Le groupe
Biographie :

Mustasch s'est formé à Göteborg (Suède) en 1998 et enregistre sa première démo "The Mustasch Farm" sur l'île Orust. Celle-ci sort en nombre limité par différentes maisons de disques et de labels dans le monde entier. En 2001 ils sortent leur premier EP "The True Sound Of The New West", ce qui leur permet de tourner en Suède et de se faire connaître par la scène "metal". Le nom du groupe fait référence aux célèbres moustachus de l'histoire de du rock, à savoir Freddy Mercury (Queen), Tony Iommi (Black Sabbath) entre autres. Le groupe sort les albums "Above All" (2002) et "Rastafari" (2003), ce qui lui permet d'être nominés au Swedish Grammies. Parallèlement, le groupe tourne intensivement et se construit une belle réputation. Ils enregistrent "Powerhouse" (2005) avant de changer de label afin de mieux gérer la distribution de leur disques. Ayant dès lors toutes libertés créatives, ils enregistrent en 2006 leur EP "Parasite!" rapidement suivi en 2007 par l'album "Latest Version Of The Truth" grâce auquel ils obtiennent leur premier Swedish Grammy après deux précédentes nominations sans succès. Fort de cette nomination, ils enchaînent concerts sur concerts et retardent les sessions d'enregistrement du nouvel album, sortant alors la compilation "Lowlife Highlights" (2008). Cette date marque le départ du guitariste Hannes Hansson. Fier des dix années qu'il a passé dans le groupe, il estime que celui-ci est devenu aujourd'hui bien trop important. Sa priorité étant de retrouver sa famille. Mustasch continue de tourner en compagnie de guitaristes intérimaires avant de confier le poste à David Johannesson (ex-Sparzanza). À la fin du printemps 2009, le batteur le batteur, Mats "Dojan" Hansson quitte le groupe suite à des problèmes d'arthrite. Il sera remplacé par Danne McKenzie que le groupe connaît très bien pour avoir travaillé avec lui à plusieurs reprises. Le 19 Août 2009, Mustasch annonce avoir clos l'enregistrement de son album éponyme. Il sera disponible la même année, le 30 septembre en Suède et en Finlande, le 5 Octobre au Danemark et en Norvège alors qu'il ne sera disponible dans le reste du monde qu'en début d'année 2010. En Novembre 2011, le nouveau single "The Challenger" extrait de "Sounds Like Hell, Looks Like Heaven" devient un hit en Scandinavie avant de se répandre dans le monde entier. Ce qui donnera l'occasion au groupe de tourner dans le monde entier. L'album "Thank You For The Demon" sort en Janvier 2014, suivi du huitième, "Testosterone", en Septembre 2015, de "Silent Killer" en 2018 et de "Killing It For Life" en 2019.

Discographie :

2001 : "The True Sound Of The New West" (EP)
2002 : "Above All"
2003 : "Ratsafari"
2005 : "Powerhouse"
2006 : "Parasite!" (EP)
2007 : "Latest Version Of The Truth"
2009 : "Mustasch"
2011 : "The New Sound Of The True Best" (Compilation)
2012 : "Sounds Like Hell, Looks Like Heaven"
2014 : "Thank You For The Demon"
2015 : "Testosterone"
2018 : "Silent Killer"
2019 : "Killing It For Life"
2021 : "A Final Warning - Chapter One" (EP)


Les chroniques


"A Final Warning - Chapter One"
Note : 16/20

Planquez les tondeuses et autres paires de ciseaux, Mustasch est de retour ! Après avoir trouvé le dernier album un peu mou et pas forcément très inspiré, je me demande ce que le groupe va nous offrir sur ce nouvel EP "A Final Warning - Chapter One" qui appelle donc une suite (oui je suis perspicace...).

Un peu de plus de vingt minutes au compteur, six pistes, ça devrait être assez direct avec des morceaux qui tournent autour des quatre ou cinq minutes. La formule de Mustasch a toujours été plaisante en soi puisque le groupe mélange, le hard, le FM, le rock, dans un joyeux foutoir énergique, accrocheur et mélodique. Le problème de "Killing It For Life" était à la fois un manque de patate et un manque d'inspiration, on espère donc que le groupe a retrouvé la forme pour cette fois. Le morceau-titre nous accueille et montre déjà plus d'énergie que le précédent album avec une fois de plus un bon vieux hard rock mélodique et accrocheur. Le refrain est d'ailleurs du genre à vous rentrer dans le crâne facilement et fait son office sans problème. Pas de révolution pour Mustasch qui reste fidèle à son credo mais qui retrouve la patate qu'il avait délaissé sur "Killing It For Life". Même si le morceau ne présente rien d'exceptionnel et dure cinq minutes, on ne s'ennuie pas et cette entrée en matière passe plutôt bien, contrairement au précédent album qui montrait pas mal de signes de longueur. Il est d'ailleurs le morceau le plus long de cet EP et prouve que Mustasch a souhaité revenir à quelque chose de plus direct et de plus concis. C'est confirmé par "Contagious" qui balance des riffs aux fortes senteurs de hard rock et de heavy metal à l'ancienne pour seulement trois minutes au compteur. Quelques coups de double grosse caisse, de bons riffs efficaces, un refrain une fois de plus facilement mémorisable et très accrocheur, bref tout l'attirail nécessaire pour aller droit au but et ça marche plutôt pas mal.

