Le groupe
Biographie :

Sous le soleil de Montpellier, les Mudweiser, dont deux ex-Eyeless et Reuno de Lofofora, ne se sont posés aucune question avant de prendre les instruments. L’ambition était claire, jouer fort du rock’n’roll gras, sale et décadent qui sent le sud, la bière et le whisky. Leur son boueux va directement des oreilles aux tripes sans passer par le cerveau pour vous traîner dans leur monde où les losers sont rois. Avec deux albums et un EP, Mudweiser s’est imposé comme une des valeurs sûres du stoner rock "made in France". Le groupe nous livre en Février 2018 le troisième album de sa discographie, "So Said The Snake", chez Head Records. Avec "The Call", en 9 titres et 35 minutes, on entend Mudweiser renouer avec délectation à ses basiques.

Discographie :

2006 : "Drug Queens" (EP)
2009 : "Holy Shit"
2013 : "Angel Lust"
2018 : "So Said The Snake"
2022 : "The Call"


Les chroniques


"The Call"
Note : 16/20

En insérant le disque, je me frotte les yeux, les cheveux en vrac, il est 15h et je viens de finir ma putain de compta. En refermant la platine je suis presque à chercher quel bouton est celui qui lance le bazar. Ça fait des mois que j’ai pas découvert un nouveau truc, chronique ou pas d’ailleurs. J’ai deux heures devant moi alors quitte a en faire une autant que ça soit un bon disque !

Le nouvel (de l’an passé) album de Mudweiser me paraît pas mal adapté à la situation. J’ai adoré tous les opus précédents et le gras de leur musique devrait m’enliser dans un truc qui me permettra, pour une fois, de juste passer un bon moment, le cul sur une chaise. C’est malheureux mais le premier titre de "The Call", sobrement intitulé "Invitation" ne m’invite pas du tout à découvrir la suite. Presque caricatural le morceau n’a aucun autre intérêt que celui de me détendre les oreilles. C’était peut-être son rôle. N’empêche que cet album aurait du commencer directement sur la seconde piste, "High Again" étant nettement plus séducteur. Me voilà rassuré. Le riff est plus accrocheur, la voix se révèle davantage et l’énergie globale fait plaisir.

Enfin, l’album est lancé. On retrouve le côté grasseux (oui c’est un néologisme issu du mélange de gras et crasseux), avec une force de frappe des compositions soutenues par un enregistrement qualitatif. Ni trop. Ni trop peu. Un peu à l’image de l’artwork d’ailleurs. Parfois le bon est dans la simplicité. Ça rend l’album très digeste avec néanmoins quelques petites bulles d’air à l’image des titres "Daughters Of Night" et "Reckless Dream" au milieu qui se répondent bien.

La ligne directrice de cet opus, est celle qui colle à la peau de Mudweiser, une alternance d’énergie et de groove liés entre eux par un chant imbibé d’un bourbon gras et une production brute et chaleureuse. C’est sans surprise, mais bien.


Kévin
Janvier 2024




"So Said The Snake"
Note : Classe/20

Sans vouloir faire le mec qui lèche des trous de balles, il faut quand même admettre qu’il y a des groupes et des artistes que l’on a plaisir à retrouver. Mudweiser et ses musiciens font partis de ceux là.

Et puis merde… Les premières minutes me paraissent bonnes mais pas transcendantes. Je pose le casque. Je suis peut-être pas en condition. Finalement il faut se forcer un peu. Le premier titre ne sert qu’à nous vendre le deuxième : "Fairy Tale" est bien sans plus, "Black Magic Priestess" est bien, et terriblement délicieux. Un rock plus lourd, plus chaud, plus fédérateur aussi. Ok les mecs, je préfère ça. On l’attendait, mais on se dit que s’il avait été squeezé, on aurait été un peu déçu. Tu sais, ce morceau avec des airs de tube ? Je n’en dirai pas plus, je vous laisse découvrir "Useless Prick" qui est sûement une des pistes les plus travaillée et aboutie. Tout les ingrédients y sont, c’est le liant de l’album, on est donc content de le trouver pile au milieu de l’opus. Et c’est reparti, bla bla bla, gros riffs, batterie ultra-speed, du chant qui grogne.... Pardon, mais "7am Zombies" c’est un putain de coup de pied au cul. Rolala c’est bon. Juste le temps de se recoiffer pour écouter l’histoire de Joe Buck, le deuxième morceau charnière de l’album. La construction est belle et sert des mélodies adroites. Le chant se trouvant basculé à l’extrême opposé, il va chercher des sonorités très basses, loin dans la gorge, utilisant peu de souffle. Un très beau morceau en somme. "The Snake" qui ferme l’album nous confirme que ce nouvel opus a été pensé dans son intégralité. Déjà il arrive après "777" qui est bien moins fort. Du coup, on se retrouve avec un monument final rempli à tous les étages. Ils sont très forts ces Montpelliérai… Montpelloi…Montpelli… ces mecs du Sud.

