Le groupe
Biographie :

Michael Schenker est le membre fondateur et guitariste du groupe allemand Scorpions pour leurs deux premiers albums, avant de rejoindre le groupe anglais UFO. Il fonde son vrai premier groupe en 1979 sous le nom de Michael Schenker Group. Quelques notes de sa célèbre Flying V (Gilson) permettent de reconnaître le style unique du guitariste. A partir de 2011, Mickael Schenker sort ses albums sous le nom de Michael Schenker's Temple Of Rock. il est accompagné dans ce projet par les ex-Scorpions Herman Rarebell (batterie) et Francis Buchholz (basse), l'ex-Rainbow Doogie White (chant) et Wayne Findlay (guitare et clavier). Michael Schenker entre ensuite en studio sous le nom de Michael Schenker Fest pour deux albums, avec notamment les trois chanteurs du Michael Schenker Group, Doogie White, Steve Mann, Ted McKenna et Chris Glen. En 2021, c'est au tour de Michael Schenker Group de sortir un nouvel album, puis un autre en Mai 2022

Discographie :

1980 : "The Michael Schenker Group" (Michael Schenker Group)
1981 : "MSG" (Michael Schenker Group)
1982 : "Assault Attack" (Michael Schenker Group)
1983 : "Built To Destroy" (Michael Schenker Group)
1987 : "Perfect Timing" (McAuley Schenker Group)
1989 : "Save Yourself" (McAuley Schenker Group)
1991 : "M.S.G." (McAuley Schenker Group)
1996 : "Written In The Sand" (Michael Schenker Group)
1999 : "The Unforgiven" (Michael Schenker Group)
2001 : "Be Aware Of Scorpions" (Michael Schenker Group)
2006 : "Arachnophobiac" (Michael Schenker Group)
2006 : "Tales Of Rock'N'Roll" (Michael Schenker Group)
2008 : "In The Midst Of Beauty" (Michael Schenker Group)
2011 : "Temple Of Rock" (Michael Schenker's Temple Of Rock)
2013 : "Bridge The Gap" (Michael Schenker's Temple Of Rock)
2015 : "Spirit On A Mission" (Michael Schenker's Temple Of Rock)
2018 : "Resurrection" (Michael Schenker Fest)
2019 : "Revelation" (Michael Schenker Fest)
2021 : "Immortal" (Michael Schenker Group)
2021 : "Universal" (Michael Schenker Group)


Les chroniques


"Universal"
Note : 12/20

Michael Schenker Group, plus communément appelé MSG, et piloté depuis les débuts par Michael Schenker (ça, vous l’aurez deviné) est un projet de bric et broc qui a vu le jour à la fin des années 70. Le brave guitariste teuton, frère de la légende Rodolf Schenker (dans Scorpions depuis toujours), après avoir oscillé entre son projet perso, UFO et après un bref passage dans Scorpions, semble s’être décidé pour faire perdurer son projet solo.

Apres un nombre invraisemblable de changements de line-up (une trentaine de mouvements en quarante ans de carrière dont vingt ans de pause), MSG sort sont douzième album, le bien nommé "Universal", avec Ronnie Romero (ex-Dio) au chant, Bodo Schopf à la batterie (énorme batteur de session), Steve Mann en homme à tout faire (ex-Lionheart) et enfin Barend Courbois à la basse (requin de studio). Cet album est aussi celui des featurings, notamment Michael Kiske de Helloween, Ralf Scheepers de Primal Fear et le retour de Gary Baden, le premier chanteur du groupe. Les présentations faites, il convient de savoir à présent qu’est-ce que cette galette à dans le ventre.

Outre le mix de qualité, la voix parfaitement à sa place de Ronnie Romero et un couple basse-batterie puissant, il faut remarquer que les compos ne tiennent pas vraiment la route. Loin d’être mauvaises, ou de mauvais goût, elles ne sont tout simplement pas très inspirées, pas à la hauteur, surtout pour un groupe avec des musiciens de ce calibre. C’est assez plat et prévisible dans l’ensemble, très FM ça c’est sûr, et ce n’est pas le titre d’ouverture, "Emergency", qui me fera mentir. La suite, avec "Under Attack" (encore un titre qui laisse penser à quelque chose de pêchu, bien à tort) et "A King Has Gone", suit hélas la même logique. Les ballades sont poussives au possible ("The Universe") et seuls quelques titres vraiment rock viennent sauver le tout ("Long Long Road", "Wrecking Ball", "Yesterday Is Dead").

