Le groupe
Biographie :

Myrkur est un one-woman band de black metal américain formé en 2013 et mené par la danoise Amalie Bruun. Myrkur est signé sur le label Relapse Records chez qui est sorti le premier EP éponyme à l'automne 2014 et le premier album, "M", en Août 2015. Amalie Bruun s'occupe du chant, de la guitare, de la basse mais aussi de la production.

Discographie :

2014 : "Myrkur" (EP)
2015 : "M"


Les chroniques


"M"
Note : 17/20

Amalie Bruun et son "one-woman black metal band" fait couler beaucoup d'ancre. Elle est tantôt critiquée, son projet étant considéré comme simple acte commercial, tantôt encensée... Alors qu'en est-il de Myrkur ? Que nous offre cet album, sobrement intituler "M" ?

Certainement pas quelque chose de commercial. Nous en avions déjà la preuve lorsque la danoise avait sorti un EP éponyme en 2014. Il laissait déjà de belles impressions. Le son était sale, les compositions prenantes et belles et l'ambiance noire. La seule petite erreur a été d'annoncer Myrkur comme un projet black metal. C'est à cause de ce terme que les "puristes" du genre se sont déchaînés alors remettons les choses d'aplomb. Myrkur est un projet de metal atmosphérique qui emprunte autant au black metal qu'au metal gothique, le tout saupoudré de musique traditionnelle et d'influences classiques. Donc oui, effectivement, si vous attendiez un album de "trve black metal", votre déception sera grande. Objectivement, il serait plus juste de considérer Myrkur comme quelque chose de neuf, donc d'inconnu, et de ne pas être hâtif sur le jugement avant d'avoir posé une oreille attentive sur ce que fait Amalie Bruun. Alors partons, sans a priori, au travers des paysages brumeux, glaciaux et mélancoliques de "M".

L'album s'ouvre sur une magnifique introduction au violon, à l'hardanger fiddle et aux guitares légèrement distordues soutenues par de lourds tambours. Le chant d'Amalie a quelque chose d'unique. Il est beau, susurré, doux et plaintif... jusqu'au moment où la musique devient plus chaotique et où elle use de sa voix black particulièrement atypique. Alors Amalie devient une goule, un spectre revenu hanter l'auditeur... Ces deux types de voix caractérisent parfaitement Myrkur, sa musique est douce et triste ou froide et terriblement acérée, avec un aspect désordonné et étouffant (dans le bon sens du terme). Tout au long de l'album, elle nous fait passer d'une ambiance à l'autre avec brio jusqu'à les entremêler tout en finesse. Un accompagnement typique du black sur lequel vient se poser avec délicatesse sa voix claire, ou à l'inverse, des instants de grande douceur, éthérés, où ses cris viennent percer la brume d'épieux de glace. Ce qui est intéressant dans cet album est le mélange stylistique qu'on y trouve. Outre le black et le metal gothique et ambiant, on retrouve quelques influences de musique traditionnelle par la présence d'instruments comme l'hardanger fiddle ou la fiöla islandaise. On y entend aussi certaines influences classiques notamment grâce aux morceaux a cappella qui font penser aux chants liturgiques ainsi qu'aux interludes piano / voix (qui ne sont pas sans rappeler les travaux de sa compatriote Agnès Obel) comme sur le titre "Byssan Lull". En somme, nous avons affaire à des métissages qui servent admirablement la musique de Myrkur et qui lui donnent quelque chose d'unique. Ce n'est pas forcément révolutionnaire, mais ça a le mérite d'avoir une identité propre, chose si dure de nos jours. Dans la création de cet opus, la demoiselle s'est entourée d'une équipe de choc pour l'aider à l'ouvrage. Nous pouvons citer "Garm" à la production qui a fait un travail remarquable et qui renoue avec le black (on perçoit d'ailleurs quelques influences des premiers Ulver). Il a réussi a faire en sorte que l'album ait un son sale mais que toutes les parties soient audibles. Nous pouvons aussi citer Chris Amott d'Arch Enemy qui est venu prêter main forte en enregistrant quelques pistes de guitares...

