Le groupe
Biographie :

Michael LePond est un bassiste américain, il joue avec le groupe de metal progressif, originaire du New Jersey, Symphony X depuis l'album "V (The New Mythology Suite)" sorti à l'automne 2000. En 2014, il sort son premier album chez Moonlight Productions sous le nom de Mike LePond's Silent Assassins avec Alan Tecchio (chant / Autumn Hour, Hades, Heathen's Rage, Watchtower, ex-All Time Low, ex-Non-Fiction, Level Fields, ex-Seven Witches, ex-Power). Le deuxième album, "Pawn And Prophecy", sort en Janvier 2018 chez Frontiers Music avec l'ajout de Lance Barnewold (guitare / Fate Breaks Dawn, ex-Ross The Boss). "Whore Of Babylon" sort en Juin 2020 chez Silver Lining Music avec un second guitariste, Rod Rivera (DeadRisen, Rivera/Bomma).

Discographie :

2014 : "Mike LePond's Silent Assassins"
2018 : "Pawn And Prophecy"
2020 : "Whore Of Babylon"


Les chroniques


"Whore Of Babylon"
Note : 16/20

Réglé comme une horloge, Mike Lepond's Silent Assassins revient deux ans après "Pawn And Prophecy" pour nous livrer son troisième album, "Whore Of Babylon", une belle productivité sachant que Symphony X n'a pas sorti d'albums depuis 2015 et que pendant ce temps Mike Lepond en a déjà sorti deux ! Bref, le maître d'oeuvre est de retour avec son projet plus orienté hard / heavy / power et mon petit doigt me dit que ce nouvel album devrait swinguer un minimum.

C'est "Dracul Son" qui ouvre le bal avec un riffs très thrash et assez vicelard bien plus véloce que ce que le groupe nous avait fait entendre jusque là et du coup agréablement surprenant. Quelques choeurs viennent vite fait rappeler les ambiances épiques de Symphony X et ce côté globalement très thrash sied évidemment à ravir à Alan Tecchio qui chante entre autres au sein de Watchtower. Une entame bien plus agressive que d'habitude et qui envoie le pâté comme il faut et qui annonce que ce "Whore Of Babylon" va nous livrer quelques petites surprises. La basse galopante façon Maiden nous accueille sur "Ides Of March" (tiens tiens...) avec un riff assez menaçant pour un morceau plus mid-tempo mais aux ambiances plus dures que ce à quoi nous avaient habitués les deux premiers albums. Le refrain est dans la grande tradition du heavy à savoir très mélodique et accrocheur, presque fédérateur même. On note toutefois une envie de durcir et d'assombrir le ton qui n'est pas pour me déplaire. Au fil de l'écoute, on repère effectivement plusieurs petites nouvelles choses qui font plaisir à entendre et qui enrichissent la musique du groupe comme cette ambiance celtique sur "Night Of The Long Knives" qui, en plus, balance un solo très axé musique latine ou ce piano bluesy qui débarque à la fin de "Tell Tale Heart". Non seulement Mike Lepon's Silent Assassins prouve qu'il n'était pas qu'un projet éphémère mais en plus le groupe se renouvèle, tente de nouvelles choses, apporte de nouvelles sonorités et nous amène au final un troisième album bien plus riche et varié que ses deux prédécesseurs. On a même du chant féminin sur "Champion" grâce à la voix chaleureuse de Sarah Teets, chanteuse et flutiste de Mindmaze.