Bref un album à mettre en fond de salle pour une soirée à la cool entre vieux briscards mais certainement pas à écouter au casque pour avoir la chair de poule.


Byclown
Août 2022




"Immortal"
Note : 17/20

Depuis quelques années, Michael Schenker semble invincible, rien ne peut l’arrêter. Les projets, les collaborations, les albums s’enchaînent… Mais cette année est spéciale et marque un tournant dans l’histoire de l’artiste. "Immortal", nouvel album de Michael Schenker Group, laissé de côté ces dernières années au profit de Michael Schenker’s Temple Of Rock et Michael Schenker Fest (il faut suivre !) célèbre ses cinquante ans de carrière, dont quarante en solo. C’est ce que l’on peut appeler une longue vie dans l’industrie, faite de hauts et de bas, mais toujours sur pieds. Un opus hautement symbolique pour le guitar hero donc, qui, pour l’occasion, a choisi de s’entourer de quelques pointes du milieu, que nous aurons l’honneur de découvrir au fil de l’écoute.

Après le moyen "Revelation" sorti il y a deux ans, "Immortal" est plein d’espoir et de promesses. Il démarre ainsi sur les chapeaux de roue avec "Drilled To Kill", morceau pêchu et entraînant. Du bon hard / heavy énervé porté par le leader de Primal Fear, Ralf Scheepers, un choix judicieux qui apporte une dimension nouvelle et une bouffée d’air frais à l’empreinte Schenker – qui comme on le sait, a pu s’essouffler ces derniers temps… -. Et celui-ci l’a bien compris, car il continue sur sa lancée en nous proposant quelques belles collaborations avec le jeune et brillant Ronnie Romero (actuel Rainbow), dont la très efficace "Knight Of The Dead" avec ce même hard effréné caractérisé par une rythmique percutante en aller-retour. Nous ne perdons cependant pas l’incontournable son old school, que l’on retrouve en particulier dans le solo si reconnaissable et dans le timbre de Romero qui nous donne la chair de poule. Le duo remettra d’ailleurs le couvert et nous régale avec "Sail The Darkness". L’intro à la "Holy Diver" promet le meilleur, et c’est pari gagné. Nous avons là un morceau sympathique et sans prétention, où tous les éléments sont réunis pour nous toucher en plein cœur.

Contrairement à "Revelation", Michael Schenker semble s’accorder plus de liberté, tant dans les influences que l’expression de ses solos. Une ouverture musicale que l’on peut sans doute accorder à la pluralité et la diversité des artistes ayant participé à l’opus. Pour n’en citer que quelques-uns, concentrez-vous et peut-être reconnaîtrez-vous la touche de Barry Sparks (Dokken), Simon Phillips (ex-Toto), ou encore Derek Sherinian (Dream Theater)…. Côté chant, la devinette est aussi aisée car Schenker s’est entouré des meilleurs. Nous pouvons entendre Joe Lynn Turner (ex Deep Purple) dans "Don’t Die On Me Now", titre très traditionnel dont la petite teinte nostalgique du refrain nous rappelle nos jeunes années à écouter MSG dans notre chambre pleine de posters... En somme, un joli morceau de hard mélodique qui complète la panoplie d’"Immortal". Et qui dit hard mélo, nostalgique, dit (très) souvent ballade, un guilty pleasure qui fait toute la puissance du hard rock. Il sera représenté par "After The Rain", interprété par Michael Voss (Mad Max), un choix futé encore une fois. La composition lui va comme un gant, son timbre doux et pur navigue sur un instrumental tout aussi voluptueux. Pour notre plus grand plaisir, le duo a donné naissance à sa petite sœur, "The Queen Of Thorns And Roses" où il fait à nouveau des merveilles. Ce morceau à la couleur hard FM illumine l’album, le refrain kitsch et chewing gum ou bien l’immanquable solo tapent dans le mille avec excellence.

C’est un album qui touche doucement à sa fin en nous ayant transporté et fait voyager dans le temps. Cependant l’aventure n’est pas encore terminée et le bouquet final nous attend. Ainsi, les poils se hérissent à l’écoute d’"In Search Of The Piece Of Mind", premier morceau écrit et composé par Schenker cinquante ans plus tôt – et qui figure sur le premier album de Scorpions -. L’artiste y a convié Ronnie Romero et… Gary Barden, Doogie White et Robin McAuley. La boucle est bouclée. Michael Schenker a frappé fort et cela en valait la peine. Une ambiance bien différente mais tout aussi poignante, si ce n’est plus, nous gagne quand résonne la mélodie gracieuse et harmonieuse de ce morceau qui n’a pas pris une ride.