"So Said The Snake" est le fruit d’un travail très abouti. Les compositions s’imbriquent parfaitement les unes avec les autres sans être redondantes, l’exécution est parfaite et la voix de Reuno sort de sa zone de confort, elle pousse davantage et cela lui va bien au grain. On a des artistes talentueux, inspirés, qui font très bien ce qu’ils aiment et franchement ça s’entend.


Kévin
Février 2018




"Angel Lust"
Note : 17/20

Attention les gens ! Mudweiser vient déposer un peu de chaleur dans vos oreilles ! Une belle typographie pour un artwork tout en contraste. Pas la peine de se les peler davantage, le bouton play ne se fait pas prier et s’est parti pour bouffer de la poussière. Un départ progressif qui se fait avec "Bloody Hands", la gratte, puis la batterie, la basse, et enfin la voix, pour un titre au groove explosif.

On se balade ainsi, à dos de cheval, de chopper, ou de tout ce qui vous ferait délirer au milieu d’un paysage aride et sous un soleil cuisant, bref, on voyage, et on part loin. On vibre au rythme des cordes d’un "Rumble Love" ou d’un "Witch Song" tantôt vifs, presque tranchants, tantôt lancinants, créant une ambiance toute particulière. Des morceaux comme "Dead Point" nous déposent non loin de plaines primitives, portés par des riffs et une batterie que je qualifierais de tribals là ou d’autres comme "Best Served Cold" ou "Swimming On The Bottom", moins percutants mais tout aussi décadents, nous bercent. Attention tout de même, on est pas là pour faire du tricot au coin du feu, et après "Black Bird" on ré-attaque plus franchement avec "Chuck A Luck", ça frappe plus fort, ça plombe les écoutilles, et la voix de Reuno se prête parfaitement à l’exercice. Résolument touchant, Mudweiser nous reprend à nouveau par les sentiments avec un "Foreplay" intimiste et poursuit sur la même lignée avec "Burning Tree". On s’éclate avec "Back Road" avant de quitter l’engin sur "Nights In White Satin".

Dans chaque titre, les univers se croisent, s’entremêlent pour servir une ambiance unique, à l’image de sa pochette. Un très bon album donc, couronné par un très beau travail également au niveau du son. A savourer ni plus ni moins, au coin du feu si vous y tenez vraiment, mais avec, au minimum, un bon Jack et deux glaçons. Et si tu reviens rouge, ce n’est ni à cause du soleil, ni à cause de l’alcool, mais bien parce que ça claque !


Kévin
Mars 2013




"Holy Shit"
Note : 19/20

Rock’n roll le premier album des Mudweiser, le groupe stoner formé par des musiciens déjà confirmés ne déçoit pas, ceux qui, comme moi, attendaient cet album avec impatience, nous pouvons à présent l’affirmer : "Holy Shit" est une sacrément sale et grasse réussite. Dans cet album, Reuno (Lofofora), groove comme jamais, force sur sa voix pour essayer d’atteindre un timbre brisé à la Lemmy (Motorhead), fortement reconnaissable sur plusieurs morceaux ("Hoodoo Man", "Topless Icon"…). L’ensemble de ce premier album est bien un beau package : un son rock’n roll juste parfait ("Elvis Loves Me"), un artwork western qui dégomme tout, la batterie (Xav) est assez lourde pour suivre les tempos chauds et gras des chansons composant "Holy Shit". Rien à redire de plus que les collègues, c’est bon, ça sent le whisky et la sueur, le crachat et la chaleur. D’imaginer que ce "Holy Shit" amène un renouveau stoner sur la scène française, rien que d’y penser moi ça me fait bander, et en bonne fan de Lofofora, Reuno comme d’habitude ne déçoit pas. Dans cet album j’ai retrouvé plus d’inspirations à la Queens Of The Stone Age sur des titres comme "Missing In Action" que leur icône Elvis Presley. Non réellement, les Mudweiser arrivent à coup de santiags à s’imposer sur la scène française et reprenant le côté QOTSA pour la musique et du vieux Lemmy pour le chant. Bref, c’est totalement réussi, j’imagine déjà des concerts qui je l’espère vont se faire de plus en plus fréquents pour défendre cette "sainte merde", avec des shows je l’espère à la hauteur d’un bon concert des Nashville Pussy, à base de poils de rednecks et sous tifs avariés. Sorti chez Head Records, ce premier album va faire du bruit !


Lenore
Juin 2009


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/mudweiser-160736803969841