crispantes de par leurs dissonnances, à priori dû à
cette manie de surjouer de nombreux passages afin d'être dans un rapport de
force égalitaire.
Le constat est que ce défaut plombe considérablement l'album,
la qualité des zicos, aussi bon soient ils, ne parvient pas à rétablir le
niveau génèral. Et cela est vraiment dommage car musicalement, l'ensemble
est
impeccable, les guitares de Frenzy s'imposant en digne héritier de la paire
Timpton / Downing, la rythmique soutenant l'ensemble avec efficacité et
justesse. Un constat donc mi figue / mi raisin, une zic de très bonne facture
("Nuclear Skies","The Deadly Nightshade"), une production parfaite comme à son
accoutumé de Achim Kohlerde mais entâchée de lignes de chant au deçà du
niveau de
ses compères. A conseiller donc seulement aux amateurs de voix perchées, et
encore...
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