"Shadowlands"
Note : 17/20
Oui, pour me la raconter, Mos Generator je les avais vus au Hellfest. Mais surtout à onze du mat’ sous un cagnard déjà bien tapant qui accompagnait à merveilles leur musique. Oui, mieux vaut écouter du heavy sudiste quand Marcel chauve que quand le petit Jésus nous pisse dessus. Et oui, trois fois oui, Mos Generator c’est bien ! Ce qui tombe relativement bien car le trio le plus générateur de mousse du grand Washington est de retour avec son septième album, "Shadowlands".
Les contrées fantômes de "Shadowlands" sont donc chaudes, électriques, sensuelles et hypnotisantes. Et Mos Generator nous enivre pendant quarante minutes (tout pile !) de ce nectar auditif aussi brûlant qu’une bonne grosse quinte de morve ravalée en pleine hiver ("Drowning In Your Loving Cup", "Shadowlands"). Evidemment, le tout se fait sous couvert de heavy southern pas tellement proche du stoner mais sacrément efficace ("Stolen Ages", "The Wild & Gentle Dogs"). Evidemment de seconde zone, "Shadowlands" évolue du son le plus lourd au plus léger bien plus rock’n’roll dans l’âme ("GammaHydra", "Woman Song"). La fin prendra d’ailleurs crescendo cette tournure, même si son point culminant sera le milieu de cette montée avec "The Blasting Concept". Et puis, évidemment il y a la bizarrerie du lot. Ici, "The Destroyer" qui, sans trop que je comprenne pourquoi, me ferait immédiatement ressentir des sonorités trance et me rappeler que Keith Flint avait trépassé le même jour que Dylan de Beverly Hills (RIP The Prodigy...). Quoi qu’il en soit, en huit pistes, Mos Generator livre une fois de plus un album fortement appréciable qui s’écoute sans rechigner ni ronchonner dès les premières lueurs fortes en vitamines D.
Ce "Shadowlands", c’est un peu comme si Mos Generator organisait une soirée mousse dans la boîte crasseuse du coin. Un mélange de sueur, de nuées d’alcool et d’odeurs dont il vaut mieux ne pas connaître les origines. Et puis de toute façon, dans la vie de tous les jours, je suis un Jean en Saroual fait en mettant mal ma grenouillère panda. Donc ce "Shadowlands" est parfait pour illustrer ma journée.
"Abyssinia"
Note : 15/20
Avec Mos Generator et ses trois membres, nous sommes projetés dans un rock bien couillu made in USA !
Nous les retrouvons avec "Abyssinia" qui est leur sixième album en dix ans.
Non, ils ne chôment pas et nous livrent un opus dynamique et plein de fraîcheur.
Certains des dix morceaux qui composent l'album donnent vraiment la pêche, comme par exemple "Strangest Times" qui ouvre le bal.
D'autres nous renvoient vers l'esprit rock bien punchy ("As Above So Below", "Red Canyons") avec un son très US et le chant de Tony qui est clairement mis en avant.
La production est en or et les titres ne peuvent qu'être percutants !
L'énergie est donc au rendez-vous, les riffs sont entraînants, assez répétitifs mais ne tombent cependant pas dans la facilité.
D'autres parties de guitare sont bien plus mélodiques, voire carrément stoner sur pas mal de morceaux ("You've Got A Right"),
et ce petit plus est loin de nous déplaire !
Le tempo ralentit lorsqu'arrive le groovy "Easy Evil" et encore plus avec "Outlander" qui devient une ballade.
Cet album est vraiment bien conçu avec une belle palette de sonorités,
les Américains nous offrent même un "There's No Return From Nowhere" à travers duquel on ressent bien leur influence Black Sabbath !
C'est un bon titre un peu psyché et plus barré que les autres, il est vraiment sympa !
Pas de doute, et même s'il n'y a aucune révolution musicale, Mos Generator a encore sa place et nous le prouve avec cet opus vivant tout en sobriété.
"Electric Mountain Majesty"
Note : 16/20
De l'énergie, de l'énergie, et encore de l'énergie ! Mos Generator n'a pas besoin de préciser leur origine : leur son parle pour eux.
Toute l'identité du heavy rock américain se retrouve dans ce nouvel opus, aussi bien dans le grain de voix que dans celui de la guitare ou encore de l'ambiance mélodique globale.
Cet album vous dotera assurément d'une pêche incontestable.
Après avoir tourné avec la fameuse formation Saint Vitus, Mos Generator s'est offert une audience plus large auprès d'un public qui ne les connaissait peut-être pas encore jusque là (j'avoue en faire partie).
"Electric Mountain Majesy" leur permet donc d'affirmer pleinement leur propre identité tout en nous livrant un rock efficace.
Riffs efficaces, rythmiques puissantes, solos de qualité, un chant propre et parfaitement adapté à l'univers proposé, le tout est cohérent dans son ensemble.
Aucun titre ne fait redescendre le rythme, et chaque chanson qui s'enchaîne accentue cette "patate" fort agréable. Une bonne dose d'énergie positive dont la magie opère aussi bien au réveil qu'au cours de la journée et dont nous avons bien besoin pour nous permettre de nous redonner l'envie de croquer la vie à pleines dents !
Des titres tels que "Enter The Fire", "Neon Nightmare" ou "Black Magic Mirror" sont un concentré de beaucoup d'influences absorbées, digérées puis délivrées dans une continuité logique et réfléchie.
Malgré un aspect cependant peut-être un brin répétitif ou "déjà entendu" dans les compositions, structures et harmonies, "Electric Mountain Majesty" délivre sans scrupules un heavy rock bien teinté des sonorités typiquement américaines et de bonne production. Cet album ne peut que vous faire du bien. A écouter aussi bien tranquillement chez soi qu'au volume maximum d'un casque ou d'un autoradio, l'énergie Mos Generator s'emparera de vous !