Le groupe
Biographie :

Misericordia est un groupe de black metal suédois formé en 1998 et actuellement composé de : Endymion (batterie / Spetälsk, ex-Satanic Slaughter, Year Of The Goat), Kail (guitare) et Deobrigula (chant, guitare / Year Of The Goat). Misericordia sort son premier album, "Dechristianize", en Septembre 2004 chez Downfall Records. Il faudra attendre dix ans pour voir son successeur, "Throne Of Existence", arriver en Septembre 2014 chez Deepsend Records.

Discographie :

2002 : "Erase The Skies" (EP)
2004 : "Dechristianize"
2014 : "Throne Of Existence"


La chronique


Retour dans l’extrême après quelques incartades heavy rock et black metal. Misericordia vient de Suède avec des paquets de glace plein les poches pour nous les jeter en pleine gueule ! C’est un peu cet effet-là que me fait le premier morceau, "Throne Of Existence", il ne fait pas dans la finesse, le batteur tanne les peaux aussi vite qu’un Frost en pleine forme.

Il plane un mélange de black metal et de death bien violent sur cet album qui voit son chant divisé en deux entités bien distinctes, le chant black et les grosses parties death. En ce qui concerne la musicalité, on ne flirte pas avec le ras des pâquerettes, on se trouve plutôt dans le haut vol, le classieux, le "putain que c’est bien foutu ça !". De nombreux breaks, de nombreux blasts, des putains de riffs de guerriers revanchards sur fond de prod' ultra violente, il ne m’en faut pas plus pour m’éclater et jouir sur cette puissance assourdissante. Les trois morceaux de ce début d’album sont juste énormes, ils me font penser à du Dark Funeral en bien plus travaillé, mais avec tout autant de vélocité et d’inspiration. Un titre comme "The Salvation" possède la puissance des riffs qui garnissent les lignes musicales des meilleurs groupes de death. Si je m’écoutais, je passerais des heures à remettre l’album plutôt que de le chroniquer tellement je trouve ce "Throne Of Existence" inspiré. Pas inspiré dans le sens où des plans venant d’horizons improbables viendraient se greffer, mais inspiré dans le sens où malgré la trame classique de la musique, je trouve que Misericordia appréhende royalement le sujet du black / death avec "Throne Of Existence". Le semi-remorque suédois trace sa route dans l’abondance des albums de 2014, écartant la plupart sur son passage afin de se trouver dans une position plus qu’enviable, celle des excellents albums de cette année. Même "In Ater Interlude" est excellent, bien qu’il ne soit qu’un... interlude d’une minute. Il a largement sa place dans l’album car il offre une continuité et non un break dans l’intensité de ce que je suis en train d’écouter en me délectant comme un bousier.

Les fans de Dark Funeral ne seront pas dépaysés par Misericordia qui, bien que formé en 1998, reste plutôt méconnu par ici. Les fans de death violent ne seront pas déçus non plus car on retrouve la puissance et la fluidité des riffs pachydermiques du death metal. Les envolées de grattes sont vicieuses, tout comme peut l’être la caisse claire qui passe en vitesse maxi sans qu’on s’y attende. Quelle réussite ! Pas un plan téléphoné, pas le moindre signe de lassitude et encore moins de baisse de régime ! "The Righteous Order" a le vice et la violence des grandes compos de black qui ont fait date dans l’histoire du genre. J’ai dit, il n'y a pas longtemps, que je venais d’écouter un des skeuds de black metal de l’année en parlant d’un autre groupe, eh bien, à ce jour, je peux ajouter Misericordia. "The Righteous Order" et son riff de sadique qui intervient à 1 minute 50 m’a fait sauter au plafond, putain quel passage exceptionnel, il faut l’écouter pour le croire ! Ainsi va "Throne Of Existence" qui se termine sur un dixième morceau, "Followers", tout aussi intense que les autres. Bordel de Dieu, pour un album énorme c’est un album énorme, la grosse cacahuète du moment !


Davidnonoise
Novembre 2014


Conclusion
Note : 18/20

Le site officiel : www.misericordia.nu