"Immortal" est non seulement un très bon album, mais c’est surtout l’expression d’un parcours personnel et sentimental d’un guitariste qui aura marqué sa génération. C’est à la fois un opus plein d’émotions et de bonnes surprises, alliant passé et présent, classique et renouveau.


Candice
Avril 2021




"Revelation"
Note : 14/20

Que peut-on dire d’une figure comme Michael Schenker ? Comme beaucoup d’autres légendes du hard rock, il a tout vu et tout vécu. Après une période "down"très sombre dans les années 90 et 2000, le virtuose allemand a fait son comeback avec différents projets plus ou moins efficaces, et notamment avec le supergroupe Michael Schenker Fest, réunissant tous les frontmen l’ayant accompagné au fil des décennies. Le très bon et surtout symbolique "Resurrection" sorti en 2018 cède sa place l’année suivante à "Revelation", dont la pochette kitsch reprend l’idéologie religieuse lancée par son prédécesseur. Avons-nous là un nouveau chef d’œuvre de l’icône Schenker ?

3 "Rock Steady" ouvre la danse et n’aurait pu trouver meilleure position. L’instrumentale, la production et les lyrics transpirent le savoir-faire Schenker. Nous savons parfaitement quel artiste nous écoutons et pourquoi. Sans nul doute je ne suis pas la seule à ressentir ce petit pincement au cœur à l’écoute du défilé des frontmen inscrits dans l’histoire, tous réunis une nouvelle fois pour évoquer le bon vieux temps autour du guitariste commun. A l’instar de "Resurrection", chaque chanteur interprète seul un à deux morceaux tandis que d’autres les rassemblent tous. Si la seconde piste "Under A Blood Red Sky" interprétée par Doogie White de par son côté bateau est assez oubliable, "Silent Again" redresse la barre. La rythmique cadencée à la façon rock seventies lui confère un soupçon d’originalité, et le refrain mené par le timbre reconnaissable de Robin McAuley apporte la touche finale. "Silent Again" dégage une certaine dynamique, bien qu’au niveau des solos de guitare nous ayons connu bien mieux de la part de notre cher teuton. Un petit acte manqué qui ne sera hélas pas rattrapé avant la très sympathique "Behind The Smile" dont l’intro baroque annonce d’emblée le ton et la qualité de cette composition. Il s’agit là du meilleur morceau de Doogie White, complètement taillé pour son timbre vocal. L’instrumentale est ici bien travaillée et Michael Schenker nous fait l’honneur de plus se faire entendre, à travers des mélodies recherchées et davantage à son image.

Or, vous l’avez sûrement senti venir, et moi également… "Revelation" est construit à la manière d’une montagne russe, où les montées malheureusement sont plus rares que les plateaux, longuets et dénués de sensation forte. Ainsi il est préférable de s’attarder sur ces autres compositions qui valent la peine d’être mentionnées, et qui évitent l’échec à cet album attendu. Il y aura ainsi quelques titres plus mémorables tels que les old school "Crazy Daze" et "Headed For The Sun". Tandis que l’une fait dans le hard rock / blues à la structure peu banale, l’autre penche pour quelque chose de plus linéaire mais non moins sympathique, où perce une certaine mélancolie. Cette épopée à la traversée inégale touche à sa fin, toujours dans ce goût doux-amer. Nous ne pouvons pas dire que les morceaux restants sont inintéressants, cependant ils peinent à refléter la gloire du passé et on ne peut s’empêcher de dire cette phrase si agaçante et pourtant véridique ici : "C’était mieux avant…". Michael Schenker Fest en a d’ailleurs bien conscience, car après l’instrumentale finale "Ascension" qui, elle non plus, ne casse pas trois pattes à un canard, se sont glissés trois titres live parmi lesquels "Armed And Ready" et "Rock Bottom"… Un simple hasard ? Peu probable !

