Le groupe
Biographie :

Myrkraverk est un one-man band de folk / black metal norvégien formé en 2007 dans lequel opère Thor Erik "Grimnisse / Infamroth" Helgesen ( Skuggeheim, Throne Of Katarsis, ex-Grimnisse, ex-Obscuration, ex-Zeno Morf, ex-Thundra). Après deux EPs sortis en 2009 et 2011, Myrkraverk sort son premier album, "Nær Døden", en Mars 2018 chez Blut & Eisen Productions.

Discographie :

2009 : "Nordvegen" (EP)
2011 : "Nekroamanita Muscaria" (EP)
2018 : "Nær Døden"


La chronique


Myrkraverk est un groupe norvégien de black metal fondé en 2001. Le groupe qualifie sa musique de "Nasjonal nekroromantisk", ce qui personnellement me réjouit car cela implique qu’on va avoir à faire à un son très norvégien, très fidèle aux racines du pays, mais qui va probablement dériver vers un trip un peu sordide et dégueulasse. Tout ce qui me plaît en général. Et fidèle à la coutume norvégienne, on va également retrouver pas mal de gens connus sur cet album comme Grutle Kjellson d’Enslaved, Hoest de Taake ou encore Nocturno Culto de Darkthrone. Du beau monde donc, mais on va voir ce que ça donne.

L’introduction, appelée "Inngang" pour l’originalité, ne nous en apprendra pas beaucoup. Des bruits un peu suspects se font entendre, nous laissant dans le mystère le plus total. C’est véritablement avec "Heidinn Rites Blot" qu’on va faire la connaissance de Myrkraverk. Et c’est cette première rencontre qui va me faire dire avec conviction que oui, c’est du bon. Si vous êtes déjà familiers avec un groupe méconnu (sentez mon ironie derrière votre écran) appelé Throne Of Katharsis, vous y retrouverez des éléments connus. Mais pour décrire la bestiole : c’est du pur son norvégien, avec ces petites pointes mélodiques si particulières que j’affectionne tout particulièrement. A côté de ça, on retrouve aussi des hymnes typiquement black comme le très énergique "Ritual" qui martèle avec la violence d’un marteau-piqueur abandonné sur le carrelage.

En fait, l’album pourrait être résumé à ça : du bon black old school avec les sonorités norvégiennes qui ont fait le succès d’un joli paquet de groupes. A certains moments, j’ai eu l’impression d’écouter du Taake de la vieille époque, avant de basculer sur des influences plus tirées d’un Mayhem. Il n’y a pas vraiment de redites dans cet album, pas de longueurs. Le tout semble avoir été calculé minutieusement pour ne pas nous lasser, et on sent une réelle authenticité qui suinte littéralement de ce déballage de violence perpétuelle. On a bien sûr le droit à quelques moments d’instropection relative avec, par exemple, "Astral" qui me donne plus l’impression qu’un mec perdu en pleine montagne est en train d’essayer de murmurer une formule sortie d’un vieux grimoire satanique alors qu’une tempête de neige fait rage au dehors. Oui, revoilà ma personnalité imaginative, rangez-moi ces fourches immédiatement. Il y a aussi des moments d’expérimentation avec le très bizarre "NatasataN" qui s’attarde beaucoup à l’instauration d’une atmosphère mystérieuse presque mystique. De telles pauses sont inattendues pour un groupe du genre, et j’entends presque ma mère sortir son traditionnel "Mais ça sonne très oriental pour un groupe norvégien pourtant !" en cette occasion particulière. J’ai aussi beaucoup apprécié "Sensdlava" qui débute sur un chant féminin en norvégien qui réjouit la passionnée de cette langue que je suis, et qui me donne envie de retourner écouter des chants traditionnels en boucle. Chacun ses délires.

Au final, la qualité est très clairement au rendez-vous. Myrkraverk nous propose ici un album qui est une véritable déclaration d’amour au black old school norvégien. On y retrouve tous les codes qui nous font frémir, tous les sons qui nous rendent joie, avec des invités de talent qui apportent une patte discrète mais certaine à l’édification du futur monument Myrkraverk. Ce n’est pas surprenant que cet album me plaise… j’ai l’impression qu’il a été pensé précisément pour les gens comme moi, qui s’y reconnaîtront parfaitement et pourront l’écouter en boucle avec un sourire satisfait sur les lèvres. Le groupe ne sort pas vraiment de sa zone de confort, mais ce n’est pas le but ici. Le travail est rempli, et avec brio.


Velgbortlivet
Juillet 2018


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/myrkraverk-209068485788336