Le groupe
Biographie :

Monster Magnet est un groupe de stoner rock américain, originaire du New Jersey. Il représente au début du xxie siècle une fusion de l'héritage musical de plusieurs groupes célèbres des années 1970, notamment Black Sabbath, Hawkwind, les Stooges, MC5, Grand Funk Railroad, Velvet Underground, et The Third Bardo. Leur musique qui prend ses racines dans les années 1970 est ainsi une synthèse de heavy metal, de space rock et de rock psychédélique et elle est généralement rattachée au mouvement stoner rock. Le groupe est mené par Dave Wyndorf, qui assure le chant et la guitare. Il constitue l'image principale du groupe, autant sur scène que sur les vidéo-clips. Il est probable que sa personnalité excessive (il fut un temps le porte-parole d'un mouvement réclamant ironiquement la légalisation des drogues dures) soit à l'origine de divers changements parmi les musiciens du groupe. En 2004, la formation comprenait le guitariste soliste Ed Mundell (par ailleurs leader jusqu'en 2004 d'un groupe parallèle, le power trio The Atomic Bitchwax) et Phil Caivano, troisième guitariste (qui quitte la formation en 2005), Jim Baglino à la basse, et Michael Wildwood ensuite remplacé par Bob Pantella à la batterie. Monster Magnet est signé chez Napalm Records depuis 2009.

Discographie :

1990 : "Monster Magnet"
1991 : "Tab"
1992 : "Spine Of God"
1993 : "Superjudge"
1995 : "Dopes To Infinity"
1998 : "Powertrip"
2000 : "God Says No"
2004 : "Monolithic Baby!"
2007 : "4-Way Diablo"
2010 : "Mastermind"
2013 : "Last Patrol"
2014 : "Milking The Stars: A Re-Imagining Of Last Patrol"
2015 : "Cobras And Fire (The Mastermind Redux)"
2018 : "Mindfucker"


Les chroniques


"Mindfucker"
Note : 15/20

Bon, force est d’avouer que, outre les classiques, je ne suis absolument pas un expert en Monster Magnet. Donc j’aborderai ce nouvel album de Monster Magnet comme un nouvel album et non comme un nouvel album de Monster Magnet ou encore comme un nouvel album de Monster Magnet après "Spine Of God", "Monolithic Baby !" ou encore plus récemment "Last Patrol" et "Milking The Stars : A Re-Imagining Of Last Patrol". Tout simplement car je ne connais pas l’intégralité de la discographie des Américains dans ses moindres recoins ou détails. Parenthèse honnêteté de passionné fermée, Monster Magnet c’est bien évidemment du hard’n’stoner aux bords assez psychédéliques, space ou heavy. De son côté, "Mindfucker" c’est un fucker de mind ou alors c’est le nouvel album de Monster Magnet, au choix... Quoi qu’il en soit, combinés ensemble Monster Magnet et "Mindfucker" c’est dix titres tout pile, alors voyons tout cela de plus près immédiatement !

Dès "Rocket Freak", ce "Mindfucker" pue la fin des 80’s, le début des 90’s, la mauvaise essence et la cigarette à moitié consumée. Evidemment, en la matière, Monster Magnet ne fait pas les choses à moitié et dégaine de ce mélange hard-heavy-psyché-stoner-space qui a fait les beaux jours du quintette en provenance du Grand New Jersey ricain. Même si ce disque ne sent pas le sioux ni l’apache, il a au moins le mérite de faire souffler un courant nostalgique mais parfaitement efficace même en nos temps contemporains (pour témoins du sentiment intemporel : "All Day Midnight", "Soul" ou encore "Drowning"). Sans réinventer sa recette, sans prendre de risque ni même prendre l’auditeur à revers comme aurait pu le laisser penser son titre, "Mindfucker" s’inscrit dans la pure continuité de ce que Monster Magnet a pu proposer jusqu’aujourd’hui. Si l’originalité n’est pas de mise, l’efficacité elle est de sortie et se pavane fièrement au travers ses inspirations et expirations presque issues d’un autre temps. Mais bon, pour limiter le coup de vieux, disons qu’en dépit de l’érosion continue des paysages, des années qui passent et des bières qui défilent, la formation est toujours debout et "Mindfucker" démontre qu’elle en a toujours sous le capot pour montre aux jeunots que les vieillots n’ont pas dit leurs derniers mots ("Want Some", "Brainwashed"). Alors si clairement "Mindfucker" n’est pas celui qui apportera la révolution sonore ou expérimentale chez Monster Magnet, il n’est toutefois pas celui qui fera s’essouffler le train-train habituel du groupe. En cela, ce nouvel album, le treizième, s’avère palpitant et fort en moments accrocheurs. En d’autres termes, il est très agréable d’écoute.