Encore une fois, vous n'entendrez rien qui vous fera tomber à la renverse en termes d'originalité puisque les influences de Mustasch sont clairement ancrées dans les années 70 et 80 mais "A Final Warning - Chapter One" rassure en faisant entendre un groupe plus inspiré et qui maîtrise mieux son sujet que sur "Killing It For Life". Un album qui m'avait d'autant plus déçu que je savais le groupe capable de faire bien mieux, la preuve en une vingtaine de minutes avec ce nouvel EP. "Albert Einstein", quant à lui, se fait plus lourd et plus puissant mais toujours aussi efficace avec un Ralf Gyllenhammar décidément bien en forme au chant et qui s'égosille comme jamais. Son "Einstein" sonnerait presque comme un gros "Rammstein" tant son intonation et sa voix se rapprochent de celle d'un Till Lindemann en train de beugler sur ce passage. D'ailleurs, ce n'est pas la seule fois où on l'entend crier sur ces nouveaux morceaux, il se lâche bien aussi sur "You're Killing Me", morceau qui balance lui aussi de bons gros riffs d'ailleurs. Si on retrouve la patte du groupe; on retrouve aussi l'inspiration qui va avec et ça fait plaisir d'entendre Mustasch reprendre du poil de la bête (il fallait que je la place...). On sent même le groupe plus méchant cette fois, les riffs se font parfois plus modernes, plus puissants et l'agressivité monte d'un cran. Seul "Searching For Long Range Communnication" relâche un peu la pression avec de faux airs de western et de gros rock, très efficace et bien foutu là encore. Si "Killing It For Life" m'avait fait l'effet d'une douche froide, ces nouveaux morceaux me donnent envie d'en entendre plus et de voir ce que le groupe va nous proposer dans le futur.

Un bon rattrapage qui montre que le précédent album était un petit moment de faiblesse et que Mustasch revient en forme. "A Final Warning - Chapter One" est nerveux, énergique, accrocheur et bien plus inspiré que son grand frère. Le groupe en profite pour faire entendre quelques petites choses nouvelles pour lui, comme quelques riffs plus modernes et plus méchants et nous laisse avec l'envie d'entendre la suite, ce qui est toujours bon signe !


Murderworks
Septembre 2021




"Killing It For Life"
Note : 10/20

Que les bourrins fuient à toutes jambes, le nouvel album de Mustasch est là pour nous remettre une dose de hard rock FM dans les oreilles, donc rangez les haches elles ne seront pas utiles. "Killing It For Life" est donc déjà le dixième album du groupe et comme ses prédécesseurs, l'engin est compact et ne dépasse pas les trente-six minutes.

"Where Angels Fear To Tread" démarre l'album avec un riff bien metal avant de virer en hard rock accrocheur et mélodique, comme d'habitude avec ces moustachus c'est direct. On sent clairement du Metallica période black album là-dedans et ce premier morceau confirme que le groupe n'a pas changé son fusil d'épaule. Bon, ce n'est pas vraiment le morceau le plus inspiré du groupe et j'aurais personnellement choisi quelque chose de plus pêchu et de plus énergique pour ouvrir l'album. Genre "Ransacker" qui le suit et qui va chasser sur les terres de Judas Priest, en plus soft évidemment, avec des riffs qui amènent déjà plus de patate là-dedans. On retrouve toujours ces lignes de chant très accrocheuses et limite radio friendly qui vont faire hurler les gros métalleux puristes de l'extrême et il faut avouer que Mustasch est plutôt doué dans ce domaine. Pourtant, on ne peut s'empêcher cette fois de se dire que l'on identifie un peu trop les différentes influences. Un peu de personnalité ne ferait pas de mal et même si la volonté était peut-être de rendre hommage aux groupes qui les ont marqués, c'est souvent un peu trop flagrant. C'est d'autant plus dommage que Mustasch a déjà prouvé par le passé qu'il était capable de pondre des mélodies imparables capables de faire voler bien des crinières devant les ventilos. Pour ne rien arranger, la batterie manque cruellement de puissance et semble sortir tout droit du rayon jouet ou William Saurin. Du coup, la pochette qui montre ce crâne surmonté d'une crête punk faite avec des balles semble très décalée, le contenu ne correspondant pas vraiment au contenant.