Une grosse attente était placée autour du nouvel opus de ce supergroupe dont personne n’aurait cru l’existence il y a quelques années tant cela relevait de la fantaisie. Pourtant ils l’ont fait, et pour une seconde fois. Cependant, on ne peut cacher notre déception à l’écoute de cet album dans son ensemble dénué de saveur et cultivant le old school à outrance, jusqu’à tomber dans le déjà-vu et le redondant. Il est loin d’être mauvais, cependant il nous arrache de la bouche un "mouais, sans plus" qui crève le cœur quand on sait que l’on parle d’artistes accomplis et historiques tels que le Michael Schenker Fest…


Candice
Mars 2021




"Resurrection"
Note : 18/20

Michael Schenker Fest est un groupe de hard rock formé en 2016. Leur premier album, "Resurrection", est sorti le 2 Mars 2018 chez Nuclear Blast.

Une simple chronique ne suffirait pas à raconter dans son entier la carrière de Michael Schenker. Guitariste allemand virtuose, il commença sa carrière chez Scorpions à seulement seize ans, puis rejoignit le groupe mythique UFO pour finalement fonder son propre groupe en 1979, Michael Schenker Group (MSG), dont un bon nombre de titres sont gravés dans l’histoire du rock. Le succès a hélas eu raison de lui, et Michael perdit toute sa crédibilité à la fin des années 1990-début 2000. Mais il y a quelques années, à la surprise générale il revint sur le devant de la scène, délivré de ses addictions et plus talentueux que jamais. A tel point qu’il eut l’audace de rappeler ses anciens camarades de jeu pour former Michael Schenker Fest, réunissant les chanteurs originaux de MSG Gary Barden et Graham Bonnet, ainsi que Robin McAuley de McAuley Schenker Group. On retrouve également les vieux de la vieille Chris Glen à la basse, Steve Mann aux claviers et à la guitare, Ted McKenna à la batterie et pour finir Doogie White, dernier performer en date mais que Michael a tenu à faire participer au projet. Que du beau monde, n’est-ce pas ? La barre est placée très haut et les attentes sont tout aussi élevées.

Je vous le dis, le premier morceau "Heart And Soul" tabasse sévère. Il ne faut pas plus de deux accords de guitare pour reconnaître la patte du cadet Schenker, au son de guitare et aux riffs uniques et percutants. On retrouve cette touche hard saupoudrée d’une certaine pesanteur et sinuosité. McAuley excelle toujours au chant, et nous mène dans un morceau à la mélodie simple mais très efficace, entre synthés et chœurs, apportant la profondeur nécessaire. Je regrette simplement la production dont je trouve le son douteux et mal équilibré, et à la propreté trop clinique pour un groupe tel que celui-ci. La jouissance auditive continue quand Gary Barden entame sa partie de chant accompagné d’une guitare claire dans "Warrior", qui enchaîne sur une rythmique lourde comme un 36 tonnes. Ce morceau frappe droit au cœur par sa puissance et sa symbolique, ce qui lui donne une dimension presque hymnique. Tous les chanteurs ayant fait partie de la carrière de Michael Schenker sont réunis ici et se renvoient la balle avec beauté et délicatesse, harmonie portée au sommet quand vient le moment où Michael nous délivre un solo tout droit sorti de son génie créatif, un solo à vous donner la chair de poule. Un chef d’œuvre. On poursuit dans une dynamique hard légèrement "cliché" avec "Take Me To The Church" où Doogie White fait des merveilles. Difficile de se sortir la mélodie de la tête une fois qu’on l’a écoutée, garde à vous ! Cependant la cadence ralentit et "Night Moods" sublimement interprétée par Graham Bonnet nous repose un peu et nous berce avec ses claviers 70’s et son refrain mélancolique. Quatre morceaux seulement et nous avons l’impression d’être pleinement satisfaits, musicalement parlant. Et pourtant, vous pensez bien que la clique Michael Schenker Fest ne s’arrêtera pas là, bien au contraire !

"The Girl With The Stars In Her Eyes" semble être un prémisse à "Everest" qui démarre par un riff à la limite du speed / shred à la Cacophony qui interpelle immédiatement. La rythmique est terrible, et là, on ne peut que s’incliner et s’excuser de ne plus avoir cru pendant une période en le talent de Michael Schenker. Talent qui sera mis à profit du hard bluesy avec "Messing Around" qui rappelle le groove de "Armed And Ready". Sans grande surpris donc, c’est Gary Barden qui fera le bluesman ici, accompagné du jeu de piano dansant signé Steve Mann. Un titre qui rendra les fans de la première heure plus qu’heureux et nostalgiques, tout comme "Salvation", le tant attendu morceau instrumental de l’album. Toute personne connaissant un minimum la discographie de Schenker sait qu’il n’est pas rare que celui-ci ait une place de choix sur ses albums. Ainsi, "Salvation" est une composition du maître, et je dois avouer que je m’attendais à quelque chose de plus abouti. Elle n’a certes pas autant d’impact ni d’influence que certains autres de ses classiques comme "Bijou Pleasurette" ou encore "Into The Arena", mais elle reste tout de même très appréciable.