Alors si, comme le veut le dicton, les meilleurs soupes sont faites dans les vieux pots, Monster Magnet dégaine une nouvelle fois sa potée pour servir son espèce de mêlasse habituelle. Rien d’extravagant ou de folichon mais rien non plus de reboutant ou de dégueulasse. Et comme pour 39-45, il est important de se souvenir. "Mindfucker" est un nouveau témoignage de ce que ce groupe a pu amener au patrimoine du rock dans sa généralité. Et n’oubliez pas, écouter c’est ne pas oublier ! Enfin, pas sûr que ça fasse un bon slogan...


Rm.RCZ
Mai 2018




"Cobras And Fire (The Mastermind Redux)"
Note : 16/20

Dave Windorf nous a déjà fait le coup de l'album de réinterprétation garage / psyché avec "Milking The Stars: A Re-Imagining Of Last Patrol" qui reprenait avec brio et pertinence l'album "Last Patrol". Il réitère aujourd'hui avec "Cobras And Fire", une relecture typée space rock de l'album "Mastermind". Si le résultat (on y reviendra) est tout aussi probant que "Milking" bien qu'il s'en détache par le style, on a du mal à suivre la logique de Windorf et doute de la pertinence d'une telle entreprise. Car là où "Milking The Stars" sorti en 2014 faisait directement suite à "Last Patrol" sorti un an plus tôt et lui permettait d'allonger potentiellement sa durer de vie commerciale, tout en restant dans une certaine dynamique de travail, on a du mal à comprendre ce qui pousse Dave à sortir en 2015 un disque revenant sur l'avant-dernier album studio du monstrueux magnet sorti en 2010 et donc représentant une époque "révolue". On aurait préféré voir le groupe proposer de nouveaux albums complets, même dans ce style-là, qui correspond tout à fait à l'esprit Monster Magnet. Quitte à opérer un changement stylistique plus ou moins temporaire et transformer aussi radicalement ses œuvres passées (certains morceaux n'ayant plus rien à voir avec leurs versions d'origine), autant aller jusqu'au bout du jeu... On aurait salué une telle prise de risque. Les deux albums revisités étant excellents et dégageant un potentiel énorme, on se dit qu'on est peut-être passé à côté de quelque chose. Alors auront-nous droit l'année prochaine à un nouvel album studio pur et dur ou à une relecture de "4-Way Diablo" ? Seul le grand gourou Dave en a la réponse.

Pour l'heure, contentens-nous d'apprécier ce "Cobras And Fire (The Mastermind Redux)" qui nous fait quitter le plancher des vaches et nous fait voyager dans une odyssée cosmique colorée. Le capitaine Wyndorf nous fait visiter, sur son croiseur spatial, des contrées exotiques et hallucinées. Du space rock 5 étoiles mâtiné de punk et d'orientalisme mystique. Dès "She Digs That Hole", on se rend compte que notre perception de la réalité va rapidement se distordre. Rythme chaloupé, chant et chœurs haut-perchés, noirceur latente ; la substance du morceau est respectée mais le groupe y développe un autre côté. MM se décomplexe réellement à partir de "Watch Me Fade", avec ses claviers 70's, et surtout "Mastermind" avec ses touches indiennes. "Hallucination Bomb" porte très bien son titre : rallongé, dépouillé, psyché, doté de nombreux effets, ce morceau de plus de 9 minutes nous fait voguer loin, très loin, sans que l'ennui ne vienne. On se laisse très facilement embarqué dans ce trip fascinant et hypnotique. L'album débute réellement à partir de là et la suite des aventures se révèle tout aussi chargée en substances. On ère parmi les étoiles avec une version de "Gods And Punks" complètement transformée et aérienne, où l'on perd totalement de vue la version originale.