Tout ce que cela prouve, c'est qu'Amalie Bruun sait où elle va et elle est soutenue par du beau monde dans sa démarche. Myrkur nous livre un album sincère, mur et profondément touchant. "M" est bien pensé, bien écrit, il est clair que rien n'est laissé au hasard et surtout pas l'émotion. Bruun a su créer son propre univers. Il en évoque d'autres mais il a la particularité d'avoir son identité propre et de ne pas s'inscrire dans quelque chose de déjà entendu. Myrkur est destiné a une carrière prometteuse si sa créatrice continue sur cette lancée.


Thomas
Octobre 2015




"Myrkur"
Note : 12/20

Vous avez sûrement entendu ce nom quelque part et pour cause, c’est le groupe qui fait le buzz en ce moment ! Et la raison est toute simple, c’est un one-woman band ! Oui, une femme se chargeant de tous les instruments (sauf de la batterie). C’est assez rare dans le milieu black et même metal en général donc forcément, Amalie Bruun, originaire du Danemark et vivant aux USA, fait parler d’elle. C’est donc en parallèle de ses projets de chanteuse pop et du mannequinat que la demoiselle a choisi de se lancer dans le black metal !

C’est une drôle d’idée quand on voit ses travaux passés dans la musique et son côté jetset mannequin qui sont très éloignés. Mais bon, pourquoi pas ? Amalie a choisi de nommer son projet Myrkur qui veut dire “ténèbre” en islandais, d'ailleurs tout est chanté dans cette langue. Elle a choisi de sortir un EP éponyme signé chez Relapse Records pour débuter sa carrière, on découvre alors 7 titres pour une durée de 24 minutes. Il y a 5 morceaux plutôt courts durant en moyenne 4 minutes et de 2 intermèdes célébrant la nature. En écoutant cet EP, on constate en premier le chant clair de la miss qui fait toute la particularité de ce groupe. Sa voix, loin du chant guttural, est extrêmement vaporeuse, presque religieuse. C’est donc une surprise dans un premier temps et alors qu’on l’apprécie dans le premier titre "Ravnens Banner", elle devient assez vite rébarbative car identique sur tous les morceaux et bien trop plate… C’est lassant car le ton reste le même, on a donc un besoin grandissant d’entendre une voix féminine plus rentre-dedans et moins lisse. Sur de plus petits passages de temps en temps, cela aurait vraiment bien collé à l’ambiance atmosphérique mais là c’est trop. De plus, son chant est souvent trop en avant au détriment des instruments qui passent au second plan, ce qui crée un décalage. Elle a voulu bien faire en se démarquant et c’est une bonne chose mais pour l’instant on n’est pas vraiment convaincu. De bonnes bases sont là mais cela ne colle pas encore. Les morceaux qui sont donc courts passent bien, sans surplus dans la composition. C’est même plutôt simpliste avec de belles mélodies de guitares bien typées nordiques. La batterie sonne bizarre parfois, comme s’il y avait deux mondes, entre elle et le reste, mais en général ça passe. C’est une musique qui mixe le black metal et l’atmosphérique comme dans "Ma Braende I Helvede" plus direct avec ses guitares éraillées. "Dybt I Skoven" est le titre le plus posé avec des riffs très post-black et un ton bien plus léger.

Après cette écoute, le résultat est plutôt mitigé. En effet, mis à part le fait que ce soit une femme aux manettes, il n’y a hélas rien de vraiment exceptionnel dans ces 7 titres. On ressent un manque gênant d’âme et de détermination dans les compositions, elles s’écoutent mais restent trop basiques pour vraiment accrocher. L’originalité du chant est cependant à creuser pour rendre un meilleur rendu dans les prochains travaux. On attend donc avec impatience l’album prévu pour 2015 pour juger d’une évolution positive.


Nymphadora
Décembre 2014


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.facebook.com/myrkurmyrkur