Quand un membre de Trivium (Richie Brown) monte un groupe de technical death, on pouvait s'attendre au pire… Eh bien pas du tout ! Voici donc Mindscar, groupe de technical death américain qui sort cet album après quelques dates effectuées avec Vader, rien que ça. "Kill The King" s'avère ambitieux dès sa jolie pochette qui rappelle les grands peintres de la Renaissance. En fait, de Trivium, ce groupe n'a pris que ce qu'il y avait de bon, à savoir une parfaite maîtrise à la gratte. Notons également la présence de Mike Radford à la batterie, membre d'Aruspex et ex-Nefaustium. Une des particularités notables de ce groupe réside dans le fait qu'il n'a pas de label, comme quoi, même en 2015, c'est possible.

C'est d'autant plus remarquable que Mindscar produit une musique très travaillée, très propre, très pro même. Même s'il se veut beaucoup moins violent que Nile, on retrouve quelques sonorités similaires, avec ce côté "rien n'est laissé au hasard." Cette maîtrise totale se ressent encore plus lors des solos de gratte, notamment sur la piste "Kill The King" par exemple. Les 11 pistes de cet album s'enchaînent plutôt bien, d'une durée de 3 minutes en moyenne, et il se finit même sur une jolie reprise de Nine Inch Nails. La piste la plus intense reste toutefois la première : "Asmodeus", qui en plus d'être la plus violente, réussit à bien illustrer tout le talent du groupe, que ce soit à la batterie ou à la guitare.

En fait, ce qui me gêne un peu, c'est que face à tant de technique, tant de maîtrise, le côté bourrin du metal semble disparaître. Ainsi, la voix est assez banale pour du death, et manque même de tonus à certains moments. Prenons par exemple "Forever Consumes You", véritable travail instrumental et prouesse technique indéniable, qui pourrait presque servir à donner un cours dans une école de musique, mais qui à écouter me semble un peu molle. C'est un peu ce que je reproche à beaucoup de très bons groupes : faire passer la technique avant la qualité sonore. Parfois, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Dommage.

Au final, on a tout de même un bon album de death, peut-être un peu trop technique à mon goût, mais qui fait l'affaire tout de même.