Le groupe
Biographie :

Démarré en 2011 comme un projet rustre et excessif, Mudbath est rapidement devenu l’obsession de ses quatre membres. Originaire d’une sinistre ville du Sud-Est de la France et animé par le délabrement de son époque, le groupe allie sludge abrasif, doom transperçant et hardcore noir. Après un EP ("Red Desert Orgy") publié en 2012 et une pluie de dates un peu partout en Europe, le quarter signe son retour en 2015 avec "Corrado Zeller". La sortie est prévue pour le 31 Janvier 2015 via Lost Pilgrims Records pour la France. Deux ans plus tard, "Brine Pool" sort en Mai 2017.

Discographie :

2012 : "Red Desert Orgy" (EP)
2015 : "Corrado Zeller"
2017 : "Brine Pool"


Les chroniques


"Brine Pool"
Note : 15,5/20

Avec Mudbath et son second opus "In Tenebris", on va tout droit dans une véritable immersion. Les six titres de l'album ont tout pour nous captiver avec beaucoup de diversité et de surprises au fil de l'écoute.

Les compositions sont créées comme de vrai montagnes russes : ça ralentit, ça accélère, ça monte et ça redescend. Les rythmiques sont parfois rapides avec de petites influences éparses de black metal qui se mélangent à un sludge hypnotique et pesant, mais ce n'est pas tout, le groupe a su aussi y mélanger d'autres éléments plus ambiants et doom, le tout avec un chant particulier typé core. Il y a donc énormément de vie et de diversité dans les morceaux de ce "In Tenebris" !

On passe donc de titres énergiques comme "Burn Brighter" à un "Fire" d'abord plus tempéré, puis dynamique, et enfin atmosphérique. On trouve aussi des moments reposants et plus calmes, comme par exemple dans "Zone Theory" ou encore dans "Rejuvenate". "End Up Cold" nous emmène quant à lui vers un doom froid et pesant, alors que "Seventh Circle" va plus loin avec une musique quasi funeral doom, ce qui en fait d'ailleurs le meilleur morceau de l'album !

La France peut donc compter sur ce groupe sudiste qui monte ! Ce nouvel opus s'avère être complet, diversifié, et possède également une personnalité déjà bien marquée !


Nymphadora
Juin 2017




"Corrado Zeller"
Note : 17/20

Pour son second effort, Mudbath a mis toutes les chances de son côté en travaillant avec des personnes aux compétences indéniables. Il s’agit de Mathieu Croux pour l’enregistrement et le mixage et dont vous avez déjà probablement entendu les travaux sur des albums de Verdun ou Sofy Major, ainsi que de Collin Jordan pour le mixage qui a entre autre travaillé avec Eyehategod, Cough, ou encore Bongripper.

S’apprêter à écouter Mudbath revient à imbiber un coton tige d’acide sulfurique, on sait que ça va être douloureux. Au travers de trois titres oscillant entre les sept et les dix-sept minutes, le groupe prend possession de vos oreilles, les brûle pour venir noircir votre cerveau et l’état psychologique qui se trouve. Cela se traduit par un doom brut et abrasif posant des mélodies désenchantées qui aurait pu faire l’objet de la B.O de Cannibal Holocaust, c’est dire à quel point le groupe recherche les émotions et sensations les plus sombres de l’être humain, les plus proches de son état primitif, animal. A l’extrême opposé des musiques à tubes, Mudbath installe une ambiance qui n’est pas à la portée des plus hermétiques. Généralement lourd car léché par les cordes, le son sait aussi se faire violence et devenir ravageur, Une bombe au milieu d’un incendie. Pendant près de quarante minutes, le groupe s’acharne à révéler que la poésie peut naître d’un anéantissement. La musique devient acide, suffocante, elle s’épaissit comme si un brasier s’essoufflait lentement. C’est dans un brouillard post-apocalyptique (ouais ça fait cliché) que le groupe nous brise une nouvelle fois le peu de bonheur qu’il restait dans nos têtes. Il ne reste rien.

La terre est noire, la végétation est calcinée, les lacs asséchés, c’est le paysage que Mudbath me dépeint lorsque je mets sa musique en images. De toute façon, quand on regarde l’artwork de ce deuxième opus de Mudbath, on y voit la mort, la désolation, dans un paysage nucléaire où la moindre petite brindille verte serait une lueur d’espoir. Quand on écoute le travail du groupe, on comprend que cette brindille n’existe pas, ou du moins n’existe plus.


Kévin
Janvier 2015


Conclusion
Le site officiel : www.mudbath.bandcamp.com