Bon, les plus poilus des métalleux trouveront sûrement la mélodie de ce morceau un peu légère, peut-être un peu naïve, qui rappelle d'ailleurs un peu le "Courage" de Manowar. Mais bon, on ne va pas reprocher au groupe de vouloir varier les plaisirs, surtout que les deux premiers albums, malgré leur qualité, se montraient parfois linéaires justement. De toute façon, ils avaient tout prévu puisque "Champion" est suivi de "Ironborn" qui, pour le coup, fonce dans le tas en mode gros thrash qui tache et ne fait pas de quartier en dehors du refrain mélodique. J'en profite pour préciser que pas mal de groupes pourraient prendre exemple sur "Whore Of Babylon" en termes de production puisque la batterie a été programmée et que malgré cela elle sonne plus naturelle et organique que pas mal de groupe utilisant une véritable batterie ! Petit détail marrant, il y a un gros clin d'oeil à AC/DC sur "Power Of Steel" puisque le riff de ce morceau ressemble comme deux gouttes d'eau à celui de "Hard As A Rock" et comme il y a un passage très blues / rock qui revient à plusieurs reprises, c'est forcément volontaire. Si on ajoute qu'en plus de toutes ces influences différentes on entend aussi des sonorités orientales sur le morceau-titre, on en arrive à la conclusion que le groupe a vraiment voulu élargir son spectre sonore. C'est d'ailleurs plutôt réussi et "Whore Of Babylon" est sans conteste le meilleur album de Mike Lepond's Silent Assassins à ce jour. La formation de ce groupe parallèle était donc une bonne idée de la part de Mike Lepond puisque non seulement il propose quelque chose de différent par rapport à Symphony X mais il explore en plus d'autres territoires musicaux et réussit à se renouveler d'un album à l'autre.

Un troisième essai qui amène une richesse et une profondeur plus marquées en plus d'une orientation plus dure et plus sombre. Une réussite pour un groupe qui était déjà bon mais qui pouvait se montrer parfois un peu linéaire sur ses deux premiers albums. Cette fois, il y a de la patate, des sonorités variées, de l'agressivité, de la mélodie, bref de quoi passer une cinquantaine de minutes en bonne compagnie.


Murderworks
Février 2021




"Pawn And Prophecy"
Note : 14/20

Je vous avais déjà parlé du premier album de Mike LePond's Silent Assassins, groupe de... ben Mike LePond, aussi bassiste de Symphoyn X pour ceux qui ne le sauraient pas. Cette fois, je vais donc vous parler de "Pawn And Prophecy", deuxième album de son état (c'est bien, vous suivez).

Et comme son prédécesseur, l'album sent autant le bon vieux heavy speed que le rock au groove imparable. "Masters Of The Hall", qui ouvre l'album, tranche d'ailleurs avec les ambiances que les métalleux ont l'habitude d'entendre puisque rien n'est sombre ici, le riff d'entame est limite joyeux d'ailleurs et le refrain me rappelle celui de "Spirit Horse Of The Cherokee" de Manowar. "Black Legend" tape lui aussi dans le rock, voire le hard bien accrocheur, et balance des riffs et mélodies simples mais efficaces taillés pour le headbanging sauvage. Il faut croire qu'après avoir fait du prog avec Symphony X, Mike LePond ressent le besoin de revenir aux fondamentaux et de balancer du bon riff qui groove sur des morceaux directs et qui sentent les grands classiques du genre. Mais comme on le dit souvent, chassez le naturel et il revient au galop ! Du coup, si le premier album se terminait sur un gros morceau de onze minutes c'est cette fois un pavé de vingt et une minutes qui termine l'album ! Une fois de plus, Mike LePond n'en profite pas pour se mettre en avant et laisse beaucoup de place à ses collègues pour s'exprimer, sa basse étant audible mais pas plus que le reste. Bon, il se fait plaisir sur "I Am The Bull", c'est vrai, mais c'est son groupe et pour le coup le morceau est construit autour de ses riffs et lignes de basse donc ça passe nickel et ne donne pas l'impression d'un bassiste qui veut en mettre plein la vue. Ce morceau apporte sa dose de variété par rapport aux autres bien plus classiques, sans compter une ambiance plus lourde et sombre. Et même si ça peut passer pour un exercice de style, c'est suffisamment bien fait pour se glisser dans le tracklisting sans choquer donc rien à dire. En tout cas, ce nouvel album s'adresse aux anciens du metal, comme son grand frère, les plus jeunes risquent de ne pas aimer ce côté très old school et rock même si certains d'entre eux finissent par découvrir et apprécier ça.

Vous l'aurez compris, si vous attendiez du prog vous allez être déçus, ce deuxième album comme son prédécesseur remonte aux origines et balance du hard voire du rock groovy et mélodique. Pas de débauche technique ici, pas de plans tordus et de descente de manche en tous genres, les riffs sont simples, directs et envoient du bois sans se prendre la tête. Certains passages ou morceaux comme "The Mulberry Tree" mettent un peu de piment dans un album assez classique, avec des sonorités tirées de la musique latines, guitares acoustiques en sus. Et évidemment, comme je le disais, le dernier morceau avec ses vingt et une minutes en profite pour proposer quelque chose d'un peu plus riche et varié mais on reste quand même dans quelque chose de très direct (on a même un petit blast qui débarque vite fait !). Quelques passages plus techniques sont évidemment de la partie, du chant féminin fait aussi son apparition pour un morceau aux ambiances plus sombres et solennelles même s'il n'oublie pas les mélodies accrocheuses pour autant. Pour résumer ce nouvel album, on peut dire que si vous avez apprécié l'album éponyme sorti en 2014 vous retrouverez immédiatement vos marques avec "Pawn And Prophecy".

