Le groupe
Biographie :

Monotheist est un groupe de death metal progressif américain formé en 2004 et actuellement composé de : JJ "Shiv" Polachek (chant / 7 Horns 7 Eyes, Ill-Wisher, Lorelei, Nekroí Theoí, ex-Ovid's Withering), Michael "Prophet" Moore (guitare / chant), Cooper Bates (batterie / ex-Black Chariot, ex-Deviant Lord, ex-Spear Induced Carnage, ex-Burn The Gallows, ex-The Assyrian Sonata), Jose Figueroa (basse) et Tyler McDaniel (guitare, chant / ex-Project: Roenwolfe). Après un EP sorti en 2013, Monotheist sort son premier album, "Scourge", en Mars 2018 chez Prosthetic Records.

Discographie :

2013 : "Genesis Of Perdition" (EP)
2018 : "Scourge"


La chronique


Monotheist est un petit privilégié, en effet, ce groupe nous vient d'Orlando, ville qui a vu naître le groupe Death, et, comme notre très regretté Chuck Schuldiner, Monotheist allie à la fois la puissance rythmique avec des passages plus mélodiques et progressifs. Formé en 2004, avec une démo datant de 2007 comme première carte de visite, ce n'est que 11 ans après celle-ci que "Scourge", premier album du groupe, voit le jour ! Impossible de regretter d'avoir attendu si longtemps, car ce disque est plutôt bon, et tant mieux que la formation ait pris le temps de le façonner. Passages ultra lourds, ambiances épiques, solos techniques et mélodiques, structures complexes à la Immolation, tout y est !

La voix est également énorme, c'est carrément le Balrog de Lord Of The Ring qui chante, du moins je l'imagine comme ça. Parfois, le chant prend une tournure black metal vraiment bienvenue. Les guitares sont massives, et, niveau basse-batterie, ça fait pas semblant non plus. Quelques arpèges viennent ajouter de la noirceur à un ensemble qui sonne déjà bien infernal. L'intro mélancolique toute en violons et violoncelle de "Mark Of The Beast Part I", la partie baroque / metal instrumentale de "Mark Of The Beast Part 2", le début arabisant de "Infinite Wisdolm" ainsi que divers autres éléments se démarquent du death traditionnel, comme la présence de flûte, de saxophone ou encore de congas. Pas moins de 7 invités sont aussi présents sur le disque, en plus des 5 membres du groupe. Quelques débordements jazzy se font parfois entendre, directement inspirés de la formation Cynic, célèbre pour son monumental "Focus". De ce fait, la démarche de Monotheist est ambitieuse. En effet, les musiciens oscillent entre death brutal assez traditionnel et des passages plus expérimentaux. L'ensemble est mis en valeur par une production très honnête, et les titres s'étalent parfois pendant 10 minutes, conférant une dimension résolument progressive à l'album.

Plus on avance dans l'écoute, plus Monotheist prend des libertés et propose des structures de plus en plus insolites, n'hésitant pas à faire durer les parties instrumentales, la plupart du temps bourrées de breaks, de solos et de rythmiques étranges qui s’entremêlent dans un déluge de puissance. Tel un véritable rejeton d'Atheist, Nocturnus ou encore Sadus, Scourge s'apparente à un voyage au sein d'un dédale labyrinthique de sonorités complexes. La musique perd un peu de cohérence à partir de la deuxième moitié de l'album, mais cela n'impacte pas nécessairement sur l'appréciation de l'écoute, car celui-ci comporte son lot de bonnes surprises et de passages surprenants. L'auditeur à de quoi s'en mettre dans les oreilles. Quelques maladresses, comme cet ignoble synthé sur "Desolate, It Mourns Before Me", tout droit extrait d'une série fantastique pour gosse genre "chair de poule", viennent casser le délire. Comme on dit, à trop vouloir en faire, parfois, et bien on fait pas bien !

On peut donc aisément saluer l'aspect technique de l'album, et cette belle manière de pérenniser l'héritage des formations avant-gardistes comme Atheist ou Nocturnus, même si, sur la longueur, l'album a tendance à lasser quelque peu. Le parti pris expérimental du groupe ne plaira pas à tout le monde. Sorti chez Prosthetic Records, un label qui a vraiment du goût en matière de metal extrême, "Scourge" est une bonne galette à posséder pour ceux qui apprécient le death à tendance prog des années 90 car, en plus d'avoir une très jolie pochette et d'être tout à fait correct, l'album sort en édition limité vinyle en 300 exemplaires, un bel objet pour les collectionneurs.


Trrha’l
Mai 2018


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/monotheistfl