"Resurrection" touche déjà à son terme, nous n’avons pas vu le temps passer. Et on ne peut terminer de meilleure façon avec "The Last Supper" qui, tout comme "Warrior", est à forte teneur symbolique pour toutes les stars du rock ayant participé à cet album, et également pour nous-mêmes, auditeurs bouleversés par ce projet dépassant toute espérance. Un grand merci, voilà ce que j’ai envie de dire à Michael Schenker et à tous les membres de ce supergroupe, pour avoir réalisé ce que je pensais irréalisable. "Resurrection" ne fait cependant pas dans le larmoyant nostalgique des années révolues, mais nous propose au contraire quelque chose de frais et extrêmement efficace, qui plus est fait par des maîtres en la matière.


Candice
Mars 2018




"Spirit On A Mission"
Note : 15/20

Sacrés frangins et frangine Schenker, au service du hard rock depuis plusieurs décennies… Dois-je rappeler que Michael n’avait que dix-sept ans lorsqu’il a enregistré le premier album du petit groupe sympa de son aîné Rudolf en 1972, Scorpions ? Et à dix-neuf ans seulement, il pondait certains des plus grands riffs et soli de l’histoire du rock en compagnie de UFO sur l’album "Phenomenon"… Phénomène, OVNI, c’est tout à fait ça. Et ce n’est que l’introduction d’une longue carrière de guitar hero multipliant projets de la mort qui tue et collaborations avec Chris Slade, Roger Glover, Leslie West, Don Airey et autres Derek St Holmes. Ou comment résumer plus de quarante ans de carrière d’un génie musicien hyper productif (visez sa discographie) pour en arriver au projet Michael Schenker’s Temple Of Rock, réunissant notamment la section rythmique de l’âge d’or de Scorpions, le bassiste Francis Buchholz et le batteur Herman Rarebell, ainsi que l’ex-frontman de Rainbow, Tank, Yngwie Malmsteen, etc., Doogie White. Quatre ans après sa formation, ce supergrouptropgénial présente son troisième album studio, "Spirit On A Mission".

Avec un line-up pareil, vous avez le droit de vous attendre à un groupe cousin de Scorpions en tout point. Vous vous plantez, mais vous avez le droit. En fait, les ex-Scorp’ Francis et Herman n’ont pas participé à la composition de ces douze titres. Les paroles sont signées Doogie White, et les guitaristes Michael Schenker et Wayne Findlay partagent la composition de l’album. "Live And Let Live" ouvre "Spirit On A Mission" avec un air de guitare relaxant, interrompu par un riff rapide et tranchant annonçant la couleur : on a affaire à un album typiquement hard rock / heavy metal, où les soli mélodieux se superposent sur des riffs énergiques et puissants. Arrivent ensuite "Communion", plus groovy et "Vigilante Man", plus nuancé. Les titres ne cessent de s’enchaîner ainsi, mêlant astucieusement tempos et ambiances variés, comme le prouve la succession de l’urgent "Rock City" et de l’aérien "Saviour Machine". Quant au chant, qui s’adapte particulièrement bien aux différentes atmosphères, on peut lui trouver une petite couleur épique sur des titres comme "Something Of The Night" ou "Good Times". Et plus on avance dans l’album, plus on remarque un alourdissement, une tendance nettement plus heavy, certainement liée à la griffe de Wayne Findlay et de sa sept cordes qui endosse le rôle de compositeur pour la deuxième partie de l’album grosso modo.

Personnellement, certains morceaux m’ont paru longs, comme "Bulletproof" ou "Restless Heart". J’ai été autant lassée par "All Our Yesterdays" qu’emballée par "Let The Devil Scream", qui est pour moi l’un des moments forts de l’album avec le premier titre. Le très heavy "Wicked" vient clôturer l’album en lui redonnant du mordant : au final rien ne gâche le plaisir de l’écoute. Le son satisfera les hardos, old school ou modernes, et les amateurs de guitare et fans de Maître Schenker ne seront pas déçus. Mission accomplie.


Gabba Gabba Hey
Avril 2015


Conclusion
Le site officiel : www.michaelschenkerhimself.com