"Before A Grave" remplit plutôt bien son office de ballade avec son côté mélancolique mais toujours accrocheur avec quelques guitares un peu plus grosses sur les refrains. Ce qui est dommage, c'est que le rythme de l'album prend une claque en plus avec "Freddie Mercury" bien posé et aux allures de ballade lui aussi qui plombe encore un peu un album déjà pas très énergique. Le morceau n'est pas exceptionnel et enchaîner deux morceaux soft sur un album qui manque déjà de patate n'était peut-être pas une très bonne idée. Surtout que pour le coup les riffs de ce morceau sont simples, pas très variés et que le groupe nous les met en boucle pendant cinq minutes, ce qui fout un bon coup dans l'aile de "Killing It For Life" dès la quatrième piste. Si "Go To Hell" booste un peu les guitares, le rythme reste là encore très posé et on se demande vraiment ce qui est passé par la tête du groupe pour valider ce type de pochette sur un album pareil ! Idem pour le titre du morceau d'ailleurs, avec "Go To Hell" on s'attend à un minimum de colère mais non ça reste là encore coincé sur les deux même riffs pendant près de cinq minutes. Alors certes l'album part moins dans tous les sens que ne le faisait "Testosterone" par exemple mais il va falloir que le groupe condense ses morceaux et arrête de les étirer inutilement avec des riffs aussi pauvres. Il faut attendre "Blood In Blood Out" pour entendre un peu de hard revenir avec pour le coup un morceau suffisamment énergique et mélodique pour faire taper du pied.

Si le groupe savait par le passé envoyer des morceaux simples, directs et diablement accrocheurs, il affiche un gros coup de mou avec "Killing It For Life". Des riffs trop pauvres, des morceaux inutilement étirés, des influences trop voyantes et un cruel manque d'énergie font que ce n'est pas cet album de Mustasch qui risque de squatter les platines. J'avais pourtant trouvé "Testosterone" plutôt sympa lorsque je l'avais chroniqué mais cette fois le groupe s'est perdu en route.


Murderworks
Janvier 2020




"Testosterone"
Note : 16/20

Que les allergiques quittent de suite cette chronique parce qu'aujourd'hui il va y avoir du poil ! Ben oui, Mustasch débarque avec "Testosterone", son huitième album, qui ne porte pas forcément bien son nom d'ailleurs.

Ceux qui connaissent le groupe depuis ses débuts savent qu'il donnait dans un bon gros rock plutôt burné à l'époque, c'est depuis 2 ou 3 albums que le ton devient plus radio friendly. Ne vous attendez pas à un retournement de veste de la part de Mustasch sur ce nouvel album qui malgré son nom continue sur cette même lignée très mélodique et très accrocheuse. L'album débute d'ailleurs par le très doux et mélancolique "Yara's Song", la seule trace de testostérone se trouvant à la limite dans certaines lignes de chant et dans la voix parfois éraillée de Ralf Gyllenhammar. Mais honnêtement, même si ça risque de défriser les métalleux et rockeurs de tout poil (pfiou il y a de la vanne aujourd'hui) il faut avouer que c'est franchement bien foutu et que le groupe a un sens de la mélodie à toute épreuve. Mais à peine a-t-on le temps de se dire que c'est tout de même bien FM tout ça que "Breaking Up With Disaster" débarque avec ses gros riffs bien rock voire même metal, mais tout de même un refrain mélodique et accrocheur. De quoi rassurer quand même un minimum, Mustasch n'a pas mis son amour du rock au placard et ressort les bons gros riffs de temps en temps. Mais il faut avouer que c'est quand même de plus en plus rare, le groupe s'amusant visiblement bien plus à mélanger un peu tout et n'importe quoi tant que ça accroche. C'est d'ailleurs ce qui risque de déstabiliser pas mal de monde sur ce nouvel album, sa variété et sa manie de passer du coq à l'âne d'un morceau à l'autre peut vite en amener certains à se demander ce qu'est ce foutoir.