Mais cette première moitié d'album n'est rien comparée à la deuxième. La transition allumée que représente "The Titan" prépare la voie pour le dernier tour de fusée. Les quatre derniers titres, longs et riches en guitares incendiaires et en claviers martiens peuvent se concevoir comme un seul gros bloc de rock interstellaire. On n'en finit plus de dériver sur des courants psychédéliques et lunaires. On citera cette phénoménale version de "Ball Of Confusion", à couper le souffle et le final dantesque "I Live Behind The Paradise Machine Evil Joe Barresi's Magnet Mash Vol.1" absolument barré et beau comme un plant de cannabis. Finalement, l'album réussit le défi de faire voyager l'auditeur dans des contrées intergalactiques sans même prendre ne serait-ce qu'un seul bédo. Ecouter cet album allongé sur la canapé les yeux grand ouverts tournés vers le plafond avec lampes psychés à l'appui et vous serez au paradis. Lequel, ça, vous verrez bien. La pochette montre la voie à suivre pour écouter "Cobras And Fire" de la meilleure des façons. Maintenant Dave, quitte les anneaux de Saturne et reviens sur Terre nous pondre un album bien rock qui arrache.


Man Of Shadows
Octobre 2015




"Mastermind"
Note : 14/20

Monster Magnet, le célèbre groupe de stoner, est de retour avec un nouvel effort sous le nom de "Mastermind". Cet album est attendu au tournant puisque celui qui l’avait précédé, "4-Way Diablo", avait déçu beaucoup de monde. Alors le groupe va-t-il revenir dans la veine de l’excellent "Powertrip" ?

Le premier titre a un tempo assez lent, il commence l’album avec tranquillité, mais on apprécie ce morceau, malgré sa lenteur. On remarque que la voix, les riffs, le tempo sont travaillés, ce titre se situe entre stoner et rock psychédélique. On enchaîne avec "Bored With Sorcery", au niveau du rythme on monte d’un cran, c’est plus rapide, on se dit qu’on a affaire là a une très bonne chanson. Les titres se suivent et ne ressemblent pas, certains avec des tempos plutôt lents, on pense à "Dig That Hole", "Mastermind"…, tandis que d’autres ont des mélodies superbes, notamment "Time Machine", "Ghost Story", "All Outta Nothin'". On remarque surtout l’excellent titre "Gods And Punks" sur lequel Dave Wyndorf fait référence à la scène punk, cette plage est certainement la meilleure du skeud. La plage "100 Million Miles" est aussi une chanson à couper le souffle, elle est bien rapide, on ne s’ennuie pas, surtout pas avec son solo. "Mastermind" est finalement mieux que "4-Way Diablo", on sent que le groupe a récupéré (enfin surtout Dave Wyndorf, de son overdose), mais on ne retrouve pas la qualité d’un "Powertrip". Le principal défaut de cet album est de traîner en longueur, on du mal à l’écouter en entier, c’est dommage car à cause de ça, on a juste un "bon" album.

En conclusion, on sent un Monster Magnet plus en forme que sur "4-Way Diablo" mais la troupe n’a pas complètement récupéré à 100%, donc ne vous attendez pas à un second "Powertrip". Car même si certains morceaux sont excellents, la galette souffre de longueurs qui lui font énormément de tort, mais on tout de même a affaire à un bon album de Monster Magnet donc écoutez-le et peut-être que vous aurez également la chance de les voir en concert.


Joe D Suffer
Mars 2011


Conclusion
Le site officiel : www.zodiaclung.com