Nouvel album dans le même lignée que son prédécesseur, donc très marqué par le rock et le hard accrocheur, mélodique et direct. "Pawn And Prophecy" plaira aux vieux de la vielle et à ceux qui préfèrent l'efficacité à la technique, les amateurs de prog touffu et fans de Symphony X par contre feraient mieux d'y jeter une oreille par précaution avant de foncer dessus.


Murderworks
Octobre 2018




"Mike LePond's Silent Assassins"
Note : 14/20

Petite surprise d'un musicien d'habitude très discret, Mike LePond, qu'il est inutile de présenter (Symphony X pour les deux du fond qui pioncent), sort son premier album solo sous le nom Mike LePond's Silent Assassins.

Et contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'album ne donne pas dans le metal prog néo classique, le premier morceau surprend d'ailleurs par son côté très heavy / rock et ses riffs dignes de Motörhead ! Précisons d'ailleurs que Mike LePond est bien entouré sur cet album, jugez plutôt : Michael Romeo à la guitare, "Metal" Mike Chlasciak guitariste chez Painmuseum et Halford, Alan Tecchio chanteur chez Hades et Watchtower entre autres, bref du lourd. Et premier écueil évité le bassiste n'occupe pas toute la place, il en laisse beaucoup à ses compère et reste une fois de plus plutôt discret. "Red Death" surprend lui aussi avec ses sonorités orientales en guise d'intro, poursuivant ensuite dans un bon heavy / power avec toujours ce chant old school au possible rappelant parfois les bons vieux Judas Priest. Autant prévenir tout de suite, cet album est destiné aux vieux de la vieille, ceux qui comme moi ont grandi et débuté dans le metal avec les classiques du heavy, du speed et du power. Très peu voire pas d'incursions modernes ici, tout l'album baigne dans le bon vieux heavy mélodique même si on note un bel effort pour varier les ambiances et les sonorités utilisées. Il n'empêche que les jeunes loups risquent d'être imperméables à ce style d'époque, mais Mike LePond a sûrement composé cet album dans le seul but de se faire plaisir, c'est en tout cas l'impression qu'il donne.

Et c'est très bien comme ça, contrairement à pas mal de musiciens, il ne se contente pas de refaire la même musique que son groupe principal (qui a dit Luca Turilli ?). Même si j'aime beaucoup Symphony X, c'est quand même plus sympa d'entendre son bassiste rendre hommage à ses influences avec un album de bonne tenue qui plus est. Bon il faut avouer qu'on sent une légère touche néo classique sur le dernier morceau "Oath Of Honor" qui clôt l'album, un pavé de 11 minutes qui peut parfois faire penser à Symphony X mais bon on ne se refait pas comme on dit. On peut voir aussi une autre réminiscence du prog dans la longueur des morceaux, la plupart tapent allègrement dans les 6 ou 7 minutes. Et même si quelques légers solos de basse se fraient un chemin au milieu des riffs purement heavy, on ne peut pas hurler à la démonstration, les plans alambiqués ou rythmiquement tordus n'ont pas leur place sur cet album. Et pourtant il se montre tout de même assez riche, explorant plusieurs styles de heavy, mélodique, plus rock ou rentre-dedans, épique ou speed, bref Mike LePond et sa troupe nous font un tour d'horizon de la scène heavy old school et c'est plutôt plaisant à écouter.

Certes cet album ne rentrera pas dans les classiques du genre mais est tout de même appréciable, du bon vieux heavy / power mélodique comme on n'en fait plus beaucoup. D'autant qu'on sent que l'album a été fait par plaisir, avec le cœur et ça s'écoute tout seul. Pas de démonstration technique, de l'accroche, de la mélodie, bref du bon heavy.


Murderworks
Décembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/mikelepondssilentassassins