Le format plutôt compact de l'album renforce encore cet aspect très radio friendly, 39 minutes pour la durée totale et des morceaux oscillant généralement entre 3 et 4 minutes. Pour appuyer encore un peu sur le côté très radio friendly justement, dites-vous par exemple que "Be Like A Man" sonne comme du Muse, rien qu'en disant ça je suis sûr d'en faire vomir certains. Et encore je ne vous parle même pas du break bien dubstep qui débarque en plein milieu du même morceau, parce que là vous allez me faire une attaque devant votre écran. Mais bon, encore une fois, pour peu qu'on soit ouvert à d'autres styles ces morceaux font mouche, les mélodies sont souvent imparables et le chant de Ralf Gyllenhammar est toujours aussi impressionnant et versatile. Mais si le précédent album vous avait déjà déçus, je doute que celui-ci relève la barre tant il poursuit sur la même lignée en poussant le bouchon encore un peu plus loin. Pour ma part, ce virage très FM et mélodique ne me dérange pas, j'écoute autre chose que du metal à mes heures perdues et quand c'est de cette qualité ça passe tout seul. Niveau production, inutile de préciser qu'avec le virage qu'à pris le groupe le son ne risque pas d'être faiblard, c'est donc propre, puissant et parfaitement clair.

Au final, un nouvel album qui peut paraître parfois un peu décousu à cause du nombre de styles musicaux abordés mais qui finit souvent par faire mouche. Si vous êtes allergiques aux mélodies et aux morceaux accrocheurs calibrés radio, vous pouvez passer votre chemin sans regret, pour les autres vous avez là un album franchement sympa, pour ne pas dire au poil qui, s'il ne révolutionne rien, reste très plaisant à écouter.


Murderworks
Décembre 2015




"Thank You For The Demon"
Note : 12/20

La Suède, pays connu pour son climat plutôt froid et ses femmes plutôt parfaites, est aussi l’une des patries du metal européen, tant par la qualité de ses groupes que par leur nombre, en témoigne la carrière prolifique des poilus de Mustasch qui reviennent en force en ce début d’année pour leur nouvel opus "Thank You For The Demon". Septième galette d’une aventure commencée il y a 12 ans maintenant, nos chers moustachus, qui commencent à se faire connaître dans notre contrée, entendent bien inonder nos oreilles de leur rock / metal gentillet et multi influencé. Il est curieux de voir que ce combo, star en son pays et récompensé par de multiples "awards", débarque fraîchement dans notre belle contrée depuis cette année seulement en entrant par la grande porte de la Mainstage du Hellfest 2013, et accessoirement celle du Motocultor de cette même année.

Ce nouvel album présente pas mal de changements par rapports aux précédents, que ce soit au niveau des compos, du son, et du line-up. Intéressons-nous tout d’abord au line-up qui voit l’arrivée de Jejo Perkovic à la batterie. Garçon pas du tout metal (selon ses propres dires, voire interview), il aura su totalement transformer la manière d’aborder l’écriture des compos dans un style plus old school (être fan de Bowie, Bob Marley ou Sabbath n’aide effectivement pas à jouer des blast beats). On retrouvera d’ailleurs sur cet opus quelques références à Black Sabbath ("he Mauler" et son ambiance plus noire que noire) et Metallica ("Borderline") et c’est bien là, à mon sens que le bât blesse car, même si cet album est bien produit, il n’en sent pas moins le réchauffé tant les influences sont nombreuses ("Feared And Hatred" avec un riff d’entrée qui me rappelle les bons souvenirs de Judas ou encore Slayer sur "Dissident Aggressor", avant de partir sur un côté rock endiablé sur le refrain. Voilà bien un morceau typique de Mustasch qui sait faire coïncider les univers dans un même titre). Rares sont les morceaux où je ne me suis pas dit "Tiens, ça me rappelle tel morceau, ou tel artiste" comme le riff d’entrée de "I Hate To Dance", clairement plagié de leur compatriote Matthias Eklund de Freak Kitchen (bon, vu la pauvreté du riff, je ne donne pas cher qu’il soit aussi assimilable à d’autres groupes, même si cela donne le chant libre à Jejo pour exprimer son jeu de batterie).

Histoire ne pas faire passer cet album pour totalement négatif, je me dois tout de même de parler des morceaux qui valent la peine d’être écoutés (je parle uniquement des riffs car en règle générale, tous les textes de la galette sont bons) comme "Thank You For The Demon" , titre de l’album éponyme, ou encore le très beau "All My Life", nanti d’une première partie relativement douce avant de verser dans la disto. Histoire de finir (quand même !) en beauté l’écoute de ce disque, le quartet nous gratifie d’un très mélodique "Don’t Wanna Be Who I Am", embaumé de violons, on n’en demandait pas tant. En bref, un disque qui, assurément, fera la joie des fans mais qui laissera les autres un peu sur leur faim tant celui si est peu original.


Byclown
Janvier 2014


Conclusion
L'interview : Jejo & David

Le site officiel : www.mustasch.net